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Un baptême de cloche à Saint-Jacques-lès-Angers (1782), par le même (Semaine Religieuse d'Angers, 8 juin 1919).

L'assassinat de Foullon de Doué, par le P. Bliard (Etudes, 20 juillet 1919).

Lofficial, député des Deux-Sevres à l'Assemblée Constituante (né à Montigné-sur-Moine, mort conseiller à la Cour d'Appel d'Angers), par M. Leroux-Cesbron (Révolution Française, janvier 1920).

La municipalité d'Angers en 1790, par l'abbé Uzureau (Société d'Agriculture d'Angers, 1918).

Les Allemands dans les armées républicaines et royalistes pendant les guerres de Vendée, par M. Gabory (Revue du Bas Poitou, décembre 1919).

Un prêtre de la Mayenne (M. Houssin), guillotiné à Angers le 1er janvier 1794, par l'abbé Uzureau (Semaine Religieuse de Laval, 20 septembre 1919).

Le vicaire de Saint-Laurent-des-Mortiers pendant la Révolution, par le même (Bulletin historique de la Mayenne, avril 1919).

Chalonnes-sur-Loire, zone de guerre (1794-95), par M. Dufour (Société d'Agriculture d'Angers, 1918).

Un angevin chanoine titulaire de Bordeaux (abbé Barrault), par l'abbé Uzureau (Semaine Religieuse d'Angers, 13 juillet 1919).

Marie-Sophie Leroyer de Chantepie, née à Châteaugontier en 1800, morte à Angers octogénaire, entretint des correspondances actives avec Flaubert et G. Sand (Revue hebdomadaire, 18 octobre 1919; article de M. Brizemur).

René Lebaillif, né à Blaison en 1804, abbé de la Trappe du Port-du-Salut, près Laval, de 1855 à 1865 (Semaine Religieuse d'Angers, 15 février 1920).

Missions dans le diocèse d'Angers sous la Restauration, par l'abbé Uzureau (Société d'Agriculture d'Angers, 1918).

La navigation en Maine-et-Loire sous la Restauration, par le même (Loire Navigable, décembre 1919).

Les Prussiens à Saumur en 1815, par M. Rolle (Société des Lettres, Sciences et Arts du Saumurois, décembre 1919).

Pourquoi le duc d'Angoulême visita Angers au lieu d'aller à la Rochelle en 1817, par l'abbé Uzureau (Revue de Saintonge et d'Aunis, avril 1919).

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Mme de Filliard, carmélite d'Angers (1640-1694)

Marie-Lucrèce de la Tour, fille de Joseph de la Tour comte de Luzerne et de la Vallée et d'Angela Ruscatzia, vint au monde à Silustre (Piémont) en 1640. Sa famille était très noble et distinguée. Sa mère devenue veuve se fit religieuse à la Visitation de Pignerolles. Elle y mena sa fille. Les semences de piété qu'on jeta dans son cœur prirent aisément racine, mais ses parents l'en retirèrent et la mirent à l'âge de 12 ans chez la duchesse d'Aiguillon, qui la prit en affection.

François de Fillard, gouverneur du Havre de Grâce, mais originaire de Bresse, fils de Jean seigneur des Ormes et de Marguerite-Octavie d'Oppes, avait épousé en premières noces, le 14 février 1604, Madeleine Hunault, fille de Madelon Hunault de la Thibaudière, maire d'Angers, veuve de Godefroy de Bouteiller sieur de la Guyonnaie. Cette angevine dont il était veuf, lui avait laissé beaucoup de biens en Anjou. Il eut envie de se remarier. Me de la Tour lui plut. Il la demanda en mariage, l'épousa et l'amena à Angers vers 1656. En peu de temps elle s'acquit l'estime de tout le monde par ses manières obligeantes. Sa maison était la petite cour de la ville.

En 1660, M. d'Harcourt, grand écuyer de France, gouverneur d'Anjou, vint à Angers. Toutes les femmes de qualité furent le saluer, excepté Mme de Filliard. On le lui fit remarquer. Il y alla le lendemain et fut charmé de sa conversation.

