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que, au profit du Prince, des Etats & de la Ville d'Embden, les fommes qui y ont été négociées à leur requifition, & que c'eft fur ce fondement que les Sujets de la République ont prêté leur argent, nonobftant quoi on y avoit déja fait de grands changemens, en tranfportant à Aurich le Comptoir général qui doit refter à Embden fuivant les Accords & Conventions; outre cela on prévoit encore d'autres changemens dont les Sujets de la République fentent déja les mauvais effets, puifqu'on ne paye pas les intérêts qui font dûs. Dans la conjoncture préfente, Leurs Hautes Puiffances ne peuvent differer plus long tems à prendre foin des intérêts de leurs Sujets qui ont prêté leur argent à l'Ooftfrife fur leur Réfolution & fous leur garantie, & à prendre garde que l'exécution des Decrèts de l'Empire (aufquels on ne prétend pas déroger, & qu'on laiffe dans leur entiers ) ne porte aucun préjudice à la Garnifon que L. H. P. ont à Embden & à Leeroort, & qu'elles y ont eu depuis plus de cent ans, enforte que les Droits de la République, & les intérêts de fes Sujets n'en fouffrent pas.

Ainfi pour fortifier la Garnifon d'Embden. on y envoyera au plûtôt deux Bataillons, avec ordre au Commandant de veiller à la fureté de la Ville, & repouffer toute voïe de fait que l'on pourroit mettre en œuvre, & ne pas fouffrir que l'on faffe dans ladite Ville aucune exécution fous quelque prétexte que ce puiffe être. tant que L. H. P. ne feront pas informé à quoi elles tendent, & qu'elles n'auront pas donné fur cela d'ordres ulterieurs à leur Commandant. Mrs.de Linteloo & autre Députez de Leurs

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Hautes

Hautes Puiffances, pour les affaires étrangeres, font chargez d'entrer en Conference avec Mr. de Meinhertzagen Envoyé Extraord. du Roi de Pruffe, de lui donner connoiffance de ce que deffus, & de lui remontrer que Sa Majefté ayant toujours eu à cœur la confervation de la tranquillité en Ooftfrife, & le maintien du Gouvernement fur le pied des Accords, L. H. P. ne doutoient pas que Sa Majefté n'aprouvât la Résolution de L. H. P. & qu'elle ne contribuật à empêcher qu'il fe commit de nouveaux défordres, & qu'en qualité de Directeur du Cercle de Weftphalie, il fera enforte qu'il n'entre pas de Tronpes étrangeres dans l'Ooftfrife, & que celles qui y font en fortent pour prévenir de plus grands défordres, & que L. H. P. font prêtes à concerter avec Sa Maj. Pruffienne, les moyens de prévenir les defordres & de rétablir la tran quilité dans l'Ooftfrise,

Les mêmes Députez font priez de conférer auffi avec Mrs. Fenelon & Finch, de leur faire part de la préfente Réfolution de L. H, P. & leur repréfenter qu'il y a long-tems que L. H. P. prévoient avec inquiétude ces démêlez entre le Prince & les Etats d'Ooftfrife & la Ville d'Embden & fes adhérans, & qu'elles ont fait tout leur poffible pour accorder à l'amiable les parties plaignantes; mais que toutes leurs inftances ont été inutiles furtout auprès du Prince, & que les chofes en font à prefent au point que l'on y fait entrer des Troupes de dehors, felon toutes les apparences dans le deffein de réduire la Ville d'Embden à une foumiffion fans bornes, fous prétexte de faire exécuter les Decrets de l'Em

pereur:

pereur: que Leurs Hautes Puiffances ayant toujours maintenu les Accords & Décitions, qui font les Loix fondamentales du Gouvernement, ne peuvent voir d'un œil indifferent les changemens qu'on prévoit vouloir y introduire, d'autant plus que ces Accords & Conventions ont été faites fous la Médiation de Leurs Hautes Puiffances, qui à la requifition des Parties les ont garanties; outre que L. H P. fe trouvent obligées d'avoir foin qu'on ne les prive pas du droit qu'elles ont de tenir Garnifon dans Embden & Lerroort, dont elles font en poffeffion il y a plus de cent ans; enfin de faire enforte que fuivant les Conditions des obligations fur lefquelles leurs Sujets ont prêté leur argent au Prince, aux Etats d'Ooftfrife & à la Ville d'Embden, leur Sujets foient payez de leurs interêts & leurs capitaux rembourfez dans le tems & de la maniere exprimée dans les obligations.

