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déjà empírées. D'autres lettres portent égas lement, que chaque jour il y a des efcarmouches entre les Cofaques & notre cavaleried nationale. Cependant tant dans l'Ukraine-Polonoife, que dans la Lithuanie Polonoise, les Ruffes ne fe font pas avancés beaucoup audelà d'une lieue fur le territoire de la république; on compte, que notre armée fera entierement raffemblée vers le 30 de ce mois. -Un courrier arrivé le 3 de ce mois, nous a-apporté la nouvelle d'une victoire que nos troupes ont remportée, près de Tulczyn. En ' attendant que nous puiffions en donner le rapport officiel, nous dirons que les Ruffes, ayant attaqué la divifion aux ordres du général Vielohowrski, éprouverent toute la résistance qu'on pouvoit espérer de l'avantage de notre pofition & de l'expérience de notre brave géné ral; le combat devenoit fanglant; & peut-être saurions nous dû à la longue céder à la fu❤s périorité du nombre des ennemis : 'mais le prin- ' ce Jofeph Poniatowski fit faire un mouvement à fon armée & vint prendre l'ennemi en flanc. Les Ruffes, qui comme l'on fait, ne reculent jamais, & combatrent en défefpérés, fe trouvant gênés dans leurs mouvemens & placés entre deux feux, fuccoinberent enfin & obéirent à l'ordre qu'on leur donna de se retirer, en laiffant aux nôtres le champ de bataille, & en leur abandonnant 14 pieces de

canon.

ALLEMAGNE.

"HAMBOURG ( le 12 Juin ). Les amis de la Révolution Françoife, qui ne font pas en grand nombre dans ces pays-ci, ont eu quelques momens l'efpérance d'un changement à la Cour de Berlin, favorable aux intérêts de la France. Gerte espérance étoit fondée fur deux incidens;

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Fun eft la marche des Ruffes en Pologne l'autre une tracafferie de Cour qui a paru d'abord plus férieufe qu'e le ne l'eft réellement. Il y a eu en effet une intrigue pour faire. éloigner des affaires M. Bifchofswerder; la favorite, Mile. d'off, eft entrée dons cette intrigue, qui a occafionné une explication avec le fouverain, & dont le résultat a été la retraite de la favorite en Suiffe. Mais cette affaire n'a eu & n'aura aucune influence fur la sésolution prife par le roi de Pruffe d'agir hofti-s lement contre les François. Cependant les prétextes qu'il en donne n'ont pas même l'appa rence de la juftice & de la faine politique. I allégue fon alliance avec le roi de Hongrie, tandis que c'est cette alliance qui, dirigée contre la France, a néceffué en partie la déclaration de la France contre l'Autriche. Il allégue l'in vafion méditée des François dans les Pays-Bas, aandis que lui-même a conseillé, fomenté foutenu il y a deux ans, l'infurrection des Pays-Bas, tandis qu'il a envoyé pour la défendre le même général ( Schoenfeld) qu'aujourdhut il fait marcher pour s'oppofer à une infurrection bien plus légitime que celle des Belges; enfin il allegue les droits de l'Empire, ifolés par l'entrée des François dans l'évêché. de Porentruy • tandis que tout l'Empire tremble pour les libertés, fes franchises, fon ins dépendance, à la vue d'une alliance monf. trueufe qui ne lui laiffe plus l'efpoir d'une contre-force, prépondérante.

Certe alliance va s'accroître encore par l'acceffion de la Cour de Drefde, qui vient d'y re invitée en vertu du ze. article du traité conclu entre les rois de Pruffe & de Hongrie.

BERLIN (Le 12 Juin ). Le g de ce mois

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Thôpital ambulant, la boulangerie & les équi

pages de campagne du corps d'armée deftiné

fe porter fur les bords du Rhin, ont commencé à défiler pour fe rendre à Coblence. Le même jour, les régimens de Remnitz & de Schoenfeld, infanterie, ont paffé ici, allant à la même deftination. Ils avoient été. précédés par le régiment du prince béréditaire de Hohenlohe & d'un gros train d'artillerie.. M. de Cuftines, envoyé de France, eft. parti d'ici pour retourner à Paris.

VIENNE (lea Juin ). Leurs Majeftés qui pafferent le 31 Mai à Raab, le ier. de ce mois à Gran, arriverent le 2 à Bude, où elles furent reçues par les Erats de Hongrie. Le couronnement du roi s'eft fait le 6, & celui de la reine n'a dû avoir lieu que le 10.

