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routes forestières décrétées en 1852 pour ouvrir un débouché aux immenses forêts de l'ile, ont été l'objet de toute la sollicitude du Gouvernement. Dans un département privé par la configuration de son territoire du bienfait des chemins de fer, il est de toute justice de donner aux routes de terre le développement qu'exigent les besoins du commerce et de l'agriculture. Les dépenses effectuées au 1er janvier 1861, pour l'exécution de ces voies de communication, dépassent 11 millions.

La reconstruction des grands ponts qui ont atteint le terme de leur du rée, ou qui ne répondent plus aux besoins de la circulation, constitue l'une des améliorations les plus essentielles de la viabilité publique. Plusieurs ouvrages de ce genre ont été exécutés dans ces dernières années tels sont, à Paris, les ponts des Invalides, d'Austerlitz, de SaintMichel, de l'Alma, de Solférino. En 1860, on a terminé, sauf quelques travaux complémentaires, le nouveau pont au Change, le pont de Vernon sur la Seine, celui des Mées sur la Durance, et d'Arcis-sur-Aube; on a presque achevé le grand pont tournant du port de Brest, ouvrage des plus remarquables, et l'on a commencé la reconstruction urgente du pont Louis-Philippe à Paris. Les dépenses faites pour les douze ponts dont les travaux sont en cours d'exécution sont de 4 millions 666,400 fr. Ces travaux nécessiteront encore une allocation de 2 millions 775,800 francs.

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l'Yonne, entre Montereau et Laroche; la Marne, entre Saint-Maurice et Dizy, qui forme la tête de la voie navigable de Paris à Stras bourg, et sur laquelle douze barrages devront être établis en vertu d'un décret du 2 mars 1860; le Rhône, entre Lyon et Arles, qui unit la Méditerranée aux départements du Centre et de l'Est.

Pour ces importantes rivières, des projets définitifs ont été rédigés et approuvés; un grand nombre d'adjudications sont passées, les approvisionnements sont commences, et tout est disposé pour assurer, dès que la saison le permettra, une rapide exécution des travaux.

L'endiguement de la Loire maritime, autorisé par le décret du 24 août 1859, a été poursuivi énergiquement trois chantiers ont été organisé entre Couéron et l'île de Cherèze, entre la haute Indre et le Couéron, et au passage du Pellerin. 1 million a pu être affecté en 1860 à cette importante entreprise.

Sur la basse Garonne on a terminé la canalisation de la passe de Montferrand et commencé les travaux des passes de Bassens et d'Ambès, autorisés par le décret du 27 janvier 1860.

Plusieurs rivières moins importantes sans doute, mais très-utiles néanmoins comme débouchés pour la production locale, la Mayenne, la Sarthe, le Lot, l'Adour, la Vire, ont été également l'objet de la sollicitude de l'administration, qui a imprime aux travaux une plus vive impulsion. Des études ont, en outre, été préparées pour l'amélioration de quelques autres rivières d'un intérêt réel, telles que la Moselle et la Meuse.

Les canaux, dont on a si longtemps exagéré les imperfections, offrent généralement des conditions de navigabilité bien supérieures à celles des rivières dans lesquelles ils débouchent, les améliorations qu'ils exigent consistent surtout dans l'exécution de quelques travaux complémentaires d'alimentation, dans l'approfondissement des biefs de cerlaines lignes, telles que les canaux

de Bretagne, dans la régularisation de cet ensemble de documents, il des chemins de halage, l'adoucisse- importait d'assurer par des ouvrages ment des courbes trop brusques, spéciaux, la sécurité des villes qui l'élargissement des passages trop avaient été si cruellement atteintes étroits. Ces divers travaux ont été par le fléau des inondations. La loi l'objet d'études définitives, et quel du 28 mai 1858 a pourvu à cette néques-uns ont été résolûment entre- cessité en affectant aux travaux de pris. Ainsi l'embranchement de Ne- défenses des villes une allocation vers sur le canal latéral à la Loire extraordinaire de 20 millions. sera achevé cette année; celui de l'Aisne à la Marue a pu être ouvert en 1860; mais des étanchements seraient eucore indispensables sur plusieurs points; ces étanchements seront exécutés pendant le chômage de la campagne prochaine. Une activité plus grande a été imprimée au canal de Marans à la Rochelle; les travaux d'alimentation du canal du Centre, approuvés par décret du 16 février 1859, ont été très-avancés; ceux de l'approfondissement des canaux du Nord ont été commencés. Les dispositions sont prises d'ailleurs pour commencer la construction du canal des houillières de la Sarre dès que les négociations ouvertes avec la Prusse auront amené entre les deux gouvernements un accord définitif sur cette question. Tout porte à croire que ce résultat sera très-prochainement atteint.

