1 cadre envoyé dans la Mer Baltique, il fut commis quelque acte d'hostilité, lesdits Marchands negocians n'en fouffriront aucunement, ni en leurs personnes, ni en leurs effets ou Vaisseaux entrans ou fortans de nos Ports, deforte qu'ils pourront à present aufsi bien qu'à l'avenir, à l'exemple de toute autre Nation avec lesquelles nous vivons en amitié, faire & continuer librement & fans aucun scrupule leur negoce dans nos Etats, suivant qu'ils le trouveront convenir à leur profit & avantage, & être assurez à tout évenement de notre gracieuse protection & affiftance; à moins que par leur propre faute ou conduite, ils ne se rendent suspects. En foi dequoi nous avons signé nous - mêmes notre gracieute Declaration, & l'avons fait publier de la maniere accoutumée. Donné à St. Petersbourg le 21. Juin 1726. ,, C'est vers le tems que les Pièces, que l'on vient de lire , parurent, que Monfr. ,, Haagen Secretaire d'Etat écrivit la Lettre ,, suivante. Le bruit s'étoit repandu que l'on ,, negocioit à Petersbourg un accommode,, ment entre le Roi de Dannemarc & le „ Duc de Holstein, par raport au Duché de „Sleswick, & que Monfr. Westphale, Mi„ nistre Danois à la Cour de Ruffie, avoit ,, fait quelques propositions sur ce sujet. Les » Ministres Danois eurent ordre de contrarier >> ces bruits publics dans toutes les Cours ,, conformement au contenu de cette Let „tre. Tome IV. P Lettre Lettre du Secretaire d'Etat van Haagen, écrite par ordre du Roi de Dannemarck, au Secretaire d'Ambassa de à la Cour de Suede. De Coppen hague le 12. Janvier 1726. L Es Ministres du Duc de Holstein se sont donnez la peine de publier & d'infinuer de tous côtez que Sa Majesté notre très-gracieux Maitre est disposé à traiter d'un accommodement avec le Duc de Holstein sur l'Article du Duché de Sleswick, de convenir à cet égard d'un Equivalent, & même que Sa Majesté, après avoir d'elle-méme proposé cet accommodement, en avoit fait délivrer un Projet pour traiter à Petersbourg; ce qui eft absolument faux & fans aucun fondement, enforte que les Ministres & Officiers du Duc de Holstein n'ont d'autre but, par ces faux bruits, que d'exciter des soupçons & de la défiance par raport à la Garantie de Sleswick dans l'esprit des Alliez de Sa Majesté, quí ont garanti le dernier Traité de Paix conclu avec la Suede. C'est pourquoi je vous écris celle-ci par ordre exprès du Roi, pour vous faire savoir que vous ayez à déclarer en toute occafion, de la maniere la plus forte, que les susdites infinuations des Ministres & Officiers de Holstein sont fausses & remplies de mentonges, & vous déclarerez & assurerez de - la maniere la plus forte, que S. M. notre Maitre n'a jamais eu la pensée de faire aucun accommodement avec le Duc de Holstein tou chant chant le Duché de Sleswick, ni de lui donner aucun Equivalent, pas même de la valeur d'un Escalin; encore moins de faire faire aucune propofition fur ce sujet, ni de prêter l'oreille à celles qui seroient faites, & que Sa Maj s'en tient absolument à la Garantie, qui lui a été donnée par les Couronnes d'Angleterre & de France, & qu'elle fera ensorte, conformement à ladite Garantie, de se maintenir contra quofcunque dans la paisible & bien acquise poffeffion de tout le Duché de Slefwick. C'est, Monfieur, ce que vous aurez foin d'infinuer de la maniere la plus convenable dans tous les lieux & occafions qui fe présenteront, afin de convaincre le monde des fausses infinuations des Ministres de Holstein, enforte qu'on n'y ajoute point foi. Je fuis, &c. ,, A peine les Ministres de