Page images
PDF
EPUB

Vita del P. M. T. Domenico di
S. Thomafo. Quelques auteurs
révoquent en doute certains
détails de fa vie; mais nous ne
croyons pas qu'on puiffe con-
tefter ce que nous venons d'en
dire.

OSMAN, voyez OTHMAN.
OSMOND, (S.) né en
Normandie d'une famille no-
ble, joignit à une grande con
noiffance des lettres, beaucoup
de prudence, & les qualités
guerrieres. Après la mort de
fon pere, qui étoit comte de
Sècz, il diftribua aux églifes &
aux pauvres la plus grande par-
tie de fes revenus, & fuivit l'an
1066 Guillaume le Conquérant
en Angleterre. Ce prince ré-
compenfa Ofmond en le faifant
comte de Dorfet, puis fon
chancelier, & enfuite évêque
de Salisbury. Ofmond eut la
foibleffe d'entrer dans le parti
de ceux qui, par complaifance
pour le roi, s'étoient déclarés
contre S. Anfelme; mais bien-
tôt après il ouvrit les yeux, &
pénétré d'un fincere repentir,
il voulut recevoir l'abfolution
de S. Anfelme lui-même. Il
corrigea la Liturgie de fon dio-
cefe, la purgea de plufieurs
termes barbares & groffiers,
fixa les rites qui étoient incer-
tains, fuppléa à ce qui man-
quoit, & mit tout dans un ordre
commode. Cette Liturgie ainfi
corrigée devint dans la fuite
celle de prefque tout le royaume
d'Angleterre. Ce prélat, égale-
ment recommandable par fes
connoiffances & par fon zele,
mourut en décembre 1099, &
fut canonifé 350 ans après par
le pape Calixte III,

[ocr errors]

OSORIO, (Jerôme) natif
de Lisbonne, apprit les langues

& les fciences à Paris, à Sala-
manque & à Bologne; & devint
archidiacre d'Evora, puis évê-
que de Silves & des Algarves.
L'infant don Louis, qui lui
avoit confié l'éducation de fon
fils, l'en récompenfa en lui
procurant ces dignités. Ce fa-
vant s'exprimoit avec tant de
facilité & d'éloquence, qu'on
le furnomma le Cicéron de Por-
tugal. Il mourut à Tavila dans
fon diocefe, le 20 août 1580,
à 74 ans, en allant appaifer une
fédition qui s'y étoit élevée.
Ses mœurs & fon érudition juf-
tifierent l'eftime dont les rois
de Portugal l'honorerent. Il
nourriffoit dans fon palais plu-
fieurs hommes favans & ver-
tueux. Il fe faifoit toujours lire
à table, & après les repas, il
recueilloit les fentimens de fes
convives fur ce qu'on avoit lu.
On a de lui: I. Des Paraphrafes
& des Commentaires fur plu-
fieurs livres de l'Ecriture-Sainte.
11. De Nobilitate civili. III. De
Nobilitate Chriftiană. IV. De
Gloriá. D'Alembert a prétendu
que c'étoit un larcin fait à Ci
céron, & que le traité De Glo-
riâ de cet orateur, que nous
n'avons plus, étoit celui qu'O-
forio a publié ; il ajoute que plu
fieurs morceaux de ce traité pa-
roiffent au-dessus du ftyle ordi-
naire de cet évêque mais cela
prouve précisément combien
peu d'Alembert fe connoifloit
en ftyle, & avec quelle légé-
reté il calomnioit les hommes
célebres infiniment éloignés
des petits moyens qui formoient
la politique de cet académicien.
V. De Regis inftitutione. VI.
De rebus Emmanuelis, Lufita-
nie Regis, virtute & aufpicio
geftis, Libri x11, 1575, in fol.
А а а 4

Lisbonne, traduit en françois par Simon Goulard, fous le titre d'Hoire de Portugal, 1581-1587, in-fol. & in-8°. VII. De Juhtia cælefti. VIII. De Sapientia &c. Tous ces ouvrages, qu'on peut lire avec fruit, ont été recueillis & imprimés à Rome en 1592, en 4 tom. in fol.; cette édition eft fort rare. Jerôme Oforio, fon neveu, & chanoine d'Evora, a écrit fa Vie.

