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In den Provinzien jenseit der Weser (dem Kleve- und Märkischen, Mindenschen, Ravensbergischen, Lingen- und Tecklenburgischen, auch Ostfriesländischen) soll es noch bei der alten Verfassung und bisherigen Gewohnheit gelassen werden, so daß, wenn daselbst Bedienungen vakant geworden, und für solche Offerten zur Rekrutenkasse geschehen, alsdann auf die Meistbietenden mit reflektiert werden soll.

138.

Aus,,L'Antimachiavel".

1740.

(Oeuvres de Frédéric le Grand VIII, I, 61. Berlin 1846-57.)

Chapitre I.

Lorsqu'on veut raisonner juste, il faut commencer par approfondir la nature du sujet dont on veut parler, il faut remonter jusqu'à l'origine des choses pour en connaître, autant que l'on peut, les premiers principes; il est facile alors d'en déduire les progrès et toutes les conséquences qui peuvent s'ensuivre. Avant de marquer les différences des États, Machiavel aurait dû, ce me semble, examiner l'origine des princes, et discuter les raisons qui ont pu engager des hommes libres à se donner des maîtres.

Peut-être qu'il n'aurait pas convenu, dans un livre où l'on se proposait de dogmatiser le crime et la tyrannie, de faire mention de ce qui devrait la détruire; il y aurait eu mauvaise grâce à Machiavel de dire que les peuples ont trouvé nécessaire, pour leur repos et leur conservation; d'avoir des juges pour régler leurs différends, des protecteurs pour les maintenir contre leurs ennemis dans la possession de leurs biens, des souverains pour réunir tous leurs différents intérêts en un seul intérêt commun; qu'ils ont d'abord choisi, d'entre eux, ceux qu'ils ont crus les plus sages, les plus équitables, les plus désintéressés, les plus humains, les plus vaillants, pour les gouverner.

C'est donc la justice, aurait-on dit, qui doit faire le principal objet d'un souverain; c'est donc le bien des peuples qu'il gouverne qu'il doit préférer à tout autre intérêt. Que deviennent alors ces idées d'intérêt, de grandeur, d'ambition et de despotisme? Il se trouve que le souverain, bien loin d'être le maître absolu des peuples qui sont sous sa domination, n'en est lui-même que le premier domestique.

Chapitre III.

Le quinzième siècle, où vivait Machiavel, tenait encore à la barbarie: alors, on préférait la funeste gloire des conquérants, et

ces actions frappantes qui imposent un certain respect par leur grandeur, à la douceur, à l'équité, à la clémence et à toutes les vertus; à présent, je vois qu'on préfère l'humanité à toutes les qualités d'un conquérant, et l'on n'a plus guère la démence d'encourager par des louanges des passions cruelles qui causent le bouleversement du monde.

Ce n'est point la grandeur du pays que le prince gouverne qui lui donne de la gloire, ce ne seront pas quelques lieues de plus de terrain qui le rendront illustre, sans quoi ceux qui possèdent le plus d'arpents de terre devraient être les plus estimés.

L'erreur de Machiavel sur la gloire des conquérants pouvait être générale de son temps, mais la méchanceté ne l'était pas assurément. Il n'y a rien de plus affreux que certains moyens qu'il propose pour conserver des conquêtes; à les bien examiner, il n'y en aura pas un qui soit raisonnable ou juste.

„On doit," dit ce méchant homme, éteindre la race des princes qui régnaient avant votre conquête." Peut-on lire de pareils préceptes sans frémir d'horreur et d'indignation? C'est fouler aux pieds tout ce qu'il y a de saint et de sacré dans le monde; c'est ouvrir à l'intérêt le chemin de tous les crimes. Quoi! si un ambitieux s'est emparé violemment des États d'un prince, il aura le droit de le faire assassiner, empoisonner! Mais ce même conquérant, en agissant ainsi, introduit une pratique dans le monde qui ne peut tourner qu'à sa ruine; un autre, plus ambitieux et plus habile que lui, le punira du talion, envahira ses États, et le fera périr avec la même cruauté qu'il fit périr son prédécesseur....

