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qui désirent quitter leur profession (établissements de filles repenties, etc.)?

Il existe deux établissements où sont admises les jeunes filles mineures qui ont été arrêtées pour prostitution clandestine et dont la conduite antérieure était mauvaise; les prostituées effectives qui veulent s'amender y sont aussi admises. Ces deux établissements sont situés rue Terre-Neuve, 181, et chaussée de Vleurgat, 65-67

10. Prostitution des mineures?

Les filles mineures ne sont inscrites au contrôle de la prostitution que lorsque tous les moyens employés pour les détourner du chemin de la débauche sont restés sans résultat.

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II. QUESTIONS RELATIVES AUX MALADIES VÉNÉRIENNES.

1. Existe-t-il des statistiques sur la fréquence des maladies vénériennes :

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d) dans les différentes classes de la société (étudiants, matelots, ouvriers, marchands, prostituées clandestines);

e) dans les campagnes et les centres industriels ?

Oui; voir l'Annuaire de statistique démographique et médicale de Bruxelles, ci-joint (pages 38 et 39). Cette statistique est relevée pour les services hospitaliers de Bruxelles depuis 1881. (Voir, à ce sujet, les Annuaires publiés annuellement.)

A défaut de statistiques précises, quelle est votre impression sur l'augmentation ou la diminution des maladies vénériennes? Voir les statistiques.

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Quels sont les modes de dissémination de ces maladies?

2. a) Quelle part, dans la propagation des maladies vénériennes, revient :

1o à la prostitution réglementée;

2o à la prostitution dite clandestine;

3o aux autres modes de contamination (industrie, allaitement, etc.);

Voir le rapport ci-joint (pages 38, 39, 40 et 41).

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b) Au cas où la prostitution ne serait soumise à aucune réglementation, quelle est l'influence de cette absence de contrôle sur la dissémination des maladies vénériennes ?

La prostitution est réglementée.

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3. De quelle façon se pratique l'hospitalisation :

a) des vénériennes libres;

b) des vénériens ?

Comme pour les autres malades, c'est-à-dire qu'elles entrent et sortent librement. Il y a exception pour les vénériennes amenées par le service des mœurs, quoique non réglementées par celui-ci. Elles sont considérées comme libres, mais doivent cependant rester jusqu'à guérison, être reprises alors par ce service.

L'hospitalisation des vénériens se pratique de la même façon que pour les autres malades.

4. Existe-t-il dans les hôpitaux des services spéciaux pour les maladies vénériennes ?

Oui, à l'hôpital Saint-Pierre.

Existe-t-il des établissements (polycliniques, etc.) s'occupant spécialement du traitement des maladies vénériennes ?

Oui, dans la plupart des polycliniques, il y a des spécialistes qui s'occupent des maladies vénériennes.

5. Les organisations de secours mutuels (caisses ouvrières, etc.) out-elles pour les affections vénériennes des règlements spéciaux ?

" 6. L'enseignement de la vénéréologie est-il organisé de façon à faire des médecins des auxiliaires utiles dans la lutte contre les maladies vénériennes?

VILLE DE BRUXELLES.

Extrait d'un rapport du service des mœurs.

Le règlement sur la prostitution du 14 mars 1887 paraît suffi

sant.

Toutefois, il serait désirable que la Législature décrétât des mesures permettant d'interner dans une école de réforme ou autre établissement, jusqu'à leur majorité, les filles mineures qui se livrent notoirement et habituellement à la débauche.

A Bruxelles, il arrive rarement que ces filles sont inscrites aux registres de la prostitution. Elles sont presque toutes placées au refuge de la Madeleine, rue de Terre-Neuve, 114, ou au refuge protestant, chaussée de Vleurgat, 65-67.

La loi du 27 novembre 1891 pour la répression du vagabondage et de la mendicité assimile aux vagabonds les souteneurs de filles publiques (art. 8), et l'article 13 permet de les mettre à la disposition du gouvernement pour être enfermés dans un dépôt de mendicité pendant deux ans au moins et sept ans au plus.

La Législature ne pourrait-elle édicter des mesures analogues à l'égard des proxénètes?

La loi du 16 août 1887 concernant l'ivresse publique et le règlement sur la prostitution en vigueur à Bruxelles interdisent les débits de boissons dans les maisons de debauche. Cette interdiction a eu pour conséquence l'augmentation du nombre d'établissements de prostitution clandestine.

Il est à remarquer que les maisons de tolérance tendent à disparaître partout.

Les auteurs les plus anciens qui se sont occupés de la débauche sont tous d'avis que celle-ci est un mal nécessaire et que la supprimer, tout au moins en ne la réglementant pas, serait accroître la propagation de la syphilis qui, heureusement, aujourd'hui entre en décroissance.