Quoique le bal, le jeu et tous les divertissements se trouvassent dans sa maison, rien ne s'y passa jamais contre la bienséance; elle inspirait plus de respect que d'amour, et elle avoua après son entrée au Carmel que Dieu conservait son cœur pour ne point prendre de part dans tous ces plaisirs, n'en trouvant de véritables que dans les églises, où elle était dans un grand recueillement. Elle ne manquait jamais de faire ses dévotions tous les quinze jours, et pour s'y préparer, elle ne voyait personne la veille de sa communion ni le lendemain.

Dieu n'était pas content du partage de son cœur avec le monde; mais elle ne put rompre ses liens qu'après la mort de son mari, qui arriva en 1667. Elle n'avait que 27 ans. Elle quitta généralement tout ce qui avait éclat, se privant de toutes les compagnies divertissantes et inutiles, se réformant en ses habits et en tout ce qui regardait sa personne, se déclarant hautement pour le soutien de toutes les œuvres de piété, visitant les hôpi

taux, assistant continuellement les pauvres, pour lesquels elle avait un cœur de mère en tendresse et compassion; ce qui incita les directeurs de l'Hôpital Général (rue Lyonnaise) à la faire obliger d'exercer la charge de supérieure, dont elle s'acquitta avec le contentement universel (Lettre circulaire de la supérieure des Carmélites sur la mort de la Mère Marie de la Trinité).

Quoiqu'elle fît beaucoup de bien à l'Hôpital Général, il lui sembla que Dieu demandait quelque chose de plus de sa fidélité et qu'elle lui fît un sacrifice entier. Plusieurs religieuses Carmélites qu'elle voyait souvent, lui prêtèrent la Vie de la Mère Madeleine de Saint-Joseph, carmélite. Elle se sentit intérieurement portée à embrasser le même institut sans délai, mais le dérangement de ses affaires l'obligea de différer six à sept ans, pendant lesquels elle conserva toute sa ferveur, même dans un voyage de Paris. La duchesse d'Aiguillon la reçut favorablement et lui donna toute satisfaction. Retournée à Angers et ses affaires finies, elle fit une retraite sous la conduite du P. Guilloré, Jésuite, qui en donnait les exercices aux Carmélites. Alors sans hésiter, après avoir fait beaucoup d'aumônes aux pauvres et conservé 10.000 livres des débris de ses affaires, elle les porta pour sa dot aux Carmélites, qui la reçurent comme un ange envoyé de Dieu. Elle prit le voile au mois de mars 1680 et fit ses vœux un an après, âgée de 40 ans. (Cette dot et celle de Me Audouin de Danne ont procuré la construction de la nouvelle église des Carmélites, parachevée en 1724).

Elle se soumit aux moindres observances de la règle, et quoiqu'elle n'eût jamais fait aucun carême pendant qu'elle était dans le grand monde, elle fit tous ceux de l'Ordre, qui sont longs et très austères. Son humilité était profonde. Elle avouait que ce qui lui était sensible était de porter des aspergettes, chaussure plate que les Carmélites ont apportée d'Espagne en France; il fallut que les nerfs pour ainsi dire rétrécis par des souliers à talons hauts s'allongeassent pour la porter. Tant de vertus la firent élire pour supérieure six ans après sa profession. Elle se comporta avec tant de sagesse, de douceur et de régularité qu'on la choisit une seconde fois; mais Dieu qui voulait la purifier, lui envoya de très longues et douloureuses maladies, en sorte que la 2° année de son second triennat elle fut réduite à l'infirmerie, les remèdes augmentant son mal. Dans cet état elle demanda avec empressement aux supérieurs de faire démission de sa charge. La communauté s'y opposa plus de trois mois; mais voyant qu'elle avait une hydro

pisie formée, elle y consentit. Enfin sentant ses forces diminuer, elle demanda les derniers sacrements, qu'elle reçut avec grande religion. Elle expira avec une grande paix d'esprit, le 13 avril 1694 (Notice composée vers 1733 par Claude-Gabriel Pocquet de Livonnière, professeur en Droit français à l'Université d'Angers; Bibliothèque d'Angers, mss 1067 et 1068).

