que l'on puisse attribuer avec certitude à ce prince. Le nom de Childebert, qui se lit sur des triens frappés dans deux localités de Bourgogne, désignées par les légendes du. revers, PETRA FICIT et BOMIS, n'est ni celui de ce prince, ni celui d'un roi du même nom. Il désigne le monétaire, ainsi que les légendes MEROVEUS, d'une monnaie de Châlons-sur-Saône, et CHULDERICUS MON, d'une pièce frappée à Metz. CHILDEBRAND. - Le continuateur de Frédégaire dit que ce prince était fils de Pepin d'Héristal et d'Alpaïde, *et frère de Charles-Martel. Ce personnage, qui est un des plus insignifiants de notre histoire, est un de ceux dont et on s'est le plus occupé. Il combattit les Sarrasins avec Charles-Martel; il tfit le siége de Narbonne; il intervint dans les querelles de ses neveux, après la mort de Charles. A partir de 741, les annales et chroniques ne parlent plus de lui; mais les généalogistes sont venus, qui l'ont illustré en voulant faire de lui un des ancêtres de la dynastie capétienne. Les plus grands érudits du siècle dernier se sont engagés dans des discussions interminables, pour démontrer la descendance carlovingienne de Robert le Fort, l'ancêtre avoué et reconnu des Capétiens. En se rattachant à Childebrand, Duchesne, du Bouchet, les Sainte-Marthe, le Cointe, etc., y ont consacré toute leur érudition, aidée de toutes les subtilités de la dialectique. Pauvre sujet d'escrime pour des hommes si savants! Mais, de tout temps, les érudits se sont passionnés pour des questions n'ayant de valeur que celle que leur donnait leur préoccupation. Adrien Valois a eu le bon esprit de réfuter toute cette généalogie d'invention moderne, et c'est aujourd'hui un point en dehors de la discussion. Ce n'est pas tout; Childebrand fut encore, au dix-septième siècle, le héros d'un poëme épique; mais il y a longtemps que Boileau a fait justice du poëte et du poëme, par deux vers que tout le monde connaît. Qu trouvera le résumé de toutes les discussions relatives à Childebrand, dans la préface du tome x de la collection des historiens de France, et aussi dans un mémoire de Foncemagne, imprimé dans le tome x du recueil de l'Académie des inscriptions et belleslettres. CHILDÉRIC Ier, fils de Mérovée, lui succéda en 458. La dissolution des mœurs de ce prince ayant provoqué les ressentiments des hommes libres du royaume, il se vit forcer de quitter ses Etats et de chercher un asile dans la Thuringe, auprès d'un roi dont il séduisit la femme; et la royauté fut déférée, suivant les vieilles chroniques, au maître de la milice des Romains. « Il s'abandonna, dit Grégoire de Tours, à une honteuse luxure, déshonorant les femmes de ses sujets; et ceux-ci, indignés de ces outrages, le détrônèrent. Ayant découvert qu'on en voulait même à sa vie, il se réfugia dans la Thuringe, laissant dans son pays un homme qui lui était attaché, pour qu'il apaisât, par de douces paroles, les esprits furieux. Il lui donna aussi un signe pour qu'il lui fit connaître quand il serait temps de retourner dans sa patrie, c'est-a-dire qu'ils divisèrent en deux une pièce d'or, que Childéric en emporta une moitié, et que son ami garda l'autre, disant: « Quand je vous enverrai cette moi<< tié, et que les deux parties réunies <<< formeront la pièce entière, vous << pourrez revenir en toute sûreté dans <<< votre patrie. » Étant donc passé dans la Thuringe, Childéric se réfugia chez le roi Bizin et sa femme Basine. Les Francs, après l'avoir détrôné, élurent pour roi, d'une voix unanime, Ægidius (*).... Celui-ci était déjà dans la huitième année de son règne, lorsque le fidèle ami de Childéric, ayant secrètement apaisé les Francs, envoya à son prince des messagers pour lui (*) Les Francs, en prenant pour chef Ægidius, ne firent sans doute que suivre l'ancien usage de se, mettre au service des généraux romains. Le vrai de tout cela, dit M. de Châteaubriand en racontant l'exil de Childéric, c'est