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le Miniftre d'Angleterre ne les ayant inventées que pour tâcher de couvrir les injustes demaréhes, & l'animofité qu'il a fi ouvertement temoigné à l'égard de Sa Majefté Imperiale; & voulant même par ce moyen, non feulement juftiher ce violent procedé auprès de la Nation Britannique qui fe trouve toujours avec l'Empire Ruffien dans une parfaite amitié; mais encore chercher à la pouvoir porter ainsi que les autres Puiffances, à la même animofité contre Sa Majesté Imperiales

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Afin de faire connoitre d'un autre côté s que la Cour de Ruffie ne s'en prenolt pas a la Nation Britannique, & peut-être afin 22 d'animer le Peuple contre le Roi, par un artifice que Coriolan & Annibal mirent autrefois en œuvre devant Rome, lorfqu'ils » épargnerent les Terres & les Maifons des Senateurs & des Grands, pendant que leurs Troupes pilloient & bruloient celles des Plea betens, l'Imperatrice fit publier la Declaration fuivante à l'imitation du feu Empereur Pietre »le Grand!

CATHERINE, par la Grace de Dieu Imperatrice de toute la Kuffie! Sçavoir faifons à tous & un chacun qu'il appartiendra qu'ayant confideré qu'à la vue d'une puiffante Efcadre, que Sa Majefté de la Grande Bretrgne a envoyé dans la Mer Baltique, & que a jetté l'ancre à une petiie diftance de no tre Port de Revel, n'ayant peut-être autre deffein que d'entreprendre contre nous quelques hoftilitez, & de troubler enfuite la tranquillité du Nord) fans que nous avons don

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né envers Sa Majefté de la Grande-Bretagne aucune occafion à un procedé de cette nature. Les Negocians de la Nation Britannique, qui font leur Commerce dans nos Etats, pourroient aprehender fort facilement, puifque Sadite Majefté temoigne de nous être fi contraire, que par cette raison, & en cas que ladite Efcadre vint à quelque voye de fait con tre nous, leurs Perfonnes, Vaiffeaux & effets pourroient être en danger & exposez à de groffes pertes. Nous fommes au contrai re, malgré la conduite fi opofée de Sa Majesté Britannique tendant à exciter de nouveaux troubles dans le Nord, fincerement intentionnée, de maintenir avec foin l'amitié & bonne correfpondance, qui a subfifté pendant fi longues années entre les Nations de l'Empire de Ruffie & de la Grande-Bretagne, au plus grand avantage des deux Nations, & de continuer à permettre non-feulement aux Negocians de la Grande-Bretagne leur libre Commerce dans nos Etats, fans aucun empêche ment, mais auffi de leur faire fentir toute forte de faveur & avantage, dont ils auront besoin pour l'augmentation de ce Commerce; afin de faire voir d'autant plus à tout le Monde, fur tout à la Nation Britannique, notre fin cere intention pour l'affermiffement de l'amitié établie depuis fi long-tems entre les deux Empires.

Nous avons à ces causes trouvé à propos, de declarer inceffamment par celle-ci notre intention, & d'affurer chacun des Marchands Negocians de la Nation Britannique, ainsi que tous en general, que, nonobftant que par Sa Majefté de la Grande-Bretagne, & par l'E

cadre

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Cadre envoyée dans la Mer Baltique, il fut commis quelque acte d'hoftilité, lesdits Marchands negocians n'en fouffriront aucunement, ni en leurs perfonnes, ni en leurs effets ou Vaiffeaux entrans ou fortans de nos Ports, de forte qu'ils pourront à prefent auffi-bien qu'à l'avenir, à l'exemple de toute autre Nation avec lesquelles nous vivons en amitié, faire & continuer librement & fans aucun fcrupule leur negoce dans nos Etats, fuivant qu'ils le trouveront convenir à leur profit & avantage, & être affurez à tout évenement de notre gracieuse protection & affistance, à moins que par leur propre faute ou conduite, ils ne fe rendent fufpects. En foi de quoi nous avons figné nous-mêmes notre gracieuse Declaration, & l'avons fait publier de la maniere accoutumée. Donné à St. Petere bourg le 21. Juin 1726.