Outre les améliorations matérielles qui ont été réalisées ou soumises à des études dans le régime des canaux, le Gouvernement a poursuivi l'abaissement des tarifs applicables à quelques-uns d'entre eux. Tel a été le but des lois des 28 juillet et 1er août dernier, qui ont autorisé le rachat par l'Etat des canaux, et ce but a été atteint par le décret du 22 août 1860, qui a réalisé en même temps sur l'ensemble des rivières navigables et des canaux, une diminution de taxes qui donne une juste satisfaction aux intérêts de l'agriculture et du commerce.

L'étude générale de nos grands cours d'eau, prescrite par S. M. à la suite des désastreuses inondations de 1856, a été faite avec persévérance et touche à son terme. Le résultat de cette étude jettera un grand jour sur une question des plus ardues, et qui, jusqu'ici, n'avait pas été suffisamment approfondie. Mais, sans attendre la réunion complète

Les localités intéressées étaient d'ailleurs appelées à concourir à la dépense dans la proportion du tiers environ; quarante-cinq villes ou centres de population plus ou moins considérables sont appelés à jouir du bénéfice de cette loi. Dès aujourd'hui sont parvenus à un degré d'avancement plus ou moins considérable les travaux de défense de Saint-Etienne, Blois, Ambroise, Tours, Saumur, Moulins et Vichy, dans la vallée de la Loire; de Lyon, Tain, Glun, Mornas, Roquemaure, Sorgues, Aramon, Caderousse, Avignon, et Barcelonnette, dans la vallée du Rhône. Des projets ont, en outre, été préparés pour la défense de onze villes : ce sont dans le bassin de la Loire, les villes de Bréhemont, Nevers, Selles-sur-Cher, Angers, Chambon, et Aubusson-sur-laCreuse; dans le bassin du Rhône, Annonay, Romans, Villeneuve-surAvignon et Grenoble - sur-l'Isère; enfin, dans le bassin de la Garonne, Périgueux-sur-l'Isle.

Les travaux de Romans et de Périgueux sont même commencés. Du reste, le Gouvernement a l'assurance que les fonds alloués par la loi du 28 mai suffiront pleinement, avec le concours des intéressés, pour réaliser dans son ensemble une œuvre aussi utile.

Ports maritimes. Les travaux d'amélioration des ports maritimes se continuent sur tous les points avec une grande activité. Au Havre, l'écluse des Transatlantiques et la forme de radoub seront prochainement terminées. L'élargissement du chenal récemment approuvé est en voie d'exécution, et l'on vient de soumettre à l'enquête le projet d'agrandissement de l'avant-port au moyen du déplacement de la citadelle. A Marseille, le bassin Napo

Les lignes de Rennes à Brest et de Toulouse à Bayonne, exécutées par l'Etat dans les conditions de la loi du 11 juin 1842, ont reçu une vive impulsion et seront rapidement poussées en 1861.

Sur plusieurs sections de la dernière de ces lignes, telles que les sections de Toulouse à Saint-Gaudens, de Tarbes à Bagnères et de

léon, couvert du côté du large par
une jetée de 100 mètres de lon-
gueur, se construit rapidement et
sera probablement terminé à la fin
de 1862. A Boulogue, le nouveau
bassin à flot; à Brest, le port Napo-
léon, établi dans l'anse de Porstrein;
à Saint-Malo, les travaux complé-
mentaires dont l'Empereur a recon-
nu sur les lieux mêmes toute l'uti-
lité; à Cette, le prolongement du
canal maritime qui doit relier le
port à la gare du chemin de fer du
Midi; à la Rochelle, le nouveau Est.
bassin à flot et l'approfondissement
du chenal; à Bayonne, l'améliora-
tion de l'embouchure de l'Adour:
toutes ces entreprises, qui se pour-
suivent avec activité, et de nombreux
ouvrages d'une moindre importance
qui s'exécutent dans les ports du se-
cond ordre, témoignent de l'intérêt Paris à Lyon
que le Gouvernement attache à l'a-
mélioration de la navigation mari-
time.