La seconde maxime de Machiavel est que le conquérant doit établir sa résidence dans ses nouveaux Etats. Ceci n'est point cruel, et paraît même assez bon à quelques égards; mais l'on doit considérer que la plupart des Etats des grands princes sont situés de manière qu'ils ne peuvent pas trop bien en abandonner le centre sans que tout l'Etat s'en ressente; ils sont le premier principe d'activité dans ce corps, ainsi ils n'en peuvent quitter le centre sans que les extrémités ne languissent.

"

La troisième maxime de politique est, Qu'il faut envoyer des colonies pour les établir dans les nouvelles conquêtes, qui serviront à en assurer la fidélité." L'auteur s'appuie sur la pratique des Romains; mais il ne songe pas que si les Romains, en établissant des colonies, n'avaient pas aussi envoyé des légions, ils auraient bientôt perdu leurs conquêtes; il ne songe pas que, outre ces colonies et ces légions, les Romains savaient encore se faire des alliés. Les Romains, dans l'heureux temps de la république, étaient les plus sages brigands qui aient jamais désolé la terre; ils conservaient avec prudence ce qu'ils acquirent avec injustice; mais enfin il arriva à ce peuple ce qui arrive à tout usurpateur: il fut opprimé à son tour.

Un prince doit attirer à lui et protéger les petits princes ses voisins, semant la dissension parmi eux afin d'élever ou d'abaisser ceux qu'il veut.“ C'est la quatrième maxime de Machiavel, et c'est ainsi qu'en usa Clovis, le premier roi barbare qui se fit chrétien. Il a été imité par quelques princes non moins cruels; mais quelle différence entre ces tyrans et un honnête homme qui serait le médiateur de ces petits princes, qui terminerait leurs différends à l'amiable, qui gagnerait leur confiance par sa probité, et par les marques d'une impartialité entière dans leurs démêlés et d'un désintéressement parfait pour sa personne! Sa prudence le rendrait le père de ses voisins au lieu de leur oppresseur, et sa grandeur les protégerait au lieu de les abîmer.

Il est vrai, d'ailleurs, que des princes qui ont voulu élever d'autres princes avec violence se sont abîmés eux-mêmes; notre siècle en a fourni deux exemples. L'un est celui de Charles XII, qui éleva Stanislas sur le trône de Pologne, et l'autre est plus

récent.

Je conclus donc que l'usurpateur ne méritera jamais de gloire, que les assassinats seront toujours abhorrés du genre humain, que les princes qui commettent des injustices et des violences envers leurs nouveaux sujets s'aliéneront tous les esprits au lieu de les gagner, qu'il n'est pas possible de justifier le crime, et que tous ceux qui en voudront faire l'apologie raisonneront aussi mal que Machiavel. Tourner l'art du raisonnement contre le bien de l'humanité, c'est se blesser d'une épée qui ne nous est donnée que pour nous défendre.

139.

Friedrichs Einmarsch in Schlesien.

1740.

An den Etatsminister Grafen v. Podewils zu Berlin.

(Polit. Korrespondenz Friedrichs des Großen, I, 147. Herausg. v. Koser. Berlin 1879 ff.)

Schweinitz, le 16 déc. 1740.

Mon cher Podewils. J'ai passé le Rubicon enseignes déployées et tambour battant; mes troupes sont pleines de bonne volonté, les officiers d'ambition, et nos généraux affamés de gloire, tout ira selon nos souhaits, et j'ai lieu de présumer tout le bien possible de cette entreprise.

Envoyez-moi Bülow, caressez-le beaucoup, et faites-lui voir le propre intérêt de son maître; enfin, usons de la connaissance du coeur humain, faisons agir en notre faveur l'intérêt, l'ambition,

l'amour, la gloire, et tous les ressorts qui peuvent émouvoir l'âme. Ou je veux périr ou je veux avoir honneur de cette entreprise.

Mon coeur me présage tout le bien du monde: enfin un certain instinct, dont la cause nous est inconnue, me prédit du bonheur et de la fortune, et je ne paraîtrai pas à Berlin sans m'être rendu digne du sang dont je suis issu, et des braves soldats que j'ai l'honneur de commander. Adieu, je vous recommande à la garde de Dieu.

Federic.

140.

Gründe des Königs für seinen Einfall in Schlesien.

