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ne manquait jamais de faire couler des larmes. Les éloges que lui ont adressés les plus grands hommes du temps, ont encore plus contribué à conserver sa mémoire que la supériorité de son talent; car la renommée de l'artiste est précaire et s'obscurcit aisément dès que l'artiste a disparu; mais Boileau, Racine, la Fontaine, lui ont donné l'immortalité par leurs vers. La Fontaine disait :

Vous régnerez longtemps dans la mémoire
Après avoir régné jusques ici

Dans les esprits, dans les cœurs même aussi. Qui ne connaît l'inimitable actrice, Représentant ou Phèdre ou Bérénice, Chimène en pleurs ou Camille en fureur? Cependant, les efforts de Racine n'avaient pu encore débarrasser entièrement la déclamation de ce débit chantant et cadencé que consacrait la tralition. Dans la fin de sa carrière, après a mort de Racine, la Champmeslé evint à ce malheureux chant qui lui alait des applaudissements, parce qu'elle avait la voix très-belle et trèsonore. Mademoiselle Duclos, formée ar elle, mit dans son jeu trop d'aprêt et d'enflure; une nouvelle réorme devint nécessaire : ce fut l'ourage de mademoiselle Lecouvreur, qui fit entendre le véritable langage de la tragédie. Cette actrice, célébrée par les meilleurs poëtes de son temps, et que Voltaire a placée dans son Temple du Goût, détruisit sans retour les anciens défauts de la déclamation, et amena le temps des Dumesnil et des Clairon, le plus bel âge de la comédie française. Les triomphes de mademoiselle Clairon furent associés à ceux de e Kain. Voltaire dut beaucoup à ces cteurs, qu'il dirigea souvent par ses conseils; il leur prodigua la louange en mille endroits, et c'était justice: car avec Voltaire commence l'époque où les comédiens font beaucoup pour le poëte, où des ouvrages faibles ou superficiels par eux-mêmes, doivent au jeu des acteurs l'apparence du vrai mérite et le succès. La Harpe dit de le Kain qu'en conservant les anciens principes, il y ajoutait une force d'expression et une profondeur de sentique n'avait pas avant lui la tra

ment

gédie. Son action, ainsi que celle de mesdemoiselles Clairon et Dumesnil, était bien plus véhémente et plus logique que celle de leurs prédécesseurs.

Qui aurait osé, dit Voltaire avec admiration, qui aurait osé comme M. le Kain, sortir les bras ensanglantés du tombeau de Ninus, tandis que l'inimitable actrice qui représentait Sémiramis (mademoiselle Dumesnil) se traînait mourante sur les marches du tombeau même ? » Cependant la véhémence des mouvements et des attitudes alla un peu trop loin dès cette époque: et les imitateurs de le Kain poussèrent souvent le tragique de l'action jusqu'au mélodrame, sans que Voltaire, infidèle au vrai goût dans cette question, cessât d'applaudir. Sauf ces exagérations, la tragédie conserva des interprètes dignes d'elle, entre autres Larive, et la tradition du goût et de la passion se maintint jusqu'à Talma, qui vint l'enrichir par les conceptions de son génie; qui, réformateur heureux des costumes et de la mise en scène, dépassa tous ses prédécesseurs par le sentiment profond et la savante intelligence des chefs-d'œuvre de nos poëtes. A côté de ce grand tragédien parut, comme un auxiliaire digne de lui, la pathétique Duchesnois, qui vient tout à coup de retrouver une héritière, douée des plus hautes qualités tragiques, mais peut-être moins souple et moins variée qu'elle dans son talent, moins touchante dans les sentiments tendres.

La comédie, dans le dix-huitième siècle, ne fut pas moins heureusement partagée en acteurs que la tragédie; peut être même la déclamation comique du dix-septième siècle fut-elle surpassée par des artistes tels que Fleury, Molé, Préville, Monvel, dont on retrouve quelques traditions chez plusieurs de nos contemporains, surtout chez MM. Monrose et Menjaud, par des actrices telles que madame Favart, mademoiselle Contat; telles que mademoiselle Devienne et mademoiselle Bourgoin, qui nous conduisent presque en face de la place brillante que mademoiselle Mars vient de lais

ser vide. Espérons que notre grande comédienne n'a pas emporté avec elle tous les secrets de son art, et que le souvenir de ses leçons et l'ínspiration de ses exemples lui donneront des successeurs qui sauront maintenir notre scène comique à la hauteur où cette inimitable actrice l'a soutenue pendant sa longue et glorieuse carrière.

