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compris dans la quatrième Lyonnaise. Depuis, il suivit les destinées de Chartres, sa capitale.

CHARTRAN (J. H. S.), né à Carcassonne en 1779, entra au service à l'âge de quatorze ans, fit les campagnes de 1794 et 1795 dans l'armée des Pyrénées-Orientales, passa à celle d'Italie, après la paix de Bâle, et se distingua en diverses rencontres. Il servit ensuite sur le Rhin, à la grande armée, et fut fait colonel en 1813. Vainqueur, le 28 juillet, de six mille Russes, qui essayèrent en vain de l'arrêter dans les gorges de Pina, il assista le 30 à la bataille de Culm, se fit jour au milieu des colonnes ennemies, leur enleva cinquante-deux officiers supérieurs, dégagea son général de division, et une partie des troupes tombées en leur pouvoir. Nommé général de brigade pour ces deux beaux faits d'armes, il fut mis à la demisolde par les Bourbons. Au retour de l'empereur, Chartran fut chargé du commandement du département de l'Aude, et rencontra, en se rendant à sa destination, le baron Trouvé, avec lequel il eut une entrevue, dont le détail, publié dans une intention coupable, produisit plus tard l'effet qu'on en attendait. Il fut mis, peu de jours après cette fatale rencontre, à la tête d'une brigade de voltigeurs de la garde, combattit vaillamment à Fleurus et à Waterloo. Dans cette dernière bataille, il attaqua des hauteurs qui paraissaient inexpugnables. Repoussé trois fois, il revint trois fois à la charge, et emporta la position. Le général Chartran, obligé de faire sa retraite, l'exécuta en bon ordre, se rendit sous les murs de la capitale, passa la Loire, et revint à Paris après le licenciement. Envoyé d'abord en surveillance à Lille, puis arrêté, traduit devant une commission militaire, il fut condamné à mort et exécuté. Il avait alors trentesix ans, comptait vingt-deux années de service, vingt-deux campagnes, et un grand nombre d'actions d'éclat. CHARTRE. Ce mot avait anciennement deux acceptions bien différentes. Il était pris comme synonyme de

charte, dont il venait probablement par corruption, et servait à désigner un acte ou un titre ancien.

Il signifiait en outre une prison, un lieu caché, et il avait probablement pour racine le mot latin carcer; l'on en fit chartrier, dans le sens de prisonnier, et il nous en est resté la locution, tenir en chartre privée, dans le sens de tenir en prison.

Le mot chartre servait encore à désigner une espèce de maladie d'enfant, appelée aujourd'hui carreau. D'où l'on disait venir en chartre, tomber en chartre.

CHARTRES, Autricum, Carnutum civitas, est une des plus anciennes villes de la France. Avant la conquête des Romains, elle était la capitale des Carnutes ou Carnuti (Voy. ce mot) et le siége principal du druidisme, et elle acquit, sous la domination romaine, une assez grande importance. Placée plus tard sous la puissance immédiate des rois francs, elle fut successivement prise par Thierry II, roi d'Orléans et de Bourgogne, et en 852 et 872 par les Normands, qui la brûlèrent et la détruisirent. Durant la longue lutte de la France et de l'Angleterre, elle tomba au pouvoir des Anglais, et ne fut reprise qu'en 1432. Attaquée sans succès par les protestants en 1568, elle fut prise en 1591 par Henri IV, qui s'y fit sacrer trois ans après.

Vers la fin du onzième siècle, la ville de Chartres était défendue par une enceinte de fortifications dont quelques parties subsistent encore entre autres une porte en pierre de taille flanquée de deux grosses tours.

La cathédrale de Chartres est un des plus beaux monuments que nous ait légués l'architecture du moyen âge: une église construite sur son emplacement avait été incendiée trois fois, quand l'évêque Fulbert, lors du dernier incendie, arrivé en 1020, fit un appel à la générosité de tous les princes chrétiens, et du produit de leurs offrandes commença le nouvel édifice, qui, après sa construction, qui se prolongea pendant près de cent trente ans, fut dédié à la Vierge

le 17 octobre 1260, par Pierre de Maincy, soixante-seizième évêque de Chartres. — Le projet avait été d'abord de construire les deux clochers sur le même dessin, mais il n'y eut d'achevé que celui qui est appelé le clocher vieux. En 1838, par la négligence de quelques ouvriers, le feu prit à la toiture du bâtiment, et détruisit complétement la charpente. Des fonds assez considérables ont été votés par les chambres pour réparer ce malheur.

