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tion de l'état, en renonçant à invoquer la juridiction; 3° à la faculté de voter des fonds pour des améliorations d'une classe particulière, tels que phares, balises, bouées, jetées, et pour l'enlèvement des barres de sable, des arbres de dérive (sawyers), et autres obstacles partiels et temporaires dans nos rivières navigables et dans nos ports.

»L'action des pouvoirs du gouvernement général sur chacun de ces points est certainement une chose du plus haut intérêt. Le premier cependant est de beaucoup plus important, d'autant plus que, outre le dan ger de dépenser inégalement et inconsidérément des fonds publics de la communauté, il y a ici celui de mettre en conflit les juridictions des gouvernemens respectifs. La juridiction fédérale, au moins dans les limites que j'ai tracées, a été justement considérée par ses avocats comme appartenant au pouvoir en question, s'il existe en vertu de la constitution. Que les conflits les plus fâcheux doivent s'élever inévitablement entre les juridictions respectives du gouvernement de l'état et du gouvernement fédéral, en l'absence de toute disposition cons titutionnelle qui précise exactement les limites de chacune d'elles, c'est -ce dont on ne peut douter. L'avantage local obtenu engagerait d'abord les états à fermer les yeux sur les dangers et les difficultés qu'ils auraient en définitive à subir. Les pouvoirs exercés par le gouvernement fédéral seraient bientôt vus avec jalousie par les autorités de l'état, et il serait, d'après leur origine, impossible de leur assigner des limites certaines. Les occasions et les tentations de prendre un pouvoir incompatible avec la souverai-neté de l'état, seraient augmentées, et ces barrières qui résistent à la tendance de notre système vers la centralisation, seraient considérablement affaiblies. Les officiers et les agens du gouvernement général n'auraient pas toujours la discrétion de s'abstenir de toute intervention dans les affaires de l'état, et s'ils

l'avaient, ils n'échapperaient pas toujours au soupçon d'être ainsi intervenus. Des collisions et par suite des ressentimens s'ensuivraient; cette harmonie qui doit à jamais exister entre le gouvernement géné ral et chacun des membres de la confédération, serait fréquemment troublée ; un esprit de dispute serait engendré, et les dangers de la die vision considérablement multipliés. Cependant nous savons tous', que, malgré ces graves objections, cette dangereuse doctrine semblait marcher, dans un temps, vers son établissement définitif avec une fatale rapidité...

>>Le désir de mêler le gouvernement fédéral dans des entreprises d'amé lioration intérieure, prévalait au plus haut degré pendant la pre mière session du premier congrès auquel j'eus l'honneur de n'adres ser en ma qualité actuelle. Quand le bill qui autorisait les Etats-Unis à prendre des actions de la compa gnie des barrières de Maysville et de Lexington fut adopté par les deux Chambres, les comités dés améliorations intérieures avaient déjà fait des rapports sur plusieurs bills. contenant des allocations pour de pareils objets, sans compter celles pour la route de Cumberland, et pour des phares et des ports, dont le montant était de 106 millions de dollars. Sur cette somme, le secrétaire du trésor était autorisé à prendre un grand nombre d'actions de différentes compagnies, et le reste était principalement destiné à la construction de divers chemins par le gouvernement fédéral. Outre ces projets, qui avaient été présentés aux deux Chambres avec la sanction et la recommandation de leurs comités des améliorations intérieures, étaient encore pendans devant les comités et inscrits sur les registres du congrès, présentés, mais non rapportés, différens projets pour des travaux du même genre, dont la dépense ne pouvait pas être estimée avec certitude, mais qui aurait excédé cent millions de dollars. Regardant le bill qui autorisait à sous

