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que, il puiffe conferer & traiter avec celui ou ceux qui aura pareillement Pleinpouvoir de Sa Majefté Imperiale, & de Sa Majesté le Roi d'Efpagne, fur les Articles preliminaires qu'on jugera convenables pour reparer un chemin. à un Congrès & à une conciliation generale, d'en convenir, d'arrêter, conclure & figner tous les Articles dont on fera convenu, d'en paffer les Inftrumens neceffaires, & de faire à cet égard tout ce que nous pourrions faire fi Nous étions prefens; promettans fincerement & de bonne foi, que nous aurons pour agreable, ferme & ftable tout ce que ledit Sr. Guillaume Boreel, en vertu de ce Nôtre Pouvoir, aura negocié, arrêté, conclu & figné, & que nous pafferons là deffus Nos Actes d'Aprobation & de Ratification en bonne & due forme. En foi de quoi Nous avons fait munir ces Prefentes de nôtre grand Sceau, les figner par le President de nôtre Affemblée, & les fouffigner par nôtre Greffier. A la Haye le 6, May 1727. (Etoit figné) AVELTERS. VI. Plus bas; par ordonnance des fufdits Seigneurs Etats Generaux. (Signé) F. FAGEL.

Les difficultez de l'Espagne roulerent particulierement fur l'éxecution de l'Article V. Les Espagnols avoient arrêté à Vera - Crux, en Amerique un Vaiffeau de la Compagnie du Sud, dont la charge étoit éftimée par les Anglois même au de-là de deux millions de Liv. Sterl. Les Efpagnols pretendirent que la reftitution de ce Batiment, nommé le Prince Frederic, ne pouvoit être exigée par les Anglois en confequence des Preliminaires; outre cela ils faifoient difficulté de fe retirer de devant

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Gibraltar, que les Anglois n'euffent envoyé des ordres à leurs Efcadres de reprendre la route de la grande Bretagne; enfin ils accrochoient aux deux difficultez précedentes la diftribution des Effets de la Flotille. Ils fondoient le refus de reftituer le Prince Frederic fur l'Article V. des Preliminaires, foutenant que le Si quæ nares interceptæ fuiffent, &c. ne concernoit que la Compagnie d'Oftende, mais pour rendre ce refus encore plus plaufible, ils ajouterent que le Prince Frederic étoit confifqué dans les formes, ayant fait un negoce illicite, en ce qu'il fe trouvoit plus grand que ne portoit fon Sauf- Conduit, enfin ils ajoutoient qu'ils vouloient retenir ce Vaiffeau pour s'indemnifer des pertes que leur avoit caufé le blocus de Porto Bello.

Cette conduîte étoit capable de rejetter tout dans le cahos que la fignature des Preliminaires avoit en quelque maniere éclairci; mais l'Empereur, fans condamner le Roi Catholiqne fon Allié, n'approuva point ces difficultez, & parut, prendre parti dans cette difpute avec les autres Puiffances de l'Alliance de Hanovre. Ce fut dans cet Efprit que la Cour Imperiale, envoya au Comte de Konigsegg des inftructions, en confequence defquelles ce Miniftre prêta la main à Mr. Vander Meer, Ambaffadeur des Provinces - Unies, qui, en l'absence des Miniftres de France & de la Grande-Bretagne, étoit chargé des interêts de ces deux Couronnes. C'eft à lui que le Marquis de la Paz fit les premieres difficultez, même dès que l'on aprit par des Lettres de Paris, adreffees au Comte de Koniglegg & à Mr. Vander Meer, que les Preliminaires