qu'il alla à Constantinople, d'où l'empereur le dépêcha en Gaule pour contre-balancer l'autorité suspecte d'Egidius. remettre la moitié de la pièce qu'il avait gardée. Celui-ci, voyant par cet indice certain que les Francs désiraient son retour, et qu'ils le priaient euxmêmes de revenir, quitta Thuringe et fut rétabli sur le trône. Tandis qu'il régnait, Basine abandonna son mari pour venir auprès de Childéric. Celuici l'épousa, et en eut un fils qu'on appela du nom de Clovis. Ce fut un grand prince et un redoutable guerrier.» (Voy. BASINE.) Childéric Ier mourut en 481 (*). CHILDÉRIC II, second fils de Clovis II et de Bathilde, roi d'Austrasie en 660, réunit tout l'empire des Francs en 670, à la mort de Clothaire III, son frère, et par la retraite de Thierry. Ébroïn, maire du palais, ayant voulu mettre ce dernier sur le trône, fut rasé et confiné dans un monastère, et le prince enfermé dans l'abbaye de Saint-Denis. Childéric, devenu maître absolu du royaume, se conduisit d'abord par les conseils de Léger, évêque d'Autun. Mais ce prélat perdit bientôt sa confiance, et il le fit enfermer avec Ébroïn au monastère de Luxeuil. Childéric se rendit alors odieux aux grands, en ne tenant aucun compte de leurs priviléges. Bodillon, l'un d'eux, fut par ses ordres attaché à un poteau et fouetté comme un esclave. Cet outrage fit naître une conspiration. Le même Bodillon, chef des conjurés, l'assassina (*) On a découvert en 1654, à Tournay, un tombeau où étaient déposés, à côté d'un squelette, une assez grande quantité d'objets précieux, entre autres une épée dont la poignée était garnie d'une feuille d'or, une hache d'armes ou francisque en fer, beaucoup d'abeilles en or, cent médailles d'or, d'empereurs du Bas-Empire, la plupart contemporains de Childéric, et deux cents médailles d'argent des premiers empereurs. On a supposé que ce tombeau était celui de Childéric. Les objets qu'il contenait, donnés d'abord à l'archiduc Léopold - Guillaume d'Autriche, alors gouverneur des Pays-Bas, passèrent, après la mort de ce prince, à l'électeur de Mayence, qui, en 1663, en fit présent à Louis XIV. Ils sont maintenant déposés au cabinet des antiques de la bibliothèque du roi. dans la forêt de Livri, près de Chelles, en 673; il était à peine âgé de vingtquatre ans. La reine Bilihilde, alors enceinte, et Dagobert, leur fils aîné, encore enfant, ne furent pas épargnés. Leur autre fils, Daniel, échappa seul à ce massacre. (Voy. CHILPÉRICIL) CHILDÉRIC II (monnaie de). - Trois princes du nom de Childéric ont régné sur les Francs; mais le second est le seul dont nous connaissions des monnaies. C'est en effet à lui que l'on attribue généralement les triens et les sols sur lesquels on voit au droit la légende HIDAERICVS REX, puis un buste tourné à droite et revêtu d'un paludamentum ou manteau sous une arcade; au revers, une croix accostée des lettres MA, initiales de MASSILIA (Marseille), dont le nom se trouve inscrit en toutes lettres dans la légende. Cette représentation d'un buste sous une arcade est unique dans la série mérovingienne. On connaît d'ailleurs d'au tres sols et d'autres triens de la même ville qui ne présentent que le type ordinaire, c'est-à-dire, le nom du roi autour de son buste, les lettres MA accostant la croix, et la légende MASSILIE CIVITATIS. Nous devons encore mentionner ici un beau tiers de sou frappé au nom de Childéric II et de son frère Clothaire, et qui porte, d'un côté, les mots CHILDERICVS REX autour d'un buste, et de l'autre, CLOTARIVS REX autour d'une croix. Les lettres MA, qui accompagnent cette croix, prouvent que cette pièce a été frappée à Marseille. On y remarque d'ailleurs le mot CONOB, légende énig. matique des dernières monnaies ro maines dont on a donné tant d'explications différentes. Enfin, on connaît encore de Childéric des triens frappés à Metz, et présentant, d'un côté, l'ef figie du prince avec son nom, et