OSSAT, (Arnaud d') né en 1536 à Caflagnabere, petit vil lage près d'Auch, de parens pauvres, fe trouva fans pere, fans mere & fans bien à l'âge de 9 ans. Il ne dut fon élévation qu'à lui-même. Placé au fervice d'un jeune feigneur de fon pays, appellé Caftelnau de Magnoac, de la maifon de Marca, qui étoit aufli orphelin, il fit fes études avec lui; mais il le furpaffa bientôt & devint fon précepteur. On les envoya à Paris en 1559, & on y joignit deux autres enfans, coufinsgermains de ce jeune feigneur. D'Offat les éleva avec foin jufqu'au mois de mai 1562, que, leur éducation étant finie, il les renvoya en Gascogne. Il acheva de s'inftruire dans les belles-lettres, apprit les mathématiques, & fit à Bourges un cours de droit fous Cujas. De retour à Paris, il fuivit le barreau, & s'y fit admirer par une éloquence pleine de force. Ses talens lui firent des protecteurs, entr'autres Paul de Foix, pour lors confeiller au parlement de Paris. Il obtint, par leur crédit, une charge de confeiller au préfidial de Melun. Ce fut alors qu'il commença à jeter les fondemens de fa for

tune. Paul de Foix; devenu archevêque de Touloufe, & nommé ambaffadeur à Rome par Henri III, emmena avec lui d'Offat, en qualité de fecrétaire d'ambaffade. Après la mort de ce prélat, arrivée en 1584, Villeroi, fecrétaire-d'état, inftruit de fon mérite & de fon intégrité, le chargea des affaires de la cour de France, Le cardinal d'Est, protecteur de la nation françoife, le fut auffi de d'Offat. Le roi lui fit offrir une charge de fecrétaired'état, qu'il refufa avec autant de modeftie que de fincérité. Henri IV dut à fes foins fa réconciliation avec le Saint-Siege & fon abfolution, qu'il obtint du pape Clément VIII. Ses fervices furent récompenfés par l'évêché de Rennes, par le chapeau de cardinal en 1598, enfin par l'évêché de Bayeux en 1601. Après avoir fervi fa patrie en sujet zélé & en citoyen magnanime, il mourut à Rome en 1604, à 67 ans. Le cardinal d'Offat étoit un homme d'une pénétration prodigieufe. Il fut allier, dans un degré éminent, la politique avec la probité les grands emplois avec la mo deftie, les dignités avec le défintéreffement. Nous avons de lui un grand nombre de Lettres, qui paffent, avec raison, pour un chef-d'oeuvre de politique. On y voit un homme fage profond, mefuré, décidé dans fes principes & dans fon langage. La meilleure édition eft celle d'Amelot de la Houffaye, à Paris, en 1698, in-4o, 2 vol. & in-12, 5 vol. Le cardinal d'Offat, difciple de Ramus, compofa dans fa jeune fle, pour la défenfe de fon maître

3 un

ouvrage fous ce titre: Expofitio où l'on parle tant de goût & Arnaldi Olati in difputationem de critique, on peut affurer Jacobi Carpentarii de methodo, qu'on auroit fait injure à celles 1564, in-8°. Lors de cette com- des Bardes en leur refufant la pofition, d'Offat ne connoiffoit même gloire. Les Troubadours, pas encore toute la méchanceté poëtes licencieux & méprifade Ramus, qui ne prit les armes bles, ne chantoient que des de la révolte que 3 ans après amours romanefques, & dél'impreflion de cette piece. Elle vouoient pour l'ordinaire au ne regardoit d'ailleurs que des vice les travaux d'une muse difputes grammaticales. barbare; les Bardes, plus fages & plus nobles, célébroient les exploits de leurs guerriers, & les victoires de leur nation.

