& le respect de Sa Majesté Imperiale, comme souverain Juge, ce que Leurs Hautes Puiffances auront toujours à cœur. Que Leurs Hautes Puissances regardent cette propofition comme l'unique moyen de prévenir la ruïne de ce malheureux Païs, apuyer les vrais intérêts du Prince, & prévenir une infinité de suites dangereuses ; qu'ainsi Leurs Hautes Puissances attendront avec impatience la réponse des Srs. Subdéléguez, & le succès qu'elles esperent de leur inclination pour la Paix, afin de prendre leurs mesures, tant par raport à leurs engagemens, que par raport à leurs Droits & intérêts. Le 30. du même mois, Leurs Hautes ;, Puitsances ayant reçu avis que fix des huit Baillages, dont l'Oostfrife est composée, s'étoient joints à la Ville d'Embden avec ,, aparence que les deux autres prendroient ,, bientôt le même parti, elles resolurent d'é,, crire encore aux Subdéléguez & de leur re,, présenter, Que Leurs Hautes Puissances leur ont témoigné par leur Lettre du 19. du courant, que comme d'un côté elles n'aprouvent nullement les voyes de fait qui se sont commises en Oostfrise, elles ne pourvoient de l'autre côté, pour des raifons très connues, regarder les troubles d'Oostfrise d'un œil indifferent, que pour cette fin elles avoient toujours tâché de conseiller aux Partis oposez de terminer leur different par la voye d'un accommodement amiable, qu'elles avouoient en même tems qu'il leur étoit fort Tome IV. Gg fen : sensible, que leurs bons conseils & exhortations eussent trouvé fi peu d'accès auprès du Prince d'Oostfrise, mais qu'au contraire elles avoient apris avec plaifir les mouvemens que lesdits Srs. Conseillers Subdeleguez s'étoient donné pour réunir le Prince avec les Etats du Païs, conformement à l'intention de Sa Majesté Imperiale, que Leurs Hautes Puissances avoient prié de plus lesdits Srs. Conseillers Subdéléguez de continuer d'employer leurs bons offices pour la paix, & de faire un nouvel effort auprès du Prince pour le porter à un accommodement amiable; que Leurs Hautes Puissances esperent & se perfuadent que lesdits Srs. Conseillers Subdéléguez, auront bien voulu faire reflexion sur la demande qu'elles leur ont faite par leur Lettre, & qui ne tend qu'au rétablissement de la tranquillité en Oostfrise, d'autant plus lus que fuivant les fentimens de Leurs Hautes Puissances cela n'est nullement incompatible avec la commiffion dont lesdits Srs. Conseillers Subdéléguez font chargez, & qu'un tel accommodement se peut faire sans préjudice aux Decrets Imperiaux, qui cessent dès que les deux parties sont d'accord; que Leurs Hautes Puifsances attendent avec impatience la réponíe desdits Conseillers Subdéléguez. Qu'en l'attendant elles ont apris avec chagrin qu'il s'eft commis de nouvelles violences encore à l'insçu de Leurs Hautes Puissances, fans qu'elles y ayent la moindre part, & qu'elles desaprouvent. Que cependant il paroit par là combien générale est l'animofité de tous les habitans d'Ooftfrise pour ce qu'ils croyent leur apartenir, suivant les anciens Accords & Con Conventions, & combien il sera difficile de rétablir la tranquillité en Oostfrite par une exécution rigoureuse des Decrets Imperiaux, & par une autre voye que celle d'un accommodement amiable. Que pour cet effet Leurs Hautes Puissances prient encore instamment, que lesdits Srs. Conseillers Subdéléguez veuillent tâcher de porter le Prince, (qui jusqu'ici a témoigné être fort éloigné d'entrer en négociation là-dessus) à entendre à un accommodement pour prévenir par là tout autre embaras qu'on doit attendre d'une plus longue continuation des présens troubles, à la ruine totale d'Oostfrise, que Leurs Hautes Puissances ne seront pas plutôt informées de l'intention de Son Altesse, pour parvenir à un accommodement, & pour entrer en négociation là-dessus, qu'elles travailleront avec