Ne donnons point ici de scène extravagante; Attendez quelques jours, et vous serez contente: D'ailleurs il m'aime assez, et je crois malaisé... FLORISE. : Oh! je veux sur le champ qu'il soit désabusé. SCÈNE VIII. CLÉON, GÉRONTE, FLORISE, CHLOÉ, ARISTE, VALÈRE. GÉRONTE. Eu bien! qu'est-ce, ma sœur? Pourquoi tout ce tapage? FLORISE. Je ne puis point ici demeurer davantage, CLÉON. L'éloge n'est pas fade. GÉRONTE. Oh! qu'on me laisse en paix; Ou, si vous me poussez, tel ici qui m'écoute... Ainsi que l'amitié la vérité m'engage... GÉRONTE. Et moi je n'en veux point entendre davantage; ARISTE. Sachez donc avec moi confondre l'imposture; GERONTE. Vraiment oui, c'est Frontin! je savois tout cela: ARISTE. Eh quoi votre raison balance? Et vous ne voyez pas avec trop d'évidence... GÉRONTE. Un valet, un coquin !... VALERE. Connoissez mieux les gens; Vous accusez Frontin, et moi je le défends. GÉRONTE. Parbleu ! je le crois bien, c'est votre secrétaire. VALERE. Que dites-vous, Monsieur? et quel nouveau mystère... Pour vous en éclaircir interrogeous Froutin. CLÉON. Il est parti, je l'ai renvoyé ce matin. VALÈRE. Vous l'avez renvoyé : moi je l'ai pris; qu'il vienne. (A un laquais.) Qu'on appelle Lisette, et qu'elle nous l'amène. (A Valère.) GÉRONTE. (A Cléon.) Frontin vous appartient? Autre preuve pour nous! Il étoit à Monsieur même en servant chez vous, Et je ne doute pas qu'il ne le justifie. CLÉON. Valère, quelle est donc cette plaisanterie ? Je ne plaisante plus, et ne vous connois point. Mais vraiment il est brave... On me mandoit que non. SCÈNE IX. CLÉON, GERONTE, FLORISE, CHLOÉ, ARISTE, VALÈRE, LISETTE. ARISTE, à Lisette. Il est parti, LISETTE, ARISTE. Non, non : ce n'est plus un mystère. LISETTE. Il est allé porter la lettre de Valère : ARISTE. Quel contre-temps fàcheux!. CLÉON. Comment! malgré mon ordre il étoit en ces lieux ! Je veux de ce fripon... LISETTE. Un peu de patience. Et moins de complimens; Frontin vous en dispense. Mais... FLORISE, se saisissant du paquet. Donne cet écrit ; j'en sais tout le mystère. CLÉON, très-vivement. Mais, Madame, c'est vous... Songez... FLORISE. Lisez, mon frère, Vous connoissez la main de Monsieur; apprenez GÉRONTE, en fu eur, après avoir lu. M'interdire! corbleu!... Voilà donc de vos œuvres! Ah! monsieur l'honnête homme, enfin je vous connois: Remarquez ma maison pour n'y rentrer jamais. CLÉON. C'est à l'attachement de madame Florise SCÈNE X. (Il sort.) GERONTE, FLORISE, CHLOÉ, ARISTE, VALÈRE, LISETTE. GÉRONTE, à Cléon qui sort. On! l'on ne vous craint guère... Je ne suis pas plaisant, moi, de mon caractère; ARISTE. Ne pensez plus à lui. Malgré l'air satisfait qu'il affecte aujourd'hui, Du moindre sentiment si son ame est capable, Il est assez puni quand l'opprobre l'accable. GÉRONTE. Sa noirceur me confond... Daignez oublier tous L'injuste éloignement qu'il m'inspiroit pour vous. |