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être transferé au Château de Segovie: Elle chargea de l'exécution de ses Ordres, l'Alcalde de la Cour, Don Loüis de Cueillar, Chevalier de l'Ordre de S. Jaques, soutenu par un Détachement des Cardes du Corps, que commandoit le Maréchal de Camp, Don Francifco de Valanza, Grand Commandeur de Castille dudit Ordre de S. Jaques, & Ajudant-General des mêmes Gardes; leur enjoignant, que le 25. du courant, dès que les Portes de l'Hôtel de l'Ambassadeur s'ouvriroient ils eussent à s'y rendre, se saisir du Duc de Ripperda, & l'en tirer, pour le mener avec une Escorte convenable au Château de Segovie, après avoir pris tous les Papiers dont il pouvoit être nanti, & dont il seroit faite une exacte perquisition, soit dans ses coffres, soit ailleurs; enjoignant très - expressement audit Alcalde, aussi-bien qu'audit Maréchal de Camp, qu'au cas que de la part dudit Ambassadeur, ils trouvassent quelque résistance, avant que de passer à l'exécution de leurs ordres, ils eussent à user de toute l'attention & de tout le respect qu'on doit au Caractere des Ambassadeurs; mais que fitoutes ces marques de confideration étoient absolument inutiles, ils eussent à passer dans la Maison, à l'aide des Gardes qui les suivoient, en évitant tout desordre, & se rendre Maîtres du Duc de Ripperda.

Avant toutes choses, le Roi m'ordonna de prévenir l'Ambassadeur de cette résolution, & qu'il le déchargeoit & relevoit de la parole qu'il lui avoit donnée. Cette déclaration fut suivie le même matin de la prise du Duc de Ripperda, laquelle s'exécuta sans aucun bruit, * fans aucun scandale, par le même Alcalde, qui

qui afsisté du susdit détachement, conduifit le Duc en Carosse au Château de Segovie, pour y refter en sûreté, sans Prifon, & fans nulle incommodité, contre des craintes mal fondées, auxquelles il n'avoit pas eu raison de s'abandonner.

Sa Majesté m'a ordonné d'informer distinctement Votre Excellence de toutes les particularitez de cet Evenement, afin qu'étant instruite de la regularité avec laquelle le Roi a voulu que cette affaire fût terminée, auffibien que des raisons qui l'ont fait agir, Votre Excellence puisse faire part à Sa Majesté Britannique & à sa Cour de la verité du fait, & de tout ce qui est arrivé dans cette rencon

tre.

(Signé)

DON JEAN BAPTISTE DE ORANDAYN. A Madrid le 27. Mai 1726.

Extrait d'une autre Lettre du Marquis de la Paz au Marquis de Pozzobueno.

C

Omme le cas imprevu qui vient d'arriver, uniquement par la temerité & la grande imprudence du Duc de Ripperda, a été si contraire à l'inclination du Roi, comme il paroit très clairement par toutes les circonstances qui l'ont accompagné, & que j'ai décrites très amplement dans une autre Lettre à Votre Excellence; & que le defir très fincere du Roi, pour conserver & maintenir l'harmonie & la correspondance la plus Tome IV.

F

étroi

étroite & la plus parfaite avec Sa Majefté Britannique, n'en a point été alteré: Sa Majesté m'a ordonné de notifier à Votre Excellence, que, quand vous rendrez compte à Sa Majesté Britannique de ce qui est arrivé, vous l'assurerez en même tems de l'amitié fincere & inalterable que le Roi de son côté conserve à son égard; &, pour lui en donner une preuve, Votre Excellence doit lui representer, le plus clairement qu'il sera possible, les égards que Sa Majesté a eu la bonté de témoigner pour fon Ambassadeur & pour fa Maison, ayant differé tant de jours, après que le Duc s'y fût refugiée, sa derniere resolution pour l'en tirer, quoiqu'il fût en son pouvoir de le faire dès le moment qu'il s'y étoit rendu; Sa Majesté étant informée que les Privileges des Maisons des Ambassadeurs ne s'étendent pas jusqu'au cas en question. C'est ce que Votre Excellence aura à executer ponctuellement, car telle est la volouté expresse du Roi.

Roi

A Madrid la 25. Mai 1726.

Memoire de Monsieur Stanhope au Roi d'Espagne, du 13. Juillet 1726.

L

SIRE,

E foufsigné Ambassadeur Extraordinaire & Plenipotentiaire de Sa Majesté Britannique ayant reçu ordre de communiquer

à

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à Votre Majesté les sentimens du Roi son Maitre, au sujet du refuge que le Duc de Ripperda a pris dans sa Maison à Madrid, & de ce qu'il en a été enlevé par force, en vertu des ordres de Votre Majesté ; & ayant en même tems reçu la copie d'une Lettre que le Duc de Newcastle, Ministre & Secretaire d'Etat, a eu ordre d'écrire à Mr. de Pozzobueno, Ministre de Votre Majesté à Londres, & dans laquelle il decouvre amplement les sentimens du Roi sur cette Affaire: ledit Ambassadeur juge qu'il ne peut mieux s'acquiter de ce devoir, qu'en remettant à Votre Majesté la copie ci-jointe de ladite Lettre, comme contenant litteralement tout ce qu'il lui a été ordonné de representer à cette occafion, sans y rien ajouter de son chef, finon de prier très humblement Votre Majesté de vouloir bien avoir égard aux solides & justes raisons qui y font alleguées ; se promettant de la haute sagesse & juftice de Votre Majefté toute la reparation nécessaire de la violence faite aux Immunitez des Ministres publics, & de lui faire communiquer la resolution que Votre Majesté trouvera à propos de prendre dans ce cas important, afin qu'il puisse en rendre compte au Roi son Maitre.

Fait à Madrid le 13. Juillet 1726.

GUIL. STANHOPE.

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Lettre du Duc de Newcastle au Marquis de Pozzobueno. De Whitehall le 20. Juin 1726.

MONSIEUR,

,

T'Ai 'Ai remis au Roi, il y a quelque tems comme je l'ai déja fait savoir à Votre Excellence les deux Extraits de Lettres que vous m'avez fait l'honneur de me délivrer, l'un concernant le refuge que le Duc de Ripperda a pris dans la Maison de l'Ambassadeur du Roi à Madrid, & la maniere violente dont il en a été enlévé par ordre de Sa Majesté Catholique; l'autre que vous me donnâtes en même tems, contenant les assurances les plus fortes du defir de Sadite Majesté, pour conserver & entretenir une parfaite harmonie & bonne correspondance avec le Roi mon Maitre. Votre Excellence ne doit pas être surprise de n'avoir pas plutôt reçu une réponse fur une affaire aussi importante que celle dont il s'agit, lorsqu'Elle voudra bien se souvenir que, quoique la premiere Lettre de Mr. Stanhope fur ce sujet, fût de la même date que la vôtre, savoir du 25. Mai, elle n'est cependant parvenue au Roi que le 10. Juin au foir; & que la cause de ce retardement a été, que le Courier de l'Ambassadeur, qui ne partit qu'une heure après celui qui avoit été dépêché par votre Cour, a été arrêté sept jours à Vittoria: & même cette Lettre, comme il paroit par sa date, ayant été envoyée dans

un

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