-La profession du comédien a toujours été poursuivie en France par les foudres de l'Église. Le concile d'Arles déclara, en 315, ceux qui s'y livraient, excommuniés tant qu'ils l'exerceraient; mais cet anathème qui, de tout temps, a reçu chez nous son exécution, ne les atteignait pas dans les pays étrangers. Ainsi, les comédiens italiens venus en France à diverses époques, loin d'être excommuniés, étaient membres de la confrérie du Saint-Sacrement, et on les vit plusieurs fois, à Paris, tenir les cordons du dais dans les processions. Les acteurs et les actrices de l'Académie rovale de musique ou de l'Opéra n'étaient pas non plus excommuniés, parce que ce spectacle avait été établi sous le nom d'Acadé mie. Les nobies qui embrassaient la profession de comédiens étaient regardés comme ayant dérogé, à moins qu'ils ne fissent partie de la troupe des comédiens du roi. C'est ce qui résulte d'une déclaration de Louis XIII, en date du 16 avril 1641, et d'un arrêt du conseil rendu le 10 septembre 1668, en faveur de Floridor, gentilhomme et comédien du roi.

L'existence de la plupart des comédiens de province était fort triste et fort misérable; il n'en était pas de même des comédiens de Paris, dont la position était à la fois plus stable, plus brillante et plus heureuse. Pendant les dernières années qui précé. dèrent la révolution de 1789, les parts entières des sociétaires de la ComédieFrançaise et de la Comédie-Italienne s'élevèrent jusqu'à 30,000 francs annuellement. Les acteurs de l'Opéra touchaient de forts appointements, qui leur étaient exactement payés par la ville ou par l'État. Après vingt ans de services, les premiers sujets de ces

trois théâtres avaient droit à une pension de retraite de 1500 francs, que le roi doublait pour la plupart d'entre eux. Peu de temps avant 1789, ils avaient pris le titre de pensionnaires du roi. Ils quittèrent plus tard ce titre pour prendre celui d'artistes dramatiques, qu'ils ont conservé, et qu'ils prennent encore aujourd'hui dans les actes publics. (Voyez THEATRE.)

COMESTOR (Pierre, surnommé), c'est-à-dire le Mangeur, à cause son ardeur dévorante pour l'étude, était doyen de l'église de Troyes. Il dirigea ensuite l'école de théologie de Paris, depuis 1164 jusqu'en 1169, puis se retira à Saint-Victor, et mourut en 1178, suivant les uns, en 1188, suivant les autres. Il a composé un livre fameux intitulé: Scolastica historica, imprimé pour la première fois à Utrecht, en 1473, petit in-fol. C'est une histoire sainte tirée de l'Écriture et des gloses, et qui va depuis le commencement de la Genèse jusqu'à la fin des Actes des apôtres. Ce livre, qui fut reçu avec enthousiasme, et fut pendant trois siècles regardé comme clas sique, fut traduit en français en 1495, par Guiard des Moulins, sous le titre de Bible historiée, Paris, A. Verand, sans date, 2 vol. in-fol.

COMICES AGRICOLES. Associations formées dans le but d'améliorer les procédés agricoles et les races les plus utiles des animaux domestiques, par des hommes qui se livrent aux travaux des champs, et même par des citoyens qui y sont étrangers, mais consentent à concourir au but commun par une faible cotisation annuelle.

Ce fut une circulaire ministérielle du 22 mai 1820 qui provoqua, dans les départements, la création de ces sortes d'établissements. On recommanda d'y admettre les hommes qui pratiquent même, dans un ordre pea élevé, l'art honorable et difficile de l'agriculture; on ne demanda point que le président de chaque comice sortît de la classe des cultivateurs ordinaires, et fût en état de rédiger des mémoires, on n'exigea de lui que simples notes résumant, avec autant

de

d'exactitude que possible, les travaux de l'association.

