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eft remplacé par Candie, qui doitSelim; fes richef

plutôt à fa deftination. I Meleck Mehemet, pacha de fon élévation à la mere de fes font immenfes ; c'eft un attrait pour le fifc impérial qui ne l'attendra pas longiems, puif que le nouveau vifir eft âgé de 86 ans.

On a publié que Juffuf pacha receloit chez Jui plufieurs millions de piaftres; mais l'affertion eft fauffe, & s'il eût réellement poffédé ce tréfor, il n'auroit pas échappé au fatal cordon. La vérité eft qu'il avoit prodigué fes épargres à l'armée, & c'eft précisément ce qui Tui a fauvé la vie.

Le ci-devant capitan-facha ayant représenté qu'il avoit facrifié, pendant la derniere guer re, une partie de fa fortune pour le fervice de l'efcadre, le grand feigneur a ordonné de lui faire compter 500 mille écus. Il faut tenir ncte de ce trait de justice, dont notre Gouverr.ement fournit peu d'exemples.

Il en fera fans doute des nouvelles loix fcmp-tuaires, dont nous avons annoncé la publication, comme de celles qui ont été faites fous le regne précédent; elles ont déjà occafionné le mécontentement des familles opulentes & les plaintes des principaux négocians. En effet, ces derniers qui ont leurs magafins remplis des marchandifes les plus précieufes des Indes & de la Ruffie feroient ruinés fi ces loix étoient rigoureufement obfervées.

SUE DE.

STOCKHOLM ( le a Juin). M. Verninac Sr. Maur, envoyé de France, eft depuis le 16 Mai en cette capitale, où il remplace M. Gauffen. On prétend qu'il ne fera point admis à déployer fon caractere public, & en effer jufqu'à préfent, il n'a pas eu audience du

gent, & il n'a été annoncé & reçu partout que comme voyageur François. Cependant fa Conduire ouverte, franche & mefurée lui a concilié l'opinion publique. On ne feroit pas étonné de voir rétablir les rapports difcontinués depuis plus d'un an entre cette Cour & celle de France, malgré les moyens de tout genre que M. d'Efcars, émiffaire des princes & fes coopérateurs parmi les miniftres de certaines Cours, mettent en ufage pour l'empêcher.

Le duc de Sudermanie après avoir éludé une réponse décifive aux follicitations preffantes de la Cour de Pétersbourg, s'eft enfin décidé à Jui déclarer que la fituation actuelle de la Suede ne lui permettoit pas d'envoyer des troupes contre la France, conformément aux engagemens qui avoient été pris avec Guftave III. En même tems, le régent a permis à M. Armfeld gouverneur de cette capitale, & au ba ron de Taube, miniftre des affaires étrangeres, d'aller prendre les bains à Aix-la-Chapelle ce qui reffemble à une difgrace. Ils étoient tous deux favoris du feu roi, & voués à la cause des princes François émigrés.

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D'un autre côté, MM. Bouillé pere & fils attachés au fervice de Suede, viennent d'obre nir le congé qu'ils follicitoient depuis quelque tems; mais ils continueront, dit-on, à jouis de leurs appointemens.

POLOGNE.

VARSOVIE le 6 Juin. Si Jamais un Peu ple entier fe montra digne d'être libre, ce font les Polonois, dont la conduite admi.able ne fe dément en rien; ils vont infpirer un in◄ térêt bien vif aux vrais amis de la liberté.

La Diete en fe prorogeant le 30 Mai & non le 29, a laiffé au roi & au Confeil

la direction, tant des négociations avec les Cours étrangeres, que des mesures qu'exigeront les procédés hoftiles de la Ruffie. Il ne nous eft pas poffible d'entrer dans tous les détails des dernieres féances, quels qu'intéreffans qu'ils foient; mais nous ne négligerons point de faire mention des principales réfolutions qui y ont été prifes. On y a fait lecture d'une déclaration projettée par le dépar tement des affaires étrangeres, en réponse à celle qui a été remife ici par M. de Bulga kow, miniftre de Ruffie. Cette piece conçue dans le même efprit de fageffe & de modération, qui caractérise le difcours prononcé par le roi le 21 Mai, refpire également le plus vif defir de la paix avec tous nos voisins, & de réconciliation avec nos émigrés réfractaires mais en même tems la réfolution la plus déçidée à maintenir la Conftitution actuelle, ainfi que l'indépendance de la république. On y manifefte l'espoir que la Pologne ne ceffe de conferver, que l'impératrice détrompée des fauffes inductions que des Polonois mécontens ont réuffi à lui donner, & voyant enfin les chofes dans leur vrai jour, reconnoîtra que les nouvelles loix, bien loin de renverfer la liberté conftitutionnelle, n'ont pour but que de l'affermir davantage, en l'établiffant fur une bafe folide; que par conféquent au lieu de mériter une aggreffion, la Pologne a des titres à l'approbation d'une fouveraine jufte & éclairée. Cette piece est ainfi terminée.

