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conftituée, quand elle fera préfentée par des Citoyens armés.

La Garde Nationale de Verfailles fe préfente fans armes, appelle la févérité des loix fur La Fayette, dépofe un don de 1408 livres, & demande à défiler devant l'Affemblée. Elle l'obtient, & paffe au milieu du Corps Légiflatit

M. Daveir hoult reprend la parole, répere la phrafe qu'il avoit déjà prononcée, on linterrompt; il infifte ; M. Kerfaint veut qu'on attende que le roi ait porté plainte

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on dédaigne de réfuter fon avis. M. Daveirhout continue la Garde du roi a été forcée, le tumulte a été sau point qu'un de nos collegues a dit : Vous n'approcherez du rai qu'en paffant fur nos cadavres. Il deman de que le miniftre de la juftice faffe infor mer. Quelques Tires s'élevent & n'empê chent pas de diftinguer ces mots Informer contre 40 mille hommes! -- M. Daveirhoult acheve en difant: puniffez la Garde du roi fi elle a défobéi, & prenez un tel parci que la patrie n'ait plus à gémir de tels défaftres.--.

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Les miniftres entrent au milieu de la vive agitation causée par le difcours de. M. Da veirhoult, mais nulle voix ne s'éleve pour le démentir ou le combattre. M. da Marque convient que des mal-intentionnés ont faifi Poccafion d'exciter du tumulte. Un autre de mande qu'on entende M. Vergniaux, témoin des faits. M. Vergniaux s'eft-tu. Que ceux qui l'ont entendu, qui ont jugé fes difpofi tions apprécient fon filence; peut-être croiront ils qu'il a parlé en fe taifant.

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M. La Croix vouloit qu'un juge de paix fit un procès verbal fur lequel l'Affemblée jugeroit enfuite. Un meffage du roi fure

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vient. -On héfite à le lire. = 11 eft là c pendant. Le voici.

-

« L'Affemblée Nationale a déjà connoiffance, M. le préfident, des événemens de la journée d'hier Paris en eft, fans doute, dans la confternation; la France tes apprendra avec un étonnement mêlé de douleur. J'ai été fenfible au zele que l'Affemblée Nationale m'a témoigné dans cette circonftance. Je laiffe à fa prudence de rechercher les caufes de cet événement, d'en péfer les circonstances, & de prendre les mesures néceffaires pour main. tenir la Conftitution, affurer l'inviolabilité & la liberté conftitutionnelle du repréfentant héréditaire de la Nation. Pour moi, rien ne peut m'empêcher de faire en tout tems & dans toutes circonftances ce qu'exigeront les devoirs que m'impofe la Conftitution que j'ai acceptée, & les vrais intérêts de la Nation Françoise ».

Le ministre de l'intérieur communique fa correfpondance avec le directoire du dépar tement & avec la municipalité. Il en résulte que la mairie a répondu au miniftre de l'intérieur dans le fens du rapport du maire hier au foir, & que le directoire ayant pris un arrêté, & même plufieurs, il ne voulut ja mais s'en départir & être de l'avis de la mu nicipalité. Jufqu'à 3 heures & demie tout fut tranquille au château. A ce moment dit le miniftre, les portes ont été forcées. Nous nous fommes rendus auprès du roi ; il étoit prefque feul. On s'eft porté en foule dans les appartemens après avoir enfoncé les portes

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coups de hache. Le roi a ordonné que tout fat ouvert. Le roi a été mis en fûreté par quelques citoyens & Gardes Nationale contre les attentats qu'auroient pu commettre quelques miférables qui auroient fait, par un feul

coup, porter un deui éterol à la France. Ici des murmures interrompente muidre; leur injustice anime fun ascent, & i rrend avec chaleur. «Je pense alfez bien de mon pays pour croire que chacun de les citoyens doig toujours prendre le deuil quand il fe com, mer un crime ». Des applaudiffemens réparent l'interruption. Et le ministre finit par inviter l'Affemblée à prendre des mesures pour que la Conftitution foit maintenue.

M. Chambonas annonce la certitude de la neutralité de la république de Gênes, & fe félicite de commencer fa correfpondance avec l'Affemblée en lui communiquant cette nouvelle.

On met à la difpofition du miniftre de la marine 6 millions pour les armemens nécef faires à la fureté de l'Etat.