de l'autre, la légende METTIS CIV autour d'une croix ansée. CHILDÉRIC III, le dernier des prin ces de la dynastie mérovingienne. Après la mort de Charles-Martel, Carloman et Pepin se partagèrent son vaste empire; le premier eut l'Austra sie, le second, la Neustrie et la Bour gogne. Mais Pepin, né Austrasien, et parlant toujours la langue germanique, etait considéré, par les peuples sur esquels il devait régner, comme un tranger. «Ils ne lui obéissaient qu'à gret, et peut-être avaient-ils fait enendre quelque plainte, de ce qu'il ne estait plus de roi auquel ils pussent emander justice, lorsqu'ils étaient pprimés par le maire du palais. Pepin, pour les satisfaire, tira de quelque Couvent un dernier Mérovingien qu'il nomma Childéric III (742). On ne sait ni son âge, ni son origine; mais il est probable que Pepin, fidèle à la politique de ses prédécesseurs, fit, dans cette occasion, choix d'un enfant. La plupart des chroniqueurs parlent pour la remière fois de Childéric III, au monent de sa déposition (*). » Mais dix ins après, Pepin, que la retraite de son frère Carloman avait rendu maître le toute la monarchie des Francs, trouvant son autorité assez bien établie, députa vers le pape Zacharie, Burchard, évêque de Wirtzbourg, et le prêtre Fulrad, son chapelain, « pour l'interroger, dit Éginhard, sur les rois qui existaient alors en France, et qui n'avaient que le nom de rois sans aucune puissance royale. Par eux, le pontife répondit qu'il valait mieux que celui-là fût roi, qui exerçait la puissance royale (**). Pepin fut élevé sur un bouclier, dans une assemblée de la nation qui fut tenue à Soissons, au mois de mars 752, et Childéric III, ayant été solennellement déposé, reçut la tonsure ecclésiastique et fut enfermé au couvent de Sithiu, nommé depuis Saint-Bertin, à Saint-Omer, où il mou rut en 755. CHILPÉRIC Ier, fils de Clothaire Ier, devint roi de Soissons en 561, à la mort de son père. Il se montra tout d'abord avide, fourbe, querelleur : il voulut s'approprier le trésor de son pere, que l'on gardait dans la résidence de Braine; mais ses frères le forcèrent (") Sismondi, Histoire des Français, t. I, p.155. fr., (*) Éginhard, Annales, t. V, scr. 197. à partager. En 562, il envahit les États de son frère Sigebert, et lui prit Reims, sa capitale; repoussé à son tour, il perdit Soissons, et fut sur le point d'être dépouillé de tous ses États. Chilpéric ne s'était encore allié qu'à des femmes de basse extraction; à l'exemple de Sigebert, il voulut avoir pour épouse une princesse du sang royal, et il épousa Galsuinthe, sœur de Brunehaut. Mais Frédégonde, l'une des anciennes concubines du roi, n'avait rien perdu de l'empire qu'elle exerçait sur lui. Bientôt Galsuinthe périt de mort violente; Frédégonde devint reine, et la guerre se ralluma plus furieuse entre la Neustrie et l'Austrasie. En 576, Sigebert victorieux allait détrôner Chilpéric. Celui-ci tremblait; mais Frédégonde eut recours au poignard, et Sigebert fut assassiné. Dès lors l'ascendant de cette femme fut encore plus grand sur Chilpéric: elle lui fit immoler, les uns après les autres, tous les fils qu'il avait eus d'autres femmes; elle poursuivit ses rivales jusqu'à la mort; elle anima son mari contre Grégoire de Tours, contre Prétextat, contre tous ceux qu'elle haïssait. Tous les crimes de Chilpéric ont été inspirés par elle. Ce prince, théologien, lettre, bel esprit, était trop faible pour être féroce. Les Récits mérovingiens de M. A. Thierry nous montrent parfaitement ce mélange de faiblesse innée et de cruauté acquise qui composaient son caractère et justifient parfaitement ce mot si vrai des éditeurs de la collection des historiens de France, en parlant de ce prince: Uxorius magis quam crudelis (t. II, p. 115). Chilpéric fut assassiné à Chelles, par ordre de Frédégonde, en 584; il était âgé de quarante-cinq ans. Son fils Clothaire II lui succéda. CHILPÉRIC II