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me, & durable amitié, & Correspondance entre Sa Majefté, fes fucceffeurs, & cet Eftat. Qu'il y avoit adjoûté, qu'il ne pouvoit pas s'empêcher de dire que comme il avoit fouhaitté, que l'envie de la Guerre, & les intereft particuliers de quelques perfonnes n'euffent jamais donné occafion au refroidiffement d'amitié qui auroit pû être fatal à cet Etat, & qui le pourroit être encore en cas qu'on n'acceptât pas les dernieres offres faites par SaMajefté pour rétablir une union parfaite avec cet Eftat, les réflexions fur le paffé pourroient fervir pour prévenir les incommoditez pour l'avenir; Car le refus d'agréer l'armiftice felon la propofition de Sa Majefté ayant déja tourné presque à laruïne de l'Eftat, & luy ayant déja coûté fi cher, il y en auroit encore à craindre d'avantage en cas que LL. H. H. P. P. réfufaffent préfentement de prendre la réfolution de figner la Paix enfemble avec Sa Majefté que luy Comte Strafford avoit de plus propofé d'avoir ordre de Sa Majesté de répondre à la derniére propofition, ou ouverture faite par LL. H. H. P. P. au fujet de la Paix que la dite propofition contient un point contraire aux engagements où Sa Majesté étoit déja entrée auparavant

com.

comme LL. H. H. P. P. en on déja été informées, fçavoir que la Sicile doit démeurer au Sr. Duc de Savoye, qu'il se rencontroit dans quelques autres points des obftacles pour le préfent infurmontables, qui auroient pû être furmontez, fi on ne s'étoit pas fi fort oppofé aux mesures de Sa Majefté & fi on n'avoit pas forcé Sa Majefté de faire un Armistice apart; qu'il n'y avoit perfonne, qui ne fut convaincue,

que les irrefolutions de l'Estat ont été fuivies de très-funeftes accidens, & qu'ainfi Sa Majefté verroit volontiers que l'Estat vint enfin à fe fixer à des propofitions, qui fuffent raisonnables en elles-mêmes, & de telle nature qu'on les pût obtenir de la France dans la fituation facheuse, ou se trouvent les affaires;que ce qui eft icy deffus eft la réponse que Sa Majefté avoit trouvé bon de donner à la propofition ou ouverture faite par LL. H.H. P.P. en dernier lieu: Sa Majesté avoit donné à luy Sr. Comte Strafford permiffion de déclarer en outre qu'il fçavoit certainement que Sa Majefté étoit résoluë d'infifter,, & même d'obtenir de la France la Ceffion de Tour nay pour renforcer la Barriére de l'Estat par une Place d'auffi grande conféquence,

que

que celle là. Mais que luy Comte Strafford fçachant, que c'étoit le ferme fentiment de Sa Majefté, fçavoit auffi que la conduite de Sa Majefté dépendroit à cet égard entierement de celle de l'Estat, & que fi elle faiffoit une démarche fi confidérable en faveur de l'Eftat, qu'elle atten doit auffi que l'Eftat de fon côté concourreroit auffi-tôt avec fa Majefté à la conclufion de la Paix fans chercher de nouvelles objections, & fans faire d'autre demandes, & cela auffi promptement que l'Estat voudra se déclarer d'une maniére authentique, de forte que Sa Majesté puisse faire fond la deffus; qu'alors Sa Majesté fera déclarer en plein Congrez que l'Article dela Ceffion de Tournay fera parmy les Conditions de Paix une condition fine qua non; qu'il avoit de plus à faire fçavoir à LL.H.H. P.P., que Sa Majefté le Roy de France faifoit de très fortes instances en faveur de fon Allié l'Electeur de Baviere, & que le moins que Sa Majefté prétendoit demander pour luy, étoit que l'Electeur de meureroit en poffeffion de Luxembourg, Namur, & Charleroy, fujets néantmoins aux termes de la Barriére pour l'Etat jufqu'à ce que ledit Electeur fut rétabli dans fon

Electo

Electorat de Baviere à l'exclufion du HautPalatinat, & mis dans le rang & dignité de 1x Electeur.

Qu'outre celà le Roy de France remontre qu'il foit donné audit Sr. Electeur le Royaume de Sardaigne afin d'éteindre par le titre de Roy la honte,& la dégradation de rang d'Electeur, que Sa Majefté jugeoit que ces points pourroient être accordez, & que par là la poffeffion de Tournay pourroit être affûrée à l'Eftat, & une Paix faite, qui fera feure, & durable.

Qu'il avoit encore à propofer à LL. H.H. P. P. au nom de Sa Majefté combien Elle fouhaitroit non feulement de rétablir, mais auffi d'entretenir une parfaite union entre Sa Majefté & l'Eftat, & que Sa Majesté efperoit, & croyoit fermement que LL. H. H. P. P. feroient en celà du même fentiment avec Sa Majesté qu'ainsi il eftoit besoin d'abolir fans perte de temps tout ce qui peut paroître être gagné par l'Eftat, foit au préjudice immediat, ou au danger pour l'avenir pour les interefts, & Royaume de Sa Majefté; qu'il avoit ordre d'informer LL. H. H. P. P. à cette occafion, qu'il avoit apporté un Project d'un nou veau Traité pour la Guarantie de la Suc

cef

ceffion, & de la Barriére, & qu'il devoit infifter, que ce Traité fût conclû avant la Conclufion de la Paix ; qu'il montreroit enfuite aux Députez de LL. H. H. P.P. dans l'Examen de chaque Article en particulier dudit Projet, qu'on avoit laiffé dans ce plan plufieurs chofes (tant étoit grande la Difpofition de Sa Majefté de faire plaifir à l'Eftat, & de vivre avec luy dans P'Union la plus étroite) qui eftoient re gardées en Angleterre comme défavantageuses aux fujets de Sa Majefté, & qu'on ne pourroit certainement point foûtenir ny au pied de la lettre, ny felon le but de la grande Alliance, & qui n'étoient point conformes à aucun principe, fur lequel la Conféderation présente avoit été formée, & fur lequel on avoit commencé la préfente Guerre; qu'il montreroit de plus que les changemens, additions, & omiffions ne font autres que ceux qui font nécessaires pour rectifier les méprifes, pour expliquer ce qui a été laiffé douteux pour être réglé dans une autre convention, laquelle convention n'avoit jamais été faite, & enfin pour ôter quelques empêchemens portez par là au Commerce de la Grande-Bretagne, & pour remedier encore à des plus grands

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