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pour la première fois, déterminèrent une bronchite et une inflammation de la membrane muqueuse pulmonaire, qui, s'étendant à celle des cavités nasales, provoqua l'écoulement d'une matière séreuse tellement épaisse qu'elle adhérait aux parties d'où elle s'échappait. Six saignées successives furent pratiquées; un breuvage adoucissant et légèrement laxatif composé de poudre de réglisse, de guimauve, de gomme arabique, de manne et de miel, lui fut administré à diverses reprises, tandis que des fumigations renouvelées six fois par jour et de fréquents lavements émollients rendaient l'élasticité aux fosses nasales. Son régime consistait en du son mélé à de l'eau tiède pour nourriture, de l'eau tiède également adoucie avec du miel, pour breuvage, et une très petite quantité de foin, qu'il mangeait avec appétit. Le cinquième jour, l'inflammation disparut, mais la toux et l'écoulement du nez persistèrent. On lui appliqua un séton fortement enduit de mouches cantharides qui, tout en réveillant l'inflammation et provoquant un plus abondant écoulement des fosses nasales, finit par les dégager, éteindre la toux, et rendre la santé au cheval, ce qui eut lieu le 20 avril. Pendant sa convalescence, qui dura un mois, il fut nourri de son, de farine de scigle et d'orge pilée, réduits en pâte, au moyen d'eau bouillante, mêlée de miel.

On essaya, un peu plus tard, de le mettre au vert, mais on reconnut bientôt que cette nouvelle nourriture lui était nuisible. En conséquence, on eut recours à un breuvage composé d'extrait de gentiane, de poudre de racine de fougère et de miel. Le cheval ne tarda pas à ressentir les bons effets de ce traitement et à recouvrer toute son ancienne vigueur.

Dans la séance du 17 mai 1843, le sieur Angelo Abbene présente à l'académie six calculs salivaires extraits de la mâchoire d'un âne, et soumis par lui à une analyse chimique. L'opération pratiquée sur un animal d'environ 18 ans, avait eu lieu au moyen d'une longue incision dont le résultat fut de mettre à jour un corps solide, long de trois pouces, cylindrique, un peu recourbé, hérissé de petites aspérités et tronqué à son extrémité. Sept autres

concrétions de la grosseur d'une noisette, suivies d'une multitude d'autres ressemblant à des grains de mil, sortirent de la même plaie. La cautérisation eut lieu au moyen d'étoupe imbibée de vin tiède et recouverte de colophane liquéfiée. L'âne venant à changer de pays, il fut impossible de s'assurer si, plus tard, ces calculs ne se reproduisirent pas.

Le poids total des six calculs présentés à l'académie, était de quatre onces et demie. Celui qui fut soumis à l'analyse présenta, sur mille parties, 80 parties de substance animale et 920 parties de carbonate de chaux, avec traces de carbonate de magnésie et un peu de phosphate de chaux.

Le professeur Lessona lit un mémoire sur la pneumonie ou inflamation des poumons, chez les bêtes bovines. Il attribue cette maladie à la prédominance de l'élément sanguin et au développement excessif du système nerveux qui, trop souvent secondés par les accouplements prématurés et le manque de soins, rendent ces animaux incapables de résister aux agents extérieurs qui tendent à altérer leurs fonctions. Il conseille d'éloigner toutes les causes qui pourraient arrêter la transpiration, de veiller à la salubrité des étables, et de ne jamais laisser les troupeaux exposés à l'humidité des nuits, principalement dans les pays chauds.

La pneumonie se manifeste par des frissons, la fréquence du pouls, l'accélération des mouvements respiratoires, la sécheresse et la dilatation des narines. Les flancs se retirent, la rumination cesse, la sécrétion du lait diminue graduellement, et si, à l'observation de ces symptômes déjà puissants pour faire reconnaître la pneumonie, on ajoute la percussion et l'auscultation, tous les doutes disparaissent, quant à la nature et à l'intensité du mal. La percussion opérée sur les parties malades, aussi bien que sur les parties saines de la poitrine, détermine le siége de l'affection pneumonique, si l'on compare les sons émis dans le premier cas, avec ceux que provoque le second; les parties malsaines présentent une sorte de résistance à la percussion, et produisent un son sourd, indice d'irrégularité dans les fonctions organiques. L'aus

cultation conduit également à la connaissance du mal, au moyen de la comparaison qu'offre le bruit de la respiration d'un animal en bonne santé et celle d'un animal malade; un râlement continuel et précipité indique ordinairement la désorganisation du poumon, lors même qu'il n'y a pas de toux. Quoique la pneumonie ne paraisse pas contagieuse à l'auteur de ces observations, il n'en conseille pas moins d'isoler les animaux qui en sont atteints, de s'assurer souvent de la régularité du mouvement des flancs et de celle de la respiration. La diète, ajoute-il, la saignée, l'emploi de remèdes adoucissants, diurétiques et révulsifs sont les agents les plus propres à combattre cette maladie. La saignée qui forme la base du système curatif, doit, néanmoins, céder à l'emploi des remèdes révulsifs, lorsque la réaction fébrile a notablement diminué, que le pouls est devenu calme, et que l'animal affaibli a perdu la chaleur que lui occasionnait l'inflammation pendant la période aiguë de la maladie. On devra, conjointement avec les saignées, faire usage de décoctions adoucissantes, et employer, comme breuvage, de l'eau tiède mélangée de miel et de farine de seigle; plus tard on aura recours aux préparations sulfureuses, à la poudre de racine de réglisse et de guimauve, à l'eau mélangée de tartre émétique, dans la proportion d'une once pour les animaux adultes, et d'une demi-once pour les plus jeunes, en ayant soin toutefois de suspendre ce traitement aussitôt qu'on s'apercevra que les fonctions digestives en sont affectées de manière à les rendre rebelles aux sécrétions naturelles.