fut proclamé roi en 715, après la mort de Dogobert III. On dit qu'il était fils de Childéric II, assassiné en 673. Mais le passage suivant de la chronique d'Erchambert rend cette filiation douteuse. « Les « Francs occidentaux, dit cet auteur, «< constituent roi un clerc nommé Da« nihel qu'ils appellent Chilpéric; car CHIMIE. - Les origines de la chimie sont, comme celles des autres sciences, environnées d'épaisses ténèbres. On ne trouve dans l'antiquité aucune trace de l'existence de cette science. C'est en vain qu'on a cru pouvoir démontrer l'opinion contraire, en confondant avec la chimie les procédés de quelques arts économiques et industriels, ou les premiers principes de l'art pharmaceutique, tels qu'ils existaient chez les Égyptiens, les Chinois, les Phéniciens, et plus tard chez les Grecs. Une étude plus approfondie de cette branche des connaissances humaines démontre qu'elle appartient tout entière aux nations modernes. On ne saurait faire remonter son origine plus haut qu'au septième siècle, lorsque les Arabes commencèrent à s'occuper des sciences physiques. Les rêveries de l'alchimie, née dans le commencement de l'ère chrétienne, avaient fait faire de nombreuses recherches, auxquelles on devait déjà la découverte d'un certain nombre de faits. Tandis que les philosophes cher chaient à la fois la transmutation des métaux et le remède universel, les médecins inventaient un grand nombre de préparations compliquées qu'ils variaient à l'infini; et, en traitant des plantes et des animaux par l'eau et le feu dans des vaisseaux distillatoires, ils avaient reconnu qu'on en séparait des produits et des substances volatiles, qu'on qu'on retrouvait plus ou moins constamment, suivant certaines circonstances. Telles sont les véritables sources où la chimie a pris son origine. Le plus ancien des auteurs arabes qui ait écrit sur la chimie est Géber, dont le véritable nom était Abou-Moussah-Djafar-Al-Sofi: il vivait dans le huitième siècle. La définition que cet auteur donne de la chimie prouveq | en comprenait bien l'objet. C'est, il; une science qui a pour but de c naître l'action que les diverses si tances de la nature exercent les u sur les autres. Ce qui est fort rem quable, c'est qu'il admettait tre principes ou éléments pour tous corps, opinion qui s'est propagée puis lui jusqu'à une époque très-r prochée de nous. Outre plusieurs fi qui sont demeurés dans la science, trouve encore dans cet auteur la d cription de plusieurs fourneaux et pareils distillatoires, dont l'usage s' perpétué jusqu'à nos jours. Après Géber, les Arabes de l'éc de Cordoue sont les seuls chez lesqu on retrouve des traces de la culture la chimie, et encore ils ne l'envisage rent que dans ses rapports avec l'art guérir. On peut voir par leurs écri le peu de progrès qu'ils firent faire cette science. On y trouve seulem la description de diverses préparati tirées du règne minéral, d'un p grand nombre appartenant au res végétal, et de quelques appareils d tillatoires. En effet, c'est des Arab et principalement de Mesué l'anci Rhazès, Aveuzoav, Averrhoès, date, en médecine, l'emploi de certa composés chimiques employés enc aujourd'hui. L'exploitation des min d'or, d'argent, at, de fer, d'étain, de e vre, etc., qui prit dès cette époque u grande extension en Espagne, e France et en Allemagne, dut faire aus rechercher peu à peu les connaissanc qu'exigent la métallurgie. Les chrétiens d'Occident avai puisé dans ces écoles et dans les éci des Arabes les doctrines qui y étai professées. Aussi les erreurs que c tenaient ces livres, au lieu de dis raître, se propagèrent-elles à la veur des ténèbres qui couvraient al l'Europe; l'opinion que tous les taux étaient composés de soufre et mercure devint dominante; part on s'occupa de la décomposition et la recomposition de ces deux col Les moines, dans la solitude de le cloîtres, semblent surtout s'être į s occupés que