Les avantages qui pouvaient résulter de cette mesure furent longs à se faire apprécier, et il se passa plusieurs années avant qu'on se décidât, dans les campagnes, à en faire un premier essai. A la fin, les préfets, à force de stimuler les cultivateurs, obtinrent la création d'un premier comice, puis d'un Second; enfin l'esprit d'imitation agissant de proche en proche, ces associations s'étendirent d'un canton à l'autre, et il est aujourd'hui des départements qui en comptent un assez grand nombre.

Conformément à la circulaire de 1820, les comices agricoles se réunissent un jour de foire ou de marché, lans une ville, dans un village, même lans un champ, et là, le premier magistrat administratif du pays distribue les prix au cultivateur qui, à une épojue déterminée, a obtenu le plus de uccès dans un genre quelconque de ulture, présenté les bestiaux les plus Deaux et les troupeaux les mieux teaus, perfectionné les instruments aratoires, ou fait l'application la plus heureuse de ceux qui sont en usage. Les conseils généraux sont autorisés dépense facultative une petite somme à ajouter au produit des cotisations volontaires, pour donner plus d'importance aux prix. Dans les départements où il existe une société d'agriculture, les comices agricoles sont en correspondance avec elle, et c'est par son intermédiaire qu'ils font parvenir à l'administration leurs comptes rendus et leurs demandes.

à voter comme

COMINES (Philippe de), seigneur d'Argenton, naquit au château de Comines, près de Menin, en Flandre, en 1445, d'une famille ancienne et illustre. Il passa sa jeunesse à la cour de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, suzerain de sa province, et fut attaché à la personne de son fils, le comte de Charolais. Il suivit ce dernier dans la guerre du bien public, et se trouva à la bataille de Montlhéry. Le comte de Charolais ayant succédé à son père, Sous le nom de Charles le Téméraire,

continua à admettre Comines dans sa confiance et son intimité. Lorsque, irrité d'un manque de foi de Louis XI, Charles le retint prisonnier à Péronne, Comines, déjà prudent et habile, malgré sa jeunesse, essaya de calmer son maître, et ne pouvant y réussir aussi bien qu'il le voulait, avertit le roi des points sur lesquels il faudrait céder pour ne pas se mettre dans le plus grand péril. Enfin, les conseils qu'il donna aux deux parties contribuèrent beaucoup au traité qui réconcilia un moment les deux princes, et lui attirèrent l'estime et la considération de Louis XI. Cependant, l'esprit du duc de Bourgogne s'aigrissait de plus en plus par ses revers, par son ambition trompée, par ses ruses, qui échouaient contre les ruses de son astucieux et puissant rival. Une sorte de frénésie s'empara de lui, et faisait chaque jour des progrès; les conseils modérés l'irritaient. La tâche devenait ainsi plus facile pour le roi de France, qui mettait tout en œuvre pour détacher de lui peu à peu tous les hommes habiles et considérables qu'il avait parmi ses serviteurs. Comines, dégoûté du service d'un maître sur lequel la raison n'avait plus d'empire, et chez lequel la passion remplaçait la politique, séduit d'ailleurs par les raisons d'intérêt que le roi de France faisait valoir auprès de lui, se décida à changer de parti et de cour. E devint le conseiller de Louis XI, défection qui lui fut largement payée par le don de plusieurs principautés et seigneuries. Un riche mariage, l'acquisition de la belle seigneurie d'Argenton, la dignité de sénéchal de Poitou, qui lui fut conférée par le roi, achevèrent de le mettre dans une des positions les plus brillantes du royaume. Les lettres patentes que le roi lui donna pour la charge de sénéchal, témoignent de sa vive reconnaissance pour les services de son conseiller. « Louis,.. etc., savoir faisons que comme notre amé et féal conseiller chambellan, Philippe de Comines, desmontrant sa grande et ferme loyauté et la singulière amour qu'il a eue pour nous, se soit dès son jeune