Chemins de fer. Le développement progressif de notre réseau de chemins de fer est aujourd'hui l'une des préoccupations les plus vives, et, il faut le dire, les plus légitimes des populations de l'Empire.

Ardennes...

Orléans.....

et à la Mé-
diterranée.

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Dauphiné...du-Gaz...

Total..

Sections à ouvrir en 1862.

Aussi le Gouvernement a dû s'oc- Nord....... cuper à la fois d'assurer l'achèvement des chemins de fer décrétés, et de préparer la création des lignes nouvelles que des intérêts sérieux signalaient particulièrement à son attention.

Est.

Si la campagne de 1860, contra-
riée par la mauvaise saison, n'a pas
été très-féconde pour les chemins
de fer et n'a ajouté aux lignes en Ouest.
exploitation qu'une longueur de 245
kilomètres, néanmoins les travaux

se sont étendus sur un grand nombre Orléans.....
de points et ont été conduits avec
une activité qui promet, dans un
avenir prochain, d'importants ré-
sultats (1).

(1) Sections à ouvrir d'après les prévisions des Compagnies en 1861.

Nord.......

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Lyon
et Méditer-
ranée.....

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kilom. Dauphiné...

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pentras....

Toulon aux Arcs.....

Saint-André-du-Gaz au

Pau à Bayonne, les travaux à la charge de l'Etat seront très-probablement terminés à la fin de cette campagne. Sur la ligne de Rennes à Brest, toutes les adjudications sont passées; dans le courant de 1862, la section de Rennes à SaintBrieuc sera terminée, et l'on peut pour la campagne de 1863, l'achèvement de la ligne entière.

annoncer,

Cette tâche est aujourd'hui presque entièrement accomplie; déjà pour plusieurs lignes les formalités suivent leur cours, et avant la fin du mois de février les enquêtes seront ouvertes pour toutes les lignes concédées éventuellement, sauf la section de Gap à la frontière, qui est subordonnée à une convention internationale.

Le Gouvernement est donc en Dans la situation actuelle des mesure de remplir de tout point choses, l'étendue totale des che l'engagement qu'il a contracté à cet mins de fer livrés à l'exploitation, effet vis-à-vis du Corps législanon compris les lignes de la Savoie, tif; mais là ne s'est pas bornée son est de 9,334 kilomètres. Les lignes action; il a, en outre, fait préparer concédées définitivement, et dont l'étude de nouvelles lignes vivement une grande partie est en cours sollicitées par diverses régions de d'exécution, présentent en outre une l'Empire. Pour ces chemins, la longueur de 5,505 kilomètres. Les chemins dont la concession n'est encore qu'éventuelle ont 1,600 kilomètres d'étendue; enfin, 227 kilomètres ont été autorisés par des lois votées dans le cours de la dernière session.

question se présente sous un tout autre aspect que pour les concessions éventuelles. Il ne s'agit plus seulement de constater l'utilité publique de chemins de fer déterminée à l'avance, il faut apprécier l'utilité relative de lignes qui s'excluent mutuellement et mettre en concur

Les concessions dont le caractère purement éventuel a appelé l'attention du Corps législatif ont leur point de départ dans les conventions Est......... de 1857, qui attribuent au Gouvernement, comme aux Compagnies elles-mêmes, la faculté de réclamer, dans un délai de quatre ans, l'accomplissement des formalités nécessaires pour rendre les concessions définitives. Ce délai expirant au mois de juin 1861, il importait de régulariser sans retard cette situation.

Aussi, dès la fin de la dernière session, des services spéciaux ont été organisés pour tous les réseaux, et des ingénieurs expérimentés ont

Orléans.....

terranée..

été chargés de rédiger les avant- Lyon-Médi –
projets nécessaires à l'accomplisse-
ment des formalités d'enquête (1).

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Embranchement sur Tulle Montbrison à Andrézieux. Avignon à Gap et embranchement sur Aix et sur Miramont par Salon (non compris Gap à la frontière)

Embranchement sur Castres...