crire pour la compagnie des barrières de Maysville et de Lexington, comme le premier pas dans un système qui, quoique faible encore, deviendrait bientôt assez puissant pour entraîner la rupture des liens de l'Union, et persuadé que, si son adoption était sanctionnée par le pouvoir exécutif et par le peuple, il n'y aurait plus aucune borne à l'autorité du gouvernement fédéral dans l'allocation de fonds pour de pareils objets, j'ai jugé que c'était mon devoir impérieux de ne pas lui donner la sanction du pouvoir exécutif. Bien que, d'après le caractère évidemment local de l'entreprise, j'eusse pu me contenter de refuser mon approbation au bill dont il s'agit, cependant, convaincu de l'importance vitale de la question, et voulant que mes vues et mes opinions sur ce sujet, en général, fussent pleinement comprises par le congrès et par mes commettans, j'ai pensé devoir aller plus loin. En con séquence, je saisis la première occasion d'apprendre au congrès que, dans mon opinion, la constitution ne lui donnait pas le pouvoir d'autoriser à construire des routes ordinaires et des canaux dans les limites d'un état, et de l'informer respectueusement qu'aucun bill basé sur un tel pouvoir n'obtiendrait ma sanction officielle. Je tins cette conduite dans la ferme espérance que la différence d'opinion entre les deux Chambres et moi aiderait beaucoup l'esprit public à se fixer promptement sur la question en général, et que l'harmonie serait définitivement assurée à cet égard dans l'action des différentes parties du gouvernement fédéral.

>>En ce qui concerne ce côté de la question, mes plus chères espérances ont été réalisées. Près de quatre ans se sont écoulés, plusieurs sessions du congrès ont eu lieu, et aucune tentative, autant qu'il m'en souvienne, n'a été faite pour engager le congrès à user de ce pouvoir. Ces pétitions pour la construction de routes et de canaux qui se multipliaient auparavant sur vos regis

tres, ne sont plus présentées, et nous avons de bonnes raisons de croire que le sentiment public s'est si formellement manifesté contre toute prétention de ce genre, qu'on ne sera plus tenté de la faire revivre. Dans cette opinion, j'éprouve la plus grande satisfaction à me persuader que beaucoup a été fait pour la solution de cette question importante et difficile. Je crois que nous n'avons plus à craindre de tentatives pour appliquer des fonds de la nation à des objets qui sont, de l'aveu général, d'un intérêt local. Mes vues sur la convenance de voter des fonds pour des travaux qui sont présentés comme d'une utilité nationale et exécutés sous l'autorité d'un état, prétendant que le congrès a le droit d'agir ainsi, ont été exposées dans mon message annuel au congrès en 1830, et aussi dans celui qui contenait mes objections au bill sur la route de Maysville. Je suis si profondément convaincu qu'aucune allocation de ce genre ne doit être faite par le Congrès jusqu'à ce qu'une disposition constitutionnelle ait été convenablement établie à ce sujet, et je regarde ce point comme si essentiel pour les premiers intérêts de notre pays, que ce serait de ma part ne pas remplir mes devoirs envers mes commettans que de donner la sanction du pouvoir exécutif à tout bill qui contiendrait une telle allocation. Si le peuple des EtatsUnis désire qu'on puisse tirer du trésor public des moyens pour entreprendre des travaux de ce genre, il pourra réclamer un amendement à la constitution, qui tracera une règle au moyen de laquelle le caractère national de ces travaux sera dé. terminé,et qui assurera la plus grande égalité de bienfaits possibles entre tous les membres de la confédération. Cette règle aurait les effets les plus salutaires, en empêchant des dépenses stériles, en préservant notre législation des pernicieuses conséquences de toute tentative pour soutirer des faveurs au gouvernement, et en réprimant l'esprit de mécontentement qui naitrait im

manquablement d'une inégale distribution des trésors qui appartiennent à tous.

Il y a une autre classe d'allocations auxquelles peuvent participer convenablement des améliorations intérieures qui ont toujours été considérées comme offrant un autre in

