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HISTORIQUE

ET POLITIQUE

DES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENS
des différentes Cours de l'Europe.

1777.

10 MA I.

NUMÉRO 13.

A GENÈVE.

M. DCC. LXXVIL

PUBLIO TIZZA py

505296 VERTISSEMENT.

AND

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A

ASTON HISTORIQUE ET POLITIQUE de GENEVE eft compofé de 36 cahiers par an, chacun de 60 pages, & paroît très exactement trois fois par mois, c'eft-àdire, les 10, 20, & 30 du mois.

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On eft libre de foufcrire en tout temps, à telle époque qu'on veut, à Paris, chez LACOMBE Libraire, rue de Tournon près le Luxembourg, le prix de la foufcription pour une année entière est de 18 liv. franc de port.

MM. les Soufcripteurs font priés d'affranchir le port de leurs lettres & de l'argent, & de donner leurs noms & leur adreffe exacte, d'une écriture très-lifible.

On fouferit chez le même Libraire, en tout tems, pour les
Journaux fuivans, francs de port, par la pofte.

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MERCURE DE FRANCE, 16 vol, in-12, par an, à Paris 241. en Province 32 liv.

BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DES ROMANS, 16 vol. in-12
par an, à Paris 24 liv. en Province 32 liv,

JOURNAL DES Sçavans, in-4°. ou in-12. 14 vol. par an,
Paris 161, en Province 20 liv. 4 f.

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LE SPECTATEUR FRANÇOIS, 15 cahiers par an, à Paris 9 k en Province 12 l.

JOURNAL DES Dames, 12 vol. in-12. par an à Paris, 12.
en Province 15 liv.

JOURNAL DES BEAUX ARTS ET DES SCIENCES, 24 vol.
in-12 par an,
à Paris 12 liv. en Province 15 1.
GAZETTE UNIVERSELLE DE LITTÉRATURE, composée de deux
feuilles par femaine, 18 liv.

LA NATURE CONSIDÉRÉE &c. 52feuilles par an, à Paris & en
Province 121.

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L'ESPAGNE LITTÉRAIRE, 24 cahiers par an de trois feuilles chacun, à París 18 liv. en Province 24 liv. JOURNAL ECCLÉSIASTIQUE, 14 vol. par an, à Paris 9liv} 16 f. en Province 141.

JOURNAL DES CAUSES CELEBRES, 12 vol, in-12 par an, à Paris 18 liv. en Province 24 liv.

JOURNAL

HISTORIQUE ET POLITIQUE.

TURQUIE.

· CONSTANTINOPLE, (20 Mars').

1

ON s'étoit flatté, d'après quelques appa rences, de voir bientôt la paix raffermie entre la Porte & l'Empire Ruffe; mais l'ardeur avec laquelle on travaille ici à rétablir la marine les préparatifs que l'on fait fans relâche pour "fe mettre en état de défense ou d'attaque, & ce qui fe pale actuellement fous nos yeux, ne juftifient que trop la crainte où l'on eft, depuis quelque temps, de voir éclater une nouvelle guerre entre les deux Puiffances. D'abord, les vaiffeaux Ruffes arrivés ici dernièrement, viennent de recevoir l'ordre de n'exécuter aucune commiffion quelconque de la Porte; & l'on apprend qu'une frégate de cette nation, qui croise à l'entrée des Dardanelles, a défendu au bâtiment Ruffe qu'on avoit nolifé pour le le compté du Grand Seigneur, de continuer fa route pour Salonique. D'un au

tre côté, ce qu'on apprend de la Crimée n'est guère plus propre à nous raffurer. Plufieurs des principaux Tartares qui viennent d'arriver pour demander des fecours à la Porte, de la part de Dewlet-Gueray, annoncent que Sahib Gueray fonge à s'emparer de Taman, & qu'il a déjà trouvé moyen de fe rendre maître de Taganrok. En attendant l'iffue de toutes ces conteltations, on fait feulement que les troupes Ruffes n'ont fait aucun mouvement depuis qu'elles fe font emparées de Précop.

Le Gouvernement affure qu'il reçoit toujours des nouvelles favorables du côté de la Perfe, & que les troupes commandées par le Gouverneur de Bagdad, ont encore battu tout récemment, & défait une grande partie de l'armée de Kérim-kan; mais comme des lettres authentiques qu'on a reçues d'Alep, le 17 de ce mois, ne difent rien de ces avantages, on fe croit fondé à les révoquer en doute,

Le Grand-Vifir fe rendit, le 14, à l'arfenal, où il eut une longue conférence avec le Capitan Pacha. On avoit fait, quelques jours auparavant, dans la fonderie de canons, l'épreu ve de plufieurs nouvelles pièces d'artillerie ; & l'on travaille à en jeter encore d'autres en fonte.

DU CAIRE, 10 Janvier). Il fe tint, le 26 de Décembre, au château de cette ville, un grand Divan, où fe trouvèrent les principaux Beys du pays, & dans lequel on prit communication de plufieurs ordres émanés de la Porte, notamment de celui qui confirme, pour

l'année prochaine, l'Ex-vir Ifet-Mehemet, dans le Gouvernement de l'Egypte. Comme on á négligé de répondre à la demande que ce Pacha a faite de la part du Grand-Seigneur, de fix mille bourfes d'Egypte ( environ dix millions de liv. de France), que S. H. réclamé pour la fucceffion du feu Aboudaab, dont fes Beys fe font emparés, & qu'il n'a pu, après un délai de plufieurs mois, en obtenir qu'environ le quart; on affure qu'il a reçu ordre d'exiger le furplus, & de ne confentir à aucune diminution; on prétend même qu'en conféquence de ces ordres, il a déjà déclaré que lé Grand-Seigneur defiroit favoir files Beys étoient difpofés à faire ce qu'il exigeoit, ou à fe montrer rébelles à fes volontés; & que dans ce dernier cas, Sa Hauteffe étoit déterminée à employer la force pour les foumettre. Les recrues que Gezzar Pacha continue à faire à Acre, donnent de vives inquiétudes à tous les Grands du Caire. On fait monter à quatorze mille hommes les troupes.qu'il a déjà fous fes ordres, & l'on commence à craindre qu'il ne fe joigne au Capitan-Pacha pour venir, au printems prochain, fondre fur cette partie de l'Egypte. Les appréhenfions paroiffent d'au tant mieux fondées, que la femme de Gezzar eft encore au Caire, où elle jouit du revenu de plufieurs villages que lui a laiffés Aly-Beys, & que ce Pacha a juré de n'en rien retirer, qu'il ne foit rentré vainqueur dans le pays.

Voici ce qu'on raconte fur la naiffance & fur l'élévation de Gezzar-Pacha. Originaire de Bofnie, il fut, dit-on, enlevé, dès la plus

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