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rend étoit ou déja décidé par les Decrets Impériaux, ou pendoit en partie encore devant le Confeil Aulique, duquel vous auriez du attendre par confequent la décifion légitime de Sa Majefté Imperiale. Et comme il ne vous eft nullement inconnu combien feverement ces fortes de rebellions contre le Souverain légitime font défenduës par les Conftitutions de L'Empire & autres Loix, vous pourez aisément comprendre vous-mêmes que dans de telles circonstances une pareille conduite continuée ne fauroit être indifferénte à nous, comme un Etat fidéle de l'Empire, & qu'il feroit impardonnable à nous, fi nous voulions ufer de connivence à cet égard, ou nous fouftraire à la Commiffion de l'Empire dont nous avons été chargé.

Mais afin que vous ayez d'autant moins lieu de vous plaindre de quelque précipitation, nous vous faifons conoître préalablement la fufdite férieufe intention de Sa Majefté Impériale, jufqu'à ce que nous aïons communiqué là-deffus avec les Seigneurs nos Condirecteurs, vous exhortant encore par la prefente, très-gracieufement & en même tems très férieufement, qu'autant que vous defirez éviter l'entiere difgrace de Sa Majefté Imperiale & de l'Empire, avec l'exécution de tous les Directeurs du Cercle de Weftphalie, qui s'enfuivroit très-certainement, fi, contre toute opinion, vous n'y faifiez point d'attention, vous quittiez auffitôt après la lecture de la préfente les armes injuftement prifes contre votre Prince; que vous réduifiez les auteurs de cette émeute dans les juftes bornes, & prêtiez avec eux tranquillement la dâë obéïf

fance,

fance, jufqu'à ce que l'affaire foit entierement terminée par la voie de la juftice, ou par un accommodement amiable à quoi nous ne manquons pas de bonne volonté de contribuer autant que faire fe pourra. Nous attendons là-deffus inceffamment votre Déclaration pofitive, & dans cette ferme attente, nous vous affurons de notre grace & affection.

Berlin le 10. Mai 1727.

Lettre du Roy de Pruffe aux Etats Généraux des Provinces-Vnies des Païs-Bas.

HAUTS ET PUISSANTS SEIGNEURS, TRESCHERS AMIS ET VOISINS.

N

Ous efperons que Vos Hautes Puiffances ne prendront autrement que comme une marque de la confiance conftante que nous avons en Elles, que nous leur donnons communication par celle-ci, de la Lettre qui nous a êté envoyée il y a peu de jours de Sa Majefté Imp. par un Courier exprès; par laquelle, Nous comme auffi les autres Princes Condirecteurs du Cercle de Weftphalie, fommes vivement exhortez & priez d'étouffer fans délai, & par tous les moyens fufffans, les troubles ruineux qui continuent jufqu'à prefent en Ooftfrife; à donner au Prince la protection & fécurité néceffaire contre lesRebelles, & à diriger les chofes de la maniere, que la Paix & la tranquillité de ce Païs foit rétablie au plûtôt.

Nous

Nous ne pouvons pas auffi cacher à Vos Hautes Puiffances, que tant par raport à l'obligation où nous nous trouvons, comme un Etat de l'Empire, & Directeur du Cercle envers Sa Majesté Imperiale; qu'auffi en particulier par la confidération qu'il nous importe beaucoup comme Succeffeur expectatif dans le Païs d'Ooftfrife, qu'il ne foit pas ruiné par de telles Rebellions, nous n'avons pû nous difpenfer de déclarer là-deffus en Réponfe: Que nous ferions toujours prêt, en cas de befoin, à prendre une telle Commiffion fur nous.