Le sieur Angelo Abbene, appelle l'attention de l'académie sur les produits oléagineux de la noix dite noire, et sur les gâteaux formés de son résidu. L'huile obtenue au moyen de cette noix, offre une couleur jaunâtre un goût et une odeur assez agréables. Employée pour l'éclairage, elle donne une lumière rougeâtre et suffisamment transparente. Le peu de fumée qu'elle produit est presque inodore.

Une feuille de papier collé, imbibée de cette huile et laissée quelques jours au soleil se sèche au point qu'on y peut écrire très facilement.

Soumise à l'épreuve de l'ébullition, elle devient légè-rement brune, sans acquérir une plus grande consistance, et sa nature siccative la rend propre à la fabrication de la toile cirée.

Il résulte de diverses expériences chimiques consignées dans la revue : 1o que l'huile de noix noire présente une grande analogie avec l'huile de noix commune.

2o Qu'elle en diffère cependant par la couleur rouge qu'elle contracte, lorsqu'on la mélange avec de l'acide nitrique.

3o Qu'elle peut être employée dans l'économie domestique soit pour l'éclairage, soit pour l'assaisonnement des mets.

4° Qu'on en peut fabriquer les vernis et couleurs qui s'emploient dans la peinture.

50 Qu'on doit la préférer à l'huile commune pour la fabrication du savon.

6° Que les gâteaux formés du résidu de la noix noire contiennent de l'huile, de l'albumine en assez grande quantité, très peu d'amidon, quelques traces de fibre végétale, des sels à base de chaux et de potasse, et de l'oxide de fer.

7° Ces gâteaux que l'on peut employer pour engraisser la volaille, servent également de combustible, produisent du gaz, de l'ammoniaque et du charbon. L'arbre qui donne la noix dite noire, se corrompt difficilement, ne se gerce ni à la chaleur, ni au froid, et n'est pas sujet à la vermoulure. Susceptible de recevoir un très beau poli, il est plus dur, plus pesant et plus compacte que le noyer commun. Son aubier est très blanc, le bois du centre présente une couleur violacée qui le fait rechercher des ébénistes, enfin le brou de la noix sert à teindre la laine.

Originaire de l'Amérique septentrionale, cet arbre peut s'élever à 60 et 70 pieds, et le tronc, planté dans des conditions favorables, atteindre une grosseur qui permette de l'employer à des ouvrages exigeant de la durée et de la solidité.

Observations agronomiques. — 1o Des premières gelées.

Il arrive souvent aux mois de mars et d'avril, qu'un ré

chauffement subit et prolongé de l'atmosphère donne aux plantes et particulièrement aux céréales, un développement qui ne se manifeste d'ordinaire qu'au mois de mai. Cette précocité inusitée a pour effet de rendre la végétation plus sensible aux gelées du printemps, et font naître de légitimes appréhensions pour le succès de la récolte.

Il paraît démontré que la gelée par elle-même ne détruit pas les plantes, mais suspend seulement le cours de la sève; le dommage résulterait plutôt de l'action subite des rayons solaires qui, dissolvant avec trop de rapidité les humeurs végétales, atteintes d'engourdissement, flétrissent et dessèchent ce que plus tard, ils auraient fécondé.

Aussi a-t-on observé que si après une gelée de printemps, le ciel vient à se charger de nuages, et la pluie à tomber, les plantes insensiblement dégagées de la glace qui les couvrait, retrouvent leur souplesse et leur vigueur premières.

Un agriculteur dont les champs se trouvèrent surpris par la gelée au commencement d'avril, imagina de les arroser avant le lever du soleil, par les moyens employés pour l'irrigation des prés. Il n'eut qu'à se louer de son procédé, tandis que ses voisins perdirent presque la totalité de leur récolte.

Des fleurs exposées à l'air furent couvertes d'une gelée tellement épaisse que leurs tiges s'inclinaient jusqu'à terre. Mises à l'abri du soleil, et arrosées légèrement avec un peu d'eau de puits, elles reprirent bientôt toute leur force et tout leur éclat.

2o Effet de la grêle sur les céréales.

Des moissons qui avaient éte frappées par la grêle, quelques jours avant leur maturité, furent coupées, mises en gerbes, et déposées sous une grange, jusqu'à ce qu'elles séchassent complètement. D'autres qui avaient été laissées sur pied, ne furent coupées qu'à l'époque de leur maturité, et séchées en plein air. Le produit des premières fut double de celui des secondes.

3o Du maïs.

Dans les lieux situés au pied des montagnes il arrive

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