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nent fans doute que de l'opinion que tant Sa Majefté Imperiale que Votre Majefté femblent avoir comme fi on avoit quelque deffein de fe vouloir reciproquement attaquer dans l'Empire, quoique l'on foit dans le fond fort éloigné de part & d'autre ; il me femble que pour entierement déraciner une jalousie dangereufe, il n'y auroit rien de meilleur que fi Votre Majefté vouloit bien, par le loüable zèle pour le bien & le repos de l'Empire, dont elle a jufqu'ici donné des preuves fi éclatantes, déclarer & me donner fa Parole Royale, qu'elle n'a nulle intention de vouloir entreprendre une Guerre offenfive, ni elle-même, ni par les Puiilances fes Alliez, contre les conftitutions de l'Empire, contre les Provinces Héréditaires que l'Empereur poffede en Allemagne, & en particulier contre la Boheme & la Silefie; auquel cas je tacherai de porter auffi Sa Majefté Imperiale à une déclaration pareille pour les Provinces & Etats que V. M. poffede dans l'Empire, tellement que par ce moyen nous pourrions peutêtre éviter une collufion & une rupture ouverte entre l'Empereur & Votre Majefté, du moins de ce côté-ci, ce qui me tient d'autant plus à cœur, que fi pareil malheur arrivoit, mes Etats & Provinces voifines, & celles de Votre Majefté ne pourroient qu'en fouffrir infiniment ce que je dois fouhaiter d'empêcher autant qu'il m'eft humainement poffible.

Votre Majefté fe fouviendra des promeffes qu'elle & moi nous nous fommes données fouvent, tant pour la confervation de l'Empire dont nous avons l'honneur d'être les pre

miers apuis, que pour la fûreté reciproque des Etats que nous y avons ; & ma préfente propofition ne provenant que de ce principe, & ayant l'unique but d'écarter par ce moyen la guerre & les troubles de ces quartiers, j'efpere que Votre Majefté ne la recevra auffi que fur ce pied-là, qu'elle y entrera favorablement, & qu'elle m'en aprendra au plutôt fa réfolution, dont je ferai le meilleur ufage que je pourrai pour la fin fufdite. On pour roit même, au cas que Votre Majefté agrée ma bonne volonté & fincere intention, fonger à établir une Garantie capable de maintenir tout ce que je viens de proposer à Votre Majefté pour le repos de l'Empire & des Etats que nous y avons.

J'attends fur tout cela la réponse de Votre Majefté avec impatience, & fuis avec tout l'attachement poffible, &c.

Réponse de Sa Maj. Britannique à
La Lettre precedente.

MONSIEUR MON FRERE ET
GENDRE,

JA

'Ai bien reçû des mains du Sr. Polentz la Lettre que Votre Majefté a bien voulu m'écrire du 8. Février, & je l'ai prife pour une véritable marque de votre amitié & de votre zèle pour mes intérêts.

Le foin que Votre Majefté fait paroitre, tant pour le repos de l'Empereur que pour le maintien de fes Conftitutions eft affurement Tome IV.

Q

digne

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digne d'un Roi zèlé pour le bien de la Patrie.

J'ai été ravi en mêine tems de voir que Votre Majefté fe fouvient des entretiens que nous avons eu fur ce fujet, & qu'elle me fait la juftice de rapeller que j'ai toujours été très porté à conferver la Paix de l'Empire, & à foutenir fes Droits & fes Privileges; je refterai toujours dans les mêmes principes, & la. derniere Alliance que j'ai faite avec Votre Majefté à Hanovre en est une preuve autentique.

Votre Majefté peut auffi voir par ma Lettre du 20. Decembre paffé que je n'ai pas varié du depuis, car loin de la prier de vouloir m'aider à attaquer quelqu'un, je l'ai feulement informé que les troubles qui me menaçoient du côté de l'Espagne, pourroient par leurs fuites entrainer quelque entreprife fur mes Etats en Allemagne, dans lequel cas feul je l'ai prié de vouloir bien me fournir cordialement toute l'affiftance, à quoi Elle est engagée. Ainfi Votre Majefté voit bien que je ne fuis nullement dans l'intention de troubler le repos de l'Empire.

A l'égard de la Declaration que Votre Majefté fouhaite de ma part, Elle fait que je ne m'écarte jamais d'un concert préalable avec mes Alliez, même dans les moindres chofes qui regardent nos intérêts communs, & comme Votre Majesté n'a fait aucune mention ni du Roi Très-Chrétien, ni des Etats Generaux, ces Puiffances ne m'ont pu donner des réponses pofitives fur cet Article.

Cependant comme je ne vife qu'à la tranquillité générale & au bonheur de l'Empire en

par

particulier, je travaille prefentement à me concerter fur les preuves indubitabies que je compte de vous donner de la droiture de mes intentions.

J'ai voulu en attendant vous faire paffer cette affurance, dont Votre Majefté verra inceflamment l'execution, & comme je me repofe entierement fur les forts témoignages que Votre Majefté me donne de fon amitié pour moi, Elle peut être affurée que je tacherai dans toutes les occafions de la convaincre que fes intérêts, & ceux de fa Maifon Royale, me font auffi cheres que les miens propres, etant avec l'affection la plus tendre & l'attachement le plus inviolable,

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MONSIEUR MON FRERE ET GENDRE,

Votre très affectionné Frere &Beau-Pere,

GEORGE ROI.

Pendant que les Négociations que l'on vient de raporter fe paffoient de côté & d'autre, les deux Partis qui divifoient alors l'Europe, travaillerent également à mettre "" de fon côté la Couronne de Dannemarc; "" mais la fituation de fes affaires étoit telle, ,, que l'Article fecond du Traité de Hanovre ne lui permettoit pas de fe joindre à cette Alliance pendant que les intérêts exigeoient ,, qu'elle s'unit à quelques-uns de fes Membres; quant à l'Alliance de Vienne, il étoit impoffible de l'ajufter à fes intérêts depuis que la Cour de Ruffie en étoit confiderée

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fiderée comme Partie contractante, & qu'un accord particulier engageoit l'Empereur des Romains à favorifer les prétenfions du Duc de Holstein. Ainfi nonobftant les infinuations du Comte de Freytag, qui paffa de Stockholm à Coppenhague, & celles qu'en fit à Vienne au Miniftre Danois, les Miniftres de France & de la Grande Bretagne, ,, dirigérent les chofes de maniére à la Cour de Dannemarck qu'après une très-longue ,, Negociation, on coucha par écrit un Trai,, té d'Alliance défenfive, qui fut figné tel ,, que le voici.

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Traité d'Alliance entre Leurs Majef tez les Rois de France, de la Gr. Bretagne && de Dannemarck.

C

Omme Leurs Majeftez, le Roi de la Grande Bretagne, & le Roi Très-Chrétien, font toujours attentifs à remplir leurs Engagemens, & à veiller au repos & à la fûreté de leurs Amis & Alliez ; & comme leurs dites Majeftez ont effectivement lieu de croire, que les Mofcovites & leurs adherans pourront bientôt concerter les moyens, & fe difpofer à venir attaquer les Etats de Sa Majesté le Roi de Dannemarc; foit pour ôter par la force à Sa Majefté Danoife le Duché de Slefwick; ou pour fe préparer les moyens d'executer d'autres Projets contraires à la tranquillité du Nord & de la Baffe-Saxe, & des Païs qui intereffent les Hauts Contractans dans le Cercle de Weftphalie. Et d'autant que

Leurs

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