Et puifque Vos Hautes Puiffances de leur côté ont non feulement témoigné ci-devant en toute occafion avec nous, un loüable mécontentement contre tout ce que les Etats d'Ooftfrife & la Ville d'Embden ont cherché à obtenir par la force; mais qu'Elles leur ont auffi plufieurs fois confeillé à tenir une conduite plus raisonnable & discrete; quoiqu'en vain C'est pourquoi nous nous tenons parfaitement affuré de la grande équité de Vos Hautes Puiffances, qu'Elles n'aprouveront en aucune maniere la conduite irréguliere & foüillée de beaucoup de fang, des Etats d'Ooftfrife, & encore moins qu'Elles voudront empêcher en quelque façon la prochaine exécu tion (au cas qu'elle foit encore demandée) par leurs Troupes qui fe trouvent dans ledit Païs.

De notre côté nous ne fouhaitons rien plus que lesdits Etats d'Ooftfrise veuillent faire à tems plus d'attention qu'ils n'ont pas fait cy-devant à notre exhortation réfterée & bien intentionnée, que nous leur avons envoyée,

&

& dont la Copie eft cy-jointe, & éviter par là le malheur qui leur pend fur la tête.

Mais en cas que non, nous voulons être excufé de tous les malheurs & mauvaises fuites qui leur pouroient arriver; & aflurer encore particulierement à Vos Hautes Puiffances avec toute fincerité, que par raport aux Capitaux avancés par Elles audit Païs, nous jugeons que le rétabliffement de l'ordre & fubordination entre le Prince & les Sujets eft plus convenable, que de fouffrir que tout refte plus long-tems dans la confufion préfente; & que nous prendrons toujours à cœur, autant qu'il dépend de nous, d'aider au prompt payement des interêts des capitaux dûs à Vos Hautes Puiffances. Pour le refte nous demeurons, &c.

Berlin le 10. May 1727.

FR. GUILLAUME:

plus bas,

ILGEN.

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Leurs

Hautes Puiflances réfolurent le , le 23. qu'il feroit répondu à Sa Majesté Pruffienne.

Que Leurs Hautes Puiffances étoient trèsreconnoiffantes de la confiance que Sa Majefté leur témoignoit en leur faifant part de la requifition de Sa Majefté Imperiale, tendente à ce que Sa Majefté & les autres Princes Directeurs du Cercle prêtaffent la main enfemble ou féparément à l'exécution des Decrets Imperiaux dans l'affaire d'Ooftfrife, & apaifaffent les troubles dans ce Pais. Qué Leurs Hau

tes

tes Puiffances avoient eu foin de leur côté de donner connoiffance de tems en tems à Sa Majefté des démarches qu'elles faifoient pour apaifer ces differends, s'il étoit poffible, & prévenir les voies de fait qui ont été commencées contre leur fentiment & leur attente, puifqu'elles les ont défaprouvées, ayant réfolu de confeiller à ceux d'Embden & à leurs adherans de fe foumettre aux Decrets Imperiaux, & de s'abstenir à l'avenir de toutes voies de fait, dans l'efperance que leur foumiffion empêchera que les Decrèts foient executez à la rigueur, & qu'enfuite les griefs étant redreffez felon l'équité; la tranquilité & la Regence pourroient être rétablies en Ooftfrife comme ci-devant; c'est ce dont Leurs Hautes Puilfances avoient chargé le Sr. de Keppel leur Miniftre, d'informer Votre Majefté, avant d'avoir reçu fa lettre; elles en ont de même donné connoiffance au Sr. de Meinhertzaggen Miniftre de Sa Majefté ici. Que Leurs Hautes Puiffances fe flattent que leur Confeil joint à la lettre de Sa Majesté aux Etats d'Ooftfrife, auront un bon fuccès, & qu'il ne fera point neceffaire d'en venir à une execution réelle, qui, fi elle doit fe faire en introduifant des Troupes dans l'Ooftfrife, ne ferviroit qu'à oprimer & ruiner ce Païs, à la confervaton duquel Leurs Hautes Puiffances ne font pas moins intereffées que Sa Majefté. Que Leurs Hautes Puiffances font très-fatisfaites que Sa Majefté ait averti les Etats de ce dont ils font menacez fils ne s'abftiennent de toutes voies de fait, & ne fe foumettent. Que L. H. P. prient inftamment Sa Majesté de faire enforte qu'on ne fe preffe pas d'envoyer des

Troupes

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