On remarque encore à Chartres l'ancienne église de Saint-André, le cabinet d'histoire naturelle, la bibliothèque publique renfermant quarante mille volumes imprimés ét huit cents manuscrits, et où l'on conserve un verre ayant appartenu à Charlemagne, qui était anciennement déposé dans l'abbaye de la Madeleine de Châteaudun. Chartres était jadis la capitale du pays Chartrain et de la Beauce, avec le titre de duché-pairie; son diocèse comprenait huit cent dix paroisses : elle était comprise dans le gouvernement général de l'Orléanais et dans le ressort du parlement de Paris. C'est aujourd'hui le chef-lieu du département d'Eure-et-Loir, et le siége d'un évêché; elle possède des tribunaux de première instance et de commerce, et une société d'agriculture et un collége communal. Sa population actuelle est d'environ quinze mille habitants.

C'est la patrie d'un assez grand nombre d'hommes célèbres, parmi lesquels nous citerons: Guillaume de Saintes, évêque d'Évreux; Philippe Desportes, Mathurin Régnier, P. Nicolle, André et Michel Félibien, Fleury, mort doyen de la comédie française; J. Dussaulx, conventionnel et académicien; Pétion de Villeneuve, conventionnel; le général Marceau,

etc.

CHARTRES (comtes de). Depuis la fin du neuvième siècle, Chartres eut des comtes héréditaires qui possédaient aussi les comtés de Blois et de Champagne (Voy. BLOIS et CHAMPAGNE). Plus tard, le comté de Chartres

appartint à la maison de Châtillon (Voy. ce mot). Philippe le Bel en fit ensuite l'acquisition pour le donner à son frère, le comte de Valois, et Philippe de Valois le réunit à la couronne. Érigé en duché par François Ier en faveur de Renée de France, duchesse de Ferrare, il fut racheté, en 1623, par Louis XIII, des mains du duc de Nemours, et devint ensuite apanage de la maison d'Orléans, où le fils aîné porta toujours le titre de duc de Chartres. Voy. ORLÉANS (maison d'.)

CHARTRES (monnaie de). Un de nos numismates les plus distingués, M. de la Saussaye, vient d'attribuer à Tasjet, roi des Carnutes, et allié de César, une curieuse pièce de billon, qui porte d'un côté pour légende le mot TASCIITIOS, autour d'un Pégase, et de l'autre EAKEZOOYIE, autour d'une tête de Bacchus ou d'Apollon, derrière laquelle on remarque un pampre. Cette belle monnaie, qui était restée longtemps parmi les pièces incertaines, est la seule médaille gauloise qu'on puisse, avec certitude, attribuer à la ville de Chartres. On a retrouvé, de nos jours, quelques triens mérovingiens frappés dans cette ville par le monétaire Blidomond, BLidomonDUS, et n'offrant d'autre particularité remarquable qu'une extrême barbarie. Mais, à partir du règne de Pepin, Chartres nous présente une suite de monuments numismatiques plus nombreux et surtout plus intéressants. Le premier de ces monuments est extrêmement curieux: c'est un denier qui annonce une sorte de transition entre le faire des artistes de la seconde race et celui de ceux de la première. On y voit, au droit, un ange tenant deux croix, avec les lettres CARN dans le champ, et au revers, seulement les deux majuscules RF. Il nous reste également des deniers frappés à Chartres sous les règnes de Charlemagne, de Charles le Chauve et de Eudes. Ceux de Charlemagne présentent entre eux les différences de style que l'on remarque dans la numismatique de ce prince. Ce sont d'abord des pièces sur lesquelles on lit en lettres mal for

