à ses fils, dans un de ses capitulaires, de ne jamais faire couper les cheveux à leurs enfants, quelle que fût la faute qu'ils eussent commise, recommandation, du reste, à laquelle son petit-fils, l'empereur Lothaire, ne crut point devoir se soumettre, puisque, après avoir fait crever les yeux à son fils Hugues, coupable de révolte, il lui fit couper les cheveux pour le dépouiller de son droit de succession. L'affranchi avait la permission de laisser croître sa chevelure, mais on la lui coupait s'il était remis en esclavage. Les ecclésiastiques et les religieux, en signe de la servitude spirituelle à laquelle ils se soumettaient volontairement, se rasaient la tête et ne conservaient qu'un petit cercle de cheveux. Prendre un homme et le traîner par les cheveux, c'était, chez les Saxons, les Bourguignons et les Lombards, un délit que la loi frappait de cent vingt sous d'amende, et que les coutumes de Barcelonne punissaient de mort, quand il avait eu lieu sur la personne d'un soldat. Chez les Francs, on jurait par ses cheveux. Les laïques qui voulaient, sans quitter le monde, s'associer à la vie claustrale et participer aux grâces spirituelles dont un monastère était la source, faisaient, au supérieur de ce monastère, l'offrande d'un de leurs cheveux; mais la loi défendait à tout homme libre de se faire couper les cheveux et d'entrer dans les ordres sans une permission du roi, afin que le nombre des sujets soumis à la taxe et au service militaire ne diminuât pas. Pour confirmer une donation, on s'arrachait un cheveu et on le déposait sur l'autel, si la donation était faite à une église. Si c'était à un particulier, on l'insérait dans le sceau que l'on attachait à la charte. On se recommandait à quelqu'un en lui of frant un cheveu. Saint Germier s'étant rendu à la cour de Clovis, nouvellement converti, ce prince, pour lui témoigner à quel point il l'honorait, s'arracha un cheveu et le lui présenta. Sur son invitation, les courtisans en ayant fait autant, le saint s'en retourna dans son diocèse les mains pleines de cheveux, et charmé de l'accueil qu'on lui avait fait. Dans les circonstances douloureuses, se couper la chevelure était un signe de détresse ou d'affliction. Les prisonniers de guerre se coupaient quelquefois la leur et l'envoyaient à leur famille, pour les inviter à traiter de leur rançon. Les femmes coupaient leurs cheveux quand elles avaient éprouvé un grand malheur, et si ce malheur était la mort d'une personne qui leur était chère, elles les déposaient sur son tombeau. Valentine de Milan coupa ainsi les siens et les déposa sur la tombe de Louis d'Orléans, son mari, assassiné par Jean sans Peur, duc de Bourgogne. La mode des cheveux longs subsista jusqu'à François Ier; alors l'idée de prérogative et de supériorité qui y était attachée s'étant effacée, les hommes adoptèrent les cheveux courts, et l'usage de les porter ainsi se maintint pendant près de deux cents ans. Les femmes, qui, dès le commencement du douzième siècle, avaient commencé à friser les leurs, les conservèrent dans toute leur longueur, et plus tard les couvrirent de poudre blanche. On lit dans le Journal de l'Étoile, qu'en 1593, on vit trois religieuses frisées et poudrées se promener dans Paris. Quand on eut adopté les cheveux courts, on porta, pour se tenir la tête chaude, et aussi pour cacher la calvitie, des bonnets de peau et des calottes de velours ou de drap, auxquelles des cheveux étaient attachés; enfin, à partir de 1620, l'art de travailler les cheveux s'étant perfectionné, on porta d'amples et volumineuses perruques qui semblaient avoir pour but de ramener, d'une manière artificielle, les longues chevelures d'autrefois. Dans le dixhuitième siècle, on laissa de nouveau croître les cheveux. Alors, dans les deux sexes, on les frisa, on les parfuma, on les teignit, on les couvrit de poudre blanche, de poudre de couleur et même de poudre d'or. Les hommes de cour et ceux d'un rang élevé ou d'une profession noble les emprisonnaient dans des bourses de velours ou T. v. 8° Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.) 