291

50

Lignes dont les projets seront très-incessamment soumis à l'enquête.

kilom.

103

Nord.....

Busigny à Hirson...

43

Orléans....

Senlis à la ligne de Paris à
Soissons...

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Beauvais vers Gournay... 30

A reporter..... 200

Orléans à la ligne du Bourbonnais...

65

Brioude à Allais.......... 209

Total............. 1,570

rence des intérêts qui, considérés isolément, sont dignes, à des titres divers, de la sollicitude des pouvoirs publics. Des questions aussi délicates semblent ne pouvoir se résoudre que par des enquêtes compara tives dans lesquelles tous les intérêts, toutes les opinions pourront se faire entendre. Plus de 2,000 kilomètres de lignes nouvelles, représentant une dépense d'environ 550 millions, ont été ainsi étudiés dans le cours de la dernière campagne. Tous ces projets sont déjà ou vont être prochainement soumis aux formalités d'enquête, et deviendront ensuite l'objet de l'examen de l'administration supérieure.

Le Gouvernement puisera dans cette instruction les éléments des propositions qu'il aura à soumettre, en ce qui concerne les conditions financières, à la sanction du Corps législatif.

L'administration, tout en poursuivant le développement des voies de fer, n'a pas perdu de vue une question à laquelle les réformes commerciales ont donné une importance toute particulière, c'est-à-dire la réduction des tarifs des chemins de fer sur les matières les plus nécessaires à l'agriculture et à l'industrie. Il n'est pas besoin d'insister sur les difficultés que présente la réalisation d'une mesure qui touche à tant d'intérêts. Des négociations sont ouvertes à ce sujet avec les principales Compagnies des chemins de fer, et une commission spéciale a déjà réuni en grande partie les doeuments qui doivent servir de base aux traités à intervenir entre ces Compagnies et l'Etat. On peut espérer que cette question délicate sera prochainement résolue.

§ 3. Mines et usines métallurgiques. Le rapport présenté à l'Empereur par le Ministre des travaux publics, au commencement de 1860, sur la situation de l'industrie houillière, a indiqué avec détail, pour chacun de nos besoins de quelque importance, les mesures à prendre pour assurer au plus bas prix possible l'arrivage de la houille sur les lieux de consomniation.

Le département compétent a poursuivi énergiquement, dans le cours de l'année 1860, l'exécution de ces mesures.

En ce qui concerne le bassin de la Loire, le projet de la route de terre entre Rive-de-Gier et Givors a été étudié : la dépense qui doit être répartie entre l'Etat et les départements de la Loire et du Rhône a été évaluée à près d'un million. Les travaux sont commencés et seront continués avec activité.

Le rachat des canaux de Briare, d'Orléans et du Loing et l'abaissement de tarif qui en a été la conséquence rouvre le marché de Paris au bassin de Saint-Etienne en même temps qu'à ceux du Centre, Blanzy, Commentry, Decise, et leur permettra de faire concurrence aux houilles du Nord.

Quant au bassin du Pas-de-Calais, où quatorze concessions nouvelles ont été instituées depuis moins de dix années, les Compagnies concessionnaires ont été autorisées, sur leur demande, à construire huit embranchements d'une longeur totale de 43 kilomètres, et destinés à relier leurs fosses avec le chemin de fer des houillières exécuté par la Compagnie du Nord. L'exécution de ces embranchements est presque terminée; elle réduira de près des trois quarts les frais de transport des houilles sur les lieux de vente. Nous avons déjà indiqué que la ligne principale serait prochainement livrée à la circulation. Ces houillières empruntent pour le transport de leurs produits, non-seulement les chemins de fer, mais encore les voies d'eau. La réduction déjà effectuée des tarifs du canal d'Aire à la Bassée, du canal de la Sensée et de l'écluse d'Ivuy, l'approfondissement à 2 mètres du tirant d'eau des voies canalisées du Pas-de-Calais, doteront ce centre houillier des meilleures conditions de prospérité. A l'égard du bassin d'Alais, il s'agissait seulement, pour l'avenir, de quelques études de chemin de fer. Ces études ne seront pas perdues de vue, et dès que la nécessité s'en fera sentir, elles seront immédiatement ordonnées. Pour le

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