1740.

(Polit. Korrespondenz Friedrichs d. Gr., I, 159.)

Les droits du Roi sur la plupart des duchés et principautés de la Silésie sont incontestables.1

Les possesseurs de ce duché en sont même si bien convenus qu'ils ont fait un traité avec l'électeur Frédéric-Guillaume par lequel cet électeur renoncerait, en faveur du cercle de Schwiebus, à ses droits sur les autres principautés et duchés de la Silésie; cette renonciation serait valable si, par la plus noir perfidie, l'empereur Léopold n'avait arraché le cercle de Schwiebus à Frédéric Ier.

L'équivalent qui constituait la renonciation étant donc rendu, nos droits reviennent en entier, et tout l'acte fait avec l'électeur Frédéric-Guillaume devient nul.

C'est donc en vertu de ces droits, et d'une prétention de quelques millions d'écus, que le Roi est entré en Silésie, pour maintenir son bien et pour étayer ses droits. Il n'aurait point été convenable de faire une pareille démarche du vivant de l'Empereur, car l'Empereur étant le chef de l'Empire, c'est agir contre les constitutions de l'Empire, si un de ses membres voulait l'attaquer.

De plus, cette démarche n'est point contraire à la Pragmatique Sanction, puisque le Roi ne prétend point hériter, mais soutenir ses droits particuliers, et l'Empereur n'ayant lui-même aucun droit sur ces duchés en Silésie qu'on lui conteste, de quelle justice sa fille en peut-elle donc prétendre? D'autant plus qu'on ne saurait hériter de ce qui n'appartient pas à ses parents.

Mais supposons, pour mettre les choses au pire, qu'on regardât l'action du Roi contraire à la Pragmatique Sanction, il est bon de dire que, par le traité de 1732, le Roi garantit la

1 vgl. S. 224.

Pragmatique Sanction à l'Empereur à condition de la garantie du duché de Bergue; 2 or la maison d'Autriche a manqué à son traité, en garantissant l'année 1738 ou 1739 à la maison de Sulzbach la possession provisionnelle des duchés de Juliers et Bergue, de sorte que le Roi rentre par là dans la plénitude de ses droits, d'autant plus qu'on lui avait promis un équivalent des propres biens de l'Empereur.

Toutes ces raisons, prises ensemble, ont occasionné l'entreprise du Roi; il ne demande pas mieux que de s'accommoder avec la maison d'Autriche, pourvu que l'on veuille avoir quelque considération pour la justice de ses droits.

N. J'ai oublié d'ajouter que la Silésie ayant toujours été un fief masculin, elle n'est devenue féminin que par la Pragmatique Sanction: or, comme ma garantie en est nulle, je rentre à présent dans l'entier de mes droits, puisqu'il n'y a plus de descendants mâles de la famille impériale. C'est ce qu'on peut ajouter aux autres raisons ci-dessus mentionnées.

Fr.

141.

Friedrich II. an Voltaire.

(Oeuvres posthumes de Frédéric le Grand, II, 66.)

A Olau, le 16 avril 1741.

Je connais les douceurs d'un studieux repos;
Disciple d'Epicure, amant de la mollesse,
Entre ses bras, plein de faiblesse,

J'aurais pu sommeiller à l'ombre des pavots.

Mais un rayon de gloire animant ma jeunesse,
Me fit voir d'un coup d'oeil les faits de cent héros;
Et, plein de cette noble ivresse,

Je voulus surpasser leurs plus fameux travaux.

Je goûte le plaisir, mais le devoir me guide.
Délivrer l'univers de monstres plus affreux
Que ceux terrassés par Alcide,

C'est l'objet salutaire auquel tendent mes voeux.

Soutenir de mon bras les droits de ma patrie,
Et réprimer l'orgueil des plus fiers des humains,
Tous fous de la vierge Marie,

Ce n'est point d'un ouvrage indigne de mes mains.

2 Die Zusammenkunft Karls VI. u. Friedr. Wilhelms I. im Aug. 1732 zu

Prag war eine Folge des durch den Berliner Vertrag (vgl. diesen: S. 239) ge= schaffenen Einvernehmens (Pol. Korresp. I, 135, Anm. 1).

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