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fous la garantie de Vos Hautes Puiflances, ne s'acquittent pas dans le tems fixé, & que V. H. P. feroient obligées d'envenir aux exécutions fuivant le contenu des obligations. 3. Que Vos Hautes Puiflances croyent que ceux d'Embden ont fait connoitre leur inclination pour un accommodement amiable, tant par leur déclaration à Mr. Lewe d'Adwart, que par la lettre de foumiffion qu'ils nous ont écrite. 4. Qu'il feroit revenu à Vos Hautes Puiffances, que nous n'avons pas obfervé le Contrat par raport aux Digues, paflé le 8. Août 1723. puifque, comme on le prétexte, nous faisons des difficultez qui fufpendent l'infpection accordée pour douze ans. 5. Que Vous croyez qu'après le départ de Mr. Lewe d'Adwart nous avons employé toutes fortes de voïes de fait. 6. Que les Decrets Imperiaux ne font que des décifions ou jugemens entre Parties, dont celui, à l'avantage duquel ils font, peut n'en faire ufage qu'autant qu'il veut, quand l'amour de la paix ou d'autres motifs le portent à d'autres mefures. 7. Que par le paffé les Decrets Imperiaux n'ont pas empêché les Parties qui étoient en differens de faire des Accords amiables entre le Prince & fes Etats. Vos Hautes Puiffances ne trouveront pas mauvais que nous nous expliquions fur ces Articles auffi amplement que le mérite leur importance.

Quant au premier Article, il y a long-tems que nous ne défirons autre chofe que de voir cette affaire terminée amiablement; notre Pere d'heureufe mémoire n'a cherché que cet accommodement amiable dans toutes les Diétes depuis 1690. jusqu'en 1708. c'est à dire juf

jufqu'à la mort. Nous avons fuivi fon exemple, & depuis le premier moment de notre Regence, jufqu'en 1720. nous n'avons cetfé d'offrir dans toutes les Dietes cet accommodement amiable. En 1721. même avant que Sa Majefté rendit fa premiere Sentence, nous avons fait connoitre tant en public qu'en particulier. notre penchant pour un accommodement; mais on n'en fit aucun cas, & l'on nous obligea par toute forte de mauvais traitemens & de contraventions aux Accords du Païs de poursuivre le procès devant le Confeil Aulique, ce que nous aurions volontiers évité, enforte qu'il eft affez évident qu'il n'a point dépendu de nous, mais de la Ville d'Embden & de fes adherans que les démêlez n'ont pas été terminez à l'amiable il y a long-tems; mais à préfent que la Ville d'Embden & fes adherans ont employez & employent actuellement toutes les voyes de fait contre Sa Majefté Imperiale, contre Nous & contre nos Sujets, nous ne pouvons donner les mains fuivant votre intention à un accommodement fur tous & chacun des articles compris dans les Decrets Imperiaux, & nous vous en avons donné les raifons dans notre Réfolution remife à Mr. Lewe d'Adwart; & quand Vos Hautes Puiffances les auront pefées avec leur équité ordinaire, Elles trouveront qu'elles font fondées de facto & jure, & pour dire en deux mots ce dont il s'agit, il eft clair comme le jour, que ni Nous, ni le refte de nos fideles Sujets qui avons porté nos plaintes devant l'Empereur contre la Ville d'Embden, particulierement par raport à la Caiffe publique, par ra port à la Garnifon d'Embden, par raport à

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1a quote part des charges publiques qu'ellc doit, & furtout, ce qui nous intereffe encore plus, par raport aux actions de vive force, & réparation de dommages, fur quoi l'on ne peut conclure d'accommodement amiable avec fureté, l'experience ayant affez fait connoitre que notre Ville d'Embden ne s'eft embaraffée d'aucun des accommodemens faits depuis 1595. jufqu'en 1699. les ayant prefque tous violez dans tous leurs points, & les violent encore à préfent.

Pour ne point parler des autres voyes de fait, nous prions feulement Vos Hautes Puiffances de refléchir fur ce qui concerne les foldats d'Embden, dont on s'eft fervi dans les troubles préfens, contre le contenu d'une infinité d'Accords, & des Réfolutions de Vos Hautes Puiffances de 1603. 1614. 1619. 1661. & les Reverfales paffées fur ce fujet par la Ville d'Embden, portant qu'on ne peut fe fervir defdites Troupes fans notre confen

tement.