térêt que celles dont je viens de parler. Il s'agit de ces travaux qui concernent nos ports, qui ont pour but de débarrasser nos rivières navigables des obstacles qui en obstruent le cours, et qui tendent à faciliter et à assurer notre commerce extérieur. Les motifs qui me font distinguer ces allocations des autres ont été exposés au Congrès. J'ajouterai que dans la première session du Congrès, sous la nouvelle constitution, il a été établi par une loi que toutes les dépenses qui seraient nécessaires, à compter du 15 août 1789, pour l'entretien, la conserivation et la réparation de tous les phares, balises, bouées, jetées, érigés, placés ou établis avant l'adoption de l'acte, dans toute baie, passage, havre ou port des Etats-Unis, pour y rendre la navigation facile et sûre, seraient défrayées par le trésor des Etats-Unis ; et de plus que c'était le devoir du secrétaire du trésor -de pourvoir par contrat, avec l'approbation du président, à la reconstruction, lorsqu'elle serait nécessaire, et au maintien en bon état des phares, balises, bouées et jetées dans les différens états, et de leur fournir des fonds pour cet objet. Des allocations ont continué à être faites dans ce but, depuis ce temps jusqu'à présent, sans interruption et sans difficulté. Par une conséquence naturelle de l'accroissement et de l'extension de notre com -merce étranger, des ports d'entrée et de déchargement ont été multipliés et établis, non seulement sur nos côtes, mais dans l'intérieur du pays, sur nos lacs et nos rivières navigables. Pour la commodité et la sûreté de ce commerce, on a été conduit à étendre graduellement ces dépenses pour ériger des phares, placer des bouées, poser des bali

ses, construire des jetées, et pour enlever des obstructions partielles ou temporaires dans nos rivières navigables, dans nos havres et dans nos grands lacs, aussi bien que sur les bords de la mer. Quoique j'aie exprimé au congrès mes craintes que ces dépenses n'aient été quelquefois extravagantes et sans proportion avec les avantages qu'on devait en retirer, je n'ai pas cru qu'il fût de mon devoir de refuser mon assentiment au bill qui les autorisait, etje me suis contenté de suivre à cet égard; les traces de mes prédéces seurs. Toutefois, sachant par expérience à quels abus énormes était sujet l'exercice illimité de ce droit par le Congrès, je me suis imposé une règle pour diriger ma propre conduite, d'après laquelle les dépenses de cette nature sont restreintes aux places voisines des ports d'entrée et de déchargement établis par la loi. Je suis loin d'ignorer que cette restriction n'est pas aussi satisfaisante qu'on pourrait le désirer, et que le pouvoir exécutif peut trouver beaucoup d'embarras dans son application lorsqu'il s'agit d'allocations pour des objets éloignés ou mal compris. Mais comme ni mes propres réflexions, ni les lumières que j'ai pu puiser ailleurs, ne m'ont fourni un meilleur moyen, je continuerai à faire mes efforts pour appliquer fidèlement la règle sur laquelle celuici est fondé.

»Je regrette sincèrement de n'avoir pas pu donner mon assentiment au bill intitulé: « Acte pour améliorer la navigation de la Wabash, »mais je n'aurais pu le faire, sans abandonner l'opinion que j'ai adoptée, après les plus mûres considérations, sur cette matière, et dont le Congrès a été informé, ni sans ouvrir la porte à des abus que tout bon citoyen qui partage mes opinions ne peut pas désirer. Je m'en rapporte à l'intelligence et à la bonne foi de mes concitoyens, dont j'ai si largement éprouvé la généreuse indulgence, pour apprécier avec justice les motifs qui m'ont porté à mettre un frein, dans cette occasion et

́dans d'autres, à des actes de légis lation que, sans soupçonner le -moins du monde les motifs d'autrui, je considère comme sanctionnant des dépenses du trésor public inopportunes et inconstitutionnelles.

Je ne suis point hostile aux amé liorations intérieures, et je désire les voir s'étendre dans toutes les parties du pays; mais je suis entièrement convaincu que, si on ne les commence pas d'une manière opportune, si on ne les renferme pas dans des limites convenables, et si on ne les dirige pas avec justice, on ne saurait en espérer aucun succès. On éprouvera de la résistance là même où l'on aurait trouvé de l'appui ; au dieu de resserrer les liens de la confédération, on ne fera que multiplier -et aggraver les causes de désunion.»

