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dont il remit des copies dans les archives de l'Evêché, du Chapitre, & de l'Hôtel-de-Ville de Chartres.

Comme les Ligueurs avoient pillé l'Abbaye de Saint-Denys, & qu'ils en avoient enlevé les ornemens royaux, on fut obligé d'en faire faire de neufs pour le couronnement de Henri IV. Ceux-ci font reftés dans le Tréfor de l'Eglife de Chartres.

I 6 1 0.

Louis XIII, âgé de dix ans, monte fur le Trône de fon pere. Ce fut des mains du Cardinal de Joyeuse, Archevêque de Rouen, qui représenta l'Archevêque de Reims, à qui fon grand âge ne permit pas de faire la cérémonie, que le jeune Roi reçut, le 17 Octobre, l'onction fainte & la Couronne. Cette fête eut peu d'éclat. Le Roi, les Princes, & tous les Seigneurs y affifterent en habit de deuil : les Pairs Eccléfiaftiques s'y rendirent. Le Prince de Condé y repréfenta le Duc de Bourgogne, le Prince de Conti le Duc de Normandie, le Comte de Soiffons le Duc d'Aquitaine, le Duc de Nevers le Comte de Toulouse, le Duc d'El

beuf le Comte de Flandres, & le Duc d'Epernon le Comte Champagne.

Le lendemain du Couronnement, le Cardinal de Joyeuse fit la cérémonie des Chevaliers de l'Ordre du Saint-Efprit, où Louis XIII fut reçu Grand-Maître fouverain de l'Ordre. Ce Cardinal voulut, dans ce jour, faire valoir une prétention bien extraordinaire. Il difputa le pas au Prince de Condé, & foutenoit qu'en qualité de Prince de l'Eglife & de Doyen des Cardinaux, il devoit avoir la préféance fur le premier Prince du Sang.

Sous ce règne, le grand Office de Connétable eft fupprimé.

1654.

Louis XIV, dit le Grand, adreffa à Simon le Gras, Evêque de Soiffons, une lettre datée du 13 Mai, & conçue en ces termes : « Je » vous ai destiné pour Officier à la folemnité » de mon Sacre, & pour représenter l'Ar» chevêque & Duc de Reims, l'un des fix » Pairs de France, Clercs ». C'eft donc la volonté feule du Roi qui règle ordinairement le choix des perfonnes qui doivent représenter les

Pairs & les grands Officiers de la Couronne & fon Sacre? On ne fauroit néanmoins fe diffimuler que, lors de la vacance du Siége de Reims, l'honneur de faire la cérémonie du Couronnement n'ait été déférée quatre fois aux Evêques de Soiffons. Cet ufage a-t-il obtenu force de loi ? Comment le prononcer, puisque Simon le Gras reconnut, le Juin, dans le Chapitre de Reims que « le Siége de cette Ville étant » vacant, il ne pouvoit faire aucune fonction » dans l'Eglife de Notre-Dame de Reims au » Sacre & au Couronnement des Rois, que fous - l'autorité & la permiffion du Chapitre de la» dite Eglife; que les offrandes & oblations » qui se font ledit jour, appartiennent à la Fa» brique d'icelle ».

Ce fut le 7 Juin qu'on célébra, avec toute la pompe & la magnificence poffible, la folemnité du Sacre & du Couronnement de Louis XIV. Alors les trois premieres Pairies Eccléfiaftiques étant vacantes, l'Evêque de Beauvais représenta le Duc de Laon, l'Evêque de Châlons le Duc de Langres, l'Evêque de Noyon le Comte de Beauvais; & par une décifion particuliere du Roi en faveur des Pairs de la Province Rémoife,

l'Archevêque de Bourges repréfenta le Comte de Châlons, & l'Archevêque de Rouen le Comte de Noyon. A l'égard des Pairs Laïques, ce furent les Ducs d'Anjou, de Vendôme & d'Elbeuf, qui repréfenterent les Ducs de Bourgogne, de Normandie & d'Aquitaine. Le Comte de Toulouse fut représenté par le Duc de Candale ou d'Epernon, celui de Flandres par le Duc de Roannez, & celui de Champagne par le Duc de Bournonville.

Louis XIV reçut le lendemain de fon Sacre le Collier de l'Ordre du Saint-Esprit, & en fut inftitué le Chef, Grand-Maître, & Souverain Protecteur.

Louis XIV donne, au mois de Mai 1711, un Édit pour régler à perpetuité l'ordre de la représentation des Pairs au Sacre & Couronnement des Rois : voici comme il s'explique:

« Depuis que les anciennes Pairies Laïques » ont été réunies à la Couronne, dont elles » étoient émanées, & que, pour les remplacer, » les Rois nos prédéceffeurs en ont créé de » nouvelles, d'abord en faveur des feuls Princes

» de leur Sang, & ensuite en faveur de leurs » Sujets.... On attendoit de Nous une décifion » suprême, qui, fixant pour toujours le droit » des Pairies, pût diftinguer les différens de» grés d'honneur qui font dûs aux Princes de » notrè Sang, à nos enfans légitimés, & aux » autres Pairs de France.... Nous avons or» donné.... 1°. Que les Princes du Sang » Royal feront honorés & diftingués en tous » lieux, fuivant la dignité de leur rang, & » l'élévation de leur naiffance. Ils repréfente»ront les anciens Pairs de France aux Sacres » des Rois, & auront droit d'entrée, féance,

& voix délibérative en nos Cours de Par» lement, à l'âge de quinze ans, tant aux Au

diences, qu'au Confeil, fans aucune forma»lité, encore qu'ils ne poffedent aucune Pai»rie. 2o. Nos enfans légitimes, & leurs en» fans & defcendans mâles qui pofféderont des » Pairies, représenteront pareillement les an»ciens Pairs aux Sacres des Rois, après, & v au défaut des Princes du Sang....3°. Les » Ducs & Pairs repréfenteront au Sacre les » anciens Pairs, lorfqu'ils y feront appellés, » au défaut des Princes du Sang & des Princes

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