En répondant à la lettre de la Ville d'Embden, Nous avons donné affez belle occafion à un accommodement amiable en leur demandant de nous envoyer, & aux Subdéléguez de la Commiffion Imperiale, leur déclaration fur les articles en contefte des Accords du Païs, afin qu'en les ajuftant, on puisse facilement en venir à un accord; mais bien loin de le faire, ils fe font livrés aux violences fans nous faire réponse, faifant affez connoitre par une telle conduite, qu'ils ne veulent point d'accommodement amiable. S'ils avoient fait ce que nous demandions, s'ils fe fuffent abftenus des voyes de fait, s'ils avoient

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rapellé les Troupes de la Ville, qui outre qu'elles font caffées par Decret Imperial, le doivent être ipfo facto fuivant les Accords, auffitôt que l'on s'en fert hors de la Ville, ils auroient laillé penfer qu'ils fouhaitoient un accommodement, puifque raifonnablement ceux qui veulent un accommodement doivent prendre les moyens qui y conduifent, & ne pas commencer facta verbis contraria, faus parler. que tout ce Procès n'a été commencé que parceque l'on amplifie les Accords.

Ad. 2. Quant au fecond Article qui concerne les arrerages des interêts des fommes négociées, ce n'eft la faute que de la Ville d'Embden & de fes adherans; il en est tout de même des fommes négociées à Hanovre, & fur quoi nous recevons de Sa Majefté Britannique des plaintes femblables à celles de V. H. P. Nous envoyons fur ce fujet à V. H. P. l'Atteftation que nous en ont donné les Subdéléguez de la Commiffion Imperiale, elles y verront l'état des chofes, comment ni nous ni les nouveaux Adminiftrateurs n'en fommes point la caufe, & que les payemens recommenceront regulierement auffi-tôt que ceux d'Embden renonceront à leur injufte conduite. Et afin de mettre encore V. H. P. pins au fait combien c'est la faute de ceux d'Embden, nous leur envoyons une Lettre de leur Receveur van Damm, elles verront que depuis que ceux d'Embden fe font emparez par force des Comptoirs engagez à V. H. P., favoir celui de Leer & celui d'Embder-Ampt, on n'en a payé à leur Receveur tantôt que peu de chofe, tantôt rien du tout, au lieu que, tant que ces Comptoirs ont été au pou

voir des nouveaux Adminiftrateurs, les payemens ont été faits exactement. V. H. ́P. verront rétablir cette exactitude dans le payement auffitôt qu'elles executeront envers ceux d'Embden leurs Réfolutions de Juin 1725. & Févr. 1726.

Ad 3. De toute la conduite de ceux d'Embden on peut conclure ce que l'on doit attendre par raport à un accommodement de leurs Declarations à Mr. Lewe d'Adwart & des Lettres qu'ils nous ont écrites. Quoique nous ayons demandé à Mr. Lewe d'Adwart copie de cette Déclaration, nous n'avons pû l'obtenir jufqu'à préfent, & ainfi nous ne pouvons pas en favoir le contenu; mais nous pouvons affez conclure de la Lettre de Mr. Lewe d'Adwart, que ceux d'Embden ne cherchent autre chofe qu'à perfifter dans leurs entreprises & nous barer continuellement dans nos Droits confirmez par les Decrets Imperiaux, ce que nous avons affez fait connoitre dans nos Réponses au fufdit Sr. Lewe d'Adwart. Bien loin que la Lettre de ceux d'Embden fente la foumiffion, fon contenu & la maniere de nous l'envoyer par un des Soldats Pruffiens de la Garnifon d'Embden, d'où ils devroient être fortis il y a long-tems fuivant les Decrets Impériaux, font affez connoitre leur opofition continuelle à Sa Majefté Imperiale & à nous; ce que nous avons aflez témoigné dans notre Réponse à cet Ecrit, puifqu'ils nous y menacent de fuites dangereufes, qui ne viennent que de leurs defordres, & qu'ils peuvent faire ceffer quand ils veulent; & pour paffer fous filence d'autres circonftances, n'auroit-il pas été de leur

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