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perfiftera dans une réfolution auffi dangereufe pour le Païs & fes habitans. Car quoique le commun pouroit trouver doux d'être déchargé par là de quelques impôts, on ne fait que trop bien quels refforts on a fait jouer pour la repréfentation alleguée du Tiers Etat comme on l'appelle, au fujet de la Garnifon d'Embden, & le Grand Dieu fufcitera des Inftrumens qui découvriront là où il eft néceffaire, le danger qui y eft caché pour le Païs, & qui le prouveront par l'hiftoire d'Ooftfrife même, où il eft affez manifefté à quel but tendoit cette caffation de la Garnifon d'Embden.

VI. Tous les habitans ne demandent rien d'autre que l'obfervation des Accords, & ils font auffi portez qu'ils doivent, à s'en raporter à la jufte décifion du Juge competant; mais ils efperent qu'ils ne feront pas condamnez fans être oüis, & qu'il leur fera permis d'expofer leur droit, à quoi jufqu'ici ils n'ont pu parvenir, les oreilles ayant été fermées à ieur égard.

VII. Le Tout-Puiffant veuille confirmer que les menaces terribles, qui font affez connuës, & qu'il eft facile de prouver, échoueront; auffi eft on convaincu en confcience, qu'on ne s'eft pas rendu coupable d'aucune réfiftance ni envers S. M. Imperiale, ni envers S.A.S.& il eft inconcevable comment l'ufage des Troupes des Etats, contre des actions auffi inhumaines & inoüies dans la Chrétienté, peut pafler pour une marque de réfiftance, a moins que Dieu, & les droits de la Nature & des Gens, n'ordonnaflent de fe facrifier à la fureur de gens violens.

VIII. On ne croit pas avoir commis aucun crime pour lequel on ait befoin de deman der grace & pardon à Son Alteffe Séréniffime, ni pour lequel on doive fentir l'infuportable difgrace de S. M. Imperiale.

IX. Les Habitans laiffent là le raport que Mr. le Lieutenant-Colonel de Staudach a jugé à propos de faire, mais ils ne peuvent pas s'empêcher de lui repréfenter, qu'il ne fauroit nier devant Dieu qui fait tout, qu'il n'ait fait tirer le premier, fans dire mot, fur le détachement des Troupes des Etats, après quoi celui-ci a pareillement fait feu pour fa défense, & que lorfque ledit détachement s'eft retiré dans le bourg de Leer, croyant le nombre des attaquans plus forts qu'il n'étoit, il ne l'ait fait poursuivre, & n'y ait fait entrer fon monde conjointement avec les fuïars. A quelle occafion il faut bien remarquer qu'on avoit promis à Aurich à Mr. le Commandant Feldmann de vouloir tout laiffer in ftatu quo & que nonobftant cela on n'a pas discontinué de faire violences fur violences; même après avoir invité Mr. le Commandant le 6. du courant de venir à Aurich, on a, fans attendre fa réponse, fait fortir de ladite Ville le même jour quantité de gens armez, qui ont attaqué le bourg de Leer au jour du Seigneur, lorfqu'il étoit dépourvû de monde, & y ont fait un carnage horrible, où cependant le fouverain Monarque de l'Univers a visiblement montré fa juftice & fa bonté.

X. On ne craint pas de rendre compte de fa conduite, & on defire avec paffion d'être informé de la prétenduë veritable fituation de l'affaire Cependant comme non feulement Tome IV.