Holstein eurentils informé leur Cour, de la Declaration que ,, les Miniftres Danois firent de tous côtez ,, conformement à cette Lettre, que Monfr. ,, Bassewitz, Président du Confeil du Duc de ,, Holstein, écrivit la Lettre suivante au Ma,, jor Général Reichel, Envoyé du Duc ă ,, Stockholm. Lettre du President Bassewitz au Major General Reichel. Ai apris par votre Lettre du 21. de Janvier, & par les Pieces suivantes, comment le Secretaire Danois avoit publié une Lettre du Secretaire d'Etat van Haagen, écrite à Coppenhague le 12. de Janvier, par ordre exprès P du du du Roi son Maitre. Son Altesse Royale n'a pas été moins sensible à l'infulte qu'on y fait à ses Ministres, qu'à celle qu'on lui fait à elle-même en leur personne. Son Altesse Royale ne peut mieux s'en venger qu'en méprisant une telle conduite, laissant à Sa Majesté Danoise le soin de juger, lorsqu'elle en sera informée, s'il convient à des gens qui écrivent en son nom & fous son autorité, de se servir d'un stile auffi impropre & auffi méprisant dans une affaire qui regarde un Prince son proche parent. Néanmoins Son Altesse Royale m'a donné ordre de vous donner quelques éclaircissemens, qui vous fervent à faire connoitre la fausseté des imputations fufdites. On accuse les Ministres de Son Altefle Royale, 22 1. De s'être mélé de publier par tout que Sa Majesté Danoise étoit disposée à s'accommoder avec Son Altesse Royale notre ,, gracieux Souverain, par raport au Duché de Sleswick, & de lui donner un Equivalent. ,, 2. Que Sa Majesté Danoise avoit fait faire des propositions fur ce sujet, pour en traiter ici à Petersbourg; & qu'il est faux ,, que Sa Majesté Danoise ait eu, ou qu'elle ait pu avoir la pensée de traiter d'un accommodement pour le Duché de Sleswick, ,, puisqu'elle ne voudroit pas donner au Duc la valeur d'un Escalin pour Equivalent, bien loin de lui faire ou d'écouter aucune propofition à cet égard. Quoad primum, Nous avouons naturellement ce 1 ce que nous avons pensé & de l'accominodement proposé & de l'Equivalent. Qu'en des occasions qui se sont presentées, on a declaré, que Son Altesse Royale vivoit dans l'esperance de s'accommoder à l'amiable avec Sa Majefsté de Dannemarc. On ne voit point comment une pareille Déclaration auroit pu préjudicier aux Droits de Son Altesse Royale. On n'a qu'à jetter les yeux fur l'Histoire des tems passez, on verra que le Duché de Sleswick, après une longue ufurpation, à la verité dans des conjonctures differentes, a été réaquis par la Maison Ducale, fans tirer l'6pée. Que hazarderoit on en avouant encore à present que, nonobstant toutes les menaces que l'on a faites, notre Maitre espère encore que Sa Majesté Danoise concevra enfin des sentimens plus avantageux. Un Prince qui n'a offensé personne, & qui n'est malheureux que parcequ'il étoit le plus foible, peut se reposer sur la justice de sa Cause, & espérer que la conscience de ceux qui font plus puissans que lui, se laissera enfin toucher & changera de conduite; on laisse juger au monde impartial lequel vaut mieux, que l'on dise du côté du Duc de Holstein que l'on confidere le Roi de Dannemarc comine un Prince pacifique, ou que l'on declare de l'autre côté que l'on veut se maintenir avec le secours de ses Alliez dans la possession d'un bien dont on s'est emparé, fans vouloir écouter le proprietaire. On ne peut faire un crime aux Ministres de Holstein que d'avoir trop longtems caché au Public ces mistéres d'iniquité. Quoad secundum, On conçoit aisément de quelle maniére il se peut faire que l'on déP3 clare |