Morceaux choisis, extraits des oeuvres complètes avec une introduction et des notes

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H. Didier, 1923 - 549 pages
 

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Popular passages

Page 171 - Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que le vent de la mort se lève; alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande.
Page 93 - ... dire qu'elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain, et des moules parfaits à l'artiste...
Page 102 - La scène sur la terre n'était pas moins ravissante : le jour bleuâtre et velouté de la lune descendait dans les intervalles des arbres et poussait des gerbes de lumière jusque dans l'épaisseur des plus profondes ténèbres. La rivière qui coulait à mes pieds, tour à tour se perdait dans les bois, tour à tour reparaissait brillante des constellations de la nuit qu'elle répétait dans son sein.
Page 20 - J'écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre cœur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs.
Page 390 - Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur ; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît chargé de la vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite in 16 est déjà né dans l'empire...
Page 116 - Les forêts des Gaules ont passé à leur tour dans les temples de nos pères , et nos bois de chênes ont ainsi maintenu leur origine sacrée. Ces voûtes ciselées en feuillages, ces jambages , qui appuient les murs et finissent brusquement comme des troncs brisés , la fraîcheur des voûtes , les ténèbres du sanctuaire , les ailes obscures , les passages secrets, les portes abaissées , tout retrace les labyrinthes des bois dans l'Église gothique ; tout en fait sentir la religieuse horreur,...
Page 20 - Le clocher solitaire s'élevant au loin dans la vallée a souvent attiré mes regards ; souvent j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j'aurais voulu être sur leurs ailes.
Page 188 - ... purpurine, Quelquefois de beaux nuages comme des chars légers, portés sur le vent du soir avec une grâce inimitable, font comprendre l'apparition des habitants de l'Olympe sous ce ciel mythologique ; quelquefois l'antique Rome semble avoir étendu dans l'occident toute la pourpre de ses Consuls et de ses Césars, sous les derniers pas du dieu du jour. Cette riche décoration ne se retire...
Page 72 - ... novateurs, méprisant tout ce qui n'est pas eux ; individuellement, les plus aimables des hommes ; en corps, les plus...
Page 112 - Pénétrez dans ces forêts américaines aussi vieilles que le monde : quel profond silence dans ces retraites quand les vents reposent! quelles voix inconnues quand les vents viennent à s'élever ! Êtesvous immobile, tout est muet; faites-vous un pas, tout soupire.

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