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Après avoir fait la relation simple et dépourvue de commentaires, comme simple chronique de l'histoire de la réglementation de la prostitution au Chili, il me reste seulement à manifester mon opinion sur l'organisation actuelle de la surveillance médicale de la prostitution au Chili et dans tous les pays.

Est-elle susceptible d'amélioration? Quelles mesures générales y aurait-il lieu de prendre pour lutter efficacement contre la propagation de la syphilis et des maladies vénériennes?

Tous les règlements jusqu'à ce jour au Chili ont été très défectueux par le manque de préparation des municicipaux qui les ont élaborés. Dans tous est autorisée la prostitution isolée, ce qui, à mon avis est une très grave erreur. Elle devrait être seule perinise dans les bordels inscrits à la Préfecture de police ou au bureau central chargé de ce service. Ainsi seulement elle peut-être surveillée convenablement.

Dans le règlement de Santiago, par exemple, dans son article 12, il est dit :

"Les prostituées isolées seront sujettes aux mêmes conditions que celles des maisons de tolérance. L'assistance médicale des prostituées malades, après chaque examen, comme la vigilance postérieure des syphilitiques, très imparfaite par manque d'orgasations des hôpitaux, ne se fait pas, etc., etc.

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Les maisons de prostitutions s'ouvrent où elles veulent-excepté Punta arenos. Les renfermer dans un quartier ou endroit spécial serait une idée à mon avis très convenable comme, du reste, cela se fait en d'autres pays.

Actuellement, le Conseil supérieur d'hygiène a nommé une Commission pour rédiger le projet général pour toutes les municipalités de la République, mais jusqu'à ce jour on a seulement échangé des idées générales. J'en ai fait la remarque au directeur de l'Institut d'hygiène, qui est secrétaire du Conseil, et à un des membres de cette Commission pour qu'ils suspendent toute résolution jusqu'à la fin de la Conférence internationale de la prophylaxie de la syphilis et des maladies vénérennes.

Récemment, la " Chambre des sénateurs a approuvé, et ce sera prochainement une loi, un projet sur les médecins de ville et médecins légistes.

Jusqu'à présent, les premiers étaient nommés par la Municipalité et les seconds n'existaient pas.-Avec le projet actuel, le service des

médecins de la ville dépendra de l'État. Leur nomination et révocation seront faites par le Ministère de l'Intérieur.

Les médecins seront payés avec des fonds fiscaux.

ART. 2. L'article 2 dit : Les médecins de la ville seront de trois catégories :

10 Ceux qui prêtent leur service dans les villes dont la population est de plus de 10,000 habitants. Ils auront une solde de 3,000 piastres;

2o Ceux qui servent dans des villes de moins de 10,000 et de plus de 5,000 habitants Leur solde sera de 2,400 piastres par an;

30 Ceux qui servent dans les villes de moins de 5,000 habitants. Leur solde annuelle sera de 2,000 piastres.

Le passage 12 de l'article 4, qui traite des obligations des médecins des villes, dit :

<< Pratiquer l'examen des personnes qul exercent la prostitution, en conformité aux règlements et soigner les mêmes dans les établissements destinés à la guérison de leurs maladies. »

Comme toujours, la discussion de tous point ayant relation avec la réglementation de la prostitution, ce point a été rudement attaque par les cléricaux. Un d'eux, ministre de l'Intérieur, dit : Je m'opposerai à l'article 12, parce qu'établir cela dans la loi, c'est reconnaitre legalement un droit au vice.

Le numéro 12 de l'artcile 4 a été approuvé comme suit à la dernière heure:

<< Pratiquer l'examen des personnes qui se livrent à la prostitution, en conformité avec les règlements et donner les soins professionnels dans les établissements de guérison à cet effet.

« Dans les villes où existe ce service établi par la Municipalité, les médecins de la ville exerceront sur lui une supervigilance.

<< Les personnes soumises à cette inspection étant déclarées infectées, devront être assistées jusqu'à leur guérison dans les hôpitaux ou salles à cet effet, sous peine de trente jours de prison. >>

La forme dans laquelle a été rédigé ce passage 12 de la dite loi me semble le pas le plus avancé qui ait été donné jusqu'à ce jour, en matière de loi pour la régiementation de la prostitution.

Avec cela est établi régulièrement tout ce qut manquait pour faire ce service le mieux possible.

Avec son application exacte évitera-t-on absolument l'infection? Cela est humainement impossible. Les règlements les plus parfaits dictés jusqu'à ce jour, d'après ceux dont nous nous sommes occupés le plus profondément, sont ceux de Bruxelles et de Lisbonne, mais ils sont encore insuffisants.

