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tous differens ceffent: Son Alteffe Séréniffime ne demande rien davantage. Les Etats en ne remontant dans leur Factum que jufqu'à l'an 1606, pour, trouver les fondemens du Gouvernement de l'Ooftfrife, & paffantfous filence tant de Décrèts Imperiaux anterieurs rendus in, contradictorio, fe font trop découverts, & ont fait connoitre qu'au lieu des véritables fondemens du Gouvernement, d'Ooftfrife que l'on trouve dans ces Décrèts,. ils en pofent de faux & d'imaginaires, & fapent les véritables fondemens qui fervent de baze aux liens de l'obéiffance & de la foumiffion.

REPONSE AU §. XV.

Cette Réponse eft, toute naturelle. Tous les précédens Décrèts Imperiaux, les Recès d'exécution, & les Réfolutions font, confirmées dans les Reverfales de l'Hommage, repetez dans le Formulaire de Serment des Miniftres, & renouvellez pour la derniere fois dans l'Accord d'Aurich de 1699. c'est pourquoi il eft cité dans toutes les pages. Mais que peuvent en tirer les Etats, à leur avantage? dans les Exhibita du Prince, Son Alteffe Séréniffime ne demande point, que la jufte liberté des Etats en ce qui concerne les Collectes foit limitée, mais feulement que l'on mette ordre aux déteftables abus qui caufent la ruine du Pais, dont les Habitans, fe plaignent depuis long-tems, & même con-formement aux, Confiderations des Etats del'an 1612,, qui fe trouvent dans le Refultat de la Diète.

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REPONSE AU §. XVI. & dernier.

Ce §. contient les confequences que les Etats tirent des précédens; mais comme tout ce qui précéde eft faux, imaginaire, & destitué de preuves, ainfi le fondement de ce grand édifice croule de lui-même. Et l'on peut dire avec raifon de ce Factum des Etats ce que le Chancelier Stammler dit dans la Préface de fon Traité fur le Livre 'd'Hippolite à Lapide de Refervatis Imper. Tot impudentiffimas Legum Conftitutionumque cavillationes, tot perverfas earum Interpretationes repe¬ ries, quot in illa pagina reperiuntur.

Notre conclufion au contraire reste dans tout fon entier fondée qu'elle eft fur les Conftitutions du Païs, fur les preuves inconteftables que nous avons alleguées, & fur les précédens Décrets Imperiaux; favoir que ni le confentement des Impôts & Contributions, ni leur levée, ni leur employ, ne peut fe faire à l'exclufion du Prince. Rien n'eft plus ridicule que ce qu'on avance, que la Maifon regnante auroit aprouvé l'adminiftration arbitraire des Etats. L'Etat feul où les chofes fe trouvent, les malheurs & les calamitez qui en font provenues, en difent plus que nous ne pourrions le faire. Que diroit un prudent pere de famille, fi fon Intendant, qui auroit prodigué fes biens, refufoit de lui rendre compte, fous prétexte que fon adminiftration n'auroit donné lieu à aucun defordre. Les gemiffemens & les plaintes du Peuple ne font que trop connoitre comment l'Ooftfrise

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a été confervée au milieu de cette confufion; car enfin peut-on nommer confervation, la. ruine & le defaftre que l'on trouve dans toutes les parties du Gouvernement, foit pour l'Ecclefiaftique, foit pour la Police, foit pour les Finances; enforte que l'on peut devant Dieu & en confcience pouffer de la part de l'Ooftfrife les plaintes les plus améres, & dire avec Pline que l'Erarium publicum elt un véritable Spoliarium Civium. Il est vrai, chaque Païs en Allemagne a fes Conftitutions particulieres, & même elles different entr'elles; mais quelle confequence les Etats tireront-ils de cette Remarque? Son Alteffe demande-t-elle autre chofe que de jouir de fa Jurisdiction Seigneuriale fuivant l'ordre établi entre elle & fes Etats, & fuivant les Loix d'Ooftfrife? Mais comment ceux qui fe font. nommer les Etats du Païs, ont-ils obfervé jufqu'à préfent cet ordre & cette jurisdiction? Il faut être bien téméraire pour ofer cenfurer. par des Remarques auffi indignes le Décrèt Imperial du 18. Août 1721., ainfi qu'on' le trouve à la fin du Factum; c'est à quoi l'on ne daigne pas répondre: le contenu de pareils Décrèts fe défend de foi-même contre de fi foibles attaques.