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elle

elle regarde tout le Païs en général, & que par confequent on ne fauroit communiquer plus à propos cette information tant vantée, qu'à la Diete générale & libre, qui eft prorogée; mais qu'outre cela on peut en tout cas fe paffer entierement de l'information du Conteiller privé & Chancelier, qui dans fon Hiftoire d'Ooftfrife, comme il l'apelle, a déja fuffifamment informé le public du fens qu'il lui plait de donner aux Accords, & qu'il veut qu'on ne les explique ni felon la lettre, ni felon l'ufage de plus d'un fiecle, mais felon une idée qu'il s'eft formé lui-même d'un certain ordre qui doit regner entre le Prince & les Sujets, fans avoir aucun égard à l'obligation qui naît du ferment par où l'on s'eft engagé à l'exacte obfervation des Accords du Pais; de forte que c'eft cette même Histoire d'Ooftfrife qui a ouvert les yeux aux habitans, & qui leur a montré, pour ainfi dire au doigt, le joug fous lequel il faudroit plier, fi les chofes tournoient fuivant l'intention de l'Auteur; de qui on eft bien perfuadé que c'est lui qui médite depuis tant d'années de mettre le malheureux Pais en feu & en flamme & de le plonger par fes nouvelles opinions, dans la derniere mifere, & que c'eft lui qui pour af fouvir fon ambition infatiable, cherche à détourner le cœur du plus cher & gracieux Prince, de l'affection paternelle pour les Sujets, & par confequeut des falutaires fentimens de paix. Et comme après tout perfonne ne fau roit fe croire garanti par le fauf-conduit qu'on a envoyé par écrit contre la fureur de gens 'emportez qui n'en favent rien, Son Alteffe ne `prendra pas en mauvaise part, que fur ces con

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fiderations, les habitans ne puiflent fe refoudre d'envoyer des Députez à Aurich.

La Réfolution ci deffus a été prife dans ces termes, & non dans d'autres, par toutes les Communes qui étoient affemblées des Bailliages refpectifs, moi Notalre requis, prefent, ce que j'attefte par la foufcription de mon nom, & le Seau Notarial. Fait à Leer dans l'Affemblée des Députez le 16. Avril 1726.

/L. S.\
Not.

P. MENCKEMA. Imp. Auth. Not publ. in fidem fubfcripfit Sigilloque Notar. corroboravit.

Enfin Leurs Hautes Puiffances, pour ne rien oublier de tout ce qui pouvoit conduire les chofes à un accommodement amiable, envoyerent un Député au Prince d'Ooftfrife; ils choifirent pour cette Com,, miffion Mr. Lewe d'Adwart de la Provin,,ce de Groeningen, Miniftre très capable de conduire une affaire de cette importance. ,, Ce Seigneur fe rendit à Aurich, où il eut ,, plufieurs Conferences avec les Miniftres de Son Alteffe Séréniffime, à qui il étala toutes les raifons qui devoient engager le Prince à prendre le parti d'un accommodement amiable. Il eut le 24. Avril audience du Prince à qui il fit le difcours ci-joint.

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Propofition de Mr. Lewe d'Adwart Député des Etats Généraux det Provinces-Unies, faite dans fon Audience du 24. Avril 1726.

L

SERENISSIME PRINCE,

Es juftes aprehenfions que donnent à Leurs Hautes Puiffances les Etats Généraux des Provinces - Unies, les troubles de l'Ooftfrife, & les hoftilitez qui ont été commifes; leurs intérêts infeparables de l'affection & des bonnes difpofitions où elles font par raport à la confervation d'un Païs fi voifin de leurs Etats, enfin leur haute estime pour la perfonne de Votre Alteffe, ont déterminé Leurs Hautes Puiffances à m'envoyer ici exprès pour complimenter Votre Alteffe Séréniffime en leur nom, & après l'avoir assuré des bons offices amiables de Leurs Hautes Puiffances, lui représenter combien il feroit agréable à Leurs Hautes Puiffances que l'on étouftât enfin ces defordres qui augmentent de tems en tems, defordres qui menacent d'un bouleversement total un païs livré aux maux de la difcorde, & d'autant plus malheureux qu'après avoir eu le bonheur de poffeder dans fon fein le Pere & les Ancêtres de Votre Alteile Séréniffime, il ternit cette gloire par la défunion où font la plupart des habitans avec Votre Alteffe Séréniffime, le digne defcendant de fes glorieux Ancêtres, qui étant le tendre Pere de fes Peuples, ne peut

être

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