"Pratiquer l'examen des personnes qui exercent la prostitution, en conformité aux règlements et soigner les mêmes dans les établissements destinés à la guérison de leurs maladies.

"

Sans doute, le nombre de probabilités de contracter ces maladies diminue, ou c'est le nombre d'infections qui diminue, mais elles ne disparaissent pas complètement. Cela est impossible par de simples règlement municipaux ou par d'autres moyens légaux plus efficaces.

Quand même chaque prostituée aurait un médecin à son chevet, il serait impossible d'arriver à la perfection en cette matière. La femme qui a reçu à une certaine heure un papier de parfaite santé et déjà en supposant un examen parfait, peut quelques minutes après être infectée par un contact impur, à combien ne pourrat-elle pas communiquer son terrible mal avant que soit diagnostiquée sa maladie?

Les inoculations expérimentales du virus syphilitique, pour ne parler que de la plus terrible de ces infections qui dure autant que la vie de l'homme, ont permis d'étudier dans leur principe ce qui ne peut se faire en critique. Elle commence par un corps intradermique, dur, légèrement incarné qui augmente durement pendant quelques jours et qui s'ulcère seulement au cinquième ou sixième jour.

Le chancre syphilitique, comme l'a dit très bien Tennesson, n'est pas une ulcération qui indure; c'est un néoplasme qui s'ulcère.

Généralement, le malade ne s'aperçoit pas de cette induration légèrement ulcérée avant les quinze ou vingt jours, et seulement alors il consulte un médecin.

Quant à l'examen médical des prostituées, c'est un fait exceptionnel que l'on reconnaisse le chancre syphilitique avant cette date. Dans cet espace de temps, cinq, six, quinze et vingt jours ou plus, combien d'individus n'auront-ils pas pu être infectés?

Cette seule considération que je livre à la profonde méditation de mes honorables collègues de la Conférence internationale, me donne la conviction que scientifiquement la perfection est impossible en cette matière, avec de simples règlements municipaux ou

lois.

Il faut donc rechercher cette perfection dans les mesures hygiéniques de prophylaxie.

Trouver un antidote qui, les deux sexes l'usant immédiatement

après un contact impur ou simplement douteux, neutralise ou détruise le germe d'un mal qui, dans les premières heures peut être détruit et qui dans les premiers jours même est simplement local.

Mes expériences pour chercher un antiseptique qui ait le pouvoir de détruire ou neutraliser localement dans le même instant de son contact avec la peau ou les muqueuses dépourvues de leur épithélium protecteur ou à la période d'incubation du gonocoque de Neisser, contenu dans le pus de la blennorrhagie, du chancre simple avec ses microbes probablement multiples et le pus serum ou sang contenant le microbe de la syphilis encore inconnu, mes expériences, dis-je, ont été nombreuses et suivi s pendant longtemps comme cela doit se faire dans toute investigation. scientifiques.

Dans la blenhorragie et le chancre simple cette étude ne m'a pas présenté de difficultés car pour les premières je les ai faites avec des cultures microbiennes et dans le second cas en faisant des auto-inoculations.

Dans la syphilis je n'ai pas cru être autorisé pour faire ces inoculations expérimentales, bien que le but soit hautement scienti fique, et comme on l'a fait autrefois, pour étudier ces antiseptiques du commencement de la lésion ou période d'incubation. Cela, comme on le sait, n'est pas possible en clinique.

J'ai mené à fin mon expérience, usant les principaux antiseptiques connus jusqu'à ce jour.

Dans la blennorrhagie et le chancre mou, beaucoup possèdent cette faculté ct je dois citer parmi eux le permanganate de potasse, etc. etc., et surtout le « bichlorure d'hydrargyrum ■.

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D'autre part, depuis huit ans, j'ai introduit dans ce pays l'usage du permanganate de potasse, dans la guérison de la blennorrhagie et les prostituées ont commencé à l'user dans leurs injections vaginales. Depuis ce temps, le chancre mou a disparu presque entiè rement. Avant 1891, le nombre de chancres mous était à celui des chancres indurés comme cinquante est à un. Depuis 1891, je n'ai pas eu occasion de voir plus d'un chancre mou par 300 syphilitiques. Actuellement, il y a comme deux ans que je n'ai pas vu un

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chancre mou.

Quant à la syphilis, dont le microbe n'est pas connu, et n'est pas inoculable aux animaux, les expériences ont du se limiter à con

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