Tout Lecteur judicieux pourra juger du Factum des Etats, après ce que nous venons d'en dire; il pourra auffi en conclure ce qu'on. peut penter des Privileges immemorials des Etats d'Ooftfrife, les Traitez publiés depuis peu à Embden fur cette matiere prouvent affez combien foibles en font les fondemens.

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Les trois Pieces que l'on vient de lire ", peuvent paffer pour les principales du Procès. On y voit les prétenfions des deux ,, parties & la Sentence du Juge. Mais com-. me il eft rare, dans l'Empire, que la partie condamnée fe foumette volontairement à la Sentence, foit du Confeil Aulique, ,, foit de l'Empereur; on nomme d'ordinai ,, re des Commiffaires qui font chargez de ,, l'exécution, Les Etats d'Oostfrife, la Vil2, le d'Embden & fes adherens fe crurent le,,zez par le Decret Imperial, & ne s'y fou,, mirent qu'avec des referves que l'on n'ad,, met point ordinairement. Ainfi menacez

d'une Commiffion, la Ville d'Embden & ,, ceux que l'on nomme Renitens, eurent ,, recours à l'interceffion & à la mediation ,, de Leurs Hautes Puiffances les Etats Gé,,néraux des Provinces-Unies.

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Il a plus de cent vingt ans que Leurs Hautes Puiffances font en poffeffion d'in,, terpofer leurs bons offices dans ce qui con,, cerne les intérêts de l'Ooftfrife & les fre,, quens démêlez entre les Etats & le Comte ,, ou Prince du Païs; & depuis prefque au,, tant de tems Elles font en poffeffion du ,, Jus præfidii dans la Ville d'Embden, où, ,, depuis l'Accord ou la Convention de Delf,, zyl, Leurs Hautes Puiffances ont prefque ,, toujours eu leurs Troupes, mais fur tout ,, depuis que le jour de la Pentecôte 1602, le ,, Capitaine Knoop y entra avec quelques ,, Compagnies Frifonnes, qui furent fuivies peu après de 12. Compagnies d'Infanterie & de trois de Cavalerie fous les ordres du " Gé

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,, Général du Bois, à l'inftante priere du Magiftrat & des Bourgeois de cette Ville, que le Comte Enno bloquoit de tous côtez; il ,, eft vrai que ce Droit de Garnifon a été difputé à Leurs Hautes Puiffances, foit par l'Empereur, foit par le Comte, néanmoins elles ont continué à en refter en poffeffion, ", on peut même dire à l'avantage du Païs & du Prince. D'autres raifons outre cellesci intereffent encore Leurs Hautes Puiffan2, ces dans les troubles de l'Ooftfrife, par ,, exemple, leur garantie, fous laquelle font 2, paflez la plupart des Accords, l'intérêt ,, qu'elles ont d'étouffer dans fa naiffance un embrafement dans leur voifinage, enfin & fur tout les fommes confiderables négociées dans le République en faveur de l'Ooft,, frife, fous la garantie de Leurs Hautes Puiffancès, & pour lefquelles plufieurs branches des Finances de ce Païs font hypothe2, quées.

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Ainfi Leurs Hautes Puiffances ne purent ,, fe difpenfer d'écouter les plaintes & les 2, griefs des Etats d'Ooftfrise & de la Ville ,, d'Embden; mais ce ne fut que dans la vûë de pacifier à l'amiable ces nouveaux differens comme elles ont toujours fait ci-de,, vant; c'eft ce qui paroit par les Lettres, Réfolutions & Mémoires fuivans que nous mettrons ici felon l'ordre de leur date; ,, nous en paffons plufieurs fous filence pour ne raporter que ce qu'il y a de plus important. La Commiffion d'exécution établie par l'Empereur fut deférée à l'Electeur de Saxe & au Duc de Brunswick-LunebourgWolfenbuttel qui envoyérent fur les lieux

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