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L'Anjou et le Vendômois (XI-XVIIIe siècles)

Foulques Nerra, comte d'Anjou de 987 à 1040, épousa Elisabeth de Vendôme, dont il eut une fille, Adèle ; de son second mariage avec Hildegarde, naquit Geoffroy Martel.

Renauld, évêque de Paris et comte de Vendôme, mourut le 18 janvier 1020, laissant le comté à sa nièce Adèle, femme d'Odon de Nevers. En 1023, Adèle et son mari abandonnèrent le comté de Vendôme à leur fils Bouchard, sous la tutelle de son grand-père Foulques Nerra. Mais Bouchard mourut en 1029, à peine sorti de l'adolescence. Alors Adèle, sa mère, reprit le comté de Vendôme et en donna la moitié à son fils cadet Foulques l'Oison.

Foulques l'Oison refusa à sa mère les droits qui lui revenaient sur le comté de Vendôme. Celle-ci, après bien des représentations, désespérant de vaincre son obstination, se décida à s'adresser à son frère, Geoffroy Martel, fils du comte d'Anjou, qui déjà avait donné des preuves de sa puissance. Voulant punir son fils, elle offrit donc à son frère la totalité du comté de Vendôme, qui était son propre héritage à elle. Geoffroy Martel accepta avec empressement et envahit le comté avec une troupe armée, en 1032, et devint ainsi comte de Vendôme. La ville de Vendôme doit à Geoffroy Martel deux fondations fameuses, savoir le monastère de la Trinité et l'église collégiale du château qui prit le nom de Saint-Georges. La fondation de la Trinité est de 1034 au plus tôt. mais sa dédicace n'eut lieu qu'en 1040. Quant à la collégiale, elle paraît dater de 1037, au moment du voyage à Rome de Geoffroy. C'est à son retour qu'il y déposa le fameux bras de saint Georges qu'il avait rapporté d'Orient, avec la relique de la Sainte Larme, dont il gratifia la Trinité. En 1035 et 1036, Geoffroy fut occupé dans une guerre d'autant plus malheureuse, que lui-même s'étant cassé la jambe, était retenu au lit dans son château de Vendôme, et qu'il était trahi par un de ses principaux vassaux, Nihard de Montoire, lequel avait eu l'art d'intéresser à sa cause le comte d'Anjou, propre père de Geoffroy. Le comte de Vendôme, vaincu, dut demander la paix aux conditions onéreuses et humiliantes que son père exigea de lui (1036). C'est peu de temps après qu'il partit pour Rome offrir au Saint-Siège le couvent de la Trinité. Là il se joignit

aux autres chevaliers chrétiens qui se rendaient en Sicile pour combattre les Sarrazins, et ne quitta ce pays qu'après la défaite et le rembarquement des infidèles (1037). C'est à la suite de ce service que l'empereur de Constantinople, à qui appartenait la Sicile, lui offrit les reliques ci-dessus, le bras de saint Georges et la Sainte Larme, qu'il se hâta d'accepter comme le plus inestimable des trésors. Geoffroy Martel perdit son père le 21 juin 1040, et le comté d'Anjou lui appartint sans conteste. Il en avait, du reste, le gouvernement depuis un an que Foulques Nerra était parti pour la Palestine. Le château de Vendôme fut dès lors moins habité par lui et sa résidence principale fut à Angers.

En 1050, Geoffroy Martel crut devoir céder aux instances du roi Henri Ier, qui l'invitait à vendre le comté de Vendôme son neveu. Foulques l'Oison revint donc à Vendôme, et là, Geoffroy l'investit à nouveau du comté, à condition qu'il se reconnaîtrait vassal des comtes d'Anjou pour tout son comté, lui et ses descendants, à perpétuité. De plus, il lui fit jurer de reconnaître les privilèges de la Trinité, soustraite à la vassalité des comtes de Vendôme pour relever immédiatement du Saint-Siège, et placée sous le protectorat direct des comtes d'Anjou. Et encore il obligea les Vendômois à reporter les appels de la justice de Vendôme au tribunal de Baugé.