M. Couthon fait une tentative nouvelle pour faire décréter à l'Assemblée que le veto royal ne s'applique pas aux décrets de cir conftance. En vain M. Delmas l'appuye. M, Ramond, & plus que lui & M. Girardin, le repouffent en demandant qu'on mette aux voix fi on vio'era fes-fermens.

M. Paftoret s'élance à la tribune, il parle avec chaleur, avec éloquence: il retrace la néceffité de s'attacher à la Constitution; il fait fentir que la propofition de l'appel nominal fur cette queftion eft un outrage à la Conftitution que l'ordonner feroit un crime contre elle, & un décret expiatoire de la motion. décide qu'il n'y a pas lieu a délibérer.

Du 21 au foir.

quel

Au moment où la féance s'ouvroit ques membres ont annoncé que des raffemblemens armés fe portoient vers le château des Thuilleries. Une lettre de M. Roederer Cureur-général fyndic du département a donné

pro

le même avis. Les motions fe fuccédant rapia: dement, un membre propofoit d'envoyer une députation au château; une autre vouloir que l'Afcmblée entiere s'y tranfporât; un troifieme foutenoit que les repréfent ns du Peuple devoient refter à leur pofte; lorfque la fauffeté. de ces nouvelles a été prouvée par M. Péthion. «La ville eft tranquille, a-t-il dit; les magiftrats font leur devoir; ils l'ont toujours fait, & il faudra bien enfin leur rendre justice ». I Pendant que M. Guadet développoit avec courage le but de tant de manœuvres, & pro pofoit de mander M. Roederer à la barre, ce procureur-général-fyndic s'eft excufé, par une feconde lettre, fur la précipitation de fon zele, de la fauffe alarme qu'il a donnée à l'Affemblée.

Du 22.

Les citoyens de la fection de l'Oratoire ont apporté une fomme de 9495 liv. pour les frais de la guerre. Ceux qui recueilloient ces of-; frandes font arrivés dans leur tournée chez une. pauvre femme logée au 7e. étage: Cette in-fortunée découvrant un refte de main de flé ché, a dit : P'en ai affez pour aujourd'hui. Voi lo un billet de 15 fols, c'est tout mon bien, je le donne de bon cœur. Un autre n'ayant qu'un biller de 40 fols, le donne, & dit : C'est tout ce que je poffede, s'il en faut davantage, je vendai mon grabat. Citoyens eftimabies, qui fai fiez cette collecte civique, fans doute vous avez indiqué à des hommes bienfaifans le lieu où fouffrent ces généreux indigens pour cu'ils verfent des fecours dans leur fein. Sans doute encore ceux qui voudroient vous imiter apprendront à ne plus aller dans les afyles dédaignés, mais refpe&ables, qui recelent la probité la harieufe, tenter la pauvreté, & recevoir d'elle

au nom de la patrié le fecours que la patrie de vroit lui donner.

Une députation de la Garde Nationale de • Beauvais a apporté la fomme néceffaire à la fonte de cinq canons, dont l'un doit s'appe'ler l'Ami de la Conftitution. Ils efperent avec ce fecours rendre bon compte des amateurs des deux chambres, & ils offrent au premier signal de la loi de voler à Paris fi elle les y appelle.

Le principe fur l'uniformité de manieres pour conftarer l'état civil de tous les citoyens a été. confacré aujourd'hui, après avoir entendu M. du Caftel, rendu à fes travaux & à la confiance publique, à la fuite d'une longue mala❤ die. Il a été décrété « que dans tout l'Eupire les municipalités recevront & conferveront.les actes de naiffances, mariages & décès ».

M. Guyton-Morveau a parlé, au nom du comité des Douze, pour préfenter un décret préparatoire en deux articles qui ont été adoptés avec une espece d'acclamation à l'unanimité & au milieu des applaudiffemens univerfels. Les voici

« Lea fix miniftres feront tenus de fe ren dre demain à midi à l'Affemblée Nationale ». « Le préfident de l'Affemblée Nationale leur fera, au nom de l'Assemblée, l'interpellation fuivante ».

« Deux objets attirent principalement la follicitude du Corps Légiflatif : 1o. la néceffité d'arrêter les troubles intérieurs caufés par le fanatifme des prêtres; 2°. la néceffité de former un camp entre Paris & les frontieres. Le roi eft chargé par la Constitution de veiller à la tûreté extérieure & intérieure de l'Empire François; l'Affemblée Nationale vous ordonne de lui rendre compte demain & par écrit des

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