LE MARQUIS, à part. Il l'entend à merveille! MADAME ARGANT. Mais avant que d'aller plus loin, Qui peut vous avoir fait une histoire pareille? LE MARQUIS. Un ancien valet de feu votre beau-frere, Il convient qu'effectivement MADAME ARGANT. Après? LE MARQUIS. Mais il prétend Qu'elle est morte avant lui, que rien n'est plus constant; Que c'est une histoire publique; Et qu'enfin cette niece auroit plus de vingt ans. MADAME ARGANT. Mais vraiment je me le rappelle. LE MARQUIS. Tous deux sont morts depuis long-tems. Il est sûr de son fait. Ce ne peut pas être elle. Mais je vous jure encor que je pense trop bien Pour oser en conclure rien. MADAME ARGANT, à part. Quoi! chez moi! sous mes yeux' Feignons de n'en rien croire, Et ne dégradons point le pere aux yeux du fils. (haut.) Non; plus je pense à cette histoire, Madame... LE MARQUIS. MADAME ARGANT. N'ayons point là-dessus de débats : Il le faut; je le veux: la chose est expliquée. Mon mari comblera mes vœux: L'honneur de s'allier à des gens d'importance, (à part.) (haut.) Je saurai l'y forcer. Je viens de recevoir Un billet d'assez bon augure. Chez le comte d'Ausbourg on nous attend ce soir: Il est oncle de la future; C'est chez lui qu'on s'assemble, et l'on y soupera. Oui; mais l'occasion mérite quelque égard LE MARQUIS. Je m'acheminerai quand il en sera tems. MADAME ARGANT. Faites donc pour le mieux. LE MARQUIS. Vous serez tous contens. SCENE III. LE MARQUIS. Rien n'est plus ravissant que cette conjoncture. Commande un souper propre, et suivant la saison; Que ma chaise de poste y soit, et des relais. Fais-y porter aussi... LA FLEUR. Voilà bien des apprêts! LE MARQUIS. Combien? Deux habits d'homme et du linge de même. LA FLEUR. Des habits et du linge? LE MARQUIS. Oui. Fais ce qu'on te dit. |