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devoir de nous envoyer cette Lettre par quel que Député de leur Corps, ou du moins par un Secretaire, & au moins fe déclarer fur l'exécution des Articles des Accords dont nous avions specifié quelques-uns dans notre Réponse.

Ad 4. Quant à ce qui concerne les Digues nous avons rendu compte à V. H. P. dans notre Lettre du 4. Octobre 1725. des difficultez qui s'y rencontrent; & notre Ville d'Embden nous ayant fait prier il y a quelques jours que l'on tint une Affemblée du haut & bas Territoir d'Embden, non feulement nous y avons confenti pour faire connoitre nos intentions pacifiques, mais même pour exécuter le Contract que nous avons fait avec notre Ville d'Embden pour l'infpection des Digues, nous avons donné nos inftructions à notre Commiffaire; mais non feulement notre Ville d'Embden a refufé de les admettre, elle a même été jufqu'à nous exclure, nonobftant le contenu très clair du Contract, & l'on a traité notre Commiffaire avec tant de rudeffe, que pour éviter quelque plus honteux affront, il s'eft retiré de l'Affemblée; c'est ce que Vos Hautes Puiffances pourront voir par le raport de notre Commiffaire que nous leur envoyons; ce qui est d'autant plus extraordinaire que, fuivant l'Extrait du Protocole de Vienne, le Ville d'Embden a fait de cet Article un de fes Griefs, mais peu après ils aprirent par la Conclufion du 13. Juin fur ce point comme fur quelques autres, que leurs Ecrits avoient été rejetez ab Actis, & mis à néant, par confequent leur demande à cet égard a été rejetée, & les chofes ont

été

été confirmées dans l'état où nous les avions mifes conjointement avec nos Etats comme le plus avantageux pour le Païs, & le plus conforme au Contract des Digues. Cette affaire eft encore une preuve de la maniere dont notre Ville d'Embden fe conduit par raport aux Conventions, puifqu'elle s'opofe à la lettre du Contract des Digues.

Ad . Loriqu'on a informé Leurs Hautes Puiffances que nous avions employé des voyes de fait depuis le départ de Mr. Lewe d'Adwart, c'est contre la verité, puisque depuis ce tems - là nous avons tranquillement attendu les Relations de la Cour Imperiale, mais Vos Hautes Puiffances peuvent voir par la Résolution véritable que nous leur envoyons, les voyes de fait de ceux d'Embden & de leurs adherans, qui font telles qu'on ne les commettroit pas en Païs ennemis: les mêmes choses fe font encore tous les jours, enforte que ces gens-là nous menacent & nos fideles Sujets, fi nous ne faifons leur volonté, de tout ruïner; & après les menaces de nous attaquer jufques dans notre Refidence, & de chaffer du Païs les Subdeleguez de la Commiffion, ce dont Mr. Lewe d'Adwart même a fait des ouvertures auxdits Subdeleguez, nous avons été obligez de folliciter Sa Majefté Imperiale de faire marcher à notre fecours quelques Troupes des Etats de l'Empire de notre voifinage pour nous mettre à couvert de pareilles menaces ; & c'est à cet effet, & avec la connoiffance de Sa Majesté Imperiale, que le Roi de Dannemarc a fait avancer une Compagnie pour notre fureté.

nous a paru fort étonnant, que le Lieute

nant

nant-Colonel Feltman, conjointement avec le Lieutenant-Colonel Pruffien Befue nous en aient fait des plaintes. Quant à nous, nous devons attendre quelles mefures Sa Majesté Imperiale trouvera bon de prendre pour étoufer cette revolte, conformement à fa Réfolution du 13. Juin, c'est ce que nous attendons tous les jours. Si ceux d'Embden & leurs adherans avoient quelques égards pour Sa Majesté Imperiale, puifqu'on leur a déja fait part de l'Extrait du Protocole du 13. Juin, ils retireroient d'eux-mêmes les Troupes de la Ville, qui font encore à Leer, à Hinte, & dans notre Maison de Penfend, & ils renonceroient à toutes les voyes de fait, comme contraires à tous les Accords & à toutes les Loix divines & humaines, & ils témoigneroient l'obéiffance qu'ils doivent à S. M. Imperiale & à fa Commiffion. Mais il paroit qu'ils ne fe foucient pas des ordres de Sa Majesté Imperiale,& qu'ils veulent s'y opofer. avec leurs adherans, & même s'expofer aux dernieres punitions,plûtôt que de fe foumettre à quelque Sentence que ce foit qui leur feroit contraire, même dans les chofes les plus claiEt c'eft là la caufe de tout le mal; puif qu'il paroit par tous les Actes précédens, que la Ville d'Embden ne veut reconoitre aucun Juge qui que ce puifle être. Quand ci-devant Vos Hautes Puiflances ont pris des refolutions qui n'étoient pas de leur goût, ils en ont porté des plaintes à Sa Majesté Imperiale, & ils en ont demandé leur caffation, comme il paroit par les Actes de 1681. & 1682. Tout de même, lorfque S. M. Imp., comme fouverain Juge & Seigneur feodal, rend quelque

