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Que nos deftins auffi, Lecteur, font différens!
Les unes,& ce font fans doute les aînées,
Au plus haut pofte en tout temps élevécs,
Paroiffent naître avec les fleurs,

"

Et de la liberté goûter quelques douceurs;
Tandis qu'en efclaves traitées,

Les autres tout le jour avec force arrêtées
Occupent le plus bas degré;

Mais elles font auffi la nuit en liberté,
Et celles-là pour lors en efelavage.
Dans le fiècle dernier, fiècle à bon droit vanté
Les premières encor tenoient grand éralage,
Mais aujourd'hui les autres ont leur tour
Sans cependant avoir changé de place,
Et font dans la plus belle paffe,

Tandis qu'on voit tomber les autres chaque jour:
Pour vous dire enfin qui nous fʊmmes

Et mieux encor nous définir,

Sachez que l'on nous voit également fervir
Les animaux, les belles & les hommes..
Apprenez encor, pour ceffer

Ce long détail, qui, je crois, vous entête,
Que fans avoir ni piés ni tête,

Nous ne faurions nous en paffer..

Par le P. St. P., Capucin.)

JE

LOGO GRYPH E.

E déchire, je mords impitoyablement;

Plus mes coups font cruels, & plus on les estime.
Jamais pourtant je ne commis de crime,
Quoique pour te venger je ferve d'inftrument.
A me voir pour le mal un penchant auffi tendre,
Tu devines d'abord de quel genre je fuis ;
Refte, cher Lecteur, à t'apprendre

Combien en moi l'on peut trouver d'appuis.
J'en vois neuf bien comptés; quatre font fous ta man
Les autres te diront le nom d'un Souverain
Dont le fils fut vaincu par le bouillant Achille
Un oifeau babillard; un Pontife; une ville,
Prife jadis par les Grecs réunis ;

Ce qui d'auprès de nous chaffe les Jeux, les Ris; D'un pauvre Auteur le caffe tête;

Un mal affreux ; un élément;

L'attribut de Cérès..... Mais, Lecteur, je m'arrête, C'en eft affez, tu dois me connoître à présentîmbute 115 297 (Par M. C. de G., Officier au Régiment de Boulonnois.)

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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

HISTOIRE Générale & Particulière de Bourgogne, avec les preuves juftificatives, compofée fur les Auteurs, les Titres originaux, les Regiftres publics, les Cartulaires des Eglifes Cathédrales & Colle giales, des Abbayes & autres anciens monumens, &c. par Dom Plancher, Religieux Bénédictin de l'Abbaye de SaintBénigne de Dijon, & de la Congrégation de Saint-Maur, continuée par un Religieux Bénédictin de la même Congrégation, & de la Province de Bourgogne. In-folio, Tome IV. & dernier. A Dijon, chez Frantin, Imprimeur du Roi; & à Paris, chez Moutard, rue des Mathurins.

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CEST par l'Hiftoire particulière, bien

prouvée & bien détaillée, de chaque Province, qu'on prétend parvenir à donner un jour une bonne Hiftoire générale de la Frances comme c'eft par l'amas des en expériences tout genre qu'on parviendra peut-être un jour à un fyftême du monde qui ne foit pas chimérique on a commencé par les fyftêmes, c'eft à-dire, par les chimères, & on en est revenu aux expériences; de même, on a commencé par les Hiftoires générales de France, avant d'en avoir les matériaux, qui

ne peuvent être fournis que par la multitude des Hiftoires particulières & des titres fur lefquels elles font fondées. Les Bénédictins de la Congrégation de St. Maur fe font chargés de ce travail, lequel ne peut être fait que par un Corps qui ne meurt point, & qui ne change point, & auquel tous les dépôts ou appartiennent ou font ouverts. Nous devons déjà aux Bénédictins trois bonnes. Hiftoires de ce genre; celle de Languedoc, celle de Bretagne & celle de Bourgogne, dont voici le dernier volume. Ces trois Ouvrages ont le fuprême mérite d'un Ouvrage favant, celui de faire autorité & d'offrir des matériaux sûrs à l'Hiftoire générale. Le P. Papon de l'Oratoire, eft actuellement occupé d'une Hiftoire de Provence qui ne cède en rien à celles dont nous venons de parler.

La frivolité reproche de la prolixité à ces grands corps d'Hiftoire; mais leur mente, eft de tout dire, de tout prouver, de tout difcuter. Ne les regardez, fi vous voulez, que comme des matériaux que l'eloquence & le goût mettront un jour plus à la portée des gens du monde, qui ne veulent s'inftruire, qu'en s'amulant; des matériaux peuvent-ils être trop abondans, une mine peut elle être, trop riche, une fource trop feconde, & ne vaut-il pas mieux avoir à choisir & à ré duire, qu'à regretter & à étendre?

L'Hiftoire de Bourgogne de Don Plancher a & de fon Succeffeur, contient en tout quatre! volumes in-folio, dont nous annonçons le

Hy

dernier qui eft en entier du Succeffeur. Lès trois premiers volumes comprenoient dixfept Livres, celui-ci en comprend fix,..& serend depuis l'Hiftoire de Philippe, furnommé Le Bon, troisième Duc de Bourgogne, de la feconde race, né à Dijon en 1396, jufqu'à la paix de Nimègue, époque ou la ceffion du Comté de Bourgogne à la France termina entièrement la grande querelle de la fucceffion de Bourgogne, en ôtant tout moyen de pénétrer dans le Duché par le Comté, ce qui jufqu'alors avoir souvent été ou exécuté ou tenté par les ennemis de la France, & ce qui avoit encore été proposé, en 1674, par le Duc de Lorraine, Charles IV, dans le cours de la guerre terminée la paix de Nimègue..

par

Le moyen de donner à ces immenfes collections une de leurs plus grandes utilités confifte principalement dans les Tables. On en trouve trois ici; deux au commencement du volume, & une à la fin. Les deux prenières font, 1°. la Table des Sommaires c'eft-à-dire, des indications marginales des différens articles de l'Hiftoire; 29: la Table des Preuves, c'eft-à-dire, de toutes les Pièces juftificatives imprimées à la fin du volume..

La troisième Table, qui termine le volume, eft une Table générale des noms propres & des matières.

Cer Ouvrage a encore le mérite d'une belle exécution Typographique..

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