âge disposé à nous servir, honorer et obéir, comme bon, vray et loyal sujet doit son souverain seigneur; et nonobstant les troubles qui ont été, et les lieux où il a conversé, qui par aucuns temps nous ont été et encore sont contraires, rebelles et désobéissants, toujours ait gardé envers nous vraye et loyale fermeté de courage; et même en notre grande et entière nécessité, à la délivrance de notre personne, lorsqu'étions entre les mains d'aucun de nos dits rebelles et désobéissants qui s'étoient déclarés contre nous, et en danger d'être là détenus, notre dit conseiller et chambellan, sans crainte du danger que luy en pou voit advenir, nous avertit de tout ce qu'il pouvoit pour notre bien, et tellement s'employa que par son moyen et aide, nous saillimes hors des mains des dits-rebelles; et en plusieurs autres manières nous a faict et continue de faire chaque jour plusieurs grands, louables, et recommandables services, etc. » Louis XI employa Comines dans plusieurs missions importantes. Après la mort de Charles le Téméraire, il l'envoya en Flandre pour tenter de réunir les villes de cette contrée à la France il l'envoya aussi prendre possession, au nom de la couronne, du duché de Bourgogne. Il lui confia plus tard une ambassade à Florence; mais cette dernière mission fut, diton, moins un honneur qu'une disgrâce, quelques nuages s'étant élevés entre le prince soupçonneux et son ministre. A Florence, Comines soutint la querelle des Médicis contre les Pazzi, et rendit les plus grands services à Laurent de Médicis, qui remercia Louis XI de lui avoir envoyé un si sage ambassadeur. Parfaitement accueilli à son retour, Comines jouit de nouveau de toutes les bonnes grâces du roi pendant les deux années que dura encore le règne de Louis XI. Sous le règne suivant, ayant pris part aux cabales du duc d'Orléans et du duc de Bourbon contre la régence, il subit les conséquences de leur défaite, et fut conduit à Loches, où on l'enferma dans une de ces cages de fer que

Louis XI avait mises en usage. << Pl sieurs les ont maudites, et moi auss dit-il, qui en ai tâté sous le roi d présent. » Condamné à l'exil, apri une détention de huit mois, il ne tard pas à rentrer en grâce, et, en 1495, o le retrouve fondé de pouvoirs au trait qui Autriche. Charles VIII l'emme

fut conclu entre le roi et l'arch

avec lui dans sa campagne d'Italie, le chargea d'aller à Venise pour tâch de maintenir cette république dans neutralité. Comines découvrit les m nées des Vénitiens contre Charles, la vaste conjuration de peuples qui forma tout à coup contre les Françai Il avertit son maître, et vint le r joindre pour combattre près de lui la glorieuse journée de Fornoue, qu n'eut d'autre résultat que de rendr la retraite possible. Le traité de Ver ceil, conclu peu de temps après, et q fut son ouvrage, lui attira, de la på de ses ennemis, de violentes attaqu dont son crédit fut ébranlé : il f mis à l'écart pendant le reste de vie, qui se prolongea jusque sous règne de Louis XII. Il mit à profit loisir de sa vieillesse pour écrire s Mémoires. Ce livre, qui << a autori et gravité, comme dit Montaigne, sent partout son homme de bon lie élevé aux grandes affaires, » ce liv joint au talent de conter une rema quable sagacité politique, et une nesse de raison qu'on avait raremen rencontrée dans le moyen âge, et pal laquelle s'annonce l'esprit des temps modernes. Comines conte bien, sans imagination pourtant, et sans avoir rien dans l'expression de pittoresque. Son récit plaît par un tour naïf, accompagné partout d'un sens judicieux. Sa moralité est celle d'un diplomate ministre de Louis XI. 0 a fait une grande méprise en le com parant à un des historiens les plus se vères pour la morale, à Tacite. Co mines expose froidement et san! indignation, avec un sentiment d sympathie et d'admiration même, le fourberies et les machinations politi ques de son maître. Il ne blâme guère la duplicité et le crime que lorsqu'il