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avoient éte fignez. En effet le 12. de Juin ce Miniftre de Hollande s'étant rendu chez lé Marquis de la Paz pour le feliciter fur la conclufion d'une affaire fi importante, celui-ci reçut le compliment d'une maniere très-froide, en lui avoüant, que Sa Majesté Catholique étoit fort étonnée que les Préliminaires fuffent fignez fans être connus, & qu'ainfi il ne javoit pas s'il devoit recevoir cette felicitation, neanmoins qu'il le felicitoit à fon tour de la fignature des Preliminaires entre l'Empereur & la Republique. Ce difcours furprit extremement l'Ambassadeur de Hollande, qui ne put s'empêcher de le témoigner au Secretaire d'Etat, en ajoutant qu'on avoit d'autant plus lieu de ne fe pas attendre à ce defaveu de la part de l'Espagne, que l'on étoit perfuadé que l'Empereur ne faifoit rien que de concert avec Elle. Enfin Son Excellence demanda qu'elle étoit l'intention de Sa Majesté Catholique, afin qu'il en put informer Leurs Hautes Puiffances fes Maîtres, & les Rois de France & de la Grande-Bretagne, le Secretaire lui repondit, qu'il tacheroit de porter Sa Maj. à figner les Preliminaires, mais qu'il ne pouvoit repondre de rien, parceque la Dignité du Roi étoit lefée dans toute cette Negotiation. Ceci donna occafion à l'Ambaffadeur de Hollande de repondre, le Roi voudroit-il donc faire feul la guerre? Cette Queftion conduifit la converfation fur differens fujets qui donnerent lieu à bien des vivacitez, qui firent connoitre à Mr. Vander Meer, que le Marquis n'étoit pas informé au jufte de ce qui s'étoit paffé à Paris, c'eft pourquoi il lui donna la Relation qu'il en avoit reçu de Mr. Pefters afin qu'il en fit part à Leurs Majeftez Catholiques. Cette Ler

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tre leva bien des difficultez; car après plufieurs Confeils & Conferences, où le Comte de Konigsegg fut toujours apellé, Sa Majesté Catholique figna les Preliminaires, & le 19. Mr. Vander Meer écrivit la Lettre fuivante au C. de Portmore, Gouverneur de Gibraltar, en même tems que le Marquis de la Paz en écrivit une autre au Comte de las Torres, qui commandoit le fiege

MY LORD,

JE

E commence par feliciter Votre Excellence fur le bon acheminement que je vois la Paix, & ai l'honneur de lui pour dire, que le 31. du mois paffé les Prelimi"naires furent fignez à Paris, dans la Maifon de Monfieur Boreel, Ambaffadeur de mes Maitres à la Cour de France, par Mrs. Walpole, de Morville, de Fonfeca & le fufdit Ambaffadeur; mais Sa Majesté Ca"tholique n'ayant point de Miniftre à la Cour de France, on depêcha ici pour fçavoir l'in"tention de Sa Majefté Catholique, laquelle a trouvè à propos d'envoyer un Pleinpouvoir à Mr. le Duc de Bournonville, fon Ambaffadeur à Vienne, afin d'y figner en fon nom lesdits Preliminaires; Mr. Wal» pole ayant pour cet effet figné deux Inftrumens qui ont été envoyez à Vienne, pour ,, que Mr. de Bournonville les figne auffi, avec Mr. le Duc de Richelieu & le Miniftre de mes Maitres qui refide à la Cour Impe riale.

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C'eft de quoi j'ai cru devoir vous faire » part, afin que Votre Excellence puiffe con›› venir

venir & prendre les mesures neceffaires a» vec Son Excellence le Comte de las Torfaire ceffer les hoftilitez, & em» res pour » pêcher une plus grande effufion de fang » Chrêtien.

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"J'aurai l'honneur de rendre compte de ceci à Sa Majesté Brittannique par un Cou"rier qui partira aujourd'hui, & fuis trèsparfaitement, Mylord, de Votre Excellen→ », ce le très-humble & très-obéïffant fervi>>teur,

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(Signé)

VANDER MEER. P. S. J'ai l'honneur d'envoyer ci-joint à Votre Excellence les Preliminaires, tels ,, qu'ils ont été fignez à Paris, afin qu'elle foit informée de l'état où font les chofes.

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Celle-ci vous fera envoyée par Son Ex,,cellence le Comte de las Torres, auquel Sa Majefté Catholique depêche un Courier, » qui porte ma Lettre.

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Auffi-tôt le Comte de las Torres eut re que çu cet Exprès, il envoya fes depêches au Comte de Portmore, qui de fon coté envoya à ce General Espagnol un Colonel & un autre Officier, pour regler la fufpenfion d'armes fuivant les ordres portez dans leurs depêches, & dans une Conference on convint des Articles fuivans:

I. On eft convenu d'une fufpenfion d'armes reciproque entre l'armée Espagnole & la Ville de Gibraltar, jufqu'à ce qu'on ait reçu des avis de la Ratification des Traitez.

II. La Garnison se tiendra dans la Place, fans pouvoir communiquer avec les Troupes Tome IV.

B

de

A

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