Page images
PDF
EPUB

DEJA tu combles l'efpérance
De l'Espagnol & du François,
Et ta valeur & ta prudence
Ont triomphé du fier Anglois.
Ta promeffe n'eft pas frivole,
Et tu t'es conduit en Crillon.
On te croira fur ta parole
Quand tu jureras par ton nom.
Mais tandis qu'avide de gloire
Tu veux, par tes fameux exploits,
Immortalifer ta mémoire,

Et venger enfemble deux Rois;
Sans refpecter ton grand courage,
Un rapide & fatal boulet,
Aveugle inftrument du carnage,
Peut renverfer ce beau projet,
Alors, étendu fur l'arène,
On diroit de notre Héros :
Crillon, brave comme Turenne,
Meurt au milieu de fes travaux.
De Mahon il fit la conquête ;
Et s'il eût fuccombé plus tard,
Il auroit juré fur la tête

D'entrer vainqueur dans Gibraltar.

TANDIS que la belle Espagnole
Parle du vainqueur de Mahon,
La jeune Françoifé en raffole
Par les bonnets à la Crillon."

La beauté piquante & légère,
Ornant la tête de Rubans,

Pour mieux enchaîner fes amatis,
Y joint les palmes de la guerre.
Ainfi l'on doit notre pardon
A notre amour pour la Patrie ;
Ainfi l'on peut par la taifon
Juftifier notre folie.

Fier de tes exploits glorieux,
Pourfuis ta brillante carrière.

Et non moins grand que tes aycux,
Rends-leur par ta propre lumière

[blocks in formation]
[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][merged small][graphic][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][merged small]

Quoi je li-vrois mon coeur à l'ef-poir.

[merged small][graphic][merged small][merged small][merged small]

to-ya- ble; Qu'ai-je à craindre en

[graphic]

- e. Si la belle Eglé m'eft ra- vi- e,

[merged small][merged small][ocr errors]

(Paroles de Quinault, Mufique de M. Goffec.)

Explication de l'Enigme & du Logogryphe du Mercure précédent.

LE mot de l'Enigme eft Glace; celui du Logogryphe eft Payé, où fe trouvent eau, peu, Pau, Ave.

ÉNIGM E.

INCAPABLE
NCAPABLE d'orgueil on me dit fuffifante;
Je fuis par fois très-riche & ne possède rien;

Tout mon mérite & tout mon bien,
C'eft d'être toujours accordante;
Car, pour m'expliquer fans façon,
On me connoît à l'uniffon.

JE

(Par M....., à Sepeaux, près Joigny. }

LOGOGRYPHE.

E fuis, Lecteur, ce qu'on eft à tout âge,
Si tu me prends dans un fens général ;
Car autrement je fuis être volage,
Étourdi, vif, à qui tout est égal,
Et qui maudit fa pénible existence.

Je crois que l'on ne peut être plus malheureux.
Tous les jours cependant des gens d'expérience
Sont jaloux de mon fort. Il cft vrai que

les jeux

Semblent fans ceffe accompagner mes traces,
J'en conviens; mais auffi veillent fur moi des yeux
Qui me caufent mille difgrâces.

Tu fus ce que je fuis, ou bien tu l'es encor.
Veux-tu mieux me connoître ?

Kenverfe mes fept pieds, (jà tu me tiens put-être)
Tu trouveras le Roi des vents;

« PreviousContinue »