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2o A la prostitution clandestine ;

R. A peu près les deux autres tiers.

3° Aux autres modes de contamination (industrie, allaitement, etc.)?

Part très restreinte. Il y a une vingtaine d'années, la vaccination jouait un rôle assez important dans la dissémination de la syphilis.

Aujourd'hui, on emploie exclusivement le vaccin en tubes.

b) Au cas où la prostitution ne serait soumise à aucune réglementation, quelle est l'influence de cette absence de contrôle sur la dissémination des maladies vénériennes ?

R. Les cas de maladies vénériennes deviendraient excessivement rares si l'on faisait une guerre impitoyable à la prostitution clandestine et si les filles cartées ne pouvaient si facilement se soustraire aux règlements sanitaires.

3. De quelle façon se pratique l'hospitalisation:

a) Des vénériennes libres;

b) Des vénériens?

Admission à l'hôpital aussi facile pour les vénériens que pour les autres catégories de malades.

4. Existe-t-il dans les hôpitaux des services spéciaux pour les maladies vénériennes?

R. Oui. Trois salles de l'hôpital civil de Mustapha sont réservées aux malades atteints d'affections vénériennes.

De nombreux vénériens, mais surtout des vénériennes, sont néanmoins, disséminés dans les autres services.

5.

Existe-t-il des établissements (policliniques, etc.) s'occupant spécialement des maladies vénériennes?

R. Non.

Les organisations de secours mutuels (caisses ouvrières, etc.) ont-elles pour les affections vénériennes des règlements spéciaux?

R. En principe, les sociétés de secours mutuels ne secourent pas les sociétaires atteintes d'affections vénériennes.

6. L'enseignement de la vénéréologie est-il organisé de façon à faire des médecins des auxiliaires utiles dans la lutte contre les maladies vénériennes?

R. L'École de Médecine d'Alger compte une chaire magistrale de clinique des maladies vénériennes et cutanées.

CHILI

Prostitution et maladies vénériennes au Chili.

ENQUÊTE DE M. LE DOCTEUR VALDÈS-MOREL

La réglementation de la prostitution a été, au Chili, une idée caressée depuis longtemps déjà par les libéraux; mais elle a toujours été combattue au sein de la municipalité par les cléricaux qui n'ont eu contre elle d'autre argument que celui de la qualifier d'immorale réglementer le vice, disent-ils, c'est l'autoriser.

Ils n'ont, sans doute, aucun égard pour les considérations de salubrité publique, puisqu'ils méconnaissent ce qu'est la syphilis pour ceux qui en sont atteints et pour leurs descendants.

Le Dr Barthélémy a dit avec beaucoup de vérité: Le commerce de la prostitution n'est pas un délit, c'est une chose inhérente à l'espèce humaine et son accroissement a toujours été en raison direct du degré de civilisation des peuples. Ce qui est un délit, c'est la transmission de la syphilis. Ce commerce doit donc être soumis aux lois de garantie qui régissent tout commerce. Les pouvoirs publics sont dans l'obligation de protéger la société contre les dangers très graves de la syphilis.

"Certes, il est à tous points digne d'eloges l'effort fait pour supprimer radicalement la prostitution; mais nous, médecins, nous avons à nous occuper seulement de supprimer la syphilis. Si la prostitution était saine nous n'aurions point à nous occuper d'elle.

"Le delit d'inoculer la syphilis à une personne étant déja accompli, à rien ne servirait la sanction pénale; il est donc nécessaire de

recourir à des mesures préventives dans tous les cas sans opposition et à des mesures répressives dans ce dernier cas. "

Dans les deux cas pour que ces mesures soient efficaces, il faudrait qu'elles aient force de loi. Les règlements municipaux sont insuffisants, parce que les peines qui les sanctionnent ne sont pas assez importantes.

VALPARAISO

C'est en l'année 1889 que se sont faites au Chili les premières démarches relatives à la réglementation de la prostitution. Le règlement dicté fut le suivant :

RÈGLEMENT SANITAIRE DE VALPARAISO

Année 1883

Les soussignés s'engagent spontanément et de leur propre volonté à remplir dans toutes ses parties l'engagement présent et sur les bases suivantes :

10 Établir d'une façon permanente dans leurs maisons respectives, parmi les personnes qui y habitent, une visite sanitaire hebdomadaire faite par un médecin titré, dans laquelle seront constatés les états de santé ou de maladie des personnes soumises à l'examen.

2o Exiger du médecin de la maison autant de papiers ou certificats de santé qu'il y a de personnes examinées. Dans ces certificats devra être établi avec clarté et précision le bon état de santé ou la nature de la maladie observée, le nom de la personne à laquelle se réfère le papier et la date de l'examen.

30 Remettre le samedi de chaque semaine avant 3 heures après-midi, au commandant de police, tous les certificats de santé établis dans la semaine. Le même jour, samedi, tous les papiers devront être renouvelés en vertu d'un examen médical.

4° Empêcher scrupuleusement toute relation entre les personnes dont les papiers indiquent l'existence d'une maladie contagieuse et ceux qui visitent la maison dans un but déterminé.

Dans ce cas, la personne malade devra être soignée à domicile ou à l'hôpital et ne pourra entrer de nouveau en service que le jour où le médecin aura mentionné son bon état de santé sur le bulletin correspondant.

5o Quand le médecin trouvera dans sa visite une ou plusieurs malades, en plus de la constatation sur le bulletin, il devra l'annoter aussi sur un registre général, que devra posséder le proprétaire de l'établissement et qui sera à la dispositon du public dans un endroit accestible à tous ceux qui voudront le consulter.

Nous, les soussignés, nous obligeons à l'accomplissement de chacune des parties du présent règlement.

Les bulletins dont il est question dans ce règlement sont libellés comme suit :

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A la session du Conseil d'hygiène de Valparaiso, du 14 mai 1895, un des conseillers déclara que la proportion des maladies vénériennes et siphylitiques dans les hommes de troupe de la garnison de Valparaiso, qui était récemment de 19 p. c. était monté à cette date à 37 p. c.

Il fut décidé de faire des efforts dans le but d'engager les individus qui fréquentent les maisons de tolérance à exiger qu'il leur soit présenté un bulletin de santé qui prouve la visite hebdomadaire des pensionnaires de la maison et le bon état de service dans lequel elles se trouvent.

Ce règlemen' mis en vigueur, il y eut, quelques mois après, des inconvénients de caractère judiciaire qui le détruisirent et empêchèrent son application pratique. Dans une note envoyée à cette époque par le Conseil d'hygiène de Valparaiso au Juge de Crime, en réponse à une autre de ce dernier, il est dit :

« Le conseil d'hygiène de Valparaiso a décidé :

1° Une copie du règlement en question (de celui, accepté par les patrons des « maisons de tolérance) sera remise au bureau du Juge du crime ainsi qu'un des bulletins en usage pour ce service.

» 2o Détruire l'original de l'engagement signé par plusieurs personnes dans un « but sanitaire, étant donné que son existence est complètement inutile, pour les « fins que poursuit le Conseil. »

Quelques années plus tard, en 1898, la municipalité de Valparaiso a dicté le suivant règlement qui est celui actuellement en vigueur:

RÈGLEMENT

des maisons de tolérance, de la prostitution et du bureau d'inspection sanitaire à Valparaiso.

TITRE PREMIER.

ART. 1er. La vigilance de ce service est à charge des médecins municipaux; leur nombre sera de 4.

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