8 de satin qui leur tombaient sur les épaules. Les bourgeois et gens du commun les attachaient avec un ruban noir et en faisaient une queue qui descendait quelquefois jusqu'au bas des reins, ou bien encore un catogan. Les femmes surchargeaient les leurs de fleurs, de plumes, de rubans, de pierreries, et l'art d'en tirer un parti qui rehaussât la beauté devint fort compliqué et fort difficile. Pendant la révolution, les patriotes portèrent les cheveux courts et rejetèrent la poudre. Sous le Directoire, le parti réactionnaire reprit les cheveux longs, la poudre, le catogan, auquel il ajouta des tresses de chaque côté de la tête, et des faces qui tombaient jusque sur les épaules. On nattait ainsi les cheveux, et on les relevait sur la tête à l'aide d'un peigne courbe. Quant aux femmes, toutes celles qui se piquaient d'élégance coupèrent leurs cheveux et les remplacèrent par des perruques blondes. Enfin on vit naître, pendant le consulat, et se généraliser sous l'empire, la mode de porter les cheveux très-courts. Ce fut une grande affaire que de décider l'armée à s'y soumettre, et il fallut bien des instances pour amener les soldats à supprimer la queue, bien qu'elle eût pour eux de graves inconvénients, et qu'elle fût moins un ornement qu'une servitude. CHEVERT (François de), lieutenant général des armées du roi, naquit à Verdun-sur-Meuse, en 1695, de parents fort pauvres, et devint orphelin presque en naissant. A l'âge de onze ans, il suivit un régiment qui passait à Verdun, et parvint, malgré sa jeunesse, à se faire engager. En 1710 (il n'avait alors que quinze ans), il fut nommé sous-lieutenant dans le régiment de Beauce. En 1741, il était parvenu au grade de lieutenant-colonel, après avoir passé successivement par tous les grades intermédiaires. C'est en cette qualité qu'il fit la campagne de Bohême. Au siége de Prague, il commandait les grenadiers choisis pour l'escalade. Au moment où l'on posait la première échelle, il assembla les sergents de son détachement, et leur dit : « Mes amis, vous êtes tous bra« ves, mais il me faut ici UN BRAVE A « TROIS POILS. Le voilà, ajouta-t-il, << en s'adressant à l'un d'eux. Camarade, tu monteras le premier, je << te suivrai. Le factionnaire te criera « WER DA, ne réponds rien. Il lä« chera son coup de fusil et te man. aquera; tu tireras et le tueras. » La chose arriva comme il l'avait dit. Chevert entra le premier dans la ville. Le roi le nomma brigadier. En 1742, lorsque l'armée eut quitté Prague, Chevert y fut laissé avec dix-huit cents hommes seulement, les malades et les convalescents. Avec une aussi faible garnison, il soutint le siége quelque temps. Mais enfin, ne pouvant plus résister, il voulut au moins sortir avec les honneurs de la guerre. Pour cela, il écrivit au général en chef de l'arinée autrichienne, qu'il allait faire sauter la ville et périr sous ses décombres avec la garnison et les habitants, si on ne lui accordait pas une capitula tion honorable. Il obtint tout ce qu'il demanda. Il servit depuis avec distinction en Dauphiné et à l'armée d'Italie. Il fut créé maréchal de camp en 1744, et lieutenant général en 1748. En 1757, ce fut à une habile manoeuvre qu'il commanda, que fut dû le succès de la bataille d'Hastembeck. Chevert cessa d'être employé en 1761, à cause de sa vieillesse. Il avait été nommé commandeur en 1754, et grand'croix de Saint-Louis en 1758. Il mourut à Paris en 1769, et fut enterré à Saint-Eustache. CHEVERUS (Jean Lefébure de), né à Mayenne en 1768, émigra à l'époque de la révolution. Il se réfugia d'abord en Angleterre, puis il passa aux ÉtatsUnis, prêcha l'Evangile aux sauvages du Nord, leur bâtit une église, et fut appelé