Page images
PDF
EPUB
[merged small][merged small][merged small][graphic][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

TROISIÈME MILLE

Tous droits de traduction, de reproduction
et d'adaptation réservés pour tous pays.
Copyright by Hachette and Co, 1916.

A LA CHÈRE MÉMOIRE DE MON FILS MAX

ENGAGÉ VOLONTAIRE AU 8 HUSSARDS

A L'AGE DE DIX-HUIT ANS

LE 24 AOÛT 1914

BRIGADIER LE DÉCEMBRE

TUÉ A THANN (ALSACE) PAR UN OBUS ALLEMAND

LE 14 DÉCEMBRE

397590

L

INTRODUCTION

OUIS VEUILLOT n'aimait pas les poètes que l'ambition de devenir des hommes d'État jette dans l'action

politique. A ces législateurs égarés il rêvait d'appliquer les rigueurs d'une législation exceptionnelle. Il consentait à leur pardonner des péchés de jeunesse, mais sa sévérité leur refusait les partages de l'âge mûr. « Dans une société sage, disait-il, il y aurait sinon une loi, du moins une coutume, qui interdirait toute fonction civique à tout homme convaincu d'avoir fait des vers passé l'âge de trente ans. Le poète ne pourrait être relevé de cette incapacité qu'après l'examen d'un jury de prêtres, d'artisans, de magistrats et de médecins, qui déciderait si la qualité morale de ses strophes et de son intelligence peut le faire absoudre du cas de métromanie. » Et il ajoutait : « Un peuple qui donne la parole aux poètes sur les affaires de l'État est un peuple abêti1. »

Cette terrible boutade du spirituel écrivain, dont l'excès même démontrait l'injustice, lui était suggérée par les discours de Victor Hugo. Mais elle n'épargnait pas La

martine.

Pourtant Louis Veuillot n'avait pas toujours été aussi sévère à l'égard du poète de Jocelyn. Son jugement impar

1. Mélanges, 1859, 2a série, t. II, p. 543.

« PreviousContinue »