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Troupes en Ooftfrife pour exécuter les Decrets Imperiaux, dans l'efperance que Sa Majefté Imperiale, felon fa clemence naturelle, voudra bien donner quelque efperance & fûreté aux Renitens condamnez à tout perdre; que les Decrêts ne feront pas exécutez contre eux à la lettre, & que Sa Majesté voudra bien y contribuer, afin que les confeils que l'on donnera aux Renitens de s'y foumettre, ayent plus d'effet. Que Leurs Hautes Puillances ne fouhaitent rien davantage que de voir le repos rétabli en Oofffrife le plûtôt poffible; à quoi Elles ont un grand intérêt, furtout que ce foit par des moyens qui ne Surchargent pas ce Païs, qui n'a déja que trop fouffert pendant un long-tems par les troubles. Que L. H. P. feront toujours portées à y contribuer autant qu'il dépendra d'Elles, dans l'efperance que l'on ne portera aucun préjudice à leurs intérêts en Ooftfrise.

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,, Il y avoit alors à la Haye quelques Dé,, putez des Etats d'Ooftfrife & de la Ville d'Embden, qui préfenterent à Leurs Hautes Puiffances un Memoire dans lequel ils faifoient une defcription naturelle du trifte état de l'Ooftfrife, fupliant Leurs Hautes Puiffances de les affifter de leurs confeils & de leurs fecours. L. H. P. leur firent ré,,ponse.

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Qu'ils n'ignoroient pas avec quel zéle Leurs Hautes Puiffances avoient travaillé pour confeiller, & s'il eut été poffible, perfuader au Prince d'un côté, & aux Etats avec la Ville d'Embden d'un autre côté, de terminer leurs differends par un accord amiable, & en attendant de s'abftenir de part & d'autre de toutes

voies de fait Qu'Elles font très-mortifiées de n'avoir pû reuffir, puifque felon elles, c'étoit le meilleur parti pour les uns & les autres, & l'expedient le plus convenable pour rendre le repos durable. Que les chofes étant dans la fituation où elles font, Leurs Hautes Puiffances ne pouvoient leur donner un meilleur confeil que celui de fe foumettre, eux & leurs principaux & committans, à la décifion des Decrêts de Sa Majefté Imperiale, & Leurs Hautes Puiflances leur confeillent cette foumiffion. Que Leurs Hautes Puiffances avoient employez tous leurs bons offices, & continueroient à les employer pour faire enforte que l'execution des Decrêts Imperiaux commife aux Directeurs du Cercle foit fufpenduë par provision dans l'efperance que cette foumiffion fe fera bientôt; mais que fans cette foumiffion, il n'y avoit point de fuccès à attendre; que dès qu'elle fera faite, Leurs Hautes Puiflances tâcheront d'obtenir par leurs preffantes interceffions, que les Decrêts ne foient pas exécutez à la rigueur, & que l'on ufe de modération, que les Griefs foient redreffez, & la Regence rétablie fur un bon pied. Que quant aux plaintes par raport aux Troupes Danoifes qui font à préfent en Ooftfrife, & aux defordres & violences qu'elles commettent dans le plat Païs, Leurs Hautes Puiffances employeroient leurs bons offices à ce que ces Troupes foient renvoyées, & que l'on fafle ceffer ces de fordres; mais que pour l'obtenir il faut que le Magiftrat d'Embden & fes adhérans donnent des affurances au Prince, qu'ils n'en viendront plus à aucune voie de fait, ni directement, ni indire&ement.

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Leurs Hautes Puiffances informerent le Comte de Konig fegg-Erps de cette Réponse donnée aux Députez; & en confequence, ,, Elles prierent Mr.Greys, Réfident de Dane,, mark, de porter Sa Majefté Danoife à re-tirer fes Troupes de l'Ooftfrife, où du ,, moins de donner ordre de les tenir dans une bonne difcipline.

