Page images
PDF
EPUB

on ne fauroit lui attribuer tous les malheurs qui en réfulteront, puifqu'elle a offert tant de grace dans la préfente Réfolution auxdites Communes & au Bourg de Leer, après les fautes énormes qu'elles ont commifes. C'eft fur quoi elles ont à fe regler. Fait à la Réfidence de Son Alteffe à Aurich, figné de ía propre main, & fcelle du Sceau de la Regence, le 6 Avril 1726.

(Etoit figné.) GEORGE ALBRECHT. (L.S.)

Réponse des Communes du Bailliage de Leerobrt, du 10. Avril 1726. à la fufdite Réfolution de fon Altele Séréniffime.

Mercredi 10. Avril 1726.

Les Députez des Communes ont fait appeller le Souffigné, & lui ont remis la Réfolution qui fuit de mot à mot,

[ocr errors]

Ur la répréfentation que Mrs. les Commiffaires de Son Alteffe ont fait aux Habitans, par écrit, ceux-ci fe trouvent obligez de leur faire connoître leurs fentimens de la maniere fuivante.

Ad. 1.) Qu'on avoit apris avec beaucoup de chagrin les fauffes infinuations qu'on a taché de donner à Son Alteffe, comme fi les Habitans avoient pris les armes contre Sa Majefté Imperiale & Son Alteffe Séréniffime ;

quoiqu'il foit notoire qu'on n'en feroit jamais venu là, fi l'on n'eut été obligé, faute de protection du Maître, de fe défendre contre des violences publiques & infuportables, & d'apeller pour cet effet les Troupes des Etats au fecours. Que d'ailleurs rien ne fauroit être plus agréable aux Habitans, que fi chacun pouvoit exercer en paix & en repos fa profefkon & fon métier.

Ad. 2.) Comme les Habitans n'avoient jamais cherché à troubler les Officiers du Prince dans l'adminiftration de leurs charges, quoiqu'ils ne puiffent pas empêcher que le peuple ne foit fi aigri, qu'ils ne fe foient plus crâ en fureté chez eux, l'exécution de ce point dépendra uniquement de là, qu'on ôte tous les obftacles au repos, par une exacte obfervation des Accords, & qu'on arrête toute forte d'exaction.

Ad. 3.) Et comme on menace encore actuellement les Habitans d'affliction, de défolation & de leur ruine totale, il eft impoffible qu'on puiffe prétendre avec équité qu'ils fe défaffent des Troupes des Etats; quoique rien ne feroit plus de plaifir aux Habitans que d'avoir des Affurances fuffifantes qu'on ne feroit point troublé dans la poffeffion où l'on eft de P'Administration des Fermes, & qu'en général la violence & l'injuftice ne prendroient pas le deffus. Auffi efpere-t-on que plufieurs raifons invincibles porteront la justice de Sa Majefté Imperiale à changer de réfolution fur la caffation des Troupes des Etats.

Ad. 4.) Il eft vrai que les Habitans doivent reconnoitre en tout refpe&t fa gracieuse déclaration; mais comme ils ne fe fentent couBb 4

[ocr errors]

pables

pables d'aucun crime & qu'il leur paroit rebutant, que le pardon n'a été promis que de la part de Son Alteffe Séréniffime perfonnellement, ils efperent que Dieu înfpirera à Son Alteffe des fentimens de paix, & qu'il préviendra par fa Providence toute ulterieure diffention, qui ne fauroit que caufer la perte du Païs; car quoique tous les Habitans continuroient volontiers dans une fidelité & obéïffance conforme aux Accords, ils feroient refponfables même devant le monde, fi lorfqu'on vient à les enfreindre, ils fe laifoient priver de tous leurs Privileges. Enfin les Habitans ne peuvent qu'être extrêmement furpris que la repréfentation ci-devant mentionnée, & qui eft datée du 6. du courant, leur a pu être faite le 8. après que la veille 7. du courant on eut ufé des violences les plus terribles & inouies dans toute la Chrétienté; d'où l'homme du monde le plus innocent peut tirer la confequence, que malgré toutes les promeffes on ne fauroit être en fureté, & qu'on n'auroit à attendre qu'affliction & défolation, fi Dieu & la Nature ne fourniffoient d'autres.moïens, & ne permettoient de s'en fervir.

