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pratique, cette proposition fut adoptée, et la Société fut divisée en onze sections, de neuf desquelles le promoteur de cette mesure fit partie; celle des vignes et des vins ne fut composée que de lui et de M. de Garsault.

Ce fut pour la première fois, à cette réunion, le marquis de Turbilly qui présida la Société d'agriculture de la généralité de Paris.

La séance du 9 juillet commença par la lecture d'un mémoire du marquis de Turbilly, dans lequel il indiquait la façon et le procédé d'enter le châtaignier sur le chêne, le mûrier sur l'ormeau et les mûriers de mauvaises espèces sur de meilleures. Il occupait alors pour la seconde fois le fauteuil de la présidence qu'il tint également pendant les dix-neuvième et vingt-deuxième réunions.

Le 16 juillet, M. de Turbilly fait part à l'assemblée d'un mémoire de M. Bertrand, secrétaire général de la Société économique de Berne, sur les descriptions économiques; d'un second mémoire de M. Verrier, secrétaire perpétuel de la Societé d'agriculture de la généralité de Tours, sur le choix des terrains les plus propres à foriner des pépinières; enfin d'un troisième mémoire de M. Duverger, secrétaire perpétuel du bureau du Mans, sur différentes espèces d'arbres résineux. M. de Turbilly est prié, par ses collègues, de témoigner à MM. Bertrand, Verrier et Duverger toute la satisfaction qu'ils ont éprouvée de la lecture de leurs mémoires et de les remercier de leurs communications.

La quinzième réunion, le 23 juillet, fut terminée par la lecture de la première partie d'un mémoire sur les marais, envoyée à M. de Turbilly par M. Bertrand de Berne.

Le 6 août, le marquis de Turbilly met sous les yeux de l'assemblée une longue et intéressante lettre qu'il a reçue de M. Genet, correspondant de la Société, à Londres, auquel il est prié de répondre au nom de la compagnie.

La séance suivante du 13 août fut terminée par la lecture que fit M. de Turbilly de la deuxième partie du mémoire de M. Bertrand, sur les marais.

Dans la réunion du 20 de ce même mois, la Société comprenant tout l'avantage qu'elle pourrait retirer de la

publication de ses travaux, arrêta qu'elle commencerait immédiatement à les faire imprimer, et l'une de ses premières décisions pour remplir ce but fut d'arrêter l'impression d'un mémoire ayant pour titre, Réflexions sur les sociétés royales d'agriculture du royaume, lu par le marquis de Turbilly à l'ouverture de la première assemblée, et de plus son Essai sur les labours, qu'il avait lu à la fin de la mème réunion (1).

Le 27 août, la séance fut terminée par la deuxième partie d'un mémoire de M. Verrier sur l'utilité des semis de pepins et de noyaux, dont M. de Turbilly fut chargé de remercier l'auteur.

A la réunion du 3 septembre, le marquis de Turbilly fit part à l'assemblée d'une lettre qu'il venait de recevoir de M. Genet, correspondant à Londres, et d'une autre qu'elle renfermait, de M. Wiche, membre de la Société des arts et du commerce de Londres, dans laquelle il offrait de se livrer à la recherche des herbes, racines, plantes, semences, gazons, etc., capables de végéter pendant l'hiver et de produire une nourriture suffisante pour le gros bétail.

Cette séance fut terminée par la lecture que fit aussi M. de Turbilly d'un mémoire qu'il avait reçu postérieurement de M. Wiche et qui contenait la liste des plantes du même genre sur lesquelles la Société de Londres faisait faire alors des expériences dans l'espoir d'atteindre le but ci-dessus proposé.

La séance du 10 septembre, qui était la vingt-deuxième depuis la création de la Société, fut la dernière dont les procès-verbaux nous ont conservé les traces. L'active coopération de l'agronome angevin ne lui fit pas plus faute en cette circonstance. Le marquis de Turbilly qui la présida y lut un mémoire contenant des Observations sur l'établissement des sociétés royales d'agriculture dans les différentes généralités du royaume. L'impression de ce mémoire fut immédiatement décidée.

(1) Des trois mémoires de M. Turbilly que la Société a fait insérer dans son recueil, celui sur les labours est terminé par cette note: On donnera dans quelque temps la suite de ce mémoire, qui traitera des labours à la charrue.

XXIIe ANNÉE.

2e de la 2e Série.

7

M. de Turbilly fut chargé de remercier M. Thomé, membre de la Société d'agriculture de la généralité de Lyon, de l'envoi d'un mémoire au sujet des vers à soie qu'il a élevés en plein air, dans les environs de Lyon, sur des palissades de mûriers blancs, dont il avoue que les deux tiers ont péri et le reste est bien venu.

Une discussion s'établit ensuite sur la réponse à faire à M. Genet et dont M. de Turbilly avait été chargé dans la dernière réunion. On tombe enfin d'accord sur le sens à lui donner.