res.

De

Decrèt contr'eux, ils ont recours à Vos Hautes Puiffances & s'opofent à Sa Majefté Imperiale, ne voulant reconnoitre aucun Juge. Ils en agiffent de même par raport a notre Cour de Juftice, ils veulent, dans les affaires qu'ils ont contre nous par devant elle, qu'elle juge comme ils l'entendent, exerçant une Jurisdiction illimitée,mais en ce qui leur eft contraire ils ne veulent plus reconnoitre cette même Jurisdiction, qu'autant qu'il leur plaît; c'est là la veritable raifon pour laquelle ils accablent Vos Hautes Puiffances de lettres, & leur donne de fi bonnes paroles, dans la vûë de pouvoir furement continuer à violer les Accords dans une infinité de points; nous nous en raportons volontiers à Mr. Lewe d'Adwart fur ce que l'on doit penser du génie de ces gens-là.

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Ad. 6. 11 eft vrai que les Decrêts Imperiaux paroiffent des Sentences entre parties; mais ces Sentences concernent furtout des droits qui n'intereflent pas feulement les Parties mais auffi le Juge Souverain, le Seigneur Feodal, & dont on ne peut en rien se défifter fans fa volonté ; l'experience nous perfuade auffi, que rien ne feroit plus préjudiciable & p'us funefte, que d'accommoder l'affaire fur le point principal, felon l'intention de ceux d'Embden. Ils ont publiquement declaré, qu'ils ne vouloient pas fe défifter de leur Garnifon caffée par Sa Majefté Imperiale, en conformité des Accords du Païs: En fecond lieu, qu'ils ne confentiront jamais à la tranflation du College des Administrateurs à Aurich, ni à l'instalation de nos Inspecteurs dans ledit College, ils prétendent auffi expliquer à

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à leur fantaisie les Libertez & les Accords du Païs, & à la faveur du terme nonobftant, ne fe foumettre à aucune décifion Imperiale fur les points difputez. Dans de pareilles circonftances, & avec des principes fi extraordinaires, nous demandons à Vos Hautes Puiffances fi l'on peut nous Confeiller, & à nos fideles Sujets, de nous renoncer aux Decrets Imperiaux.

Ad 7. Il eft vrai que ci-devant, nonobftant les Decrets Imperiaux, on a paffé des Accords amiables tels, que non feulement la Ville d'Embden n'a pas été punie de fes violences qui ont été enfevelies dans une Amnistie, mais même on leur a accordé divers articles, témoins l'Accord de Delfzil en 1595. celui de la Haye en 1603. celui d'Ofterhuys en 1611. celui de la Haye en 1662. celui de Hanovre en 1691. enfin celui d'Aurich en 1699. mais c'est justement cette conduite, dont V .H.

P. trouveront des preuves dans ce qui en a été imprimé à la Haye plus d'une fois, qui a jetté notre Maifon & notre Païs dans une fi fâcheufe fituation, que la Ville d'Embden & quelques particuliers avec elle, fe font rendus les maîtres, & par les troubles excitez dans les Diètes, dans les Collectes, & ailleurs dans toutes les affaires du Pais, ils ont jetté notre Maison & notre Pais dans un abîme de dettes; en un mot notre Païs étoit réduit dans un état, que la Ville d'Embden put dire, Il n'y a point de Roi en Ifrael & chacun peut faire ce qu'il veut. Nous pouvons affurer V. H. P. en verité, qu'il y va de la ruine de notre Païs, fi nous nous défiftons des Décifions des Decrets Imperiaux: fi nous agiffions ainfi Tome IV.

Ff

il

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