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CASEII CIVITAS

LUS

lignes. Ensuite des pièces d'un type moins barbare, présentant au droit une croix à branches égales, avec la légende CARNOTAS CIVITAS entre grenetis, et au revers CARLvs rex fr avec le monogramme dans le champ. Les deniers de Charles II et d'Eudes n'offrent rien de particulier. On a prétendu qu'aucune espèce n'avait été frappée à Chartres, depuis cette époque, jusqu'à celle où les monnaies des barons commencèrent à avoir cours. C'est une erreur. Il faut restituer à cette ville une pièce où l'on voit le monogramme de Charles, avec la légende GRATIA DIREX, et l'inscription à deux lignes Cette pièce est de Charles le Simple, et elle a été incontestablement frappée à Chartres. Depuis la fin du dixième siècle jusqu'en 1319, époque où le roi de France racheta du comte de Chartres la monnaie de cette ville, le type de cette monnaie présente, d'un côté, une croix, et de l'autre une figure bizarre qui a beaucoup occupé les antiquaires. On a essayé d'expliquer cette figure de différentes manières; l'explication proposée par M. Lelewel est la seule qui soit admise aujourd'hui. Ce savant voit dans cette figure une tête humaine défigurée. Nous reviendrons sur cette opinion et sur la figure qui y a donné lieu, et qui se représente sur un grand nombre de monnaies du moyen âge, à l'article TYPE MONÉTAIRE. La monnaie de Chartres, dont il existe plusieurs échantillons, exemplaires de types, de modules et de titres différents, fut d'abord anonyme. Le côté de la tête chartraine était anépigraphe, et l'autre portait pour lé gende CARTISCIVITAS. Mais le comte finit par placer son nom au commencement de la légende: R. COMCARTIS CIVITAS (Richard de Beaumond, 12351255); I. COMCARTIS CIVITAS (Jean, 1255-1279, ou Jeanne, 1279-1293).

Nous avons dit que le type chartrain représentait originairement une

tête. Lelewel a cru en retrouver l'original dans ces triens barbares dont nous avons parlé plus haut. Nous aimerions mieux y voir l'effigie de la sainte Vierge.

D'après l'ordonnance de 1315, les deniers de Chartres devaient être à trois deniers dix grains argent le roi, et à la taille de 235 au marc, et les mailles de 2 deniers 21 grains de loi argent le roi; quatorze deniers chartrains ne valaient qu'un sou tournois.

CHARTRES (siéges et prises de). Chartres fut plusieurs fois prise et pillée, sous les rois de la première race, et plus tard par les Normands, notamment en 858.-Rollon (Rolf) vint de nouveau l'investir en 911. Cette fois le roi Charles lui en fit lever le siége. Mais ce fut son dernier acte de vigueur contre les pirates du Nord: peu après il leur céda la Neustrie.

Depuis 1417 le duc de Bourgogne était maître de Chartres, qui était occupée par des Bourguignons et par des Anglais. En 1432, le bâtard d'Orléans forma le projet de surprendre cette ville et trouva le moyen de s'assurer des intelligences dans la place; en effet, il y avait partout un fort parti opposé aux Anglais. « Un bourgeois nommé le Petit-Guillaume, qui faisait d'habitude le commerce de sel avec ses charrettes, d'Orléans à Blois et à Chartres, vint, la veille du dimanche des Rameaux, se présenter, le matin de bonne heure, à la porte de la ville. Il amenait avec lui plusieurs voitures chargées de tonneaux. Il était connu; on ne se défia de rien. Plusieurs portiers étaient gagnés; d'autres se mirent tout aussitôt à emporter des paniers d'aloses que le marchand leur avait promis. Une des charrettes s'arrêta sur le pont-levis. C'étaient des hommes d'armes qui, vêtus de blouses, chaussés en guêtres et le fouet à la main, conduisaient les voitures; d'autres étaient enfermés dans les tonneaux ils sortirent de leur cachette et tombèrent sur les gardiens des portes. Une embuscade, commandée par le sire d'Illiers, n'était pas éloignée; elle arriva à leur aide. Un religieux

