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Paix, qui étant une fois faite, ou qui fubfis tant déja, ne pourroit plus être rompue à Pégard de l'une des trois Puiffances contractantes, que la chose ne fut reputée pour un Cafus Federis. On a vû qu'un tel engagement devroit être préalablement concerté & agréé par la Partie intereffée. Il eft donc à préfumer que la Repúblique convaincue de la folidité de ces raifons, ne fera point déprendre fon acceffion à un Traité autant accommodé que celui de Hanovre à tous fes interêts les plus effentiels, du fuccès d'une Négociation auffi étrange à celle qu'il s'agit de confommer, & dont la conclufion eft fi principalement importante à la Republique. i

Et il eft bien capital de regarder ce qui vient d'être dit, comme l'Ultimatum.

» Puifque nous fommes ici fur ce qui re 5, garde une acceffion au Traité de Hanovre, nous raporterons auffi ce qui manque aux Pieces que nous avons déja données tou chant l'Acceffion de la Suede; on a vi » pag. 217. du Tome III. le Mémoire de Mi, ,, Pointz, Miniftre d'Angleterre à Stokholm, voici des Reflexions qui furent publiées. quelque tems après fur ce Mémoire.

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Reflexions d'une Perfonne defintereffée fur le Mémoire que Monfieur Pointz, Envoyé Extraordinaire & Miniftre Plenipotentiaire de Sa Majesté Britannique à la Cour de Suede, à prefenté le 4. Juin 1726. pour porter cette Couronne à l'Acceffion au Traité de la Triple Alliance, conclue à Herrenhaufen le 3. Septembre 1725.

MONSIEUR,

E ne puis pas defaprouver l'envie que vous me temoignez, d'être informé exactement de toutes les circonftances, qui peuvent regarder la fameufe Triple Alliance fignée le 3. Septembre 1725., & des vues que chacune des Parties peut avoir eues en la conclu

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Cette attention vous eft commune avec une grande partie de l'Europe, & pour peu qu'on foit curieux, de ce qui fe paffe dans le monde, on ne peut pas être indifferent à un Traité negocié avec tant d'éclat, prôné dans toutes les Cours avec tant d'Oftentation, & coloré du pretexte fpecieux de la confervation de la tranquilité publique.

Vous ne vous contentez pas, Monfieur, de vous être mis au fait par plufieurs Pieces folides, qui vous font tombées entre les mains, de quelle maniere la Cour Imperiale, l'Em

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pire & la Republique des Provinces - Unies regardent cette Triple Ailiance, par raport à leurs interêts particuliers; votre curiofité va plus loin, vous voulez favoir, fi la Couronne de Suede peut trouver fon compte à y acceder, comme la France & l'Angleterre l'en follicitent fi vivement, & c'est là-deffus que vous me demandez mes fentimens d'une maniere fi obligeante; mais, Monfieur, me croyez vous en état de vous fatisfaire pleinement là-deffus? l'avantage d'avoir été employé autrefois dans les affaires me donneroitil affez de lumiere pour penetrer les fecrets & les deffeins d'un Confeil auffi fage & auffi é claire que celui de la Suede? Non, Monfieur, je connois trop mon infuffifance, & ma vue bournée; & malgre l'habitude ou je fuis depuis long-tems, de, ne vous rien refufer, je l'aurois fait cette fois, fi on ne venoit de me communiquer la Copie d'un Mémoire que Mr. Pointz, Miniftre de Sa Majesté Britannique à la Cour de Suede, y a prefenté le 4. du mois paffé, pour porter cette Couronne à acceder au Traité d'Herren haufen.

Ces fortes de Pieces partant ordinairement de mains de Maitre, les habiles Miniftres y detaillent toujours tout leur favoir faire, & deploient tout ce que l'art de perfuader a de plus fin. Et effectivement, après la lecture de ce Mémoire, il m'a paru moins difficile de juger du parti que la Suede pourroit prendre, en examinant, fi les raifons & argumens qu'on y allegue font folides & convaincantes. fai tâché de le faire avec l'impartialité que

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vous me connoiffez, dans ces Remarques, dont j'ai cru devoir accompagner le Mémoire en queition.

Le Miniftre Anglois commence fon Mémoire par une proteftation, que le Roi fon Maitre a toujours été attentif à conferver le repos du Nord, & à affurer le bonheur de la Suede.

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Il est conftant, que la Nation Angloife a un veritable interêt de veiller à la confervation du repos dans le Nord. Elle l'a fait autrefois avec une impartialité & un defintereffement exemplaire; les Traitez de Pinnenberg, de Travendahl, & l'attention qu'elle eut à affoupir le different qui étoit né à l'occalion de l'Evêque de Lubeck, fourniffent des exemples édifians du foin avec lequel les Monarques qui occupoint alors le Trône Britannique, obfervoient les regles de l'équité, à quel point ils avoient égard aux droits incon teftables des Parties, avec quelle exactitude ils rempliffoient leurs engagemens, & combien ils étoient jaloux de la confervation des Traitez folemnels. Mais c'est une autre queftion, fi le Roi d'aprefent, & fon Ministere font d'humeur à fuivre ces maximes & ces fentimens de la Nation, Il ne fera peut être pas difficile de la decider, fi l'on veut faire atten tion à la conduite paffée de ce Prince.

La Suede n'a pas encore oublié, qu'en qualité d'Electeur de Brunswick & Lunebourg, il fe mêla de la derniere Guerre, & augmenta le nombre des Ennemis declarez du feu Roi Charles XII. uniquement pour avoir part à fes depouilles, & qu'il fit même servir à ces fins les flottes & les trefors de la Nation,

qui felon la teneur du Traité d'Alliance në devoient être employés que pour la defense de la Suede.

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» Après un tel debut, le Miniftre Anglois declare que le Roi fon Maître a bien vou» lu communiquer à la Suede le Traité d'Alliance conclu l'année paffée; & l'inviter " à y acceder, de la maniere la plus cordiale, dans la vue d'affurer le bonheur de ce Ro», yaume, contre quelques entreprises, dont le Roi d'Angleterre l'a cru & le croit enco

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re menacé.

Mais quelles font ces entreprises? La Suede, qui doit être Juge competant de sa fituation, n'en connoit', ni n'en craint aucune. Elle vit dans une profonde paix, qu'elle a acheté trop cherement, pour ne pas croire l'avidité de fes voifins entierement affouvie. Elle a conclu une étroite alliance defensive avec la Ruffie, elle en a une avec l'Angleterre depuis l'année 1720. tous fes Confeils n'ayant d'ailleurs pour but, que la confervation d'une tranquillité qui lui eft fi neceffaire. Elle ne fait pas d'avoir donné le moindre pretexte à qui que ce foit de l'inquieter. Outre cela l'Acceffion qu'on lui propofe, feroit elle capable de la garantir contre quelques dangers, en cas qu'il y en eût à craindre? La Suede envifage avec justice cette alliance, comme une affaire qui ne la regarde en rien. Cela eft manifefte, fi l'on fait attention à la raifon principale qui l'a produite.

On n'ignore pas que c'eft la Paix faite entre l'Empereur & l'Espagne, à l'infçu & fans l'intervention du Roi d'Angleterre, & le mauvais fuccès de la derniere Négociation à Peters

bourg 3

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