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il faudroit que nous euffions oublié l'intérêt de notre Maiton & de notre Païs, notre honneur & notre réputation, ce que Vos Hautes Puiffances n'exigeront pas de nous dans une affaire qui intéreffe l'autorité fouveraine de tous les Princes.

Vos Hautes Puiffances s'en raporteront à nous, fans doute, de ce qui peut être avantageux à notre Païs, ce que l'experience ne peut nous permettre d'ignorer; nous pouvons vous protetter qu'il y a long-tems que tous ces démêlez auroient été terminez fi la Ville d'Embden avoit exécuté felon fon devoir les principaux articles qui concernent le Gouvernement du Païs, décidez dans les précédens Accords, & qu'elle a renverfez de fond en

comble.

Vos Hautes Puiflances ne trouveront donc pas mauvais que nous nous en tenions à la Réfolution donnée àMr. d'Adwart, & à notre Réponse à la Ville d'Embden, tant par raport aux perfonnes intéreffées à cette affaire, que par raport aux chofes mêmes, de la maniere qu'elles ont été reglées & dont la juftice eft vifible. Ainfi nous prions V. H. P. de ne pas exiger de nous, que nous en paffions par un Accord tel que le propofe la Ville d'Embden, mais bien plutôt que Vos Hautes Puiffances la renvoyent à l'exécution de leurs fufdites Réfolutions, & laiffent fon cours à juftice. Cela étant, les chofes feront bientôt fur un tel pied, que les Capitaux négociez fous votre garantie feront payez exactement, & Vos Hautes Puiffances auront leurs. íuretez.

Vos Hautes Puiffances feront en cela une

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œuvre agréable à Dieu, & avantageufe à notre Païs; c'est ce dont nous les prions inftamment nous recommandant à la continuation de leurs bonnes difpofitions. Nous fommes, &c.

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A Aurich le 4. Juillet 1726.

Le 6. du même mois Leurs Hautes Puiffances prirent en Confidération l'état des affaires en Ooftfrife, & fur le raport ,, de leurs Députez commis à l'examen des Avis que l'on avoit de ce Païs-là, Elles ,, prirent la Réfolution fuivante.

Extrait du Regiftre des Réfolutions de Leurs Hautes Puiffances.

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Du Samedy 6. de Juillet 1726.

Ui le raport de Mr. Linteloo, &c. après déliberation, a été trouvé bon & entendu que,vû que la fituation des chofes en Ooftfrife paroît rès-dangereufe, qu'il eft notoire que de tout tems la République s'eft intéreffée au bien & à la tranquillité de cette Principauté, & que de tems en tems elle a intervenue à l'affoupiffement des troubles & défordres qui y font arrivez entre les Comtes ou Prince & leurs Etats, & la Ville d'Embden, & qui ont été terminez quelquesfois fous la médiation de Leurs Hautes Puiffances par Accord, & quelquefois par Décifion de L. H P. la Partie plaignante s'y étant foumife. Accords ou Décifions qui ont été confirmées à la requifition des parties, par la garantie de L. H. P. Vû auffi

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auffi l'intérêt que L. H. P. ont dans la confervation du repos chez leurs voisins & de plus les intérêts des Sujets de la République, qui, à la requifition du Prince & des Etats d'Ooftfrife, & de la Ville d'Embden, ont prêté de groffes fommes pour la réparation des Digues, fans quoi le Païs feroit encore inondé; Leurs Hautes Puiffances n'ont pû voir d'un œil indifferent les démêlez farvenus depuis peu entre le Prince & fes Etats, & la Ville d'Embden & fes adherans, & elles ont fait leur devoir pour terminer amiablement ces differens par un accommodement; mais les inftances de L. H. P. n'on pas été reçuës du Prince comme on l'auroit fouhaité, & il n'a témoigné. aucune difpofition à terminer ces differens par un Accord amiable, alléguant en fa faveur les Decrêts & Décisions de l'Empire & du Confeil Aulique devant qui l'affaire a été portée par les Etats mêmes & par la Ville d'Embden, quoiqu'il foit indubitable que ce Prince n'eft pas obligé de fe prévaloir de ces Decrêts qu'autant qu'il le trouve à propos, comme tout particulier peut de fe prévaloir ou non d'une Sentence rendue à fon avantage, étant maître, par amour de la paix & du repos, & par d'autres bons motifs, d'y renoncer; outre que les Etats & la Ville d'Embden opofent qu'à la verité on a porté quelques affaires à la Cour Imperiale & au Confeil Aulique, mais que les Decrêts & Décifions de ces Tribunaux vont au delà des chofes qui ont été portées devant eux & s'étendent jufqu'à des chofes fur lefquelles les Etats ni la Ville d'Embden n'ont pas été ouies. Leurs Hautes Puiffances, fans entrer dans la difcuffion des Decrèts Impé