à l'évêché de Boston, en 1810. Plein de l'esprit de charité que l'auteur de l'Evangile recommanda à ses ap tres, il se fit chérir de tous les peuples qu'il visita ou administra spirituellement. Partout on rendit hommage à ses vertus, à sa tolérance, à sa philan thropie. Après avoir, pendant de longues années, consacré son zèle pasto ral aux Américains, il revint dans sa patrie pour y occuper le siége de Montauban, où il continua de déployer le caractère évangélique qui l'avait déjà fait comparer à Fénelon. En 1826, il fut enlevé à l'affection de ses diocésains, par sa nomination à l'archevêché de Bordeaux. Successivement élevé à la dignité de pair de France et de cardinal, M. de Cheverus est mort dans ces dernières années, emportant des regrets universels. CHEVETAIN, CHEVETAINE OU CHEFETAINE, vieux mot qui vient du latin capitaneus, comme notre mot actuel de capitaine, dont il avait la signification. Les Anglais disent encore aujourd'hui cheftain pour désigner un chef ou commandeur militaire. CHEVÊTRAGE, terme de notre ancienne législature, désignant un droit que les écuyers du roi prenaient à Paris sur le foin venu par eau. Les abus auquel cet impôt donnait lieu engagèrent saint Louis à l'abolir par une patente de 1256, CHEVIGNY-LEZ-Semur, ancienne seigneurie de Bourgogne, aujourd'hui département de la Côte-d'Or, érigée en comté en 1699. CHEVILLARD (André), dominicain, missionnaire en Amérique, né à Rennes, mort en 1682, avait publié, pendant un voyage qu'il fit en Europe, un ouvrage où l'on trouve des documents curieux sur les missions des Antilles (voyez ce mot), depuis 1645; titre: Desseins de S. Em. de Richelieu pour l'Amérique, etc., Rennes, 1659, in-4°. il a pour CHEVILLARD (Jean), généalogiste, né dans le dix-septième siècle, a publié: Grand armorial ou Cartes de blason, de chronologie et d'histoire, Paris, sans date, in-fol. Il a laissé manuscrit un Recueil de blasons et armoiries des prévôts des marchands, conseillers et quartiniers de la ville de Paris, depuis 1268 jusqu'en 1729. Jacques Chevillard, son fils, a laissé un Dictionnaire héraldique, Paris, 1723, in-12, et plusieurs autres ouvrages estimés. CHEVILLARD (Louis), né en 1680, mort en 1751, a composé: Nobiliaire de Normandie, contenant le catalogue des noms, qualités, armes et blasons des familles nobles de cette province, grand in-fol., sans texte. Ce recueil est fort recherché. CHEVILIER (André), docteur et bibliothécaire de Sorbonne, né à Pontoise en 1636, mort en 1700, fut un ecclésiastique aussi savant que pieux. On lui doit la conservation du précieux volume intitulé: Speculum humanæ salvationis, qu'il acheta pour quelques pièces de monnaie au milieu de plusieurs livres de rebut. Il est auteur de plusieurs ouvrages, entre autres du livre qui a pour titre: Origine de l'imprimerie de Paris, ibid., 1694. CHEVREMONT (prise du village de).Au commencement de juillet 1815, un corps autrichien, sous les ordres de Colloredo, avait eu plusieurs engagements, dans le département du HautRhin, avec l'armée d'observation du Jura, commandée par le général Lecourbe. Le 2, les Autrichiens attaquèrent les Français sur toute leur ligne de Roppes à Chevremont. L'occupation de ce dernier village était indispensable à l'ennemi, qui voulait déborder notre droite, pour intercepter nos communications avec Montbelliard et Besançon. Chevremont fut donc vivement attaqué les Français ne purent s'y maintenir, et en furent chassés après la plus opiniâtre résistance. Ils se retiraient en désordre, lorsqu'un brigadier de gendarmerie nonimé Prost, entreprend de les ramener à l'ennemi; il arrache une caisse des mains d'un tambour et bat la charge. Le courage des soldats se ranime; ils poussent des cris d'enthousiasme et fondent sur les Autrichiens victorieux. Après une lutte acharnée, le colonel Jacquet, qui commandait le cinquantedeuxième régiment de ligne, repoussa