SOUVENIRS DU LIEUTENANT GÉNÉRAL TE CT MATHIEU DUMAS. LIVRE SIXIÈME. Assemblée législative. Classement des partis. Retraite du général la Fayette et de Bailly. - Situation et dispositions des partis dans l'assemblée. — Discussion et décret sur l'émigration. - Veto du roi. Déclaration contre les princes-électeurs. Massacres d'Avignon. Discussion et vote à ce sujet. Discussion sur l'état des noirs dans les colonies. - Ministère girondin. Dis - cussion sur la guerre. - Présidence de l'assemblée le 21 février 1792. Discussion sur les sociétés populaires. Réponse de l'empereur d'Allemagne. Renvoi de M. de Narbonne. Rapport de Brissot sur les communications diplomatiques. - Accusation de M. Delessart. - Renversement du ministère. Dépêche de l'ambassadeur de France à Vienne, et réponse du prince de Kaunitz. Louis XVI dans l'assemblée le 20 avril. Discussion et déclaration de la guerre. - Honneurs de la séance aux soldats du régiment de Châteauvieux. Premières opérations militaires. Démission du maréchal de Rochambeau. - Discussions sur les prisonniers de guerre, sur la police et la discipline dans l'armée. Mésintelligence dans le ministère. Accusation du juge de paix Larivière. Accusation de MM. de Dis Montmorin et Bertrand de Molleville. Décret contre les prêtres insermentés. Permanence de l'assemblée. cussion sur le licenciement de la garde du roi. Décret de licenciement. - Accusation de M. de Brissac. Décret du camp de vingt mille hommes. Renvoi des trois ministres girondins. Mémoire de Dumouriez. Démission de Dumouriez. Veto du roi sur le décret de déportation des prêtres et celui du camp de vingt mille hommes. — Nouveau ministère. Situation et disposition du roi. Lettre du général la Fayette à l'assemblée. Insurrection du 20 juin. — Décret contre l'admission des pétitionnaires armés. Appel des ministres dans l'assemblée. Motion de Delfant contre les sociétés populaires. —La Fayette dans l'assemblée. — Rapport de Pastoret sur la situation intérieure et extérieure. Discus sion sur la défense des frontières. Pétition présentée par Dupont de Nemours. Publicité des séances des directoires de département. Attaque contre le ministre Terrier de Montciel. Discussion sur la déclaration de : La patrie est en danger. Rapport des ministres des affaires étrangères et de la guerre; discussion. — Déclaration du roi contre la Prusse. Discours de Torné et de Condorcet. Discours et proposition de Lamourette, évêque de Lyon. Fusion des partis. — Suspension du maire de Paris. Compte rendu par les ministres de la situation intérieure et extérieure.—Déclaration de : La patrie en danger. Projet de départ du roi pour l'armée. du roi. - Rétablissement du maire Pétion. 1792. Mise en accusation du général la Fayette. - Discours du procureur de la commune Manuel. - Pétitions incendiaires. Le maréchal Luckner dans l'assemblée. · Lettres de Dumouriez à l'assemblée. — Motion d'ordre contre DumouRapport et discussion sur l'accusation de la Fayette. Décret sur la solde des fédérés. — Plan de défense des frontières. Pétition des fédérés. renvoi des Marseillais. — Accusation contre le général Dumouriez.-Manifeste du duc de Brunswick. - Lettre du roi à l'assemblée. Adresse de la commune et des sections de Paris. ----Décret contre l'adresse, de la section Mauconseil. -Pétitions contradictoires. — Reprise de l'accusation contre la Fayette, - Rejet du décret d'accusation. Violences contre les députés constitutionnels.-Avis généreux du député d'Espinassy d'un complot contre ma vie. - Séance du 9 août. - Journée du 10 août 1792. Discussions et travaux divers, depuis le 10 août jusqu'à la fin de l'assemblée. Nos os craintes n'étaient que trop fondées; cette nouvelle assemblée si nombreuse (elle était composée de sept cent trente députés ) ne représentait que trop fidèlement la situation de la France à cette époque, la divergence des opinions et la disposition des esprits. Inconnus les uns aux autres, la plupart des membres ne s'abordaient qu'avec réserve: on se groupa d'abord par députations, mais, comme je l'ai déjà dit pour celle dont je faisais partie, il n'y avait nulle part, excepté chez les Girondins, accord de vue et confiance mutuelle. A mon arrivée dans l'assemblée, je fus informé de cet état de choses par mon excellent ami Théodore de Lameth, député du Jura. Nous nous ralliâmes au petit nombre de ceux avec lesquels nous avions eu des relations plus ou moins intimes, et dont les opinions purement constitutionnelles nous étaient bien connues; tels étaient Ramon, Jaucourt, Lebrun, Beugnot, Becquey, Girardin, Vaublanc, Lafon-Ladebat, Vimar, etc.; je voudrais pouvoir consigner ici les noms de tant d'hommes recommandables, soit par leurs talents, soit par leur inébranlable fermeté. Dès les premières séances, nous vîmes le chaos se débrouiller et l'horizon politique se charger d'orages. Les places qu'avaient occupées au côté gauche, dans l'assemblée constituante, les vrais défenseurs de la liberté, furent envahies, emportées d'assaut par les plus fougueux novateurs. Un beaucoup plus grand nombre d'hommes éclairés et d'opinions modérées, prétendus sages, observateurs presque indifférents, se jetèrent dans le centre, où leurs masses et leurs rangs serrés pouvaient, par le poids et la force numérique, avoir à leurs propres yeux l'apparence d'une imposante majorité, et rassurer leur timidité. Il ne resta aux amis consciencieux de la constitution que les places qu'avaient occupées à la droite, dans l'assemblée précédente, les défenseurs de l'ancien régime. Etrange bouleversement! les pa |