Le marquis de Turbilly est, en outre, prié d'écrire, au nom de la compagnie, à MM. les secrétaires perpétuels des bureaux des sociétés d'agriculture de Tours, Limoges, Lyon, Rouen, Orléans, Soissons et d'Auvergne, pour leur faire comprendre les avantages que doivent présenter les relations entre les diverses sociétés d'agriculture et insister auprès d'eux pour qu'ils consentent à correspondre avec la compagnie, dont il leur adresserait les délibérations et les mémoires imprimés, et les engageant également de faire imprimer leurs travaux pour les transmettre de même aux autres sociétés. On confie également à M. de Turbilly la réponse à faire à M. de la Tourette, pour le remercier de l'envoi d'un mémoire sur les poids et me

sures.

L'almanach royal de 1761 à 1777 indique, chaque année, que le marquis de Turbilly fit partie de la Société d'agriculture de Paris, jusqu'à sa mort. Ainsi il est bien probable qu'il continua à concourir à ses travaux pendant tout ce temps, avec le même zèle que la première année. Cette Société ne possède rien de ses archives avant 1785, et les dépôts publics consultés n'ayant fourni aucuns documents à cet égard, on en est réduit à des conjectures pour cette période.

L'histoire de la Société d'agriculture de la généralité de Paris, servant d'introduction au premier volume de la deuxième série de ses mémoires, publié en 1785, s'exprime ainsi :

« La Société royale d'agriculture publia bientôt après

» son institution, un volume qui renfermait l'extrait de » la délibération prise dans ses diverses séances depuis le » 12 mars jusqu'au 10 septembre 1761, et plusieurs mé>> moires sur divers objets d'agriculture, notamment : » 1o Des observations sur l'établissement des Sociétés royales » d'agriculture, dans les différentes généralités du royaume, » par M. le marquis de Turbilly. 2o Des réflexions sur ces » sociétés, par le même auteur. 3o Un essai sur les labours, » par le même, etc.... Chacun de ces mémoires avait déjà » été publié séparément, pour en faciliter l'acquisition >> aux cultivateurs. »>

» Elle s'était proposé de rassembler ainsi, dans un » même volume, les divers mémoires qui, après avoir » été lus dans les assemblées, auraient été jugés dignes » de son approbation, et propres à répandre parmi les >> agriculteurs de la généralité, des connaissances nou» velles et qu'il leur importait d'acquérir. Mais l'effet de » son zèle ayant été suspendu par diverses circonstances, » elle s'est bornée, depuis 1761 jusqu'à présent, à don»> ner plusieurs prix sur différents sujets d'agriculture, et » à composer, sur plusieurs parties de l'économie rurale, » des mémoires en forme d'instructions, rédigées par di» vers de ses membres, et que M. l'intendant de la géné» ralité de Paris a bien voulu se charger de faire imprimer et distribuer aux cultivateurs. »

Le 3 juillet 1801, François de Neuchâteau, dans son remarquable rapport sur le perfectionnement des charrues, appela l'attention de ses collègues sur les services rendus à l'agriculture par Turbilly, dont il leur fit apprécier tout le mérite.

Depuis lors et jusqu'à nos jours, il ne fut plus question de cet agriculteur dans le volumineux recueil de cette Société jusqu'en 1816, que dans son rapport sur les travaux de la Société d'agriculture, lu à la séance publique du 28 avril. M. Challan débuta par ces phrases (1):

« Il y a un demi-siècle que M. le marquis de Turbilly » assurait les agriculteurs qu'ils pouvaient compter sur

(1) Mémoires de la Société, année 1816, page 11.

» les bontés du roi, et que ses ministres seconderaient ses >> intentions. »

Ce qu'un des fondateurs de la Société royale disait en » 1761, à l'ouverture de la première assemblée, nous >> sommes autorisés à le répéter par l'ordonnance du 4 juil» let 1814. »

ENGRAIS.

MESURES RÉPRESSIVES CONTRE LES

FALSIFICATIONS.

Arrêté de M. le Préfet du département de Maine et Loire.

Vu les réclamations adressées à l'autorité administrative contre les fraudes qui s'exercent dans le commerce des engrais;

Vu la délibération du conseil municipal d'Angers, en date du 28 juin 1850, exprimant le vœu que des mesures soient prises pour réprimer des falsifications si préjudiciables aux intérêts de l'agriculture;

Vu les délibérations du Conseil général sur le même objet, notamment celle du 3 septembre 1850;

Vu les lois du 22 décembre 1789 et 28 pluviôse an VIII, qui confient aux préfets l'administration générale des départements;

Vu l'article 10 de la loi du 18 juillet 1837, par lequel les Maires sont chargés de la police municipale et de l'exécution des actes de l'autorité supérieure qui y sont relatifs;

Vu le § 4 de l'art. 3 du titre II de la loi des 16-24 août 1790, qui range parmi les attributions de la police municipale,« l'inspection sur la fidélité des denrées qui se » vendent au poids, à l'aune ou à la mesure. »

Vu les arrêts de cassation des 20 septembre et 31 octobre 1822, qui constatent le droit attribué aux Préfets, « de faire directement des règlements sur les objets de police municipale, lorsqu'il s'agit de mesures générales

>>

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