Pensées de Shakspeare, suivies de quelques scènes de ses tragédies

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Librairie nationale et étrangère, 1822 - 160 pages
 

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Page 81 - Le temps, qui change tout, change aussi nos humeurs, Chaque âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs.
Page 81 - Contre les coups du sort songe à se maintenir, Et loin dans le présent regarde l'avenir. La vieillesse chagrine incessamment amasse ; Garde, non pas pour soi, les trésors qu'elle entasse. Marche en tous ses desseins d'un pas lent et glacé; Toujours plaint le présent et vante le passé; Inhabile aux plaisirs dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs que l'âge lui refuse. Ne faites point parler vos acteurs au hasard , Un vieillard en jeune homme, un jeune homme en vieillard.
Page 144 - Et ce que le soldat dans son devoir instruit, Montre d'obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, A son supérieur le moindre petit frère, N'approche point encor de la docilité, Et de l'obéissance, et de l'humilité, Et du profond respect, où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur, et son maître.
Page 51 - C'est la fin de nos maux, c'est mon unique asile; Après de longs transports, c'est un sommeil tranquille; On s'endort, et tout meurt.
Page 59 - Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles, Qui de civilités avec tous font combat, Et traitent du même air l'honnête homme et le fat Quel avantage at-on qu'un...
Page 53 - Talma ne faisait pas un geste, quelquefois seulement il remuait la tête, pour questionner la terre et le ciel sur ce que c'est que la mort. Immobile, la dignité de la méditation absorbait tout son être. L'on voyait un homme, au milieu de deux mille hommes en silence, interroger la pensée sur le sort des mortels...
Page 99 - Qu'avec leur plume ils font les destins des couronnes; Qu'au moindre petit bruit de leurs productions Ils doivent voir chez eux voler les pensions; Que sur eux l'univers a la vue attachée; Que partout de leur nom la gloire est épanchée...
Page 47 - Au moment du forfait la justice sommeille ; Mais , soulevant son voile après l'acte inhumain , Elle apparaît terrible , et le glaive à la main. Quel tourment de traîner des jours tissus d'alarmes , De ne plus voir d'objets qui nous offrent des charmes, De se lever la nuit dans d'horribles transports , Sans pouvoir de son sein arracher le remords ! Il vaudrait mieux cent fois , affranchi de son crime , Dans le fond d'un cercueil remplacer sa victime. Duncan, dans...
Page 51 - Après de longs transports , c'est un sommeil tranquille : On s'endort, et tout meurt. Mais un affreux réveil Doit succéder peut-être aux douceurs du sommeil. On nous menace ; on dit que cette courte vie De tourments éternels est aussitôt suivie. O mort! moment fatal! affreuse éternité!
Page 52 - Dans nos troubles pressants qui peut nous avertir Des secrets de ce monde où tout va s'engloutir ? Sans l'effroi qu'il inspire et la terreur sacrée Qui défend son passage, et siège à son entrée, Combien de malheureux iraient, dans le tombeau, De leurs longues douleurs déposer le fardeau...

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