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cher cette corde, il me permettra de lui dire, qu'il feroit toujours infiniment plus aifé à la Suede, affiftée de l'Empereur & de la Ruffie, de recouvrir les Duchez de Bremen & de Vehrden, que de prendre quelque chofe fur: la Ruffie, avec le fecours de la France & d'Angleterre, en cas que le Miniftre Anglois: en voulut donner quelque esperance, qu'on peut à plus jufte titre apeller vague & incer-: taine Les deux Puiffances font trop éloignées pour pouvoir concourir avec la Suede, à faire quelques Conquêtes de ce côté-là. Ce Royaume d'ailleurs n'a aucune intention de rejetter l'amitié de qui que ce foit, moins encore celle des Puiffances Alliées d'Hanovre, avec une defquelles elle a un Traité d'Alliance qu'elle obfervera religieufement de font côté, & ayant toujours vêču en bonne intelligence avec l'autre, elle tâchera toujours de fe conferver leur ferme foutien pour fes avan→ tages prefens & futurs. Mais j'efpere quon lui pardonnera de ne pas vouloir expofer ces avantages à un rifque évident, en se mêlant des querelles d'autrui, & en offenfant ses autres Alliez, qu'elle ne regarde pas moins que comme fon ferme foutien.

Jufqu'ici le Miniftre Anglois n'a produit que des infinuations chimeriques, des raifon nemens vagues & peu concluans, des repro ches mal fondez, & des declarations hautaines. Voyons fi la derniere Piece de fon fac, dont il fait une grande parade, merite plus d'attention, il dit:,, que le Roi fon Maitre ,, ne fe peut pas imaginer que des promeffes ,, imaginaires & peut-être infidieufes puiffent étre mifes en balance contre un fubfide clair Tome IV.

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2de prefque cent mille Ducats par mois, que Sa Majefté fera fondée, par l'acceffion, de reclamer en cas d'attaque avec un fecours encore plus confiderable, felon l'exigence du danger, & cela promis par des Puiffan» ces qui fe trouvent en état de bonifier leurs engagemens, fans être obligées de rechercher leurs reffources ailleurs que chez elles, ,, & qui ont un interêt non occafionnel, mais conftant, de vouloir du bien à la Suede. Ne diroit-on pas que les Alliez d'Hanovre veuillent fournir des Subfides de prefque cent mille Ducats par mois à la Suede, dès qu'elle aura accedé, pour la mettre en état de reparer fes forces épuifées par une longue, fanglante & malheureufe Guerre. Cet offre feroit genereux, & auroit de quoi tenter; mais le Miniftre ajoute, que ce ne fera qu'en cas d'attaque.

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Le correctif gâte tout, car foit que la Suede attaque, ou qu'elle fut attaquée, ces cent mille Ducats lui pourroient devenir de fort triftes Subfides. Dans le premier cas, & dans le fecond, il s'en faut beaucoup qu'ils ne fuffifent pour la tirer d'affaires, & pour la dedommager. Outre cela il n'eft pas fi clair, qu'il dit: Nos derniers avis de Suede marquent, que la Négotiation s'y eft accrochée fur ce que les Miniftres Alliez n'ont pas voulu entendre parler des Subfides, après les avoir pourtant fait efperer aux Commiffaires Suedois: ainfi Monfieur Pointz, felon toutes les aparences, ne fait que calculer à quoi reviendroient les fecours en Troupes & Vaiffeaux, que la France & l'Angleterre veulent s'obliger de fournir à la Suede en cas

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'd'attaque. Quel droit a-t-il donc de faire paf fer cette Somme pour un Subfide? A-t-il ou blié, que la Suede fe doit engager recipro quement à fournir des Troupes & des Vaiffeaux toutes les fois qu'il plairoit au Roi. d'Angleterre de s'attirer des querelles, fes Troupes & fes Vaiffeaux lui reviendroient ils

à moins?