Plusieurs municipalités de villes même très éloignées, de l'Amérique et d'ailleurs, ont aujourd'hui recours à la réglementation pour réfréner les effets néfastes de la débauche libre.

En Hollande, à Amsterdam, on a supprimé aujourd'hui les bordels tolérés. Or, il s'y est ouvert depuis un tel nombre de maisons clandestines, que le gouvernement s'en est ému et vient de prescrire les mesures les plus rigoureuses pour les voir disparaître.

Les prostituées se recrutent plus spécialement dans la classe ouvrière; on peut en attribuer la cause au coudoiement continuel du luxe et aux salaires peu élevés, ce qui ne permet guère aux filles du peuple de se procurer les choses qu'elles voient en possession de bien d'autres.

Les prostituées se recrutent également parmi les servantes qui, momentanément sans place, se logent la plupart du temps en des endroits où elles sont mal inspirées.

Les cafés mal famés sont aussi des pépinières de prostituées.

Beaucoup de serveuses employées dans des milieux réputés convenables, tournent mal ou sont déjà de véritables débauchées avant d'embrasser cette profession, qui n'est guère recommandable pour la femme.

Les proxénètes sont aussi de dangereux corrupteurs de jeunes filles et nous sommes la plupart du temps impuissants pour réfréner leurs agissements parce que leurs victimes, soit par pu deur ou menaces de leur part, nous cachent le plus souvent la vérité.

L'on devrait édicter des mesures sévères à l'égard des proxénètes, dans le genre de celles qui existent pour les souteneurs.

Pour extirper le proxénétisme, qui sévit plus que jamais, il faudrait, comme en Allemagne, qu'une loi édictant des peines sévères contre les personnes qui exercent d'une façon quelconque cet infâme trafic, soit votée par la Législature.

Dans les maisons de tolérance, la sécurité est certainement plus grande et ce n'est qu'exceptionnellement qu'une affection contagieuse s'y contracte.

Depuis 1890 jusqu'à 1898 inclus, il a été procédé à l'inscription de 562 prostituées, soit, en moyenne, 70 par an.

Sur le même laps de temps, 3,806 prostituées clandestines ont été signalées pour des faits de prostitution, soit en moyenne 475 par

an.

Pendant une période de cinq ans (de 1894 à 1898 inclus), sur 142 prostituées arrêtées et qui se sont présentées volontairement au dispensaire pour manquements aux visites sanitaires, 23 ont été reconnues malades; au nombre de celles-ci se trouvaient des filles qui venaient expressément d'autres localités pour se faire traiter à l'hôpital Saint-Pierre.

Pendant la même période, sur 415 prostituées clandestines visitées, 106 ont été reconnues malades, 56 filles de cette dernière catégorie n'ont pas voulu se soumettre à la visite médicale.

Parmi les jeunes filles et femmes qui ont été impliquées, pendant les cinq dernières années, dans des affaires de prostitution, 114 ont été placées au refuge de la Madeleine, rue Terre-Neuve, 114; une seule a préféré le refuge protestant de la chaussée de Vieurgat, 65-67, quoiqu'il leur soit dit que là, comme rue Terre-Neuve, il sera veillé avec tous les soins nécessaires à leur relèvement.

Toutes ces malheureuses se trouvaient en état de vagabondage, et si je n'avais eu ces établissements, j'aurais du les traduire devant le tribunal de police.

Les dévoyées ne sont inscrites au contrôle de la prostitution que lorsqu'elles sont irrémédiablement perdues; quoique professant la débauche depuis quelque temps, voire même depuis des années, il est employé tous les moyens de persuasion lorsqu'il y a encore en elles des indices de sentiments avouables. Si une fille veut renoncer à sa triste inconduite, il lui est procuré du travail, et si par la surveillance que je fais exercer sur elle j'acquiers la certitude qu'elle a réellement rompu avec sa vie passée, elle est recommandée à des consortiums de dames qui lui cherchent une position honnête.

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On n'inscrit plus les mineures; il est procédé vis-à-vis d'elles par voie d'appel à l'autorité des parents ou des tuteurs, et, à défaut de ceux-ci, je les adresse aux mêmes consortiums ", qui les placent.

Quant à la femme mariée, elle n'est inscrite que lorsque le mari n'a rien fait pour la détourner de la prostitution, ou bien lorsqu'il a épuisé tous les moyens pour la remettre dans la bonne voie ou bien encore lorsqu'il est patent qu'il subsiste de la débauche de sa conjointe.

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