Ceci eft la veritable Réfolution ou Pleinpouvoir, ce qu'à la requifition des Plénipotentiaires préfens des Communes, j'ai atteftépar mon feing, en y apofant le Sceau Notarial,

(L. S.)

Not.

N. MENCKEN, Not. Caf. publ.

Refolution

Réfolution ulterieure & préalable de S. A. S. le Prince d'offrife, du 12. Avril, fur la Déclaration des Députez des Communes, en date de Leer le 10. Avril 1726.

On Alteffe, notre très gracieux Prince & Maître, veut & demande par la préfente, que les Deputez, au nom defquels la Déclaration fignée par le Notaire Mencken à Leer le 10. Avril 1726, a été envoyée au LieutenantColonel de Son Alteffe Séréniffime, en réponfe à la Réfolution qui leur avoit été adreffée en date du 6. Avril, fe rendent ici à la Réfidence le 17. du courant, munis de pleinspouvoirs fuffifans des Coinmunes dont ils fe qualifient Plénipotentiaires, pour aprendre du Confeiller privé & Chancelier, & des autres Confeillers Commis à cet effet, la Réfolution & Déclaration de Son Alteffe fur ladite Réponse, où S. A. S. a vu avec surprise, que les Communes font très-mal inftruites de la fituation de l'affaire, & qu'elles ont befoin d'information fur les points y compris, comme il paroit par la Réfolution préalable ci-jointe. Pour cet effet, non feulement Son Alteffe leur accorde fauf conduit par la préfente, mais la Commiffion fubdeleguée leur donne une pareille affurance, S. A. S. fe réfervant aú refte tout ce qui peut lui competer. Signé de la main de S. A. & fcellé du Sceau de la Regencele 12. Avril 1726.

(L.S.)

(Etoit figné.)

GEORGE ALBRECHT.

Son

I. Son Alteffe Séréniffime voit avec étonnement, qu'on a ofé avancer dans la déclaration envoyée au Lieutenant-Colonel de Staudach, que les Habitans n'avoient pas pris les armes coutre Sa Majefté Imperiale & Elle, mais qu'ils avoient été obligez, faute de protection du Maître, de fe défendre contre de prétendues violences publiques & infuportables, & d'apeller pour cet effet les Troupes des Etats au fecours; quoiqu'il fait notoire que le foulevement à Leer & en d'autres endroits, ne s'eft fait, déja dans l'année paffée, qué dans la feule vue de renverfer de fes Propres Forces les Ordonnances Imperiales fur les differens dans le Païs. Et jamais fon Alteffe n'a refufée fa protection à aucun Sujet, ni perfonne des Communes ne l'a jamais implorée.

[ocr errors]

Mais qu'on ofe prétendre que son Altefle aprouve les violentes opofitions qu'on a faites auxdites Ordonnances, & qu'elle y prête la main, faute de quoi on l'accufe d'avoir refufé fa protection à les Sujets, c'eft là un raisonnement des plus étranges. Une autre propofition encore plus groffiere, eft qu'on avoit été obligé d'apeller au fecours les Troupes des Etats, comme on les apelle; or on peut voir clairement par la Patente Commifforiale communiquée aux Communes conjointement avec la Réfolution du Prince, que la Garnison d'Embden n'est pas la Milice des Etats, & qu'elle n'y eft que pour garder la Ville; & quel danger y avoit-il qui rendît le fecours de ces Troupes fi néceffaire? les Communes ne fouffrirent aucune violence injufte; auffi quand elles liront l'Ecrit que tout le Tiers - Etat a

présenté

« PreviousContinue »