On connoit au refte en Suede les grands Trefors de la Nation Britannique; & qu'elle n'est pas obligée de chercher ses reffources ailleurs que chez elle, mais qui voudra repondre, que la Suede peut compter là-deffus dans tous les évenemens qui peuvent arriver dans le Monde? Ou que la Nation Angloife fera toujours en humeur de prodiguer fes Trefors; pour foutenir les querelles d'Allemagne, & pour favorifer des vues particulieres qui ne la touchent pas. Peut-on fupofer encore, qu'une Nation fiéclairée fe voudra toujours laiffer mener enaveugle, & qu'elle permettra, que les artifices de deux ou trois Miniftres lui en impofent plus long tems?

Voilà, Monfieur, ce que j'ai cru vous devoir expofer pour fatisfaire à votre demande. Ceux qui font au timon des affaires en Suede; auront fans doute des raifons encore plus convaincantes à oposer au Memoire. Mais comme ces fortes de raisons viennent rarement; ou jamais à la connoiffance des particuliers, j'efpere que ce que vous venez de lire fuffira' pour vous convaincre, què fi la Suede n'a pas d'autres motifs, que ceux que Mr. Pointż allegue, elle pourroit bien y penser plus d'une fois, avant d'acceder au fameux Traité d'Hanovre: c'est tout ce que je me fuis proN 2

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pofé de prouver & de vous affurer, en même tems de l'amitié parfaite avec laquelle je suis, &c.

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» Les longs delais qu'aporterent les Suedois à confentir à l'Acceffion, à laquelle ils avoient » été invitez, donna le tems à ceux qui la fouhaitoient, de publier les Raifons que la Suede », avoit, felon eux, d'y donner les mains. De là la Lettre fur les Affaires du Nord, que l'on trouve a la pag. 246. du Tome III. Un Miniftre celebre par plufieurs Negociations, »entreprit de refuter cette Lettre, & publia la Piece ci jointe.

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Remarques fur la diverfité des opinions an fujet de l'Acceffion de la Suede an Traité d'Hanovre, faites à l'occafion d'une Réponse qu'on a envoyée de Stockholm à la Lettre d'un Ami de Province, & qui a été inferée dans la Suite des Nouvelles d'Amfterdam † du 17 Decembre 1726.

'Auteur de la Réponse croira, fans doute, s'être fait un merite infini auprès de ceux qui defirent notre Acceffion au Traité d'Hanovre, d'avoir ramaffé & fait publier les pretendues raifons, qui, felon lui, doivent nous y engager. Mais je ne fai point, s'il leur a

*On affure que c'eft le Pr. Boris Kurakin.
Les Ruffiens empêcherent cette publication.

rendu

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rendu un fi bon fervice d'avoir donné occa fion au Public de les examiner & de les aproTM fondir avec aplication. Peut-être eft-il de cette Acceffion comme d'un Diamant qui paroit beau au premier coup d'œil, mais en qui on trouve cent défauts en le regardant de près.

J'en fais juge quiconque n'y aura d'autre interêt que celui de connoitre & de decouvrir la veritd.

Pour mettre cette propofition dans fon jour, je ferai preceder l'examen des fentimens de l'Auteur par un petit abregé de plufieurs évenemens qui y peuvent avoir raport, & qui font arrivez depuis peu d'années en differentes Cours.

Il eft affez notoire dans tout le monde. que l'Electeur d'Hanovre n'eut pas plutôt apris notre defaite à Pultava qu'il forma le deffein d'en profiter, & de fe rendre maitre des Duchez de Bremen & Vehrden.

Pour y reuffir, il fit d'abord infinuer au feu Empereur de Ruffie, que le Roi de Suede trouveroit toujours des reffouces dans fes Alliez pour feconder fa vangeance & fa valeur, tandis qu'on lui laifferoit des Etats dans l'Empire, qui lui donnoient tant de relief en France & parmi les Princes Proteftans; mais que fi l'Empereur de Ruffie vouloit le mettre tout d'un coup hors d'état de foutenir long-tems contre lui la Guerre, il devoit commencer par aider à lui faire enlever la plupart de ces Provinces, & qu'après cela fes anciens Allież regarderoient fon fort avec une éfpece d'indiffe

rence.

Le feu Empereur de Ruffie faifi, pour ainsi,
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dire,

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