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Louis XIV à Saumur (1652)

Louis XIV arriva à Saumur, le 6 février 1652, et y séjourna un mois entier, à cause des affaires de la Fronde. Il y reçut la visite de messire Henri Arnauld, évêque d'Angers. A la date du dimanche 11 février, le roi écrivait, de Saumur, au Parlement de Paris :

Nos aimés et féaux, nous avons appris avec beaucoup de déplaisir que le prince de Condé continuant ses pernicieux desseins, non content d'avoir excité nos sujets à la révolte en divers endroits de notre royaume, d'avoir débauché nos troupes et ceux auxquels, à sa prière, nous en avions confié la conduite, de s'être ligué avec les Espagnols, ennemis déclarés de notre Etat, qu'il a établis en plusieurs lieux de notre province de Guyenne, a encore envoyé depuis peu le duc de Nemours, un des associés en sa rébellion, pour presser les Espagnols de faire entrer un corps de leurs troupes de Flandre dans notre royaume et le faire avancer vers notre bonne ville de Paris. Ce qui nous étonne plus est que dans une rencontre de cette importance il se trouve de mauvais esprits, qui, abusant du nom de notre très cher et très aimé oncle le duc d'Orléans, sont assez hardis pour l'employer, contre son intention, afin de hâter et favoriser l'entrée et les progrès des Espagnols en France. L'affection paternelle que nous avons pour les peuples que Dieu a soumis à notre obéissance, et le sensible regret dont nous sommes touché de les voir exposés, par ceux qui seraient plus obligés de travailler pour leur conservation, à la merci des forces étrangères, que l'espérance du pillage attire plus dans notre royaume en cette saison qu'aucun autre intérêt, nous obligent de laisser en Guyenne notre cousin le comte d'Harcourt avec toutes les forces qu'il a commandées jusqu'à présent, pour continuer ce qu'il a si heureusement commencé, et, en conservant notre

autorité, délivrer nos sujets de ce pays-là des violences que ledit prince leur fait souffrir, afin de retourner en diligence vers notre bonne ville de Paris et garantir par notre présence et même avec les forces qui nous accompagnent, s'il en est besoin, tous nos bons sujets, tant de ladite ville que des provinces voisines, des maux dont ils sont menacés par le ravage des troupes étrangères et de celles qui les favorisent. Nous aurions déjà exécuté cette résolution, si la rébellion du duc de Rohan ne nous eût retenu ici pendant quelques jours pour l'étouffer dans sa naissance. Mais, comme son entreprise téméraire ne lui a réussi jusqu'à présent que par le pouvoir que nous lui avions donné dans cette province, dont par un artifice digne de châtiment il s'est servi pour séduire une partie de nos peuples et les porter à la désobéissance par diverses suppositions, nous nous promettons dans peu de temps d'y avoir rétabli le calme par notre autorité, toutes les villes qui la composent nous ayant déjà rendu à notre arrivée une entière obéissance et exécuté avec beaucoup de zèle tous les ordres que nous y avons voulu envoyer. Il ne reste plus que celle d'Angers, où, par le moyen de quelques séditieux du menu peuple qu'il a engagés dans la révolte et qu'il tâche encore d'y retenir par l'appréhension qu'il leur donne du châtiment qu'il leur a fait mériter, il a ôté jusqu'à présent aux principaux habitants, tant officiers que bourgeois, quoiqu'en beaucoup plus grand nombre, la liberté de nous rendre l'obéissance qu'ils nous doivent, dont ils nous ont envoyé témoigner leur déplaisir par divers députés. Cependant, reconnaissant bien que ce mouvement, qui n'a point d'appui solide et n'en peut recevoir, ne saurait plus durer qu'autant qu'il nous faut de temps pour faire marcher nos troupes jusqu'aux portes de ladite ville, nous espérons bientôt être en état de reprendre le chemin de Paris et aller en personne garantir la capitale de notre royaume, que nous aimons tendrement, des maux qu'on a projeté de lui faire souffrir par l'approche des Espagnols, les nouveaux témoignages que ses habitants nous ont rendus depuis peu de leur affection et fidélité à notre service ayant encore augmenté de beaucoup l'amour et la tendresse que nous avons toujours eu pour eux, dont ils recevront des preuves en cette conjoncture et en toutes celles où il s'agira de leur bien. La fermeté que votre Compagnie a fait paraître toutes les fois qu'on a voulu faire prendre quelqu'établissement aux Espagnols dans notre royaume, et l'horreur que vous avez toujours eue pour de semblables attentats, nous donnent assurance qu'étant informés de tout ce qui se passe et des justes résolutions que nous

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