jacobin, nommé maître Sarrazin, qui était du complot, avait justement fixé l'heure de son sermon au moment où se devait faire l'attaque, et avait choisi une église à l'autre bout de la ville. La garnison et les bourgeois du parti anglais furent donc longtemps à se mettre en défense; toutefois on commenca à se battre dans les rues. L'évêque était un Bourguignon nommé Jean de Fétigni ; il se mit vaillamment à la tête des défenseurs de la ville; mais bientôt après il fut tué. Le bailli se sauva par-dessus les murs; et le bâtard d'Orléans étant arrivé à la tête d'une seconde embuscade, la ville fut entièrement soumise. Ce fut une grande nouvelle pour les Parisiens. Chartres n'est pas éloigné de Paris; c'était de là qu'arrivait la plus grande partie des farines, et le pain allait être encore plus cher. Tout semblait dégoûter les bourgeois de cette domination anglaise qui n'éprouvait plus que des échecs (*). »

-Les protestants assiégèrent Chartres sans succès en 1568; Henri IV la prit en 1591, après deux assauts infructueux et grâce à l'habileté du comte de Châtillon. Ce capitaine inventa, dit l'historien de Henri IV, un pont pour descendre à couvert dans le fossé et monter à l'assaut. Aussitôt que cette machine fut placée, les assiégés capitulèrent. En entrant dans la ville, le roi fut arrêté par une députation des habitants; le magistrat lui fit une lóngue et ennuyeuse harangue, où il établissait que la ville appartenait au roi par le droit divin et par le droit humain. Impatienté de ces longueurs, le Béarnais s'écria: Ajoutez-y: et par le droit canon. Puis, poussant son cheval, il entra dans Chartres.

CHARTREUSE (grande). Monastère célèbre par la beauté sauvage des sites qui l'entourent, par son ancienneté et par l'étendue de ses constructions, situé dans le département de l'Isère, à 24 kilomètres de Grenoble. Le désert au milieu duquel il s'élève fut

(*) De Barante, Histoire des ducs de Bourgogne.

donné par saint Hugues, évêque de cette ville, à saint Bruno, qui y fonda l'ordre des chartreux, en construisant de petits bâtiments épars, à un kilomètre de l'édifice actuellement existant. De nouvelles constructions, faites en 1132, furent, dans la suite, incendiées et rétablies à huit reprises différentes. Les bâtiments actuels datent de 1676. Les religieux qui habitaient la grande chartreuse furent dispersés en 1789; ils s'y sont réunis en partie depuis 1816. Ils sont aujourd'hui au nombre de trente. (Voyez l'article suivant.)

CHARTREUX. Célèbre ordre religieux fondé par saint Bruno, à la fin du onzième siècle. Cet homme remarquable était né à Cologne, vers l'an 1030. Il fut de bonne heure attaché par l'évêque saint Annon à l'école de la collégiale de Saint-Cunibert. Après avoir étudié ensuite à l'école de Reims, il fut fait successivement, par l'archevêque Gervais, écolâtre, puis chancelier de cet archevêché, dignité qui lui donnait la direction des écoles publiques de la ville et l'inspection sur tous les établissements d'instruction publique du diocèse. Lorsque l'usurpateur simoniaque du siége de Reims, Manassès, eut été cité au concile d'Autun, en 1077, où Bruno fut un de ses accusateurs, et lorsqu'il eut été déposé, en 1080, le chapitre de Reims voulut le remplacer par Bruno: mais celui-ci avait dès lors résolu de se consacrer entièrement à Dieu; il se retira à Saisse-Fontaine, dans le diocèse de Langres, et là, accompagné de deux amis, il se livra avec une ferveur exemplaire aux exercices de la vie monastique. Il quitta ensuite ce lieu et alla quelques années après, avec quatre compagnons, trouver saint Hugues, évêque de Grenoble, qui les conuuisit, en 1084, dans le désert appelé Chartreuse, situé à 24 kilomètres de cette ville. Là, Bruno et ses compagnons, dont le nombre augmenta bientôt, formèrent un petit établissement qui prit en peu de temps de grands accroissements, et se rendit utile à la contrée environnante en créant des usines

