moire a déclaré à l'occasion de l'Accord de Delfzyl, dans le Decret du 13. Octobre 1597. §. 24. que ni l'une ni l'autre Partie n'avoit droit d'entrer dans une telle négociation, & qu'il ne dépendoit pas du Comte Edzard de négocier cette pacification sans la connoissance, la volonté & le consentement de lui, Empereur, comme Seigneur du fief d'Oostfrise, ce qui a été repeté & exprimé par Sa Majesté Imperiale heureusement regnante, dans le Decret du 18. Août 1721. rendu contre le Bourguemaitre & Conseil de la Ville d'Embden, touchant le prétendu Privilege d'ériger une Compagnie de Commerce, savoir que lorsque Sa Majesté Imperiale auroit été informée de l'érection de ladite Compagnie, Elle l'auroit déclarée pour nulle & de nulle valeur, quand même le Prince auroit eu des raisons pour feindre d'ignorer ce qui se passoit. Quand au reste, nous demandons à Vos Hautes Puitiances la permiffion de nous en rapporter à notre lettre du 26. d'Août, & nous les prions d'ê-tre perfuadées que si, suivant la promesse & les afsurances qu'elles nous en ont données, elles engagent les Oposans, & furtout la Ville d'Embden à s'abstenir de toutes voïes de fait, & à faire les premieres déinarches envers le Prince, comme il convient à ses Sujets, pour lui donner une fatisfaction raisonnable, s'y porter fincerement, faire cesser les raisons que nous Subdéléguez avons eu jusqu'à présent de nous plaindre de leur conduite, & embrafser les expediens qui puissent conferver le refpect dû à la dignité du souverain Juge dans l'Empire; de notre côté nous contribuerons autant que nous pourrons, suivant les Résolutions

lutions de nos Maîtres, en tout ce qui sera capable d'assoupir les troubles présens & de rétablir le repos. Vos Hautes Puiffances peuvent être perfuadées quenous n'oublierons rien de ce qui pourra les convaincre que nous cherchons finceremect leur aprobation, puifque nous sommes avec un profond respect,

&c.

(Signé)

G. G. RITTER. J. J. ROBER.

A Aurich le 9. Septemb.

1726.

Enfin, fur l'avis que l'on eut que le Prince d'Ooftfrise avoit recherché le secours de la Cour de Dannemack, de laquelle il avoit pris quelques Compagnies à sa solde, Leurs Hautes Puiffances s'adresserent aussi à Sa Majesté Danoise, lui proposant d'interposer sa médiation conjointement avec Leurs Hautes Puissances. Elles en firent faire la propofition le 25. Août à Mr. Grys Miniftre de Danemarck, par leurs Députez, & ce Ministre ayant reçu des Inftru&ious de sa Cour, s'expliqua en ces termes dans une Conférence qu'il eut avec les Députez le 24. Septembre.

L

Pro Memoriá..

E Ministre de Dannemark ayant fait très humblement raport au Roi son Maître, de ce qu'il a plû à Leurs Hautes Puissances de lui faire représenter au sujet des troubles d'Oostfrise dans la Conference qu'il eut l'honneur de tenir avec Messieurs les Députez de L. H. P. le 25. du mois d'Août dernier, & en particulier de la proposition qu'ils Jui firent de la maniere, qu'ils croyoient la plus facile d'accommoder à l'amiable par l'entremise de Sa Majesté & de Leurs Hautes Puissances les troubles & les differens qui subsistent entre le Prince d'Oostfrife & la Ville d'Embden avec ceux des Etats du Pays qui tiennent avec elle, fans commettre l'autorité de l'Empereur & la dignité du Prince, & fans disputer la Commifsion Imperiale: Sa Majef té a ordonné au susdit Miniftre de faire connoitre à Messieurs les Députez en réponse sur la susdite propofition, qu'en confideration particuliere de L. H. P. Sa Majesté veut bien se charger avec elles de cette commiffion fur le pied proposé, & qu'elle donnera les ordres & inftructions nécessaires au susdit fon Ministre fur ce sujet; mais que Sa Majesté étoit d'avis, qu'afin que la Négociation ne fut pas infructueuse, il feroit neceffaire avant tout, que Leurs Hautes Puissances agréafsent & convinssent préalablement, qu'il feroit de part & d'autre fait une ceflation d'armes & hoftilitez, tant avant que durant la Négociaton, & enfuite que cette Négociation ne s'étendroit pas sur les points, qui font déja reglez & décidez par les Decrets Imperiaux & par le Confeil Aulique, conformement aux anciens Accords, Concordats, Resolutions, &c. pafsez entre le Prince & ses Etats, mais qu'elle seroit fixée sur les points qui ne font pas de cette maniere decidez; posant ainsi pour fondement, que tout ce qui est reglé & décidé, felon les susdits Accords, Concordats, Refolusolutions, &c. par la Cour Aulique, doit être accepté & tenu pour decidé de part & d'autre: & comme Sa Majesté se perfuade, que de cette maniere l'affaire pourroit venir le plus fûrement & promptement à une bonne conclufion, elle espere que L. H. P. seront du même sentiment, & qu'elles se declareront sur le même pied, & à cet effet Sa Majesté de son côté veut tâcher de porter le Prince à y donner les mains, & à envoyer ici un Ministre bien instruit de ses sentimens, dans l'attente que L. H. P. porteront le Magiftrat d'Embden, & ceux qui tiennent avec lui, d'en faire de même, afin que la Négociation puisse être entamée au plutôt entre les Ministres, qui de part & d'autre feront commis pour cet accommodement à moyenner. Le susdit Ministre de Sa Majesté Danoise prie Messieurs les Deputez d'avoir la bonté de faire raport de ce que dessus à L. H. P., en se recommandant toujours à l'honneur de leurs bonnes graces. A la Haye le 24. Septembre 1726.

(Signé)

N. GRYS.

Voici la Resolution que Leurs Hautes

Puissances prirent fur ce Memoire, le 1. Octobre.

Refo

Resolution de L. H. P. fur le Pro Memoria du Refident de Dannemark.

Mardi 1. Octobre 1726.

Uï le raport de Mr. de Linteloo & autres Deputez, &c. qui ont examiné la propofition faite de la part du Roi de Dannemarc par Mr. Grys son Resident, dans une Conference qu'il eut avec les Deputez de L. H. P. sur le sujet des presens troubles de l'Ooftfrise, contenant en substance que Sa Majesté Danoise seroit disposée à employer sa Mediation conjointement avec celle de L. H. P. pour terminer les susdits troubles, proposant en même tems que pendant la Négociation il convient qu'on s'abstienne de part & d'autre de toute voye de fait, & que ladite Negociation ne s'étendra pas fur les points qui font reglez & decidez par les Decrets Imperiaux, & par ceux du Conseil Aulique, conformement aux Accords, Concordats, Resolutions, &c. passées entre le Prince d'Oostfrise & fes Etats, ainsi que ladite Négociation sera limitée aux points qui ne sont pas décidez de cette maniere, posant ainsi pour fondement que tout ce qui a été reglé & de. cidé par le Conseil Aulique sera reçu de part & d'autre & tenu pour decidé, suivant les fufdits Accords, Concordats, Resolutions, &c. qu'à cet effet Sa Majesté tâchera d'engager le Prince à envoyer ici un Ministre instruit de ses intentions, dans l'esperance que Leurs Hautes Puissances determineront la