OSSIAN, Barde ou Druide Ecoffois au 3e fiecle, prit d'abord le parti des armes. Après avoir fuivi fon pere Fingal dans fes expéditions, principalement en Irlande, il lui fuccéda dans le commandement. Devenu infirme & aveugle, il fe retira du fervice, & pour charmer. fon ennui, il chanta les exploits des autres guerriers, & particuliérement ceux de fon fils Ofcar, qui avoit été tué en trahifon. Malvina, veuve de ce fils, reftée auprès de fon beau-pere, apprenoit fes vers par coeur, & les tranfmettoit ainfi à d'autres. Ces Poefies & celles des autres Bardes ayant été confervées de cette maniere pendant 1400 ans, M. Macpherson les recueillit dans le voyage qu'il fit au nord de l'Ecoffe & dans les ifles voifines, & les fit imprimer avec la verfion angloife à Londres, en 1765, 2 vol. in fol. L'abbé Melchior Cefarotti en a publié une verfion italienne à Padoue, 1772, 4 vol. in-8°. Elles ont été traduites depuis en françois par M. le Tourneur, 1777, 2 vol. in-8°, avec des notes, qui, ainfi que la traduction, furent bien accueillies du public. Si les Pocfies des Troubadours ont paru à M. l'abbé Millot dignes de voir le jour dans un ficcle

OSSONE, voyez GIRON. OSSUN, voyez AUSSUN. OSTERVALD, (Jean-Fré déric) né en 1663 à Neufchatel, d'une famille ancienne, fut fait pafleur dans fa patrie en 1699. Il forma alors une étroite amitié avec Jean-Alfonfe Turretin de Geneve, & deux ans après avec Samuel Werenfels de Bâle; & l'union de ces trois théologiens, qu'on appella le Triumvirat des Théologiens de Suiffe, a duré jufqu'à la mort. Offervald n'étoit pas celui des trois qui valoit le moins. Ses talens, fes vertus & fon zele à former des difciples, & à rétablir la difcipline eccléfiaftique autant qu'elle pouvoit s'affortir à la fecte de Calvin, le rendirent le modele des pafteurs calvinifles. Il mourut en 1747, & fa mort infpira des regrets à tous les bons citoyens. On a de lui un grand nombre d'ouvrages. Les principaux font: I. Traité des Sources de la corruption, in-12. C'est un bon Traité de morale. II. Catéchifme, ou Inftruction dans la Religion Chrétienne, in-8°. Ce Catéchifme, très-bien fait dans fon genre, fi on excepte les matieres relatives aux erreurs

de l'auteur, a été traduit en allemand, en hollandois & en anglois. On l'a fouvent attribué à Turretin, & cité fous fon nom. Il paroît effectivement qu'il y a eu part. L' Abrégé de l'Hiftoire Sainte, qui eft à la tête, fut traduit & imprimé en arabe. III. Traité contre l'Impureté, in-12, écrit avec beaucoup de fageffe, & dans lequel il n'apprend pas le vice, en voulant le corriger, comme font fouvent des moraliftes indifcrets. IV. Une Edition de la Bible françoife de Geneve, avec des Argumens & des Réflexions, in-fol. V. Un Recueil de Sermons, in-8°. Jean-Rodolphe OSTERVALD, fon fils aîné, pasteur de l'églife françoife à Bâle, a donné au public un Traité intitulé: Les Devoirs des Communians, in-12, eftimé des Proteftans.

OSTIENSIS, voyez HENRI de Suze.

OSWALD, (S.) roi de Northumberland en Angleterre, fut obligé, après la mort d'Ethelfrid fon pere, de fe réfugier chez les Pictes, & delà en Irlande, parce qu'Edwin, fon oncle, s'étoit emparé de fon royaume. Il fe fit chrétien durant fa retraite, revint enfuite dans fon pays, défit Cadawallo, roi des anciens Bretons, dans une grande bataille où il perdit la vie. Avant la bataille, Ofwald avoit fait faire une grande croix de bois qu'il planta de fes propres mains; puis il eria à fes foldats de fe profterner vis-à-vis de cette croix, & de prier le Dieu des armées pour obtenir la victoire. Le lieu où l'on avoit élevé cette croix, fut appellé Hevenfelth

ou Champ du Ciel, & ce fut le premier trophée érigé en l'honneur de la foi chrétienne dans ces contrées. Cette croix devint dans la fuite très-célebre au rapport de Bede & d'Alcuin. Durant plufieurs fiecles le fceau de l'abbaye de Durham repréfentoit cette croix d'un côté, & avoit pour revers, la tête de S. Ofwald. Le faint roi, vainqueur de ses ennemis, rendit graces à Dieu, s'appli qua à établir le bon ordre, à faire fleurir la Religion de J. C. dans les états, & donna l'exemple de toutes les vertus d'un prince chrétien. Penda, roi de Mercie, lui ayant déclaré la guerre, Ofwald arına pour le repouffer; mais il fut tué dans la bataille de Marfefelth, en 642.