et en exploitant des mines. En 1089, le pape Urbain II appela Bruno auprès de lui, et celui-ci, après avoir refusé tous les honneurs dont on voulait le combler, alla, en 1094, fonder une seconde chartreuse dans la solitude della Torre, au diocèse de Squillace, en Calabre; il y mourut le 6 octobre 1101. Léon X autorisa les chartreux à célébrer un office propre en son honneur, office qui fut étendu à toute l'Église par Grégoire X, en 1623. Cin. quante ans après la fondation de la chartreuse de Grenoble, Pierre le Vénérable faisait le tableau suivant du genre de vie adopté par les disciples de Bruno: «Ils sont les plus pauvres de tous les moines; la vue seule de leur extérieur effraye. Ils portent un rude cilice, affligent leur chair par des jeûnes presque continuels, et ne mangent que du pain de son en maladie comme en santé. Ils ne connaissent pas l'usage de la viande, et ne mangent du poisson que quand on leur en donne. Les dimanches et les jeudis ils vivent d'œufs et de fromage des herbes bouillies font leur nourriture les mardis et les samedis. Les autres jours de la semaine, ils vivent de pain et d'eau. Ils ne font par jour qu'un seul repas, excepté dans les octaves de Noël, de l'Epiphanie, de Pâques, de la Pentecôte et de quelques autres fêtes. La prière, la lecture et le travail des mains, qui consiste principalement à copier des livres, sont leur Occupation ordinaire. Ils récitent les petites heures de l'office divin dans leurs cellules, lorsqu'ils entendent. sonner la cloche, mais ils s'assemblent à l'église pour chanter vêpres et matines; ils disent la messe les dimanches et fêtes. » Bruno n'avait pas donné de règle particulière à ses disciples; ce fut seulement en 1228 que le cinquième général de l'ordre, Guigues, rédigea les usages et les coutumes qui s'étaient, de génération en génération, conservés depuis leur fondateur. Des additions et des modifications y furent faites par plusieurs chapitres généraux, et enfin il en résulta ce qu'on appelle la règle des Char

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treux, imprimée en 1581, réimprimée cent ans plus tard, et confirmée en 1682 par Innocent XI. Cet ordre, regardé comme le modèle de la vie contemplative, a eu cela de particulier, qu'il n'eut jamais besoin de réforme.

a donné à l'Église six cardinaux, deux patriarches, quinze archevêques et quarante-neuf évêques, et conservait encore, au siècle dernier, plusieurs rites anciens dans la célébration de la messe. Au milieu du dixhuitième siècle il possédait, dans les différents États catholiques de l'Europe, cent soixante et douze maisons, divisées en seize provinces, dont chacune avait deux visiteurs. Au nombre de ces maisons figuraient quatre couvents de femmes, qui devaient être fort anciens, car, .dans les statuts, rédigés en 1368, il fut défendu de recevoir à l'avenir, ou d'incorporer à l'ordre de nouveaux couvents de filles. Martin, onzième général de la société, donna pour devise à l'ordre un globe, surmonté d'une croix, avec ces mots « Stat crux, dum volvitur orbis. » Ce fut le pape Jules II qui ordonna que toutes les maisons de l'ordre obéiraient au prieur de la grande Chartreuse, c'est-à-dire de la Chartreuse de Grenoble. C'était dans le petit cloître du couvent des chartreux, à Paris, que se trouvaient les admirables peintures de le Sueur, représentant la vie de saint Bruno, peintures qui se trouvent actuellement au musée du Louvre. V. CHARTREUSE (grande).

CHASLES (L.), député d'Eure-etLoir à la Convention nationale, était chanoine de Chartres avant la révolution, dont il embrassa subitement les principes avec une grande ardeur. Il prit place parmi les montagnards; mais il tomba bientôt dans les excès les plus révoltants, et lui, ancien ministre de la religion catholique, il n'eut pas honte de se joindre à Hébert pour lever l'étendard de l'athéisme, et fut envoyé en 1793 à l'armée du Nord en qualité de commissaire. Rappelé à plusieurs reprises par la Convention, il s'excusa longtemps, prétextant une blessure qu'il avait reçue à Hondschoote, et

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