Ainsi, depuis l'année 1032, de par la volonté de Geoffroy Martel, qui s'était emparé par force du comté de Vendôme, le Vendômois cessa de relever de l'évêque de Chartres et fut mis sous l'autorité féodale des comtes d'Anjou, qui le reportaient directement au roi. Le comté de Vendôme resta dans cette mouvance jusqu'en 1484, époque où, par une décision du roi Charles VIII, il fut mis dans la dépendance directe de la Couronne et la mouvance de la Tour du Louvre ; ce qui fut confirmé en 1515 par le roi François Ier, quand il érigea le comté en duché.

Les appels de la justice de Vendôme étaient portés à la Cour de Baugé, ainsi qu'en avait décidé le comte Geoffroy Martel, en 1050. Cela dura pendant cinq siècles. En 1515, eut lieu l'institution à Vendôme, du Tribunal des GrandsJours, qui devenait le tribunal d'appel du bailliage.. La connaissance des appels de la justice du Vendômois fut ainsi soustraite au tribunal de Baugé, qui en connaissait depuis le xr siècle.

Depuis le x1° siècle également, le comté de Vendôme suivit la coutume d'Anjou, sauf la partie qui se trouvait dans la

seigneurie de Beaugency (avant 1329), et qui continua à suivre la coutume de Blois, même après 1329. Lorsqu'en 1508 on rédigea la coutume d'Anjou, le clergé, la noblesse et le tiersétat furent représentés à l'Assemblée provinciale, qui se composait de tous les intéressés à cette rédaction; parmi les principaux possesseurs de fiefs comparants on remarquait le comte de Vendôme. L'érection de Vendôme en duché-pairie (1515) ne put soustraire ce territoire à l'application de la coutume d'Anjou. En sorte que le Vendômois qui ne faisait plus partie du duché, ni du gouvernement, ni même de la sénéchaussée d'Anjou, continua d'être régi par la coutume d'Anjou jusqu'à la Révolution de 1789. Il faut remarquer toutefois que le Vendômois avait sa coutume locale, distincte de la coutume générale d'Anjou sur quelques points importants ei notamment en matière de droit d'aînesse.

L'abbé de la Trinité de Vendôme nommait à 14 cures dans le diocèse d'Angers Athée, Brissac, Broc, Château-la-Vallière Cheviré-le-Rouge, Couesme, La Chapelle-Craonnaise, Lesvière-lès-Angers, Mazé, Menil, Saint-Clément-de-Craon, Saint-Germain-d'Arcé, liers-Aubouin.

Saint-Symphorien-des-Ponceaux,

Vil

L'abbaye de la Trinité de Vendôme avait 12 prieurés dans le diocèse d'Angers Lesvière-lès-Angers, Saint-Eutrope-lèsAngers, Broc, Château-la-Vallière, Cheviré-le-Rouge, SaintHippolyte (archiprêtré du Lude), Villiers-Aubouin, NotreDame de la Colombe de Brissac, Saint-Saturnin-sur-Loire, Saint-Jacques de Boutigny, Saint-Clément de Craon, SaintGeorges de Menil.

Pour plus de renseignements, nous renvoyons à l'excellent Dictionnaire topographique, historique, biographique, généalogique et héraldique du Vendômois et de l'arrondissement de Vendôme que M. de Saint-Venant a publié en 1912-1917, à la librairie Chartier, à Vendôme, sous les auspices de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois.

La paroisse de Lesvière-lès-Angers au XVIIIe siècle

La paroisse de Notre-Dame de Lesvière, l'une des dix-sept qui formaient la ville d'Angers, était desservie dans une «< croisée » de l'église des RR. PP. Bénédictins, à l'extrémité

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