les Autrichiens et rentra dans Chevremont. CHEVRETTE, Chevrie, Chèvre. On appelait ainsi une espèce de musette, dont l'usage était fort répandu dans les douzième, treizième et quatorzième siècles, et à laquelle nos aïeux se plaisaient à donner les formes les plus ridicules (*). On lit dans le poëte Guillaume de Machault (**) (le Temps pastour, chapitre : Comment li amant fut au diner de sa dame) : Car je vis tout en un cerne (cercle) Cornemuses, flajos et chevrettes. Cet instrument est encore connu sous le nom de chèvre, chièvre, chiovre, dans le Gâtinais, la Bourgogne, le Limousin, et sous celui de loure ou de bedon dans quelques autres provin ces. CHEVREUL (Michel-Eugène), l'un des savants dont les travaux ont le plus enrichi la chimie, est né à Angers en 1786. Élève du célèbre chi miste Vauquelin, il succéda, en 1809, à son maître dans l'enseignement particulier qui avait été fondé par Fourcroy. Il fut nommé aide-naturaliste au muséum d'histoire naturelle, ensuite professeur des sciences physiques au lycée Charlemagne, examinateur à l'école polytechnique, directeur des teintures et professeur de chimie appliquée à la manufacture royale des Gobelins, et enfin professeur de chimie au muséum d'histoire naturelle. Les travaux de ce savant sont trop nombreux pour que nous puissions les mentionner tous ici; nous devons cependant citer parmi les plus remarquables, ses recherches sur les corps gras, qu'il a exposées dans une série de Mémoires lus à l'Institut, et qu'il a publiées depuis dans un traité spécial sur cette matière. M. Chevreul est membre de l'Académie des sciende la Société royale de Londres, ces, etc. CHEVREUSE, Caprosium, petite ville du département de Seine-et-Oise, arrondissement de Rambouillet. C'était jadis un lieu important, défendu par l'un des plus forts châteaux de la province. Aujourd'hui il ne présente plus (*, Voyez les planches du traité de Musica sacra par le prince-abbé Gerbert, de la forêt Noire. (**) Voyez Dictionnaire historique et Dictionnaire des musiciens. qu'un amas de ruines, où l'on distingue encore l'emplacement de huit ou dix tours. A l'époque des guerres qui désolèrent la France sous le règne de Charles VI, la ville de Chevreuse fut prise d'abord le duc de Bourgogne, puis reprise, en 1417, par Tannegui du Châtel, prévôt de Paris; le château resta au duc, et la ville fut entièrement pillée. Quelque temps après, la ville et le château tombèrent au pouvoir des Anglais, qui les possédèrent jusqu'en 1448. Cette ville, anciennement comprise dans le Hurepoix, le gouvernement général de l'Ile de France, le diocèse, le parlement, l'intendance et l'élection de Paris, avait le titre de duché-pairie, et fit pendant longtemps partie du comté de Montfort l'Amaury, puis elle appartint à la maison de Guise et à celle de Luy nes. CHEVREUSE (Marie de Rohan-Montbazon, duchesse de), née en 1600, fut célèbre par sa beauté et son esprit. Mariée à l'âge de dix-sept ans au connétable de Luynes, alors favori de Louis XIII, elle se trouva veuve en 1621, et se remaria, au bout d'un an, avec Claude de Lorraine, duc de Chevreuse. Madame de Chevreuse était fort galante. Un de ses premiers amants, le duc de Lorraine, la jeta dans les intrigues de cour, et on la trouve presque constamment mêlée à toutes celles du règne de Louis XIII et de la régence d'Anne d'Autriche. Aimée de la reine, elle fut, pour ce seul fait, persécutée par le cardinal de Richelieu, qui ne pardonnait pas à cette princesse d'avoir repoussé l'amour qu'il lui offrait, et à madame de Chevreuse d'avoir été le témoin, peutêtre même l'instigatrice, d'une mystification dans laquelle il avait joué un rôle ridicule. Madame de Chevreuse fut donc exilée à Bruxelles, d'où elle revint triomphante lorsque Louis XIII et Richelieu eurent cédé la place à Mazarin et à la régente. Mais sa faveur ne fut pas de longue durée. Intimement