riaux, & fans s'y opofer ont perfifté à confeiller un accommodement à l'amiable furtout en priant le Prince & la Ville d'Embden & fes adherans d'éviter les voies de fait, aufquelles on étoit déja venu, ou de faire entrer en Oostfrife des Troupes étrangeres, en leur expofant les faites dangereufes qu'on en pourroit attendre; qu'à cet effet L. H. P. ont envoyé leur Miniftre Mr. Lewe van Adward en Ooftfrife, mais que cette députation n'a pas eu le fuccès qu'on en attendoit, puifque le Prince s'en est toujours tenu aux Decrèts Impériaux ; qu'après le retour de Mr. Lewe van Adward, Leurs Hautes Puiffances ont encore écrit au Prince pour tâcher de le porter à un accord amiable, & préférer cette voïe à toute autre; mais que jufqu'à préfent elles n'en avoient reçu aucune réponse

Les chofes étant en cet état, & les efprits paroiffant fort aigris en Ooftfrife, puifque le Prince & fes Miniftres traitent les Etats & la Ville d'Embden de rebelles, parce qu'ils ne veulent pas fe foumettre, fans restrictions aux Decrèts Imperiaux, & que d'autre part le Magiftrat & fes adherans fe plaignent que ces Decrèts & Décifions ont été rendus en faveur du Prince, fans avoir été fuffifamment ouis outre qu'ils renverfent les Libertez & Privileges des Etats & de la Ville d'Embden fondez fur les Accords, Accommodemens & Décifions qui font les Loix fondamentales d'Ooftfrife, étant capables de caufer une entiere révolution dans l'Ooftfrife; fe plaignant encore que l'on rejette les Remontrances qu'ils ont faites à l'Empereur & au Confeil Aulique ; que fuivant les avis que l'on a reçu, l'intenFf3

t ion

tion de la cour Impériale & du Prince, étoit d'exécuter les fufdits Decrêts & les Décifions, & outre la Commiffion donnée ci-devant à 1Electeur de Saxe & au Duc de Brunswick Wolfenbuttel dans les affaires de l'Ooftfrife, le Roi de Dannemark & d'autres Electeurs & Princes de l'Empire, comme l'Electeur Palatin & l'Evêque de Munster étoient requis d'y prêter la main.

Qu'il y a déja des Troupes de Dannemark arrivées en Ooftfrife, & l'on dit qu'elles doivent être fuivies d'un plus grand nombre ; enforte qu'on ne peut en attendre que des voïes de fait & de nouveaux troubles qui augmenteront les Griefs & ruineront le Païs; ce qui arrivant, comme il eft aifé de le prévoir, les Sujets de l'Etat qui ont prêté de bonne foi leur argent au Prince, aux Etats & à la Ville d'Embden, en porteront tout le fardeau, puifque leurs capitaux ni les intérêts ne feront point payez; outre que, vû l'animofité du Prince & de fes Miniftres, il est à craindre que la Ville d'Embden ne foit attaquée, & que la Garnifon de Leurs Hautes Puiffances ne fe trouve en danger. Tout bien confideré & vû l'intérêt que la République a toujours eu & a encore à la confervation de la tranquillité en Ooftfrife, & au maintien du Gouvernement fur le pied où il est établi par les Accords & Décisions confirmées par la garantie de Leurs Hautes Puiffances, paffée à la requifition du Prince, des Etats du païs & de la Ville d'Embden, outre que c'eft dans la fupofition que le Gouvernement continueroit fur le même pied que L. H. P. ont accordé & confenti que l'on négocie dans la Républi

que

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