«Mais fi, contre toute efpérance, ces intentions dirigées par l'amour de la paix & de la justice, n'ayant pour but que la fûreté & le bonheur de la Pologne, pouvoient encore Être méconnues ; & les réclamations de quelques

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individus mécontens de l'ordre, devoient pré valoir dans l'efprit de Sa Maj. 'Impératrice fur le vœu national; & fi la république fe trouvoit dans le cas douloureux de voir fa fouveraineté & fon autorité légale conteftées; la Nation Polonoife, alou e de l'eftime de l'Europe jaloufe de l'eftime d'une fouveraine qui fcait apprécier les fentimens nobles, n'auroit point à balancer entre un abandonnement aviliflant & les rifques honorables d'une défense indif peniable.

Après la lecture de cette réponse à la déclaration de la Ruffie, la Diere a paffé à la confidération des mefures néceffaires pour affurer la tranquillité au dedans & au dehors. Un décret a ordonné que chaque palatinat territoire ou district fera armé; il laifle au roi le droit & le pouvoir d'expédier les ordres néceffaires, de déterminer le mode de l'arme ment & de nommer les officiers de cette garde nationale, dès que S. M, aura jugé à pro pos de la mettre fur pied.

Par un autre décret, la Diete accorde au roi une fomme de 2 millions de florins pour la formation de fes équipages. Elle a arrêté en même tems qu'il fera formé un corps de chaffeurs, compofé des paylans qui habitent les forêts du Zakoczin. & de la Podlachie adonnés dès l'enfance à cet exercice & connus par leur adreffe. Le comte Jean Potocki qui en eft déclaré le chef, va s'occuper de cette formation.

Pour encourager les officiers & les foldats qui fe vouent à la défense de la patrie, la Diere a affigné trois millions au roi, en l'autorifant à les diftribuer aux orphelins & aux veuves des militaires qui auront péri dans la gueire. Ce fonds eft indépendant des fix mily

fions précédemment confiés au roi, tant pour les dépenfes fecrettes que pour les récompenfes que des actions diftinguées auront paru mériter.

La Diete s'eft auffi occupée férieufement de. la punition des rebelles qui aiment mieux faire retomber leur pays dans l'efclavage & l'anéantiffement, que de plier fous le joug des Joix que la nation entiere s'eft données. Elle a en conféquence porté les déciers fuivans : « 1o. Tout Polonois fe trouvant actuellement en Ruffie, doit, dans l'efpace de fix femaires rentrer dans le pays, fous peine d'être pourfuivi, comme fufpect d'intelligence avec les ennemis de l'Etat. 2°. Tout citoyen préfent ou abfent, qui, ayant figné un acte de réconfédération contre la Diete actuelle, révoquera point fa fignature dans l'efpace de fix femaines, fera poursuivi dans fa perfonne & dans fes biens, comme rebelle & traître envers la patrie & envers l'Etat. 3°. Tout citoyen actuellement engagé au fervice ruffe, doit l'abandonner & rentrer en Pologne, dans l'efpace de neuf semaines, fous peine d'être déchu de tous fes privileges & d'être dépouillé de fa qualité.

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Une lettre du quartier-général du prince Poniatowski en date du 24 Mai porte ce qui fui.

Dans ce moment nous recevons, de la part du lieutenant-colonel Grachowski, l'avis que les Cofaques ennemis ont été répouffés par nos patrouilles près de Czerniejowec & pourfuivis jufqu'à Serbow, où il fe trouvoit un gros d'infanterie ruffe avec 12 canons. A la vue de cette fupériorité, nos troupes fe retirerent en bon ordre & durent abandonner à un millier de Colaques, qui fe porterent fur elles, toutes les munitions ennnemies, dont elles s'étoient

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