liée avec le coadjuteur, depuis cardinal de Retz, qui était en même temps l'amant de sa fille, elle prit parti parmi les frondeurs, et tomba dans la disgrâce de la reine. Elle conserva pourtant toujours assez d'influence sur elle pour la faire consentir plus tard à la disgrâce du surintendant Fouquet. La duchesse de Chevreuse mourut en 1679. Un horrible soupçon, celui d'avoir empoisonné sa fille, pèse sur sa mémoire; mais de tels crimes doivent être avérés pour que l'histoire ose en porter l'accusation formelle, et celui-là est loin de l'être. CHEVRIERES, ancienne seigneurie du Dauphiné, aujourd'hui département de l'Isère, à 2 kilomètres de Saint-Marcellin, érigée en marquisat en 1682. CHEVRIERS, famille noble et ancienne du Mâconnais, et se prétendant issue des comtes de Mâcon. Ses armes étaient d'argent à trois chevrons de gueules avec une bordure engreslée d'azur. Elle eut pour chef Jean de Chevriers, chevalier qui vivait vers l'an 1170, et dont un des fils, Paul, fut évêque d'Évreux. Les personnages remarquables de cette famille sont: 10 Pierre de Chevriers, sieur de Saint-Mauris, qui accompagna saint Louis en Afrique, et se distingua en Catalogne à la suite de Philippe III. 2o Barthélemy de Chevriers, fils du précédent, et bouteiller de quatre rois de France. 3° Humbert de Chevriers, fils du précédent, se signala lors de l'expédition d'Italie de Charles de Valois, et fut fait chevalier par le roi Philippe VI, qui lui ceignit lui-même le baudrier en récompense de sa belle conduite dans la défense de Tournay, contre les Anglais, en 1340. 4° André de Chevriers se trouva à la bataille de Rosebecque, en 1382, fut lieutenant de Jean de Vienne, amiral de France, en 1385, puis du maréchal de Boucicault, dans son expédition d'Italie, en 1402. 5° Louis de Chevriers, capitaine des nobles du comté de Mâcon, assista au combat de Rupelmonde, en 1452, et à celui de Gade l'année suivante. Il fut en haute faveur auprès du duc de Bourgogne, Philippe le Bon. Il y eut une branche cadette de Chevriers, qui date de François de Chevriers, lequel vivait en 1613. CHEVRON, figure de blason, composée de deux bandes plates, assemblées par le sommet, et s'écartant l'une de l'autre, comme les deux branches d'un compas à demi ouvert. - Une ordonnance du 16 avril 1771 décida que quand un soldat aurait fini le temps de son engagement, s'il en contractait un nouveau, il aurait droit de porter sur le bras gauche un chevron de la couleur des revers de l'habit. Si, à l'expiration de ce second engagement, il en contractait un troisième, il avait droit à un second chevron; enfin, s'il continuait à servir après son troisième engagement, il portait sur le même bras deux épées brodées en sautoir. A chacune de ces décorations était attachée une augmentation de paye pour le soldat qui en était revêtu. Abandonnée dans les premières années de la révolution, la décoration du chevron, et la haute paye à laquelle elle donnait droit, fut rétablie, mais avec quelques modifications, par un arrêté des consuls, du 3 thermidor an x. Depuis, les dispositions qui l'avaient rétablie ont été successivement modifiées par un décret du 24 messidor an XII, par une loi du 10 mars 1818, par une décision ministérielle du 12 août 1822, et par une ordonnance royale du 25 juillet 1830. Aujourd'hui, les sous-officiers et soldats ont droit à un chevron après huit ans, à deux chevrons après douze ans, et à trois chevrons après seize ans de service. Les sous-officiers portent les chevrons en galon d'or ou d'argent, comme les marques distinctives des grades. CHÈZE (LA) OU LA CHAISE, ancienne baronnie du Poitou, aujourd'hui département de la Charente, érigée en marquisat en 1697. CHÈZE (LA) OU LA CHAISE, ancienne seigneurie du Beaujolais, aujourd'hui département du Rhône, érigée en comté en 1718. CHEZERY, nom d'une ville et d'une vallée cédées à la France par l'art. 1er |