tous les autres de ces sortes de recherches. Toutefois, pendant cette période qui s'écoule depuis le milieu du treizième siècle jusqu'au commencement du quinzième, quelques hommes s'élevèrent au-dessus de leurs, contemporains et firent faire quelques progrès à la science. Ainsi Albert le Grand exerça une influence marquée, non-seulement en propageant des connaissances puisées dans la physique d'Aristote, mais encore par son savoir étendu. Roger Bacon, qui surpassa en savoir tous les hommes de son temps, travailla sur tous les métaux connus, et il est le premier qui ait fait rentrer dans cette classe le manganèse et le bismuth. Arnaud de Villeneuve fit plusieurs découvertes précieuses, entre autres celle de l'es prit-de-vin. Dans cette même période, divers arts liés à la chimie firent des progrès assez remarquables. C'est ainsi que les fonderies de fer, de cuivre, les fabriques d'ustensiles métalliques, les verreries, l'exploitation des mines, celle des alunières et des vitriols, les ateliers de teinture, etc., acquirent un développement très-considérable. C'est aussi de cette époque que date l'établissement des pharmacies publiques. Dans le cours du quinzième siècle, les chimères de l'astrologie, de la théosophie et de l'alchimie continuèrent à dominer les esprits, et s'opposèrent à de nouveaux progrès en chimie., Cependant Basile Valentin posséda des notions assez exactes sur la théorie et la pratique de cette science et sur son influence dans la préparation des médicaments. Jean Pic de la Mirandole et son neveu François rendirent aussi de grands services à la science et s'élevèrent avec force contre les pratiques mystiques de l'astrologie. Le seizième siècle vit paraître Paracelse, et ses principes amenèrent, dans la chimie et dans l'art de guérir, une révolution qui se fit sentir en France comme dans tout le reste de l'Europe. Mais l'étendue de cet article ne nous permet pas d'exposer les théories de ce novateur enthousiaste, dont les idées erronées s'opposèrent longtemps aux progrès de la chimie, et qui cependant découvrit quelques faits qui sont restés dans le domaine de la science. La fin du seizième siècle, et surtout le commencement du dix-septième, se firent remarquer par une marche plus philosophique des esprits et par une tendance plus grande à coordonner les faits observés dans les siècles précédents. C'est alors qu'on vit une classe d'éclectiques qui commencèrent à séparer la chimie des rêveries théosophiques. Les sociétés savantes qui furent formées presque en même temps, vers le milieu du dix-septième siècle, en Italie, en Angleterre et en France, contribuèrent aussi à dissiper les erreurs qu'avait enfantées le goût pour les sciences occultes. On reconnut que la voie des expériences était la la seule qu'il fallait suivre pour scruter utilement la nature. Toutefois, les progrès de l'esprit humain, dus surtout à Bacon, Galilée, Toricelli, Descartes, Newton, ne se manifestèrent que graduellement. Au milieu du mouvement général qui agite les esprits au commencement du dix-huitième siècle apparaît Stahl, qui fixa pour cinquante années la théorie de la chimie, dont il sut présenter l'ensemble le plus imposant, le système le plus lié et le plus étendu. Pendant plus d'un demi-siècle les chimistes marchèrent sur ses traces. Parmi ceux qui se distinguèrent en France pendant cette période, nous devons citer Geoffroy aîné, Rouelle, Louis Lemery, Lellot, Baron, Baumé, Buequet. Mais au milieu des travaux de ces savants, nous devons mentionner plus particulièrement comme ayant conduit aux résultats les plus importants, la détermination des affinités chimiques, que Geoffroy aîné imagina le premier, en 1718, de représenter dans un tableau méthodique; idée heureuse que Sénac et Macquer développèrent ensuite et qu'ils éclairèrent par de nouvelles observations. Cependant, en étudiant les corps déjà fort nombreux qui composaient |