(L. S.)

CATHERINE.

" C'eft vers le tems que les Pieces, que , l'on vient de lire, parurent, que Monfieur Haagen Secretaire d'Etat écrivit la Lettre

fuivante. Le bruit s'étoit repandu que l'on , negocioit à Petersbourg un accommode» ment entre le Roi de Dannemarc & le Duc » de Holftein, par raport au Duché de Schlefwick, & que Monfieur Weftphale, Miniftre Danois à la Cour de Ruffie, avoit » fait quelques propofitions fur ce fujet. Les Miniftres Danois eurent ordre de contrarier ces bruits publics dans toutes les Cours conformement au contenu de cette Lett

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Lettre du Secretaire d'Etat van Haagen, écrite par ordre du Roi de Dannemark, ay Secretaire d' Ambassade, à la Cour de Suede. De Coppenhague le 12. Janvier 1726.

Es Miniftres du Duc de Holstein fe font

donnez la peine de publier & a'infinuer de tous côtez que Sa Majefté notre trèsgracieux Maitre eft difpofé à traiter d'un accommodement avec le Duc de Holftein fur l'Article du Duché de Schleswick, de convenir à cet égard d'un Equivalent, & même que Sa Majesté, après avoir d'elle-même propofé cet accommodement, en avoit fait delivrer un Projet pour traiter à Petersbourg; ce qui eft abfolument faux & fans aucun fondement, enforte que les Miniftres & Officiers du Duc de Holftein n'ont d'autre but, par ces faux bruits, que d'exciter des foupçons & de la defiance par raport à la Garantie de Schleswick dans l'efprit des Alliez de Sa Majesté, qui ont garanti le dernier Traité de la Paix conclu avec la Suede. C'eft pourquoi je vous écris celle-ci par ordre exprès du Roi, pour vous faire favoir que vous ayez à declarer en toute occafion, de la maniere la plus forte, que les fusdites infinuations des Miniftres & Offciers de Holftein font fauffes & remplies de menfonges, & vous declarerez & affurerez de la maniere la plus forte, que S. M. notre Maitre n'a jamais eu la pensée de faire aucun accommodement avec le Duc de Holstein. tou

chant

chant le Duché de Schlefwik, ni de lui donner aucun Equivalent, pas même de la valeur d'un Escalin; encore moins de faire faire aucune propofition fur ce fujet, ni de prêter l'oreille à celles qui feroient faites, & que Sa Majefté s'en tient abfolument à la Garantie, qui lui a été donnée par les Couronnes d'Angleterre & de France, & qu'elle fera enforte, conformement à ladite Garantie, de fe maintenir contra quofcunque dans la paifible & bien acquife poffeffion de tout le Duché de Schlefwick. C'eft Monfieur, ce que vous aurez foin d'infinuer de la maniere la plus convenable dans tous les lieux & occafions qui fe prefenteront, afin de convaincre le monde des fauf fes infinuations des Miniftres de Holstein enforte qu'on n'y ajoute point foi. Jefuis, &c.

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A peine les Miniftres de Holftein eurentils informé leur Cour, de la Declaration que les Miniftres Danois firent de tous côtez conformement à cette Lettre, que Monfr. "Baffewitz, Prefident du Confeil du Duc de

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Holstein, écrivit la Lettre fuivante au Major

" General Reichel, Envoyé du Duc à Stock

» holm.

Lettre du Prefident Baffewitz an Major General Reichel.

J'A

Ai apris par votre Lettre du 21. de Janvier, & par les Pieces fuivantes, comment le fecretaire Danois avoit publié une Lettre du fecretaire d'Etat van Haagen, écrite à Coppenhague le 12. de Janvier, par ordre exprès

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