OSWALD, (Erafme) profeffeur d'hébreu & de mathématiques à Tubinge & à Fribourg bourg, mort en 1579, à 68 ans, publia une Traduction du Nouveau-Teftament en hébreu, & d'autres ouvrages.

OSYMANDYAS, fameux roi d'Egypte, fut, felon quelques auteurs, le premier monirque qui raffembla un grand nombre de livres pour en faire une bibliotheque. Il donna à cette curieufe collection le titre de Pharmacie de l'Ame. On prétend que de tous les monumens des rois de Thebes, celui d'Ofymandyas étoit un des plus fuperbes. Il étoit compofé de la bibliotheque dont nous venons de parler, de portiques, de temples, de vastes cours du tombeau du roi & d'autres bâtimens. On ne peut lire fans furprife ce que Diodore raconte de la magnificence de ca monument, & des fommes

immenfes qu'il avoit coûté; inais l'on peut croire qu'il y a dans fon récit, comme dans la defcription de toutes les merveilles antiques, beaucoup d'exagération. On peut en juger par les contes qu'on a faits fur cette ville de Thebes, à laquelle on a ridiculement appliqué une partie de l'hiftoire de l'arche de Noé (voyez THEBES dans le Dift. Géog. ). On ne fait même quand vécut cet Olymandyas. Tout ce que Diodore en dit, c'eft qu'il fut un des princes qui régnerent entre Menès & Myris; or il paroît certain que Menès eft le même que Noé. Voyez MENES.

:

OTACILIA, (Marcia-Otacilia-Severa) femme de l'empereur Philippe, étoit chrétienne, & elle rendit fon époux favorable aux Chrétiens. Ses traits étoient réguliers, fa phy. fionomie modefte, & fes moeurs furent d'autant plus réglées, qu'elle avoit embraffé une religion qui infpire toutes les verTus. Le Chriftianifme ne put cependant la guérir de l'anbition elle étoit entrée dans les vues de Philippe, qui parvint au trône par le meurtre de Gordien. Cette voie de par venir au trône étoit devenue fi commune chez les Romains, qu'elle fembloit avoir perdu l'horreur qu'elle devoit infpirer aux hommes les plus fauvages. Son époux ayant été tué, elle crut mettre fon fils en fureté dans le camp des Prétoriens; mais elle eut la douleur de le voir poignarder entre les bras, Elle acheva fes jours dans la retraite.

OTHELIO, (Marc-An(Marc-An

toine) Othelius, natif d'Udine, enteigna avec fuccès le droit à Padoue jufqu'à l'âge de 80 ans. Ses écoliers lui donnoient ordinairement le nom de Pere, qu'il méritoit par fon extrême douceur. Il mourut en 1628. On a de lui: 1. Confilia. 11. De Jure dotium. III. De Patis. IV. Des Commentaires fur le Droit Civil & Canonique.

OTHMAN ou OSMAN, 3e calife des Musulmans depuis Mahomet, monta fur le trône après Omar, l'an 644 de J. C. dans fa 70e année. Il fit de grandes conquêtes par Moavias (voyez ce nom), général de fes armées, & fut tué dans une fédition l'an 656. Attentif à la confervation de la foi mufulmane, il fupprima plufieurs copies défectueufes de l'Alcoran, & fit publier ce livre d'après l'original qu'Abubeker avoit mis en dépôt chez Aysha, l'une des veuves du prophete Ali, chef des révoltés, lui fuccéda.

OTHMAN I, voyez OTTOMAN.

na

OTHON, (Marcus-Salvius) empereur Romain quit à Rome l'an 32 de J. C. d'une famille qui defcendoit des anciens rois de Tofcane. Néron, dont il avoit été le favori & le compagnon de débauches, l'éleva aux premieres dignités de l'empire. Après la mort de Néron, l'an 68 de J. C., il s'attacha à Galba auprès duquel il rampa en vil courtifan. Othon se persuadoit que cet empereur l'adopteroit; mais Pifon lui ayant été préféré, il réfolut d'obtenir le trône par la violence. Sa haine contre Galba & fa jalousie

« PreviousContinue »