M. de Noailles ayant obtenu des paffe-ports, eft parti d'ici le 6 de ce mois, ainfi que M. Demailon, qui n'avoit été envoyé que pour donner à l'ambaffadeur l'avis de la déclaration, de guerre, & pour recueillir tous les papiers de l'ambassade; ils ont pris l'un & l'autre la route de Strasbourg.

L'ambaladeur de Pologne a présenté au miniftere une note pour notifier l'entrée des troupes ruffes en Pologne. On croit que la réponte de notre Cour fera conforme à celle do cabinet de Berlin, qui a déclaré qu'il n'avoit aucunement ga anti la nouvelle conftitu tion, & que les Polonois devoient bien fe garder de vouloir la foutenir par la voie des armes, ce qui leur attireroit les plus grands

malheurs.

C'eft fans doute pour donner du poids à ce confeil que 25 mille Pruffiens aux ordres du géDéral Mollendorf, vont former un cordon fur les

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frontieres de Pologne. Quelques uns de nos régimens font en marche pour une même def

tination.

Les pierreries de feue l'impératrice ont été partagées entre les archiducheffes; chacune a reçu pour la valeur de 380 mille florins de brillans; on en a envoyé pour la même valeur à l'archiducheffe Marie-Thérefe à Drefde, & à l'Infante d'Efpagne Marie-Jofephe. Le refte des bijoux a été partagé entre le roi, la reine & la grande ducheffe de Tofcane.

FRANCFORT-fur-le-Rhin (le 19 Juin Les ambaffadeurs pour l'élection d'un chef de l'Empire, font arrivés. Une députation des magiftrats de cette ville s'eft rendu auprès du comte de Papenheim, maréchal de l'Empire, & lui a adreffé le compliment d'ufage. La premiere conférence entre les ambaffadeurs s'eft ouverte le 15 de ce mois. On croit que le* roi de Hongrie fera fon entrée ici le 6 Juillet, & que le couronnement aura lieu le 9.

M. Maury, archevêque de Nicée & nonce du pape à la Diete Electorale, eft attendu ici de jour en jour; il s'eft arrêté à Bonn, où il-a reçu de l'électeur de Cologne l'accueil le plus diftingué.

Le comte de Soden, miniftre pruffien remis à l'affemblée du cercle de Franconie une piece dans laquelle on ne parle que de Ja grandeur du danger imminent qui menace l'Empire. On engage les princes & Etats de ce cercle à fournir fans délais des forces proportionnées à l'époque actuelle, & on leur met fous les yeux l'exemple généreux des rois de Pruffe & de Hongrie. Ces deux monarques offrent en attendant, de faire tirer un sordon par leurs troupes pour la fûreté des”

frontieres. Mais en cas que quelque Erat de TEmpire refufât de contribuer à une mefure qui intéreffe tout le Corps Germanique, il n'au... roit qu'à fe regarder lui-même comme l'auteur des fuites fâcheufes qui pourroient en, réfulter. On annonce qu'il paroîtra bientôt une déclaration plus pofitive de ces deux Puiffances, & on ne rardera pas à apprendre quel effet la premiere a produic fur les princes & Etats de l'Allemagne. Cependant, il eft apparent que l'Empire le verra forcé de renoncer au fyftême de neutralité, tant defiré par plu feurs Etats.

Il vient de paffer ici un convoi de 88 charriots de tranfport, chargés de poudre & de balles, & 372 autres avec des habits & armes venant de l'Autriche.

On lit dans la Gazette de Bareith, l'extraitd'une lettre de l'électorat de Saxe du 25 Mai, portant que les troubles qui s'étoient manifeftés dans le pays d'Altenbourg, alloient en augmentant, & que des troupes faxonnes étoient en marche pour les appailer. D'autres avis de quelques diftricts de la Saxe ajourent que l'on remarque parmi le Peuple un ton! de mécontentement, & d'opiniâtreté, du penchant à la défobéiffance, & de la méfiance envers leurs fupérieurs. On efpere que les bayonnettes & le canon les mettront à la raison.

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ULM en Suabe le 13 Juin), Le landgrave de Heffe, qui depuis longtems convoite la dignité électorale, croit avoir acquis un titre de plus à cette prétention, depuis que fes troupes fe font approchées du Rhin; en conféquence, it a envoyé à Vienne un ministre chargé de folliciter cette faveur mais quoi

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