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est devenue l'unique héritière de son oncle le commandeur.

CIDALISE.

Et quelle joint à présent à la réputation de jolie femme, celle de femme très - opulente. Aussi le petit chevalier lui fait-il assidûment sa cour.

LE MARQUIS.

Ecoutez donc, Mesdames; un moment : ceci mérite toute mon attention. Le petit chevalier me voudroit ravir la comtesse? Oh! nous allons voir. Ce que vous m'apprenez change beaucoup mes vues; et tout bonnement, je serois tenté de rendre Lucile à son robin. Moi, j'aime à faire des heureux.

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Cela seroit peut-être aussi généreux que sage.

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La comtesse me sacrifie à l'instant qu'elle hérite! Oh! parbleu, je lui apprendrai à mieux choisir ses momens. Allons, allons, j'y vais mettre ordre, et vous prouver que je sais soutenir mes droits. Comme vous dites, la comtesse est jolie femme; elle mérite toute sorte d'égards. Allons, il est de bonne heure, mon équipage m'attend, je vole chez elle. Tâchez d'arranger tout cela avec Araminte. Elle est minutieuse, elle boudera. Ces bourgeoises se formalisent de la plus petite chose. Voyez, calmez-la. Lisidor est un galant homme : je ne serai même pas fâché qu'il m'ait

quelque obligation. Pardon, mille fois pardon, si je vous quitte, j'en suis honteux, désespéré. Mais vous n'ignorez pas que je suis le premier à plaindre, puisque je vous laisse en partant, et tous mes regrets, et mon cœur..

CIDALIS E.

En effet, on appelle cela savoir prendre son parti.

SCÈNE XIV. ·

ARAMINTE, CIDALISE, ISMÈNE, LISETTE, LISIDOR et LE BARON arrivent un instant après.

ARAMINTE.

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J'AI retrotivé mon serin. Je vous ai quittées bien brusquement, j'en conviens; mais vous connoissez ma sensibilité.

IS MÈNE.

Aussi ne songeons-nous qu'à te féliciter.

ARAMINTE.

Bon! les malheurs se succèdent: Lisidor et le baron me suivent. Je suis persécutée de tous les côtés... Mais où donc est le marquis?

ISMENE.

Tu ne le croirois pas? il est allé reprendre les fers de sa belle comtesse, qui vient d'hériter.

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CIDALISE.

Nous t'expliquerons cela plus en détail; mais dans ce moment-ci, ce que tu as de mieux à faire, est de pourvoir ta fille, et de ne plus penser au plus étourdi et au plus inconséquent de tous les

hommes.

SCÈNE XV.

ARAMINTE, CIDALISE, ISMÈNE, LISIDOR,

LE BARON.

LE BARON.

OH! çà, ma chère Araminte, voici le moment décisif. Je viens vous demander Lucile pour monsieur Lisidor. Elle l'aime, il le mérite; et je vous déclare que je me brouille à jamais....

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ARAMINTE.

Vous arrivez très à propos, Monsieur; j'avois vous dire qu'il ne tient plus qu'à vous d'être mon gendre.

LISIDOR.

Qu'entends-je? quel bonheur !

LE BARON.

Et votre marquis?....

ARAMINTE.

De grâce, mon cher Baron, ne m'obligez point à rougir à vos yeux de ma ridicule prévention en sa faveur. Il m'a rendu service, en m'apprenant ce que je devois penser de tous les gens de son

espèce. Soyez heureux, Lisidor. Vous, mes bonnes amies, obligez moi de ne parler jamais de cette aventure. Vous, Baron, après le souper, je vous demande un moment de conversation. Vous verrez que mes vues peuvent sympathiser avec les vôtres, et que, tout aveuglé que vous croyez mon cœur par le tourbillon du monde, il peut encore être éclairé les conseils d'un homme es

par

timable.

LE BARON.

Je n'en doutai jamais, ma chère Araminte; je crois vous deviner, et j'en suis enchanté. Oui, j'ai aussi mes idées. Assurons le bonheur de votre fille. Songeons au nôtre; et terminons, par un arrangement solide et raisonnable, tous ces petits événemens, qui sont le vrai tableau d'une soirée

à la mode.

JAN 2 5 1916

FIN DU CERCLE.

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Fin de la Table du tome quarante-sixième.

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