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Les chofes refterent dans la même fitua,, tion pendant le refte de l'année 1727. de tems en tems les Sudéléguez publierent , quelques Patentes pour l'exécution de quelques points des Decrèts Imperiaux, & les Renitens s'y fouftraïoient autant quils pouvoient; d'un autre côté Leurs Hautes Puiffances ne cefloient de folliciter le Prince & la Cour Imperiale de mettre fin à ces trou,, bles par les voies de la douceur, pendant qu'Eiles exhortoient fans ceffe les Embdennois & Renitens à la foumiffion fous l'efperance d'une mitigation des Decrets, à laquelle on ne put leur perfuader de fe fier. En-. fin les voies de fait recommencerent en 1728. de la part du Prince, ou plutôt de la Commiffion, qui s'empara de quelques Seigneuries voifines & dépendantes d'Embden, dont elle ordonna le féqueftre. Cette conduite inquieta les Etats Généraux à qui il parut qu'on avoit ,, en vûe de refferrer tellement leur Garnifon qu'elle feroit commé bloquée dans la Ville d'Embden. Ainfi, dans la'crainte de quel,, qu'entreprise ils augmentérent ,, Garnifon & envoyérent un Officier ex,,perimenté pour examiner fur les lieux la fituation des chofes, & leur en faire raport. Ils ne s'en tinrent pas là, ils porterent Tome IV. feurs

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,, leurs plaintes au Comte de Koniglegg Erps, ,, qui le chargea toujours de la maniere la plus ,, gracieuse d'en écrire à fa Cour & aux Sub,, déléguez, allurant Leurs Hautes Puillances ,, qu'on n'en vouloit abfolument pas à leur Garnifon. Leurs Hautes Puiffances intérefferent auffi leurs Alliez dans une affaire fi importante, & comme le Congrès avoit été ouvert à Soiffons, & que le Grand Chancelier Comte Zinzendorff fe trouvoit à la Courde France, Elles donnerent ordre à leur Ambafiadeur & à leurs Plénipoten,, tiaires, d'engager ce puiffant Miniftre d'en écrire à Sa Majesté Imperiale d'une ma,, niere favorable, infinuant en même tems, ,, qu'elles feroient obligées de porter cette ,, affaire au Congrès, i elle ne fe terminoit bientôt à leur fatisfaction.

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"" La Cour de France & celle de la Grande ,, Bretagne apuïérent les inftances de Leurs Hautes Puiffances, & Sa Majesté Britannique en particulier les fit aflurer par le Comte de Chesterfielde fon Ambaffadeur extraordinaire, qu'Elle prenoit cette affaire à ,, cœur, comme fi elle la regardoit en particulier.

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Celle de France promit bien de l'apuïer par affection pour les intérêts de L. H. Puiffances', mais infinuant qu'elle n'y étoit ,, pas obligée; ce qui fit auffi agiter la question, fi ce pouvoit être un point qui pût être porté au Congrès, ce que le Grand Chancelier nioit. Cependant la chose preffoit; fur les inftances de Leurs Hautes Puiffanfances

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Nous raporterons dans les Actes du Congrès ce qui fe paffa à cet égard.

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,, fances, le Confeil Aulique avoit formé un ulterieur Votum ad Imperatorem qui devoit mettre la derniere main à cette épineufe ,, affaire; il s'agiffoit de déterminer Sa Ma,, jefté Imperiale du côté de la clémence, où l'on favoit que le Votum ne penchoit point. Rien ne pouvoit y contribuer davantage que 99 de démontrer d'un côté que l'affaire d'Ooft,,frife étoit un cafus foederis auquel les Alliez de Leurs Hautes Puiffances devoient s'in,,téreffer comme elles-mèmes; & de l'autre, ,, que l'affaire étoit d'une nature à devoir ê,, tre portée au Congrès; c'eft dans cette vûe que Leurs Hautes Puiffances prirent la Réfolution fuivante.

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Refolution de Leurs Hautes Puiffan

ces les Seigneurs Etatsra

L

des Provinces Unies des Pais-Bas.

Vendredi 9. Juillet 1728.

Es Srs. Umbgroeve & autres Députez de Leurs Hautes Puiffances pour les affaires d'Ooftfrife, ayant examiné en vertu de leurs Réfolutions Commifforiales datées de plufieurs jours differens, conjointement avec quelques Srs. Commités du Confeil d'Etat, les Pieces & Papiers que Leurs Hautes Puiflances ont reçus depuis quelque tems au fujet de l'état préfent des affaires en Ooftfrife, particulierement celles qui ont relation à la fureté de la Ville d'Embden, en dedans & en

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