vigueur auprès du Magistrat d'Embden, & de ceux qui font de son parti, pour qu'ils y aportent de leur côté toute la condescendance équitable afin de parvenir à un but si salutaire. Et que Leurs Hautes Puissances feront bien aise d'aprendre par lesdit Srs. Conseillers Subdeléguez, combien ils pourront avancer dans leurs bons offices, & dans quelle dispofition ils auront trouvé Son Altesse sur ce sujet, & qu'elles écriront aussi au Prince pour lui conseiller encore un accommodement amiable. L. H. P. resolurent aussi qu'il seroit re,, présenté au Prince d'Ooftfrise par une Let„tre," qu'il étoit connu à Son Alteffe combien L. H. P. dès le commencement qu'elles ont eu connoiffance des diffenfions & diffe rens qui agitent aujourd'hui fi fort l'Oostfrise, Gg 2 ont ont travaillé & conseillé de terminer plutôt les querelles en question par la voye d'un accommodemet amiable que par celle d'une exécution rigoureuse, prévoyant bien que par cette derniere voye les troubles feroient terminez fort difficilement sans la ruine du Païs & des Habitans, à cause de la forte impreffion qui regne depuis long-tems dans les cœurs de tous les Habitans d'Ouftfrise, ou du moins de ła plus grande partie, de l'intérêt qu'ils ont, & du devoir où ils se trouvent de conserver leur's Droits & Privileges fondez sur les Accords & Conventions. Que Leurs Hautes Puissances auroient souhaité que leur bon conseil eut trouvé plus d'accès auprès de Son Altesse; qu'elles ont apris avec chagrin, qu'il vient d'arriver présentement ce qu'elles ont prévu & apréhendé, savoir que les choses étant pouffées à bout par Son Altesse, les gens, contre qui on a obtenu les Decrets Imperiaux, feroient reduits au desespoir, parce qu'étant déclarez avoir encouru la perte de leurs biens & de leurs vies, ils n'ont après cela plus rien à perdre, & risqueront plutôt tout que de ceder absolument des gages auffi precieux: que c'est à quoi on doit attribuer le foulevement quasi général, & les voyes de fait qui, à ce que Leurs Hautes Puissances ont apris, se sont commis de nouveau en Ooftfrise, auxquelles Leurs Hautes Puiffances déclarent n'avoir aucune part, ayant été entreprises à leur inscu, que nonobstant cela Leurs Hautes Puissances en craignent, beaucoup les suites, & pour les prevenir elles sont encore du sentiment qu'il n'y a pas de meilleur ni de plus salutaire moyen pour l'Oostftife, que de fonger encore à faire cesser ces troubles par un accommodement amiable, & d'entrer pour cet effet le plutôt le mieux en négociation, & que Leurs Hautes Puissances pour le bien de la paix, par amitié & estime pour Son Altesse, la prient encore qu'elle veuille prêter la main & se déclarer portée pour le rétablissement de la tranquillité & union, dans l'esperance qu'on y pourra travailler avec effet, à quoi Leurs Hautes Puiffances employeront auffi leurs bon's offices auprès du Magistrat d'Embden; mais que tant que Son Alt. marquera de l'éloignement pour un accommodement amiable, leurs bons offices ne pouront rien effectuer; que pour cette raison elles prient, que Son Altesse veuille se déclarer là-dessus plus favorablement que cidevant. دو Leurs Hautes Puissances résolurent en ,, même tems qu'il feroit aussi écrit au Ma,, giftrat d'Embden, Que Leurs Hautes Puissances avoient apris par ses Lettres & d'ailleurs l'attroupement qui s'est fait de nouveau des habitans du plat païs avec quelques-uns de la Milice, & l'effet que cela a produit: que cette entreprise, dans un tems où Leurs Hautes Puissances sont occupées à disposer, s'il est possible, le Prince par les Srs. Conseillers Subdéléguez & autrement, d'entrer en négociation pour un accommodement amiable, déplait au suprême dégré à Leurs Hautes Puissances, & qu'elles desaprouvent entierement ces nouvelles violences, qui font capables d'empirer plutôt les Gg 3 |