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rassent le pouvoir exécutif et ses agens dans les diverses branches de l'administration, tout semble promettre qu'on y remédiera progressivement, et que, par une juste et prudente conduite, éclairée par l'expérience, Venezuela réussira à perfectionner son système de gouvernement, à augmenter sa population et ses richesses et à perpétuer la paix dont elle jouit maintenant. Le revenu public a, jusqu'à présent, suffi à couvrir toutes les dépenses du gouvernement, et il y a lieu d'espérer qu'il en sera de même à l'avenir, malgré l'existence de diverses causes qui pourront produire quelque diminution dans les recettes. Parmi ces causes, nous devons déplorer l'épidémie qui, depais deux ans, afflige les habitans de la province d'Acpuce, et l'épizootie qui a enlevé une grande partie de nos bêtes à cornes dans une portion considérable de nos plaines. Il faut y ajouter la mauvaise récolte que nous venons de faire, par suite de l'extrême sécheresse qui a régné dans les deux dernières années, et isurtout le commerce de contrebande, qui s'est étendu à toutes les provinces, qui a causé les plus grands torts au trésor et qui finirait même par le ruiner, si l'on ne prenait pour le réprimer, des mesures legislatives plus efficaces que celles qui existent en ce moment.

» L'opinion générale s'est pròforme dans notre système judila nécessité d'une rénoncée pour ciaire; et le congrès, animé du zèle le plus ardent pour le bien public, ne manquera pas de satisfaire sous ce rapport les désirs de la nation.

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» Dans différentes provinces, des collégés et des écoles ont été fondés; le pouvoir exécutif continuera à encourager et à protéger l'instruction publique.

» C'est cette année que les assemblées primaires et électorales devront se réunir pour remplacer les sénateurs et les représentans dont los pouvoirs expirent avec la session, et pour élire un président de la ré

publique. Pour la troisième fois, le peuple de Venezuela exercera ce droit important ce qui doit convaincre qu'il l'exercera avec modération et sagesse, c'est son attachement à la constitution, au maintien de l'ordre et au devoir qu'il va remplir; c'est son respect pour les lois, c'est la résolution de maintenir la paix publique à tout prix, si quelque tentative était faite pour la troubler dans une occasion si solennelle.

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» La meilleure intelligence continue à exister entre nous et les gouvernemens de la Nouvelle-Grenade et de l'Equateur. Il est possible que, dans le cours de cette session, un traité d'amitié, d'alliance, de commerce et de navigation conclu avec le premier de ces gouvernemens, vous soit présenté.

»Aucun progrès n'a été fait dans l'arrangement de la dette de Colombie, par suite du non-concours du ministre de l'Equateur, qui était attendu à Bogota au mois de décembre dernier. Bien que dans sa session actuelle, le Congrès ne puisse pas être informé de l'arrangement qui sera conclu, je considère comme d'une haute importance que vous accordiez à l'avenir une attention particulière à nos engagemens avec les étrangers.

» J'ai ratifié les préliminaires d'un traité de commerce conclu avec S. M. le roi des Français, le 11 mars 1833.

»Le 29 septembre dernier S. M. le roi d'Espagne est mort; cet événement, joint à l'intérêt que nous avons de renouveler les relations d'amitié et de commerce qui ont existé avec S. M. le roi de la Grande-Bretagne, et de resserrer celles qui existent avec S. M. le roi des Français, m'a déterminé à envoyer un ministre plénipotentiaire en Europe,

"Nos relations avec les EtatsUnis de l'Amérique du Nord, doi vent aussi être renouvelées; et il nous faut saisir toutes les occasions de cultiver leur amitié, ainsi que celle de nos sœurs les républiques du continent américain.

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Augustes et très-dignes représentans de la nation, votre réunion ne peut qu'être très-agréable à la Régence, agissant au nom de l'empereur D. Pedro II, qui, comprenant parfaitement combien les destinées du Brésil dépendent des dér libérations de la présente législature, voit dans votre intelligence et dans votre patriotisme, la conservation et la garantie des institutions qui nous régissent d'une manière si avanta geuse, du trône du jeune empire du Brésil, de la paix et de la prospérité publique.

» La bonne intelligence et l'amit tié entre l'Empire et les divers gou, vernemens de l'ancien et du nouveau monde, que la Régence désire maintenir inviolables, sans déroger à la dignité nationale, n'ont subi aucune altération. L'ordre politique actuel ayant été établi par une révolution il était impossible que des désordres partiels n'éclatassent point dans dir verses provinces de l'empire, et la faction qui voudrait rétablir le système et l'influence que la nation a rejetés en 1831, a considérablement aggravé ces désordres. L'opinion publique et l'intérêt du pays exigent impérieusement qu'il soit misun terme à ces espérances criminelles.

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