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pris ou autres mauvais traitemens, leurs femmes, maris, enfaos ou domeftiques qui voudroient perfévérer dans la Religion Catholique. III. Les Proteftans fe garderont d'outrager la Religion Catholique, d'en dire du mal, d'infulter les images, les ftatues des Saints, les Eglifes, &c. En pareil cas ils feront punis très-févèrement, non à caufe de leur Religion, mais comme perturbateurs du repos public, & comme voulant exercer eux mêmes, qui font tolérés, une contrainte fur les confciences. IV. Il est défendu aux Proteftans de tenir dans les auberges & autres affemblées des difcours de controverfe en matiè e de Religion, ou de déprimer la Religion adverle. Les Juges du lieu font tenus d'y avoir l'oeil très - attentivement; & ils feront punis eux-mêmes en cas de négligence ou de contravention. V. Les Sujets Catholiques font exhortés à fe comporter pacifiquement avec leurs frères Proteftans, à n'infulter ni attaquer leur culte mais à agir à leur égard d'une manière douce & humaine, puifque les contrevenans feront punis, aufi-bien que tous les autres. VI. Les Magiftrats des Provinces & des Bailliages font exhortés à ne jamais agir contre la teneur de cette Ordonnance Impériale, & doivent, autant qu'il dépend d'eux, veiller, 1°. à ce qu'ils montrent une exacte impartialité envers tous les Sujets Proteftans, foi en accordant des faveurs, foit en infligcant des peines, pour prouver qu'ils n'ont ni haine, ni prévention contr'eux. 2°. Qu'eux-mêmes ne troublent, ni ne permettent que d'autres troublent les Proteftans dans le libre exercice de leur culte, lors même que ces derniers s'affemblent à la même heure que les Catholiques pour le Service divin. 3°. Dans le cas où ils fe verroient obligés de punir des Sujets Proteftans, ils doivent toujours leur mettre fous les yeux que cela ne fe fait pas à caufe de leur Religion, mais pour avoir tranfgreflé les Loix,

& que les Sujets Catholiques commettoient les mêmes crimes, ils fubiroient auffi une peine de la même espèce. Enfin, il eft encore recommandé au Clergé & aux Prêtres, qu'en montant en Chaire, ils doivent expliquer l'Evangile & la Morale, fans s'arrêter ainfi qu'en failant le Catéchifme ou dans leurs converfations particulières

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aux

dogmes de controverfe; que leur devoir exige d'expofer aux auditeurs les principes de la Religion Catholique, fon éminence, fa dignité, fon utilité, le tout fans amertume & fans propos infultans contre les Proteftans «.

ITALIE.

De LIVOURNE, le 15 Mars.

Le mariage du Prince François, GrandPrince héréditaire de Tofcane, est arrêté & conclu, avec la Princeffe Guillelmine de Wurtemberg Stutgard; elle eft âgée de 15 ans & fœur de la Grande-Ducheffe de Ruffie.

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S. A. R. vient de faire adreffer à tous les Archevêques & Evêques de ce GrandDuché, une lettre circulaire, en date du 3 de ce mois, par laquelle il leur eft expreffément recommandé de n'admettre à l'avenir, au fervice de l'Eglife & du public, & à plus forte raifon aux charges & dignités Eccléfiaftiques, que des fujets qui auront donné des preuves de leur fageffe & de leur favoir dans les Univerfités; il est défendu autli d'accorder des bénéfices, de quelque efpèce qu'ils foient, à la feule protection;

les Magiftrats ont ordre de veiller fur l'exé cution de ce point effentiel.

Selon les lettres de Rome, lorfque le Grand Duc de Ruffie, a été inftruit de la réfolution de S. S. de faire le voyage de Vienne, il lui envoya une peliffe d'une grande beauté du plus grand prix pour qu'elle s'en fervit pendant fa route. Les mauvais chemins ayant retardé la marche du S. P., il n'eft arrivé à Bologne que le 10 de ce mois; il a dû prendre de-là sa route pour Ferrare, Padoue, &c.

ANGLETERRE.

De LONDRES, le 22 Mars.

