D'UN ROYALISTE. PAR J. S. CAZOTTE, CHEVALIER De l'ordre roYAL ET MILITAIRE DE SAINT-LOUIS. Fidèle à mon Dieu et à mon Roi. BIBY PARIS, LIBRAIRIE D'ADRIEN LE CLERE ET Cie, 1839. AVANT-PROPOS. ON a vu se développer les malheurs de la France; et depuis les premiers jours de ce qu'on appelle la Révolution, les pères de famille sages, de toutes les conditions, en ont toujours détesté les excès. Pour calmer l'horreur que causoient, aux yeux des hommes modérés, les crimes qu'ils voyoient commettre, les chefs du mouvement avoient recours à des espèces de spectres de vertu, à des spectives de biens chimériques dont le sentiment réside dans des cœurs honnêtes; ces chefs cherchoient sans cesse à persuader que le désordre tendoit à sa fin. «Tout est tranquille »>, écrivoit-on de Paris en province. De temps en temps le Monarque étoit produit en scène, afin de faire croire per que son autorité se maintenoit, et le vœu du royaliste, le cri de : Vive le Roi! se mêloit à celui de : Vive la Nation! dont l'expression d'ailleurs, quand elle n'appelle pas la sédition, est si digne de respect. Il seroit impossible de citer une seule de ces convulsions, produites par les factieux, sans que l'indignation du peuple se soit manifestée. Qui ne se souvient pas de l'effroi de toute la contrée, à l'époque des forfaits des 5 et 6 octobre 1789? Qui de nous a oublié la pétition signée par vingt mille habitans de Paris, dans les journées qui suivirent celle du 20 juin 1792? Qui n'a pas partagé la stupeur que causa l'attentat du 10 août, et le deuil que le 24 janvier répandit? La population entière de la Vendée se précipitant sur la mort, n'exprime-t-elle pas assez l'attachement des Français à leur Roi? Mais, dès l'origine des troubles, |