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n'ont pas réussi ou qu'ils étaient inu-
tiles. Comme dit M. Villemain, « il se
plaît si fort à l'habileté, qu'il excuse
volontiers une mauvaise action bien
faite.... La tyrannie lui paraît sur-
tout odieuse parce qu'elle est dérai-
sonnable. » Le même écrivain l'ap-
pelle
« un esprit sérieux, solide,
intelligent de toutes les ruses, jugeant
avec un sens merveilleux le caractère,
la forme, le but des gouvernements,
plus habile que scrupuleux, mais ce-
pendant s'élevant à la probité par le
bon sens, parce qu'à tout prendre, elle
est plus raisonnable que le reste, et
qu'elle assure mieux le maintien de la
puissance. »

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fois dans son bateau; mais il continua, pendant toute la journée du 10, à faire passer, sans être découvert, des chevaliers d'élite. Son exemple fut suivi, et quelques autres batelets furent encore amenés dans la rivière, et employés à transporter des soldats aguerris. A la fin de la journée, quatre cents hommes d'armes, tous gentilshommes, tous choisis parmi les plus braves de l'armée, se trouvèrent sur la rive gauche de la Lys, avec le maréchal de Sancerre à leur tête. Pierre Dubois les découvrit comme la nuit approchait; toutefois, craignant quelque surprise, il n'alla point aussitôt, comme il aurait dû, les rejeter dans la rivière; il aima mieux les laisser passer sans munitions, sans abri, dans la boue, une longue nuit de novembre, se proposant de les attaquer à l'aube du jour. Mais dès ses premiers rayons il fut attaqué lui-même par le connétable de Clisson, dont les soldats, plaçant des planches devant eux, s'avançaient sur les solives du pont, qui étaient encore sur pied. Sancerre, en même temps, avec sa troupe, le prenait à dos; les Flamands se troublèrent, ils furent mis en déroute et le passage de la Lys fut forcé (*). »

COMINES (Combat de). « En 1382, le duc de Bourgogne avait conduit Charles VI contre les Flamands réoltés. Le 9 novembre, le connétable Olivier de Clisson et le maréchal Louis le Sancerre, avec l'avant-garde, se rouvèrent sur la Lys, au pont de Comines. Le bâtard de Flandre, vec cent vingt chevaliers, y avait déjà ffectué un premier passage, après un ombat acharné, mais sans pouvoir se naintenir sur la rive ni résister aux lamands qui, accourus de tous côtés, avaient forcé de repasser en lui faiant éprouver des pertes considérables. Le connétable et le maréchal brûlaient de venger cet échec. De son côté, Pierre Dubois, avec six ou sept mille Flamands, était dans Comines, déterminé à opposer une vigoureuse réistance: le pont n'était point coupé; es Flamands s'étaient contentés d'enever le plancher, en laissant les soves la rivière n'était nulle part uéable, et quand les chevaux l'auraient assée à la nage, ils n'auraient pu rendre pied sur la rive opposée, qui tait trop escarpée. Le connétable, près avoir fait reconnaître le terrain, e savait quel parti prendre; mais le re de Sempy, qui connaissait bien le ays, avait fait conduire de Lille un etit bateau, avec des pieux et des ordes, qu'il fixa dans la rivière, auessous de Comines, dans un lieu Ouvert par un bosquet d'aunes. Il ne (*) Sismondi, Histoire des Français, t. XI, Duvait entrer que neuf personnes à la p. 387 et suiv. T. v. 22o Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

COMIRS. On nommait ainsi, au moyen âge une espèce de bateleurs, la plupart Provençaux, qui savaient jouer de divers instruments, et s'en allaient de villes en villes, de châteaux en châteaux réciter et chanter les compositions des trouvères. (Voyez JONGLEURS.) On les appelait encore musars, plaisantins, pantomimes, etc.

COMITÉ. Ce nom, emprunté au langage parlementaire des Anglais et des Américains du Nord, a servi chez nous, depuis le mois de juillet 1789 jusqu'à l'établissement du gouvernement consulaire, à désigner les réunions de députés spéciaux, délégués par les assemblées délibérantes, pour préparer les projets de lois ou examiner une question, une affaire, et en faire leur rapport. Quelquefois aussi,

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