LA nation attend toujours avec impatience des nouvelles de St-Chriftophe; il eft vraifemblable que fi les François en ont fait la conquête, c'est par eux que nous l'appren drons; l'Amiral Hood ne fe preffera pas de nous inftruire de cette nouvelle perte; nous nous attendons en effet à celle-là; fa lettre nous y prépare; les troupes qu'il a rembarquées & renvoyées, l'aveu qu'il fait qu'un combat naval n'auroit point décidé du fort de l'Ile, nous annoncent en effet qu'elle a changé de Maître; le Gouvernement en eft fans doute inftruit, & il circule déja des avis particuliers qui affurent ce fait, & qui nous apprennent qu'au moins l'Amiral Hood, favorifé par les vents, a eu le bonheur de quitter Baffe-Terre & de re

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tourner à fon premier mouillage fans être inquiété cette expédition auroit pu nous coûter plus cher que la perte de la frégate le Solebay qui a péri fur les récifs de Nevis pendant que l'efcadre manoeuvroit pour ga gner la rade de Baffe-Terre. L'Alfred & la Nymphe ont auffi fouffert des avaries confidérables, ils fe font abordés, & l'Amiral a ordonné les arrêts aux Officiers qui étoient alors de quart jufqu'à ce qu'on examine leur conduite.

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Si c'eft un malheur pour une ifle quelconque d'être envahie, dit un de nos papiers, c'en eft un bien plus grand encore pour une ifte de l'Amérique, qui, pendant ce tems, eft bien plus expofée que toute autre, à des calamités de toute efpèce. Les Nègres brûlent alors les cannes, &c. & prouvent qu'il n'y a point de petit ennemi. Si nous ne perdons pas SaintChriftophe, ce qui eft au moins très-douteux, nous craignons bien que cette ifle ne fe reffente des trittes fuites d'une invafion pendant la récolte.

Selon les nouvelles de la Barbade, la culture y diminue tous les ans; le fol eft tellement épuifé, qu'il y a des plantations où il produit à peine la moitié des anciennes récoltes. On imagine même, que fous d'années, le produit des fucres fera fi peu confidéra ble, qu'il employera tout au plus 10 vaisseaux «.

peu

On remarque en général dans plufieurs papiers une attention fingulière à rabaiffer le prix de nos Iles; on diroit qu'ils cherchent à confoler la Nation de leur perte, & à lui faire envifager avec moins de regret celle des endroits qui font menacés.

Quelques-uns des derniers vaiffeaux venus de la Jamaïque, rapportent qu'à leur départ

on n'y avoit point encore entendu dire qu'on fût des armemens à la Havane pour inveftir ou attaquer cette Ile. Cependant la Loi martiale y a ya été publiée, & les Nègres libres inontant à 1000 ou 1200 hommes, ont été enrôlés pour fervir conjointement avec les troupes & la milice en cas d'attaque. L'Amiral Graves eft dans cette Ifle; une lettre qu'il a écrite à l'Amirauté, en date du 20. Décembre, porte la lifte d'une quarantaine de prifes qu'il a faites fur les Américains depuis le 20 Août dernier jufqu'au. 31 Octobre fuivant.

Nos nouvelles de l'Amérique Septentrionalė ne vont que jufqu'au 6 Février dernier; la faifon fufpend toutes les hoftilités de ces côtés; & il ne s'y paffe que de légères escarmouches, qui ne font que coûter de part & d'autre quelques hommes & qui ne décident rien. Il paroît que le Congrès a pris enfin le parti de défendre par une Loi expreffe l'ufage des Ouvrages des Manufactures Britanniques dans tous les Etats-Unis. Les Légiflateurs de Penfylvanie fe font empreffés d'y accéder & de recommander l'obéiffance, en en donnant eux-mêmes l'exemple.

L'Oppofition depuis le petit triomphe qu'elle a obtenu fur la majorité relativement à la guerre Américaine, n'a pas perdu de vue fon grand objet, le changement de l'Adminiftration actuelle; elle a échoué deux fois fans fe laiffer déconcerter; la première fois elle avoit eu 10 voix contre elle, & la

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