Que quoique l'intention de L. H. P. foit de ne rien faire en ceci que ce qu'elles ont droit de faire, & que vû leurs droits, perfonne ne peut le prendre en mauvaise part, neanmoins elles ont raifon de craindre dans la conjoncture préfente, que leur conduite foit mal interpretée, & qu'on ne cherche à leur faire quelque querelle : & qu'au cas que cela arrivât, contre toute efperance, elles ne pouront s'empêcher de maintenir leur droit de toutes leurs forces, & en ce cas elles feroient obligées de demander le fecours de leurs Majeftez le Roi de France & le Roi de la Grande Bretagne, comme leurs Amis & Alliez, en vertu de leur Alliance de Fevrier conclue en 1717. C'est pourquoi elles ont jugées à proFf

pos

pos de faire part aufdits Srs. Ambassadeur & Envoyé Extraordinaire, de l'embarras où elles fe trouvent par ces troubles d'Ooftfrise, elles fuplient Leurs Majeftez de France & de la Grande Bretagne, d'employer les moyens qu'elles jugeront les plus efficaces pour prévenir ces troubles du dehors; requerant lefdits deux Miniftres d'apuyer la priere de L. H. P. auprès de leurs Maîtres, & de leur témoigner que Leurs Hautes Puiffances s'attendent, en défendant leurs droits, que Leurs Majeflez leur donneront, en cas de befoin, les fecours ftipulez dans leur Alliace.

Les fufits Députez repréfenteront particulierement à Mr. Finch, combien Sa Majesté Britannique eft intéreffée au repos de l'Ooftfrife à caufe du voisinage de fes Etats dans l'Empire; & comme fes bons offices ne peuvent inanquer d'être d'un grand poids dans cette occafion, Leurs Hautes Puiffances la fupplient de les employer de la maniere la plus efficace pour faire fortir d'Ooftfrife les Troupes Danoifes, & empêcher qu'on n'y en faffe entrer d'autres, & que Sa Majesté Danoise conjointement avec Sa Majefté Britannique, engagent le Prince à entrer dans des fentimens plus moderez, à terminer à l'amiable fes differens avec le Magiftrat d'Embden, & à éviter les voies de fait.

Lefdits Députez feront part auffi à Mr. Ganfinot Réfident de l'Electeur de Cologne, Evêque de Munfter, des raifons qui ont en gagées Leurs Hautes Puiffances à envoyer encore deux Bataillons à Embden, & le prier d'employer fes bons offices auprès de S. A. E. à ce qu'elle n'envoye point de Troupes dans l'Ooft

l'Ooftfrife, & qu'au contraire, elle tâche d'engager le Prince à entrer dans des fentimens plus moderez, à terminer à l'amiable fes differens avec la Ville d'Embden & à éviter les voies de fait.

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On envoyera un Extrait de cette Refolution au Sr. Hamel-Bruyninx à Vienne, au Sr. Bo rel en France, & au Sr. Hop en Angleterre, pour leur fervir d'Inftruction, &c.

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Par une Réfolution du 23. Juillet Leurs Hautes Puiffances ordonnerent qu'il feroit ,, répondu à la Lettre du Prince d'Ooftfrife, que nous avons raporté ci-deffus.

Que l'intention de Leurs Hautes Puiffances n'étoit pas d'entrer en difcution fur les Articles contenus dans fa lettre, & qu'elles n'ont autre chofe à dire, finon que quoiqu'elles auroient pû, pour plus d'une raifon, fe mêler des démêlez de l'Ooftfrife, elles ont jugé qu'il valoit mieux qu'elles ne s'en mêlaffent pas, & qu'elles fe contentaffent de confeiller un accommodement amiable, fans changer de conduite, quoiqu-il foit arrivé des chefes que la Ville d'Embden & fes adhérans fou, tiennent, avec vraisemblance, être contraires aux Accords dont Leurs Hautes Puiffances font garantes, & ne font point parti des differens qui font en litige par devant le Confeil Aulique, entre le Prince & fes Etats, & que L. H. P. ne ne peuvent voir d'un ceil indifferent, relativement aux intérets de leur Etat. Mais L. H. P. fe font toujours flatté de l'efperance que le Prince confidérant davantage fes propres intérêts que ceux de fes Sujets, & témoignant quelques égards pour

les

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